Je passais une bonne journée

C'était juste avant que mes parents divorcent, je jouais dans l'équipe de ma mère, Le grand prenait pour mon père, Ti-cul était trop petit pour comprendre. C'était la guerre. Je me souviens qu'il me parlait et je ne l'écoutais pas pour le faire chier. C'est là qu'il m'a crié par la tête, toé là ma sacrement de grosse truie! Je sais pas trop comment je l'ai regardé mais je sais qu'il a eu peur, il s'est retourné, il remontait le corridor jusqu'à sa chambre. J'avais un vieux téléphone à cadran, je l'ai débranché et lui ai lancé dans le dos. Mon père a plié en deux sous la douleur. Il y a eu un avant et un après ce jour-là.

Grosse truie a crié le ti-gars sur sa bicyclette, c'est une façon comme une autre de me demander de me tasser. Grosse truie a-t-il répété en poursuivant son chemin dans la ruelle. Il a répété pour être certain que je comprenne ce qu'il disait avec ses dents qui manquaient et sa façon unique de ne pas trop articuler pour s'économiser tsé, comme.

J'ai pas vraiment réfléchi quand je lui ai lancé mon muffin en arrière de sa tête de défavorisé irrécupérable. Il est tombé. Il s'est pas fait mal, juste un peu, presque pas.

-M'aller ch'cher mon pér.
-M'aller avec toé, pis j'vas y en sacrer une bonne à ton christ de père sale pour t'avoir si mal élevé.
-Gnan toé t'vas pas t'cher mon pér.
-Moé, m'en vas le mettre à terre d'une main ton père. Après j'vas y câlisser ma hache entre les deux yeux. M'a rentrer dans ta maison pour tuer ta grosse torche de mère dans sa cuisine pis j'vas t'tuer en dernier.

J'veux pas me vanter là, mais je pense que c'est la dernière fois de sa vie qu'il traitait une grosse de grosse truie. Pauvre ti-gars, il a pas choisi le bon animal. Grosse vache, ça m'aurait rien fait.