mercredi 24 février 2016

Je pensais que je m'en étais sortie et
il y a eu ce gars qui te ressemble tellement.

Fuck, j'avais oublié comment t'étais beau.

J'ai très envie de lui faire de la peine
comme si c'était toi.

Mais ce serait pas pareil.

mardi 23 février 2016

Parce que toi pis moi
on le sait
qu'une fois que je t'aurai
laissé tout me faire
tu vas me laisser sécher
comme une vieille noune qui pue
sur le bord du calorifère

jeudi 18 février 2016

Hier je suis rentrée à pied et j'ai croisé une fée
qui m'a appris que j'étais juste du spaghetti.

Straight until wet, qu'elle dit.

mercredi 17 février 2016

J'ai passé la journée dehors. J'ai marché pour rentrer. Arrosée par des bus, des autos, des vélos. Les pieds trempés. Je sais pas ce qui va se passer avec moi, mais j'oublierai jamais l'année que j'ai passé à marcher dans Montréal beau temps, mauvais temps. Je sais pas ce qui va arriver avec moi, mais des fois, j'espère que ça reste comme ça, encore un peu.

Comme avec toi. Laisse ta main sur mon ventre et demande-moi de rester.
Le livre fait sonner le détecteur.

L'impossible.

Tellement cherché dedans, un message de toi.

Rien.

Je ne crois pas aux signes,
tu sais. Je sais que je les inventes les signes.
Tout ce que je vois, je choisis de l'associer avec toi pour que tu ne me quittes plus.

Parce qu'il n'y a jamais eu rien de vrai entre toi et moi.
Que cette brèche.
Moment unique, tous les deux là.
carte postale que j'ai brulée pour effacer le temps.
Pour en réécrire une autre
Pour que l'impossible brèche
Que le compteur se remette à zéro
Puis rien. Avant c'était n'importe quoi, après c'était rien.

Plein de drogue sur moi,
c'est même pas ma carte.
Belle journée pour se faire arrêter
et jeter en prison pour avoir
fraudé le gouvernement
provincial
en piquant la carte de son époux.
La loi l'empêche de témoigner contre moi,
vous saurez.
Pourquoi j'ai pas pris le temps de le démagnétiser comme il faut, le livre?
Ça doit être un signe.

lundi 15 février 2016

Il faisait soleil quand je suis rentrée. Ça sentait la cigarette. J'ai failli tomber en m'enfargeant dans les bottes. Le salon était plein d'hommes qui ronflaient. Léo a ouvert les yeux, s'est levé et m'a fait un café. J'ai réveillé ma mère pour qu'elle nous fasse un déjeuner. Tout le monde s'est levé. Le kid a demandé:

-T'étais où hier soir, toi?
-Chez un gars gentil.

On mangeait, le soleil tapait dans le plat de patates sur la table et j'ai dit à Léo : "T'en souviens-tu quand j'étais jeune, je voulais une commune?

-Ah oui, ça serait malade une commune.
-Si je m'en souviens...
-Je voulais une grande maison pour la partager avec plein de monde. Passer ma journée à baiser et écrire.
-C'était drôle quand t'étais jeune, tu voulais faire plein d'affaires. Pis aujourd'hui tu les fais toutes ces affaires-là.
Je voudrais
Je voudrais que notre relation
ne se base pas
sur ce que nous connaissons
pour mieux
pouvoir
se découvrir
et construire ce qui
nous ressemble.
C'est une longue conversation qui ne se terminera jamais et cette nuit quand une des fées a dit qu'elle avait envie de coucher avec son cousin, moi j'ai pensé, ah come on, tout le monde veut coucher avec son cousin. C'est juste normal.

dimanche 14 février 2016

Mon nouveau contrat

-On regardera quand tu peux pour planifier ton voyage à toi aussi.

Mon voyage. J'ai pas encore dit que je le faisais ce voyage. Ça me fait penser quand j'ai décidé de retourner aux études et tout le monde savait déjà que j'allais en littérature sauf moi.

vendredi 12 février 2016

Ça dort bien, un sans-coeur


Je l'ai dit. Je l'ai dit avec des vrais mots. Me suis exprimée clairement. J'ai dit que j'avais besoin d'accompagnement, de support. Je pleurais. Tu t'es retourné et rendormi.

Je le sais. J'ai toujours su que j'étais toute seule. Je suis toute seule. Toujours.

jeudi 11 février 2016

Je pense que ma mère écoute le bulletin de nouvelles parce que ça fait deux fois qu'elle sort de sa chambre en s'exclamant des affaires comme:
"Câlisse que le monde de Québec est fucké!"
"Tabarnak y en a donc ben des pédophiles!"

Amélie pis moi

C'est le genre de question qu'on se pose tout le temps... comme un poème.
C'est notre vie.

Sais-tu

tu vas être
à peu près quand?
J'ai cliqué sur le vidéo de ta fille qui chante à un concours plus cheap que la voix. Ça fait dix minutes je braille. C'est une maladie que j'ai quand je vois un spectacle d'enfant, je braille. Je braille avant que ça commence. Je m'assois devant une scène, si je sais qu'un enfant va monter dessus, je braille.


C'est une chance que je sois pas capable de me faire des enfants. Je passerais ma vie au complet à pleurer. En les regardant dormir, chaque fois qu'ils me font un câlin. Je sais combien ma vie est moins épuisante tant que je pleure parce que je peux pas avoir d'enfant et que je romantise l'idée d'en avoir.


Des fois j'y pense à comment je voulais des enfants même quand j'était une enfant. À comment j'avais tellement besoin de me conformer. Être une fille, avoir des enfants. Le sens de la vie.


Des fois j'y pense à comment ça peut donner le goût de se tuer quand on a pas d'enfant. Pas tout de suite, plus tard. J'imagine que je vais le savoir quand ça sera le moment.


Qu'est-ce qui empêche de te tuer quand t'es vieux dans ton centre de vieux, si ce n'est l'espoir de revoir tes enfants un jour.
C'est aujourd'hui seulement que je réalise que tu m'as jamais rien donné. Et tu n'as jamais regardé que ce qui ne comptait pas vraiment. Pourquoi les filles c'est nono? Hein?! Pourquoi j'ai pas vu avant que tu t'en foutais de moi. Que ton comportement est violent. Que tu m'as fait du mal.

Parce que c'est comme ça qu'on survit sans virer folle. La résilience, c'est rester intacte. J'ai trop longtemps préféré retenir la fois que tu m'as sourit plutôt que toutes les fois où tu as tourné la tête pour pas me voir. Rester intacte.

Tu mérites pas que je te fasse ce cadeau-là. C'est un mensonge.

Tu m'as fait mal. Comment tu fais pour dormir? Tu te couches, tu fermes les yeux. Je pleure encore. J'ai le droit de pleurer. C'est normal que je pleure. T'es pas fin. Tes petites promesses, tes mots, je n'en veux plus jamais, jamais, jamais.

Je veux pas profiter de toi.

Mais tu mens.

Je veux pas profiter de toi.

Tu dois passer ta vie à dire ça. On est ce qu'on dit, tu sais. Ton vocabulaire, ton champ lexical, c'est toi. 

Je veux pas profiter d'un fille gentille comme toi.

Ça fait que c'est ça ton patern. Tu profites des filles gentilles. Tu me l'as dit. J'ai pas voulu comprendre.

C'est ben vrai que je suis conne. Que je devrais me protéger mieux. Prévenir. Mais toi, t'es pas moins un salaud. Abuser d'une fille, parce qu'elle se laisse faire, c'est comme ça que tu te sens un homme?
Chercher la fille comme dans tes livres, écrits par des machos dans les années 50.

Tu devrais lire autre chose.

mercredi 10 février 2016

As-tu eu le temps
de danser avec les flocons
cet après-midi?

Moi oui.
Je tournoyais sur la Tario
et je chantais mal.

Un bonhomme a crié
Heille
Regarde où tu vas, la p'tite!

Je lui ai fait un
grand sourire et j'ai dit
FUCK YOU, MAN!

mardi 9 février 2016

T'es tellement plate pis drabe. Je te regarde, t'as l'air d'un gars qui se vient dessus trop vite en regardant de la soft porn.

lundi 8 février 2016


Et tu penses
que tout tourne autour de toi.
Les mots qui n'existeraient
qu'entre nous.
Veux-tu me dire quoi
écrire
aussi?

Je pars une mode

Ma robe est un peu trop petite et mon manteau, beaucoup trop grand.

vendredi 5 février 2016

Ce matin - constat

J'ai rapidement besoin d'un sugar daddy pour me payer des boules et d'autres ajustements comme ça.

jeudi 4 février 2016

C'est quoi qui te fait pleurer?

De quoi t'as peur la nuit
tout seul dans ta chambre?
Es-tu frileux?
Aimes-tu qu'on suce tes doigts?
Comment je vais faire pour vivre
le reste de ma vie
sans être la fille qui te fait sourire
le matin quand tu découvres un nouveau courriel
cochon.

mercredi 3 février 2016

Je regardais le plafond. Je pensais à ma date.

Pis là, je sais pas comment j'ai fait. Où j'ai regardé. J'étais dans lune. Pis j'ai vu ma noune.

OMG.

Je pense que la dernière fois que j'ai vu ma noune de même couchée dans le bain, j'avais genre 14 ans.

Je suis sortie de là complètement traumatisée et je suis allée chercher la balance. La balance est brisée. Ça se peut pas. J'étais plus grosse que ça à 13 ans.

Tsé ma noune, quand je la vois pas, j'y pense pas trop. Esthétiquement, je veux dire.

Qu'est-ce que je vais faire avec ma noune? Je la rase-tu? C'est sexy une noune rasée avec des jambes et des aisselles poilues, non?

Je pourrais me faire des beaux petits dessins. Un mohawk rose.

C'est sûr que si je me rase la noune, je vais être moins gênée de m'assoir dans sa face. Bof. Pas tant. Rendue là, j'assume.

Pis est pas mal belle de même ma noune. Pis comment je vais savoir si ce gars-là c'est le prince charmant, si j'y fais pas manger un peu de poil?

mardi 2 février 2016


Rester disponible, c'est pas zen pantoute.

C'est l'histoire du jour où tu m'as perdue. Il devait faire trop soleil sur la Tario. Je sais pas.

Si tu penses que j'ai jamais été prise au dépourvue, dehors nu pied. Que j'ai jamais recommencé à zéro. Tu es dans le champ.

Je suis sur les rails. J'étais juste fatiguée. Tu me semblais reposant.

Je regarde en avant et je te vois baisser la tête.

Je ne te fuis plus, je n'ai plus peur de toi.
Tu ne peux plus rien faire, c'est trop tard.

Je sais j'ai dit que je serais toujours là.
Je sais je disais que c'est jamais trop tard.
J'étais romantique.
J'étais dépendante.

lundi 1 février 2016

Moi je joue à rentrer la paille dans le citron de mon drink. J'imagine un peu que c'est tes yeux. Juste un peu. Et là je ressens de la culpabilité parce que j'ai un peu envie de crever tes yeux. Pourtant sont tellement beaux tes yeux. T'as tout gâché en parlant. Fallait absolument que tu mecsplique (c'est pas une faute, cherche le mot sur Google comme un grand garçon) la vie. Et que tu me parles de comment chez moi c'est pas une bonne place. Et tu as des tas d'anecdotes et des opinions. Moi je joue à rentrer la paille dans le citron de mon drink et je m'imagine t'étrangler. Je devrais juste te dire ben calmement que c'est pas full valorisant ta façon de me folkloriser. La pute gelée qui te fait ricaner, c'est ma chum Sabrina. La famille de BS en pantalons de jogging avec de la junk dans son panier d'épicerie, c'est la mienne. C'est mon milieu de vie, ma famille, mes voisins, les gens que j'aime, que tu ridiculises depuis une heure. Je viens encore de perdre mon temps, on se mettra pas à soir.
Me demandait justement la semaine passée, comment est-ce que je ferais ben pour retourner sur la rue Sanguinet? Sur quel poste appliquer? Ça serait trop malade travailler encore avec Amélie. On s'en parle tout le temps de comment ça va être trop malade quand on va retravailler ensemble. Quand on va fonder un OSBL pour parler de sexe aux enfants ou quand on va refaire notre vie dans le bas du fleuve, ça va être trop malade. Pis ce soir en remontant la rue Berri, j'ai pris un appel. C'était pour me demander d'être sur la rue Sanguinet jeudi. Pis j'avais aussi un texto pour me dire qu'on a peut-être un projet qui m'intéresse sur la rue Champlain.

Jamais personne n'aura autant tourné en rond que moi durant sa vie. J'ai le titre de championne mondiale de la fille qui fait juste retourner aux mêmes places. Essaye pas de m'imiter, ça pourrait t'étourdir.