samedi 29 juin 2013

Première

Aujourd'hui j'ai sniffé de la morphine.

Pour commencer mes vacances

J'ai mis mes deux mains sur ma bouche, comme pour empêcher ma mâchoire de trembler. Mes yeux serrés. J'hyperventilais et je luttais contre ma peine, je ne voulais pas pleurer, j'en ai assez de pleurer pour ça. Je ne veux plus. C'est toujours quand tu t'excuses que je m'effondre comme ça. Avant c'est l'adrénaline, mode qui-vive, l'attente. Je me prépare à toutes les actions et réactions possibles. Est-ce que tu vas me jeter encore? Frapper? Juste crier? Si tu me fais mal, je vais commencer par essayer de te maîtriser, te raisonner, mais si tu me fais vraiment mal, il va falloir que je te fasse arrêter.

Sur le coup j'ai pas trop réagi. J'ai ramassé ce que tu as cassé. J'ai passé le balais, je me suis excusée devant Johnny, je lui ai dit que tu étais comme ça maintenant. Il a dit que tu es vraiment bizarre depuis trop longtemps. Je me suis dépêchée de tout remettre à sa place parce que j'avais du travail et dix minutes après ça cognait à la porte.

C'est parce que je t'ai demandé d'acheter du lait au dépanneur. Parce que j'étais épuisée, quand tu m'as dit que je pouvais y aller, je t'ai dit que j'avais travaillé toute la journée, moi. Je passe pas ma vie à manger des céréales. Et j'avais besoin de lait pour offrir du café pendant ma réunion, j'avais juste vingt-cinq minutes de pause pour avaler mon spaghetti. Tu m'as regardée comme si tu voulais que je meure. Ça me tue, ce regard-là.

Mais j'ai fait comme si et ça m'a fait du bien. Ça m'a fait du bien de travailler, j'y pensais moins, je me sentais utile et je n'avais pas peur qu'on me lance quelque chose ou qu'on me fasse remarquer que je suis moins bandante et plus amère depuis que je ne me sens à ma place nulle part ailleurs qu'au travail.

Je voulais le voir ce soir. Prendre l'avion avec toi demain.

Tu m'as empêché d'y aller. J'avais envie de me sentir, tu sais, me sentir désirée. Il me regarde comme personne, il veut juste me faire du bien. Je n'ai plus envie de partir.

jeudi 27 juin 2013

J'ai la noune qui coule

J'ai la noune qui coule,
mes culottes neuves sont tachées.
En plus ça va pas dans laveuse,
pis moi j'ai pas le temps de frotter.
Ça me fait paranoïer
quand tu couches avec tes niaiseuses.
Même si c'est bon pendant;
le barebacking.
Toutes tes pratiques,
viennent me corrompre par en dedans.
Ça me fait couler de la noune
c'est post-traumatique.
Ça résiste au yogourt,
j'ai jeté mes savons parfumés.
C'est tu juste quand c'est vert fluo
qu'il faut s'inquiéter?
Trouves-tu qu'j'ai une drôle d'odeur?
J'vas me raser pour
contrôler l'humidité.
C'est p't'être juste la température
Par les temps qui courent
c'est vrai que j'suis un peu déprimée.
J'ai la noune qui coule
Ça me dit pas d'aller m'baigner.

mercredi 26 juin 2013

Oui Boss

T'en fais pas, je tombe en vacances demain ; je vais avoir le temps de travailler.

Écris-moi encore



Quand tu m'écris des poèmes, j'oublie
qui je suis.
Ta femme,
mon mari,
les enfants,
tout ce qui nous sépare.

mardi 25 juin 2013

Lune de miel

J'en mangeais chez ma grand-mère. Je les laissais fondre dans ma bouche. Aujourd'hui, j'en ai trouvé chez Oscar. Elles n'ont pas la même forme, mais elles goûtent comme quand j'étais petite.

Pour Francine

Francine m'a dit qu'elle va réserver un vingt sur son chèque de BS pour acheter mon livre, mais rajouter six piastres pour l'aller-retour à la librairie en bus, ça fait pas mal. Elle a vérifié, Québec Loisir le vend pas. L'accès à la culture dans Masoch, ça se passe au dépanneur et au restaurant chez Jimmy avec le chanteur qui reprend les succès des Classels et d'Elvis.

Francine va être contente d'apprendre qu'elle pourra acheter Le cirque d'Annie bientôt au Bobby McGee sur la Tario. Pat m'a dit qu'il est pas responsable des vols. Je serais tellement heureuse qu'on vole mes livres.

lundi 24 juin 2013

Me suis réveillée en pleurant. J'étouffais, ça me faisait mal. J'ai encore rêvé que tu repartais.

dimanche 23 juin 2013

Petit haïku du dimanche

Une température idéale
pour passer la St-Jean
à regarder de la porn.

J’ai rêvé que nous étions dimanche

C’était nous deux, des gaufres, dimanche, le soleil, l’odeur du café, c’était sucré et c’était doux.

J’ai fait le café comme tu l’aimes, enfin je crois. Je prépare les gaufres quand tu me rejoins. Tu enfiles ton chandail en entrant dans la cuisine, j’ai vu ton ventre, ton nombril et cette petite ligne de poils qui descend jusque dans ton pyjama. Je voudrais voir dans ton pyjama. Mes seins se dressent, je regrette de m’être levée, je voudrais me recoucher avec toi. T’offrir une longue fellation dominicale, lente, paresseuse, douce, te déguster jusqu’à midi en laissant mes mains courir partout sur toi.

Tes mains sur mes hanches, tu m’embrasses le cou, je rougis et soupire. Tes doigts fouinent sous ma camisole, se posent sur mon ventre et tu me demandes si j’ai bien dormi. Je me retourne, tu prends mon visage dans tes mains et tu m’embrasses. On a toute la journée devant nous, nous ferons l’amour plus tard.

Je te tends tes gaufres, tu me prépares un café, tu ne mets pas assez de sucre, mais je ne dis rien. Nous mangeons sans parler, ce n’est pas nécessaire. Tu pointes l’assiette et tu agrandis les yeux, tu mets la main sur ton coeur. Mes gaufres, tu les aimes et du coup je me sens quelqu’un d’important. Je regarde tes mains, tu regardes mes seins, on pense à la même chose. Que ferons-nous demain, lundi, quand tes mains seront à des kilomètres de mes seins? Nous perdons un temps précieux alors que tes mains et mes seins se languissent.

Tu te lèves et débarrasses la table, je me lève et te demande ce que tu veux faire aujourd’hui. Tu me réponds que nous ferons ce que je voudrai.

Ce que je voudrais, c’est qu’on aille prendre une douche, je te laverai, tu me laveras. On se goûtera sous l’eau et après on aura froid, tu me couvriras et me réchaufferas. On fera l’amour, juste une fois et je m’endormirai paisiblement la tête sur ta poitrine. Je dormirai comme je ne dors plus depuis des mois. Avec ton cœur battant contre mon oreille, ton souffle sur mon front et ta main qui trace de grands cercles dans mon dos.
J’ai rêvé que nous étions dimanche, tu me presses contre toi, le soleil chaud me brûle les paupières et ta voix, c’est déjà dimanche. Je sais déjà dimanche, mais au moins on a dimanche!
Je n’ai pas de plan, tu n’as pas de plan, mais on a tout à faire, t’as vu le bordel?  Notre vie est un bordel et ça nous plait, ça nous ressemble. Tu n’aimes pas parler de ménage avant d’avoir mangé. J’ai fait des gaufres pour nous donner du courage, mais tu n’as pas très faim, il y a des fraises et j’ai taché la nappe de ma mère. Ça t’a fait rire, je me suis fâchée. Tu t’es excusé, ça ne m’a pas calmée, j’ai lancé une assiette sur le mur et j’ai crié et j’ai crié.

Tu t’es enfermé dans le bureau, avec ton nouveau jeu vidéo, j’ai pris une douche et je suis allée marcher. Un homme sur la rue m’a demandé si j’étais heureuse et je lui ai souri, parce que j’ai tout de suite pensé à toi. À toi qui m’attendais, à toi et à tes grands yeux qui me suivent partout. Je me demandais si tu étais encore enfermé dans le bureau ou si tu étais allé vacher sur le divan à te gratter les couilles devant une partie de Hockey d’une ligue quelconque en rediffusion. Je me demandais si tu avais autant envie que moi d’effacer ce matin et de recommencer à zéro.
J’ai rêvé que nous étions dimanche, tu me réveilles en embrassant mes épaules et tu dis que je goûte le soleil. Tu ne veux pas de gaufres, nous allons au restaurant et tu manges comme un ogre. Tu as faim et tu as quelque chose en tête, tu te retiens quand tu souris, tu me prépares une surprise. Notre serveuse habituelle n’est pas là et ça te dérange, tu me dis que la nôtre, c’est la meilleure serveuse du coin. Tu recommandes du café, mais tu ne le bois pas.

Alors qu’on rentre tu me proposes d’aller au cinéma, mais on ne s’est pas entendu sur le film alors nous sommes allés au club vidéo et on a acheté des bonbons. Tu t’es trompé, non, ce ne sont pas ceux-là mes préférés.

J’ai rêvé que nous étions dimanche et tout semblait si réel, le goût, les couleurs, la texture des choses. Le soleil, les gaufres et tes yeux, particulièrement clairs et amoureux. Je sentais que tu étais là, dans notre lit. J’ai senti ton corps chaud lové contre le mien, j’avais une main sur ta poitrine et mon front reposait dans le creux entre tes épaules quand j’embrassais ton dos.
J’ai rêvé que nous étions dimanche et je te serre dans mes bras si fort que mes ongles s’enfoncent dans ta peau. Je n’ai pas envie de cuisiner, je ne ferai pas de gaufres et si nous restions au lit toute la journée?

J’ai rêvé que nous étions dimanche et le téléphone…   

J’ai rêvé que nous étions dimanche. J’ai brulé les gaufres l’alarme stridente du détecteur de fumée t’a violemment tiré du sommeil et tu as gardé un air enragé toute la matinée. Je suis allée pleurer dans la salle de bain en récurant la baignoire.

J’ai rêvé que nous étions dimanche, je te regarde dormir. J’effleure ta peau avec mes cheveux et mes lèvres, je t’observe jusqu’à ce que tu t’éveilles. À ton réveil, je suis penchée sur toi et te demande si tu as faim. Tu as pris mon sein dans ta bouche et le mâches en guise de réponse. J’essaie de me dégager, on lutte quelques minutes puis je tombe par terre et tu as peur que je me sois fait mal.

J’ai fait des gaufres et on a mangé en regardant des dessins animés, tu m’as offert ta dernière bouchée. Il faisait trop froid pour sortir, nous sommes restés ici. Tu as glissé tes doigts en moi pendant que je terminais mon livre.

J’ai rêvé que nous étions dimanche et je ne veux pas me lever, je ne veux pas ouvrir les yeux. Me ferais-tu des gaufres? Ça me manque tellement. J’ai pleuré pendant des semaines quand j’ai compris que dimanche n’existait plus. J’ai crié, j’ai frappé le mur de notre chambre jusqu’à le défoncer, je t’ai détesté, ça n’a rien changé.

J’ai rêvé que nous étions dimanche et cette urgence paresseuse, je t’ai dit mille fois je t’aime, ça ne suffit pas, j’ai pris des somnifères et j’y suis retournée.

Depuis que tu n’es plus là, c’est lundi tous les jours.

Le danger des idoles

Le danger, quand on a une idole plutôt que des idées, c'est que cette personne-là peut décider de démissionner. Un messie, ça démissionne, ça se crucifie.

Mes amis trahis, en peine d'amour et endeuillés. En crise de foi, l'orgueil écorché, le pays en attente, encore.

vendredi 21 juin 2013

Je t'halucine

Je nous vois heureux.
Comme une chanson de Karim Ouellet.
On groove tous les deux.
Mais je fais juste danser avec la moppe.

jeudi 20 juin 2013

Saboteur

Toi, tu viens dans ma réunion, dans ma maison pour foutre la marde. T'es pas le premier. Vous vous relayez, vous agissez de la même façon, vous me faites paranoïer.

Tu me demandes ma clé de wifi. C'est qui le cave qui donne sa clé de wifi de même? Moi je couche avec le technicien et ma clé de wifi elle fait 36 caractères, je ne la connais pas. Mon réseau, tu le trouveras pas. Me prends-tu pour une conne, bâtard?!

Tu veux mon numéro, tu veux mon courriel personnel, tu veux toute ma documentation. Tu as l'air bête. Tu regardes pas mes boules. C'est franchement désagréable de travailler avec toi. Tu veux savoir tout ce que je fais dans la vie. Quoi moi? Lâche-moi. Je suis rien moi. Tu parles comme si j'avais une responsabilité quelconque de faire quelque chose. Tu as fait quoi, toi, cette semaine?

Moi, j'ai rédigé un communiqué. J'ai préparé une lettre pour accéder à des documents en vertue de la loi sur l'accès à l'information. J'ai préparé deux réunions. J'ai assisté à une AGA de coop. J'ai planché un peu sur un dépliant. J'ai eu une entrevue avec une vice-présidente de comité de parents. Me suis faite refuser l'accès à une conférence de presse. J'ai envoyé et reçu pas moins de 250 courriels. Tout cela, depuis la semaine dernière sans être payée une cenne. Tout cela, pour finir avec toi, ce soir, qui me fais perdre mon temps.


Toi.
Je t'invente peut-être un peu.
Impossible toi,
avec tes yeux trop bleus.
Tes mots doux et précieux.
Toi.
Ton nom dans tous mes cahiers
comme si j'avais douze ans.
Ne me fais jamais d'avances.
Je dirai oui à tout.

mercredi 19 juin 2013

Tu as bien fait

Tu as bien fait de partir, avant que tout le monde sache que t'es pourri jusqu'à l'os. Tu as bien fait de suivre mon conseil et de te tenir loin d'Hochelaga. Plus personne ne veut travailler avec toi. Moi je vais travailler avec ceux que tu as bernés et déçus.

lundi 17 juin 2013

Engager François Legault


-La parité ça devrait pas marcher juste dans un sens. Je veux pas qu'on se retrouve avec juste des filles qui travaillent ici... C'est jamais bon une équipe unisexe.
-On n'est pas pour engager un gars incompétent juste parce qu'on est toutes des filles.
-Là tu parles comme François Legault. Si y a pas de gars compétents qui appliquent il faut trouver les raisons. Je peux t'en donner des raisons moi.
-Cannelle veut un gars. Elle démordra pas, regarde ses yeux.
-Elle aime ça les hommes.
-Je m'en cache pas.
-Elle aime le poil.
-C'est naturel!
-Cannelle veut un gars torse nu.
-C'est juste pour être certaine qu'il a pas de tattoos nazis.
-Quoi?
-Tu savais pas que Cannelle déshabille plein de gars de même?
-Comment?
-Je leur dis, moi tant que je t'ai pas vu tout nu, rien me prouve que t'as pas de tattoos nazis. La plupart des gars sont fiers de me montrer que leurs tattoos sont pas nazis.
-Sauf qu'on n'est pas une agence de rencontre.
-Je sais. De toute façon ils le disent dans Elle que c'est au travail qu'on a le plus de chance... Les agences de rencontres c'est de la marde.
-Ok, Cannelle veut pas qu'on trouve un bon employé, elle cherche un mari.
-Non, pas un autre mari. Juste un gars pas compliqué libre un ou deux mercredis par mois.
-Avec du poil.
-Et sans tattoos nazis.
-S'il se distingue assez des autres, je prendrais même quelques tattoos nazis.
-Christ, elle a l'air de rien, elle a l'air tranquille, la petite comptable. L'écrivaine avec son thé au magnolia. C'est une mangeuse de gars. Moi j'en ai peur.
-Non, j'ai jamais dévoré un gars. Y ont tous survécus.
-Elle les recrache après.
-Pour s'en servir encore.
-Ok à la lumière de notre dernière rencontre, moi, je propose qu'on engage une femme parce que Cannelle est pas prête. Ça va la déconcentrer un gars torse nu, avec du poil et sans tattoos nazis. On engage une fille.
-Ou François Legault.
-Cannelle, coucherais-tu avec François Legault?
-Ça dépend combien il me paie.
-Bon ben ça va être une femme.

dimanche 16 juin 2013

Décalage

J'avais 21 heures de congé. J'ai pris un train, puis un autobus, j'ai marché jusqu'à un parc puis sur un pont au-dessus d'une chute, j'ai repris le bus. J'ai retourné mon steak et en ai demandé un autre même si la cuisine était fermée parce que je paierai pas 50$ pour un steak brûlé quand j'ai demandé medium. Quelques bars, marché toute la nuit. et j'ai repris l'autocar vers Montréal pour arriver juste à temps à ma réunion. Ça m'a donné faim alors j'ai fait des samoussas et des raviolis géants végétariens pour une armée.

La douche était bonne. Un texto qui dit qu'il me cherche. J'ai refermé vite pour faire comme si je le savais pas.

J'ai fait l'amour avec toi. L'alarme de mon cellulaire à 7 heures. Tu as vu qu'il m'a texté en l'éteignant. Tu m'as pas posé de questions. Le lapin cognait son assiette. Il a sauté par dessus la barrière et sur le lit, t'a chatouillé avec ses moustaches.

J'ai envie de caramel.

vendredi 14 juin 2013

Argument solide

La preuve irréfutable que mon livre c'est de la vraie de vraie littérature, un projet artistique sérieux, c'est que mon livre c'est pas un coup de coeur de Renaud-Bray, non non. Mais tu peux le trouver à la coop UQAM.

Acheter ton livre dans ton université quand t'as même pas de diplôme, c'est joyeux.



jeudi 13 juin 2013

Réouverture du Bobby McGee

-Pourquoi la robe rouge et  toute la patente?
-Je m'en vais cruiser un libraire ce soir. C'est le seul libraire de Masoch et j'aimerais ça qu'on puisse acheter le cirque dans Masoch...
-Il vend juste des livres usagés.
-Je vais le convaincre de vendre le mien, neuf.
-C'est un bouquiniste, il vend pas Mary Higgins Clark.
-Je vais le convaincre que je fais de la littérature.
-T'as pas le droit de coucher avec Patrick Pilon, je le connais.
-Patrick Pilon veut pas coucher avec moi.
-C'est un estie de fucké pis tous les fuckés veulent coucher avec toi.
-Je vais lui offrir de tenir ses livres, ça va le faire bander, c'est sûr.


mercredi 12 juin 2013

Mets tes bottes roses

OK, toi c'est juste la fille avec des bottes roses que tu veux. Le reste tu t'en fous. J'aime ça de même.

mardi 11 juin 2013

Scarecrow, il m'a demandé quelques fois,
c'est quoi l'urgence?
J'aime pas ça en parler.
Je voulais juste écrire un livre avant de mourir.
Sauf que c'est devenu une trilogie.
Sauf que je vais pas bien.

Et si j'entrais à l'hôpital pour ne plus jamais en ressortir?
J'ai trop peur.
Je veux mourir chez moi.
Aujourd'hui j'ai envie de pleurer parce que c'est injuste.
Je suis trop jeune pour mourir.
Mais c'est pas moi qui décide.
Je dis au monde que j'aime que je les aime.
Au cas où.

Je cherche quelqu'un qui me ressemble.
Je pourrais lui parler d'Annie et comme ça,
si je crève avant, quelqu'un d'autre pourrait
l'écrire.
Que je parte en paix.

lundi 10 juin 2013

Ça sonne engagé

je t'appelais juste
pour te demander
si tu veux venir avec moi
je m'en vais me faire avorter
encore

vendredi 7 juin 2013

Petit Monsieur

Je fais encore des cauchemars.
J'ai peur d'être schizophrène.
Je me suis réveillée à côté
de toi, ce matin, j'ai souri.
Depuis ce matin que
j'attends que tu te réveilles.
Je t'ai regardé longtemps.
J'ai envie de toi.
Je te le chuchote des
centaines de fois.
Je te réveille comme ça.
Je suce doucement tes doigts.
Un à la fois.
Et je te dis que j'ai envie de toi.

Faut que je demande la permission.
T'aimes pas que je te viole.
Sauf quand tu veux.
Est-ce que je peux jouer avec
ton petit Monsieur?

Envoye donc.
J'en ai besoin.
J't'à veille d'être menstruée,
ça décole pas.
J'ai besoin d'un bon massage
en profondeur.
Tu vas avoir la paix
après.
Au moins pour une
couple de jours.
J'vas être menstruée.
J'veux être menstruée.
J'tannée d'avoir mal aux reins.
Fourre-moi juste deux
trois minutes.
Juste pour dire.

Passe-toi un concombre
que tu me dis.
Pourquoi pas, c'est ce que
tu veux?
Me passer un concombre?

Je continue d'essayer.
Jusqu'à ce que tu dises quelque chose
de vraiment plate.
Je me cache pour pleurer.
Je suis sûre que c'est parce
que j'ai engraissé,
que tu me touches pus.
Je suis trop laide.
Ma santé se détériore.
Je sais pas comment te le dire
que je suis
enceinte
de
lui.

mercredi 5 juin 2013

Encore lui


Je saignais devant lui
en le suppliant d'arrêter.
Je me rappelle de ses yeux
durs.
Je voulais qu'il m'aime encore.
J'étais minable et il me l'a dit.


Je me réveille la nuit en pleurant.
Je me rendors difficilement.
Mes yeux se remplissent d'eau
pour rien
quand je suis au travail.
Je fais semblant d'aller bien
et ça fonctionne avec tout le monde.
Je suis bonne.
Je ne me plaindrai à personne.

Toutes les cicatrices invisibles
de ses coups de poignards
imaginaires
s'ouvrent en même temps.

Le manque.
Trouver rapidement un garçon
aux yeux doux
pour partager un pique-nique
aux tamtams du Mont-Royal.
Rire et baiser calmement, jusqu'au soir.
La personne qui applique à ce poste
doit être éligible aux programmes
de subvention du fédéral.
Je suis cassée.

mardi 4 juin 2013

Il faut que tu m'apprennes cette chanson à la guitare

so i left town at 1:30 in the morning to see you
and i drove and i sang all the way.
and i could've stayed back there in any other bed
but i needed to come and be near you.

Gagner à la loterie - Être un fait divers

Je pense beaucoup au bébé,
qui cherche le sein de sa mère.
Les néons
et l'odeur,
de l'hôpital.

Avoir froid.

Je pense beaucoup au papa,
déchiré entre la mère
et l'enfant.
ses yeux bleus
amoureux
d'elles.

La peur.

Je pense beaucoup à elle,
souffrante.
Loin
de la petite.
Un cas sur 1.5 milliards


Toute seule.

dimanche 2 juin 2013

J'ai chaud

Quand j'ai dit que j'irais chez toi
seulement si t'as des popsicles,
c'était pas pour rire.
Ça t'a agacé que j'insiste
pour qu'on aille en chercher
au dépanneur.
Moi j'aime tout ce qui est bleu.
Je vais avoir la langue bleue.
Tu vas avoir la graine bleue.
Arrête de t'énerver,
dans cinq minutes il va faire noir,
les enfants vont rentrer.
On va être tranquille.
Je te fais ça ici.
Il fait trop chaud pour s'enfermer
dans ton appartement minuscule.
T'as pas l'air sûr, mais une fois
que je t'ai dans la bouche,
tu te plains pas.
Tu te plains un tout petit peu.
Quand je prends toutes tes couilles
pour les sucer.
Tu te hisses sur la pointe des pieds.
Tu en as le souffle coupé et
tu trouves ça drôle,
ma bouche froide.
J'aime tellement ce moment-là.
Quand tu perds la tête.
Parce que je te fais des affaires
que personne d'autre
te ferait.
Je prends une bouchée et
je te tends le bâton pour
me servir de mes deux mains
sur toi.
J'embrasse ta tige avec mes lèvres
glacées.
Je t'entends sucer le popsicle
pour pas qu'il dégouline sur tes doigts.
Ça m'excite à en avoir mal au ventre.
Je suce fort, tu entres d'un coup
au complet
et tu deviens gros.
Je me suis dépêchée d'ouvrir la mâchoire
pour pas te mordre.
Me suis presque étouffée avec.
Tes doigts dans mes bobettes.
T'aimes ça
que je me rase pas.
Tu fores avec ton majeur
jusqu'au fond.
Tu te mets à me piquer
avec ton doigt.
Bien droit.
Raide.
Je ne suis plus capable de
m'occuper de toi.
C'est difficile de pas crier,
tu me fais mal.
Si t'allais juste un peu
moins fort,
je pourrais jouir.
Je plante mes ongles dans ta nuque
je gémis que j'aime ça
en sacrament.
Je te branle aussi vite
que tu me rentres dedans.
C'est violent.
Faut se dépêcher.
Y a quelqu'un.
Je replace ma jupe.
Tu as l'air vraiment con.
Tu dis que t'es pus capable.
Tu veux que j'aille chez toi.
On va crever.
C'est sûr que ça me tente.
On se voit pas souvent.
Ça te tentes-tu de me fourrer
debout
dans douche?