mardi 27 avril 2010

Les mots

Ils se terrent dans les coins sombres et poussiéreux. Ils attendent, ils ne font que jouer avec moi, avec mes nerfs, ils n'iront nulle-part. Patience.

Plus j'attends, plus ils s'enfoncent dans ce gouffre sans finalité où je devrai plonger tôt ou tard. Je me lancerai à leur poursuite, mais ils ne se soucient pas vraiment de moi et ce n'est rien d'étonnant. Le vent ne se soucis pas de la tempête, il n'y comprend rien et ne peut prévoir lui-même l'instant où il tournera. Il ne fait qu'exister.

Ils sont incapables de sentiment, ils ne sont rien d'autre que ce que je leur ordonne. Tout n'est qu'une invention. Je ne suis moi-même qu'une invention. Ils m'accompagnent invisiblement comme on traîne une infection. J'aimerais, ce soir être de ceux qui n'ont qu'à prendre un crayon pour que l'encre déferle en mot, en transe et sans effort.

Je dois les trouver, aller les chercher, les débusquer et les surprendre sans les effrayer.

Je dois m'armer et partir à la chasse, bientôt.

L'esprit qui fourmille, cependant, la fatigue assassine.

Et la nécessité de faire des provisions.

Ce qui serait bien

Si tous ceux que j'ai déjà tués pouvaient ressusciter, je pourrais les re-tuer encore et encore.

Et encore.

lundi 26 avril 2010

Grève des éboueurs

Il y en avait partout, ça sentait le jus d'ordure qui cuisait au soleil.

Le meilleur ami de papa est venu me chercher, il devait repasser chez lui. Dans la voiture stationnée en double, j'attendais. Puis j'ai remarqué quelque chose que je connaissais dans un amas d'ordures, le pied de mon père en putréfaction.

Quand il est revenu dans la voiture, je lui ai demandé ce que le pied de mon père faisait là?

-Ton oncle m'a dit de faire ça.

Comme une folle, à quatre heures du matin, je me suis levée et suis allée voir l'urne de Papa dans ma bibliothèque...

vendredi 23 avril 2010

Vous vous demandiez tous

Mais qui sera le prochain nom en minuscule?

Sur qui Cannelle va frapper?

Roulement de tambour.

Caroline Proulx, pour l'ensemble de ton œuvre, mais surtout parce que t'es une tabarnac de folle. Des fois je me masturbe en train de t'imaginer baiser Martineau dans le cul, vous allez tellement bien ensemble, sauf que je n'arrive jamais à venir...

Caroline Proulx, j'ai pensé à toi ce matin quand je me suis faite des lulus. Je me disais, Caroline Proulx est contre ça les lulus et je me demandais si Caroline Proulx pratique la fellation des fois ou bien si elle laisse ça aux plus jeunes, comme les lulus.

Caroline Proulx
, j'ai pensé à toi toute la journée quand on me disait que ça me va bien des lulus.

Moi, j'ai l'intention de me faire des lulus toute ma vie, quand j'aurai les cheveux gris je les garderai longs et me ferai des lulus. C'est comme ça que Mémère m'a élevée. Mémère, elle faisait des wet t-shirt et luttait dans le Jell-O jusqu'à sa mort à 60 ans et non, elle n'était pas trop vieille!

Caroline Proulx, si t'assumais ton âge, tu serais pas chez la coiffeuse aux trois semaines, ça fait que viens pas me faire la leçon. J'ai vingt-huit ans et je ne serai jamais trop vieille pour porter des lulus. Toi par exemple, t'es trop vieille pour la télé, ça devient indécent, t'as quel âge dans ta tête? Genre 102 ou 103 ans? Retourne changer la couche de ta mère et t'occuper de ton chien laite, on ne veut plus te voir la face.

jeudi 22 avril 2010

Sushis, Bixi, Zombie

J'ai tellement hâte d'écrire.

J'ai des braises dans l'abdomen et je fais attention de pas trop remuer pour ne pas me brûler parce que quand ça va partir, ça ne s'arrêtera plus.

Et j'ai faim.

mardi 20 avril 2010

Fermez donc vos yeules

Ça fait deux jours que j'ai le cœur gros. Deux jours que j'ai mal. Ça fait deux jours qu'on passe à répéter les mêmes choses inutiles parce qu'il ne se passe rien d'intéressant.

83% c'est tu possible? Y en a qui disent 84%. 84% Ayoye. On s'appelle, ça a pas changé hein?! C'est pire je pense. Quoi faire? Qu'est-ce qu'on peut faire?

Gang d'esties de totons, on peut commencer par en parler autrement parce que depuis deux jours, on ostracise ces pauvres ti-culs. Et moi, moi j'ai le droit d'en parler, pas vous!

Depuis deux jours, les enseignants passent des heures à réparer l'estime de soi de ces enfants en essayant de leur faire gober que ce n'est qu'un chiffre et qu'ils sont toujours maîtres de leur avenir.

"On m'a dit que je trouverais jamais de job avec un diplôme de la Polyvalente Pierre-Dupuy..." "Mon père dit que j't'aussi ben de lâcher pis de travailler." "Ça a l'air que le ministère normalise pis y baisse nos notes les esties." "Les CEGEPs voudront pas de nous autres, moi j'vas faire mon 4 pis mon 5 ailleurs!" "On est une gang de BS dans un boute de BS pis une école de BS, on devrait lâcher pis se mettre sur le BS, c'est ça que le monde veut."

Depuis deux jours dans la café à PPD, on se regarde et on s'évalue. Qui va s'en sortir? Toi? Moi? Pas toi!

Moi, Jane, Le mari, Léo, Mélo, Pete, Ren, on s'en est sortis, mes frères, Johnny, Ti-Rock, y sont restés, aujourd'hui ils travaillent très fort pour faire oublier qu'ils sont un chiffre : 84%. Et plus de dix ans plus tard, on vit encore avec ce syndrome de l'imposteur, cette impression qu'on aurait dû couler, ce mal d'être aussi peu, tellement moins, cette cicatrice qui s'ouvre à chaque nouveau palmarès de l'Actualité. Des sous citoyens d'un sous quartier empoisonné, voilà ce qu'on est. Tu viens du bas de la ville?! Ah, ok... Moi, j'élèverais pas mes enfants là. En d'autres mots : Tes parents sont des câlisses de trou de cul!

Ce qu'on oublie de dire, c'est que les enseignants de Pierre-Dupuy ne vont pas puncher tous les matins, ils ne comptent pas leurs heures. On ne parle pas de celui qui reste jusqu'à 20 hres parce que selon lui, ça prend du théâtre à PPD. On ne parle pas de celui qui paye un cornet aux élèves la dernière journée. On ne parle pas de Projet TRIP qui fait partie de la vie étudiante depuis plus de vingt ans. On ne dit pas que les étudiants de PPD sont comme une famille tissée serrée et que malgré le milieu c'est moins violent qu'une école de Laval. Il y a a PPD, une fraternité incommensurable parce que quand on coule, tout le monde écope. On ne parle pas de ce qu'il faut. À PPD, les enseignants payent de leur poche, en secret, le bus du plus pauvre le jour de la sortie au musée, parce que c'est honteux de demander un budget pour ça et la honte, les élèves de Pierre-Dupuy connaissent bien ça.

Grâce à nous tous qui en faisons un sujet d'actualité depuis deux jours, ils ont un peu plus honte d'être ce qu'ils sont, alors qu'ils n'ont pas choisi. Non, ça tout le monde le sait, on ne choisit pas PPD, ce n'est pas FACE, on ne fait pas de camping là pendant deux jours pour y inscrire son enfant. C'est pas comme on choisit la pauvreté en payant trop cher pour vivre dans le Plateau parce que c'est cool. Non, ce n'est pas comme ça. On y tombe comme on vient au monde, malgré soi, et on patauge dans la merde qu'on ne cesse de nous chier dessus, jusqu'à s'y noyer ou jusqu'à s'en sortir.

Ce qu'on fait en répétant depuis deux jours 84%, 84%, 84%, c'est de réduire à néant le travail de ceux qui y croient, ceux qui sauvent les jeunes un à la fois et n'ont pas de temps à perdre avec les statistiques du ministère. Depuis deux jours, les enseignants et le personnel de PPD, doivent justifier leur choix à leur famille, à leurs voisins, au monde entier. "Je te jure, c'est moins pire qu'à la télé."

Ah et, saviez-vous que PPD a un des plus haut taux de raccrochage???

samedi 17 avril 2010

Cannelle est capable de faire ça dans son salon

C'est ce qu'a répondu Sandra à sa maman mal faisante qui trouvait ça donc drôle qu'il fasse gris le jour où j'organise un pique-nique.

Oui, Cannelle est capable de faire ça dans son salon, il y aura de la pêche, des guimauves grillées sur le BBQ et du Volleyball.

Cannelle est capable.

jeudi 15 avril 2010

Le blues d'la métropole

Je ne savais pas ce matin en me levant que j'allais finir la soirée au St-Denis à taper du pied sur les tounes de Beau Dommage et c'est parfait comme ça. J'aime ne pas payer pour des billets, c'est comme voler une bouchée de gâteau, c'est tellement meilleur. Délicieux.

Je suis bien contente de ma soirée. Bon, parfois c'était inégal, quelques chorégraphies sont assez ordinaires mais dans l'ensemble, ça va. Les décors et la mise en scène sont fabuleux. C'est grandiose, époustouflant. Je me sentais chez moi, on m'a raconté mon Réal, la brique rouge, les escaliers en colimaçon et les hangars de tôle, c'était bon comme une soupe au poulet. Les costumes par contre... On aurait pu faire beaucoup mieux.

Normand D'Amour, non mais, ai-je besoin d'en parler? C'était comme d'habitude : excellent, parfait et plein d'autres bons mots que je n'ai pas parce qu'il est trop tard. Normand, ne m'a jamais déçue au tyâte. David Laurin était pas pire pantoute. Du côté des filles, Pascale Montreuil crève la scène, dès qu'elle est là, on ne voit et n'entend plus qu'elle. Quant à Éric Paulhus et Carl Poliquin, ils se ressemblent tellement qu'on les confond et ça tape royalement sur les nerfs.

Ça commence ordinaire, Tous les palmiers avec Éric Paulhus qui lyre ben trop, ça part mal, J'ai oublié le jour, amène pas ta gang et Montréal suivent, mais le show, le vrai, commence avec Le passager de l'heure de pointe trois chansons plus tard, presque trop tard. Les moments forts sont Chinatown et Motel mon repos, c'était romantique et ma-gi-que.

Et ça se termine avec un karaoke quétaine comme j'aime où on invitent les spectateurs à chanter, les matantes sont contentes!

Bon, je vous en parlerais encore mais comme disait Sandra Dorion, y est l'heure d'aller m'coucher!

mardi 13 avril 2010

Tant pis pour toi

J'te jette un sort. Je m'en contre câlisse que t'y croies pas, c'est pas important. Moi, j'y crois. Tu vas souffrir tout le reste de ta chienne de vie sale.

Ça commence maintenant. Tu sens pas un point dans ton dos?

D'abord, tu trouveras les sex tapes de ta mère avec ton meilleur ami. Ça, c'est juste pour rire.

Ta femme, elle couchera avec ton frère et ils passeront des heures à rire de toi et de tes piètres performances.

T'as des belles jumelles, elles ont quoi aujourd'hui? Quatre ans, c'est ça? L'une d'elles crèvera bientôt, la plus belle. Il ne te restera que la laide qui finira par se shooter de l'huile à patate avec du beurre de peanut jusqu'à la rupture d'anévrisme.

Quand tu deviendras incontinent et te chieras dessus en pleine réunion tu ne comprendras rien, tu auras besoin d'un psy pour passer par dessus, mais tu ne passeras pas par dessus. Je vais m'assurer que tu restes au fond.

Tu deviendras complètement parano et quand tu réaliseras que la pute, celle que tu fourres dans le cul depuis un mois, elle a un beau gros pénis, là, tu n'auras plus rien d'autre à faire que de pleurer en position fœtale sur le plancher de la salle de bain à te demander pourquoi t'es trop lâche pour te tuer?

Tu vas te mettre à engraisser, mais vraiment là. Ton cul sera si gros que tu n'arriveras plus à en rejoindre la raie pour te torcher. Il y aura toujours cette odeur de vieille merde moite émanant de toi.

Tu vas te prendre un dix-huit roues en pleine face et tu te réveilleras quadraplégique, ouais. Ça ne changera pas grand chose hein!

Tu vas te pisser dessus et les préposés aux bénéficiaires de ton CHSLD te viendront dans la face pour passer le temps quand le CH ne jouera pas.

Petit salaud de fonctionnaire sans-coeur à deux cennes et quarts incapable de se planter une cheville dans le cul. C'est dommage de finir de même quand on pense que je t'ai demandé une niaiserie de quelques minutes, mais t'as peur de travailler pauvre petit merdeux d'enfant gâté obèse dont tous les muscles (incluant le cœur) se sont atrophiés à force de ne rien faire du tout de tes journées.

T'es un minuscule, Martin.

vendredi 9 avril 2010

Mon nouveau travail m'accapare

Au point de ne pas pouvoir prendre mes courriels. Au point d'avoir l'impression que ça fait un an que je suis là après seulement quatre jours. Au point d'avoir envie de me lever le matin.

Ne vous en faites pas, ça va passer.

Mais pour l'instant, je tripe fort.

Sauf que je laisse mon compte gmail ouvert à la maison le matin et je me mets "disponible" alors que je ne le suis pas du tout et là, j'ai manqué de quoi. J'étais pas là quand ça a popé, Yo Cannelle.

Je m'en veux...

mercredi 7 avril 2010

Défi avril végé

Pour réduire mon empreinte écologique, pour perdre du poids, pour faire chialer ma mère et Johnny, je ne mange pas de viande jusqu'à la fin du mois.

Ce soir j'ai fait un genre de ragoût libanais avec un couscous aromatisé au safran.

mardi 6 avril 2010

Je suis pas groupie, mais gourmande, ça oui

J'attendais le formateur avec l'autre nouvelle employée, une fille plus jolie que moi. Comment je sais qu'elle est plus jolie que moi? Quand Yann Perreau est entré il l'a saluée et lui a demandé comment elle allait. Elle était fière et moi, j'ai continué de lire mon livre en me disant que j'allais télécharger illégalement toutes ses tounes ce soir.

Fuck you Yann Perreau.

Dans l'ascensseur, un livreur de pizza m'a fait un grand sourire et m'a demandé comment j'allais.

Un beau livreur de pizza, avec un uniforme, une casquette et un prénom qui me donne faim.

lundi 5 avril 2010

On n'est pas au parc Belmont, disait l'oncle Guy

Ça voulait dire, arrêtez de niaiser les enfants.

On n'est pas au parc Belmont.

Les vacances sont finies.

Le coeur serré j'ai envie de bouffer des popsicles et m'étourdir dans Tilt-A-Whirl avec Papa.

Avez-vous déjà vu...

Un bébé en sevrage de coke?

Je pense à plein de belles choses aujourd'hui.

Il ne me reste pas beaucoup de temps

Il y a de ces jours où je voudrais avoir du talent. Un talent, juste un, pour faire quelque chose avec.

Je commence comme genre une nouvelle vie.

J'ai beaucoup à tuer d'ici demain.

samedi 3 avril 2010

Je suis une merde

Regarde matante Cannelle, j'ai apporté mon nouveau costume de bain pour aller à la piscine avec toi! Il est beau hein? C'est mon costume préféré.

Matante Cannelle, elle voulait bien faire, quand la petite était dans le bain, elle a ramassé les vêtements, le maillot, la serviette et a tout foutu dans la laveuse. Après ça, elle a tout foutu dans la sécheuse. Le maillot préféré de la filleule, il a fondu tabarnac.

J'ai envie de pleurer. J'encule le lapin de Pâques et la vie c'est de la marde.

Laissez-moi votre enfant cinq minutes et je gâche sa vie. La filleule, on va la voir à Denis Lévesque dans dix ans, elle va raconter comment elle est devenue junkie à cause de sa christ de folle de marraine...

vendredi 2 avril 2010

Il fait beau, on ne travaille pas : Party!

Le mari - Christ Cannelle, j'ai mal à tête, on a fait le party hier...
Cannelle - Hier c'était pas pareil, c'était pour remonter le moral de Sandra.
Sandra - Ça va beaucoup mieux.
Mélodie - Ce gars-là c'est un cave.
Le mari - J'y aimais pas la face.
Cannelle - Il te mérite pas.
Sandra - Pis y avait une p'tite graine.
Le mari - Les filles!
Cannelle - C'est vendredi saint, il fait beau : Party!
Johnny - Je sais pas trop...
Sandra - Si tu viens pas on te parle pus!
Johnny - Léo est même pas là.
Le mari - Laisse-moi pas tout seul avec les filles...
Mélodie - Qui prévient Pete?
Johnny - J'vas aller le chercher!
Cannelle - Yé!!!!! Je prépare le jello pour la piscine, la vodka pis des petits pics en forme de parapluie. Il me faut aussi 10 lbs de n'importe quoi, des petits pains, beaucoup de ketchup, de la laitue fraîche, des fruits, une piniata et une jupe hawaïenne.
Le mari - J'ai mal à la tête et à mon budget.
Cannelle - Oublie ça le budget, y est mort hier, mais mon amie Margarita est là pour te consoler.

jeudi 1 avril 2010

Quand il ne répond pas à mes courriels

J'imagine le pire.

Il s'est pris un autobus en pleine face ce matin et il est tellement magané qu'il ne peut demander au personnel hospitalier d'appeler sa femme.

L'entreprise pour laquelle il travaille l'a envoyé en mission top secrète, il est en train de risquer sa vie pour mettre du pain sur la table et il n'a pas le droit de me contacter.

Il ne m'aime plus. C'est arrivé comme ça en mangeant son bagel ce matin, il regardait les miettes sur le comptoir et s'est demandé ce qu'il faisait là. Il ne reviendra pas.

Il s'est fait sucer dans les toilettes par une conne du département des RH sur l'heure du dîner et il sait que dès que je le regarderai dans les yeux, je le saurai, alors il se cache.

Il m'en veut parce que j'ai spontanément invité Sandra et Mélo à souper. Il boude comme un grand bébé.

Je sais bien qu'il est simplement débordé, je sais, je sais... J'espère.

Je l'aime ma nouvelle job finalement

C'est dans une shop de gars, avec des méchants beaux gars, rien que des beaux gars. Je vais passer un bel été je pense.

C'est laid et ça ressemble à rien


Ça s'intitule; Moi, j'aime pas travailler.