dimanche 21 mars 2010

Les aventures d'Annie Sodomie 11: Sainte Annie Sodomie

Annie devait se rendre dans une communauté secrète chargée de l'initier afin qu'elle puisse ensuite accéder à des «fonctions» supérieures. L'initiation, paraît-il, était difficile à un point tel qu'elle risquait même d'y laisser sa peau. Sasha, la femme qui avait fourni le contact à Annie par une fausse carte d'affaires et un mot de passe qui devait être utilisé en appelant à la compagnie bidon pour se faire livrer un paquet dont le contenu révélait les grandes lignes des règlements de la communauté fondée sur une hiérarchie stricte, attendait Annie sur un banc du parc Lafontaine pour pouvoir ensuite l'emmener, après lui avoir bandé les yeux, dans les donjons de la communauté.

Sasha était une femme d'une certaine carrure, brune, raide, 38 ans, et avait un accent russe ou roumain, impossible de savoir : elle lisait Les 120 journées de Sodome en affichant un léger sourire. À côté d'elle s'assit une grande blonde à l'air fragile et à la peau d'un blanc immaculé : c'était Annie. Les deux femmes s'engouffrèrent dans un véhicule noir aux vitres teintées qui partit en trombe : Annie ne pouvait plus revenir en arrière. Sasha lui confirma ce qu'elle n'avait pas besoin de savoir : «Tu es maintenant notre esclave», et elle lui mit le bandeau sur les yeux en posant sa tête sur ses cuisses. Plus tard, elle lui posera un collier en cuir autour du cou avec un anneau en métal portant les initiales qui désignaient son appartenance de par le contrat qu'elle avait signé et remis en main propre à Sasha.

La route fut assez longue, et après quelques heures de voyage, le véhicule s'immobilisa dans ce qui semblait être un endroit calme et reculé. On fit débarquer Annie et on l'amena à l'intérieur d'un édifice; elle passa par une grande porte, et ensuite, par une porte latérale étroite qui menait vers le sous-sol. L'escalier en colimaçon sentait le bois, la terre, l'humidité, et une odeur de soufre à peine perceptible se mélangeait au courant d'air qui venait d'en bas. Les parois en pierre brute écorchèrent à quelques reprises la peau d'Annie, alors qu'on la faisait descendre rapidement cet escalier qui semblait sans fin. La noirceur le plus absolue régnait sur ces lieux, et seule la lumière du flambeau tenu par l'homme qui les accompagnait éclairait les pas d'Annie dans la descente vers les profondeurs de la douleur et de l'oubli.

On arriva bientôt à une lourde porte en fer forgé; le cliquetis des nombreuses clés, le temps qu'on mit pour trouver la bonne et le grincement de la serrure indiquaient que cette porte ne s'ouvrait pas souvent.

Annie parcourut ensuite un long couloir, un de ses talons déjà affaiblis se brisa, elle se mit donc à marcher pieds nus jusqu'au lieu où elle devait expier dans les supplices le mal qui l'habitait. Le sol froid devenait de plus en plus rocailleux et on entra dans ce qui semblait être une grotte, des chauves-souris s'effrayèrent à leur entrée. La marche s'arrêta tout près d'un abîme d'où un vent chaud montait enveloppé de cris et de déchirements lointains. L'homme lui enleva le bandeau et on lui expliqua le supplice auquel elle serait soumise.

Tout près, on entendit des grognements. Annie s'effraya en apercevant dans la noirceur des masses d'individus s'agglutiner près des barreaux dans ce qui semblait être des cellules construites à même le roc. Leurs apparences et leurs regards féroces faisaient penser à ce qu'on pourrait appeler des «hommes-animaux»; les grognements s'intensifièrent.

Sasha et son complice déshabillèrent Annie de force, car son seul réflexe fut d'essayer de fuir, mais coincée contre le bord de l'abîme, paralysée par l'effroi, elle capitula, et laissa ses tortionnaires exécuter leur plan rigoureux.

On lui expliqua que la plateforme en bois sur laquelle ils étaient servirait à lui sauver la vie, alors que les hommes-animaux, libérés des cages, fonceraient vers elle pour s'accoupler avec une des rares femelles qu'on leur offrait. Jusqu'à maintenant, toutes les femmes qui avaient subi ce supplice avaient péri de cette attaque sauvage, déchiquetées. Si Annie était la femme recherchée par le Royaume des Ténèbres, les hommes-animaux lui épargneraient la vie après en avoir terminé avec elle, et s'entretueraient jusqu'au dernier plutôt que de la tuer, elle, la nouvelle Sainte.

Pour survivre à l'attaque, on devait clouer ses membres à la plateforme en faisant face à l'abîme, sinon elle serait directement poussée dans le vide par le nombre et la force de l'attaque. Sasha amena donc Annie jusqu'au bord du précipice d'où elle pouvait entendre les échos plaintifs des esprits de toutes les femmes mortes à cet endroit; elle la plaça à quatre pattes et tint un après l'autre ses pieds et ses mains alors que l'homme pointait un long clou et l'enfonçait avec le marteau d'un coup sec dans sa chair. L'écho des cris horrifiés d'Annie résonna dans la grotte, alors que la douleur brûlait et pulsait dans ses membres meurtris d'où ruisselait le sang en minces filets.

Les deux complices quittèrent l'endroit en fermant la lourde porte à barreaux, les grognements s'intensifièrent dans les cellules. Les hommes-animaux savaient que l'ouverture des portes de leurs cellules était imminente et se battaient déjà entre eux pour la suprématie.

Les portes s'ouvrirent et les hommes-animaux se ruèrent sur leur victime; beaucoup tombèrent immédiatement par la poussée ou furent précipités dans l'abîme. Derrière Annie, le sang giclait alors qu'on essayait de se l'approprier. Les rugissements de plus en plus intenses et agressifs lui firent craindre d'être dévorée vivante. Un homme-animal réussit à la pénétrer, mais il se fit attaquer par-derrière et déchirer en morceau pour être remplacé par un autre plus fort et plus féroce. Annie subissait ainsi les assauts alternés de plusieurs de ces créatures qui devenaient toujours plus violentes, au point que tout son corps était poussé vers l'avant et que ses membres avaient peine à résister, menaçant de s'arracher aux clous.

Le carnage se poursuivit, les corps tombaient de chaque côté comme lancés par une bête surpuissante. Puis elle fut prise avec force une dernière fois, son corps baignait dans le sang parmi les lambeaux de chair déchiquetée, c'était le dernier homme-animal; il lui déchira la peau de ses griffes et tint ses cheveux ébouriffés alors qu'il vint en elle en poussa un long cri infernal. Il se retira, flatta affectueusement le dos tremblant d'Annie émerveillé par sa peau, puis disparut.

Annie était désormais la nouvelle Sainte du Royaume des Ténèbres...

Sasha donna une légère tape sur l'épaule d'Annie, ce qui réveilla celle-ci qui s'était assoupie alors qu'elle avait la tête couchée sur ses cuisses... Le véhicule s'immobilisa dans ce qui semblait être un endroit calme et reculé : «C'est l'heure, dit-elle, nous sommes arrivés.»

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