samedi 30 novembre 2013

Noël punk

C'est chez moi Noël et Alice a dit qu'elle allait faire un crackhouse en pain d'épice. Ça va être magique.
Ça fait trois ans que je me mets à pleurer en sortant le sapin de sa boîte. Je suis pas capable d'arrêter de trouver ça triste, faire un sapin toute seule. Je trouve ça triste, être toute seule. Savoir que ça changera pas. Attendre que quelqu'un veuille faire un sapin avec moi, c'est inutile.

Il est venu me dire qu'il ne viendrait pas. Il est comme ça. On se rencontre à la bibli on marche quelques blocs et il me plante là. Il m'a prise dans ses bras, j'ai pas pleuré parce que j'allais à mon show. Moi je voudrais qu'il arrête de me faire de la peine, mais c'est à moi de ne plus lui en donner l'occasion.

Tout le monde est si gentil, mais personne est assez saoul pour me pogner le cul. 

vendredi 29 novembre 2013


Il a dit que je lui manque.
Nos matins lui manquent.
C'est tu pas cute.
J'ai dit, t'aimes ça pour vrai?
Quand j'arrête pas de parler avant que tu prennes ton café?
Il a répondu tu sais que je t'aime.
Et j'ai mis la main sur ma bouche
et j'ai commencé à pleurer.
Je voulais pas ça, je le jure.
Je voulais juste t'oublier avant que tu reviennes.
C'est sûre que j'ai tout fait.
J'ai été gentille et jolie et brillante aussi.
Mais je pensais pas que ça fonctionnerait.
Moi aussi j'en ai assez.
De tous tes voyages là-bas.
Et mes enfantillages.

mercredi 27 novembre 2013

C'est de l'humour?

Je voudrais faire de la bière pour les grosses féminisss poilues enragées comme moi. Des bières poétiquement sexiste. C'est juste de l'humour. Quand t'as pas envie de boire une petite pute ou une blonde facile. Parce que je me lève chaque matin et je passe à travers ma journée en n'ayant qu'un seul objectif: dominer les hommes.

Je prendrais bien

Une grosse corvette...
Une disfonction érectile
Une décrocheuse
Une demande de divorce
Une pension alimentaire
Une garde exclusive accordée à la conjointe
Une dépression nerveuse
Une tentative de suicide
Une castreuse d'hommes en désarrois

Quelque chose que je trouve super drôle c'est l'isolement des hommes. Pis nier pis ridiculiser leur condition. Pis j'aime beaucoup aussi qu'on les traite comme des graines. Qu'on les élève à penser et se comporter en graines. J'adore dénigrer les hommes parce qu'ils m'ont dit que c'est ça être féministe. C'est haïr les hommes. Leur détresse, ça j'aime ça. J'aime traiter les hommes qui pleurent de tapette. J'aime faire des fausses plaintes de violence conjugale. J'aime ça autant que toi t'aimes rire des putes. Ça s'équivaut comme sentiment de plaisir et de supériorité que ça procure. Comme tuer un petit chat. Tu le sais que t'es un enfant de chienne, mais tu le fais, c'est ça qui est bon.

Moi j'ai arrêté de tuer des chatons un jour quand j'ai décidé que la vie c'était précieux. Que faire mal, c'est pas une façon de se faire du bien. Je supporte pas qu'on ridiculise les hommes. Une femme, pour toi, ça vaut tu plus ou moins ou à peu près la même chose qu'un petit chat? Qu'un homme? Ça mérite-tu plus de respect qu'une guenille d'après toi?

Un homme, un vrai, ça ne supporte pas ce genre de connerie. Je leur souhaite la faillite. Rien de moins. Ça prend juste des psychopathes, des personnes asociales ou déficientes à toutes sortes de niveaux pour consommer de ces bières-là.

J'espère que t'es pas comme ça.

C'est à cause de Josée di Stasio

Si seulement vous investissiez un peu plus de temps à améliorer nos conditions de vie et en perdiez un peu moins à nous dénigrer, à essayer de nous écraser et à vous regarder et vous crosser sur vos esties de hamburger de sanglier qui coûtent les yeux de la tête. La différence entre vous et ceux qui cassent, c'est qu'ils vous comprennent très bien. Ils savent votre plan, vos aspirations, votre insensibilité meurtrière. Alors que vous êtes trop imbus de vous-mêmes pour simplement vous intéresser à l'autre, c'est bien trop dangereux, ça pourrait vous apprendre quelque chose et vous courrez le risque de réaliser que vous avez tort. Après ça, quand on refuse de changer, on a l'air cave.

J'ai encore rencontré personne qui est venu vivre dans hochelaga et qui n'a pas mille commentaires négatifs à formuler. Tu trouves ça triste et trash. Tu veux que ça change. Qu'est-ce que tu fais ici alors? T'en profites pour t'acheter un immeuble à revenus et t'enrichir sur notre dos? C'est toi l'estie de sale qui augmente mon loyer juste pour avoir plus de cash et aussi un peu pour que je sacre mon camp. Tu te pars un bon resto pis tu penses que tu sauves le monde. Wow t'as amélioré le paysage, on aime ça le contraste. Grâce à toi ceux qui n'ont pas une cenne réalisent un peu plus à chaque jour, que tu peux dépenser en un souper ce qu'ils mettent plusieurs jours à gagner. Et maintenant ça se passe tout près de chez eux. Dans leur face. Y a même du monde qui vient d'ailleurs pour y manger, alors que nous ne sortons d'ici que pour aller à l'hôpital. Tant qu'on va vouloir "attirer" des familles et des investisseurs plutôt que de travailler avec les gens d'ici afin de leur permettre d'accéder à une éducation supérieure et à des postes de décision. Tant qu'on se fera chier dessus par une élite étrangère aussi déconnectée que méprisante qui ne comprend rien à notre culture, au point de croire qu'on n'en a pas, on n'a pas fini de passer le balai.

Je n'aime pas me taire. Mais je ne peux pas parler. Pas maintenant. Votre réaction au vandalisme me brise le coeur. Et j'ai de moins en moins envie de faire de la politique. Et vous me demandez si je sais qui a fait ça. Si je les connais. Je sais pas. Je suis pas le genre de personne à qui on se confie quand on pose ces gestes-là. Et je fréquente surtout du monde trop fatigué pour réfléchir en rentrant de travailler. Mais ce que je sais, c'est que c'est juste du monde comme moi. Juste du monde qu'on essaie de tuer.

Josée di Stasio, la prochaine fois qu'elle vient, elle devrait s'arrêter à la cuisine collective, si jamais elle veut vraiment rencontrer du monde d'Hochelaga. Parce que vous pouvez bien essayer de faire croire à tout le monde que la culture d'Hochelaga a changé, on n'est pas encore mort. Même qu'on est capable de lever et lancer des briques encore pour un bout.

Oscar Wilde

J'avais seize ans et ma prof de Français m'amenait au théâtre. Je me souviens de Denis Bernard dans son costume bourgogne dans le box des accusés.

Après j'ai eu envie de lire de la poésie en anglais.



“Yet each man kills the thing he loves,
By each let this be heard,
Some do it with a bitter look,
Some with a flattering word,
The coward does it with a kiss,
The brave man with a sword!
Some kill their love when they are young,
And some when they are old;
Some strangle with the hands of Lust,
Some with the hands of Gold:
The kindest use a knife, because
The dead so soon grow cold.
Some love too little, some too long,
Some sell, and others buy;
Some do the deed with many tears,
And some without a sigh:
For each man kills the thing he loves,
Yet each man does not die.”

Ils ont inventé le suicide pour que je t'oublie.
Si je veux vivre faut que j'accepte de garder
un souvenir de toi.

Je t'aime, tu m'exaspères

Je refais les calculs,
on n'est jamais trop prudent en astrologie.
J'étudie les signes.
Je repense à chaque clin d’œil
Chaque grimace
Chaque sourire
virtuel
J'ai jamais su te décoder;
le cyber espacement.
Je tente de rectifier le mouvement.
J'analyse la courbe.
Le temps ne plie jamais du bon bord
jamais de mon côté.
Comment l'univers ose-t-il continuer son expansion
et toi poursuivre ta trajectoire?
Alors que je me détruis
m'émiettant toute seule
C'est vrai que je suis plus petite
plus fragile
vulnérable.
Comme si j'étais la seule à pressentir
appréhender
espérer le choc.
Les perturbations de mon atmosphère.
À chaque effleurement.
Chaque fois que tu passes pas loin
et qu'on fait semblant de pas se voir
et qu'on ferme les yeux.
En retenant son souffle.
Mais vas-tu arrêter de me tourner autour et me rentrer dedans enfin.

mardi 26 novembre 2013

Affection

Je t'ai dit que j'ai peur de toi.
Tu m'as dit que tu veux simplement me donner de l'affection.
Tu comprends pas que ça m'effraie autant.
L'affection.

dimanche 24 novembre 2013

C'est bien beau tout ça, mais j'ai personne avec qui baiser ce soir.

C'est avec toi que j'ai envie d'en parler

Bien sûr j'étais trop maquillée. Trop décolletée aussi. 

Le gardien de sécurité essayait de m'empêcher de passer, ça c'est l'histoire de ma vie.

Danielle s'est mise à pleurer et elle a dit "Je suis fière de toi cocotte."

À côté de moi il y avait Christophe Bélair, un enseignant imagine-toi donc. Il sait pas à quel point il est chanceux de porter une alliance celui-là. Avec ses converses, ses yeux bleus pis son yoyo. Christ que je l'aurais sucé. Y aurait eu peur tellement je l'aurais sucé.

Catherine est passée me voir. Elle connaît Christophe aussi, elle m'a pas dit qu'elle avait envie de le sucer, Catherine, elle a de la classe.

Monica venait pour voir Michel Tremblay, mais c'est moi qu'elle a pris en photo. Elle a lu mon premier roman quand j'avais treize ans. Celui qui parlait d'un amour impossible avec un enseignant aux yeux bleus.

Une super belle fille est passée pas loin de moi, je l'ai vu lire le titre de mon livre. On s'est sourit. Elle semblait tellement délicate. Comme une fée. Elle est revenue pour me demander si c'était moi Cannelle. C'était l'adorable Miss C.

Ma mère est venue me voir. Mon petit frère m'a donné des chips et m'a présenté sa blonde. Tous mes amis sont venus.

Carole passait par là et elle était super surprise de me voir.

Juliette, dix ans, récoltait des autographes. Je lui ai écrit un petit mot et j'ai signé C. Elle a repris son carnet et a écrit mon nom sous ma signature. Je lui ai dit que j'aimais beaucoup sa crinoline et son étoile dans le visage comme Antoine Gratton. Je lui ai dit que je regrettais de pas avoir dessiné une étoile sur ma joue, moi aussi.

Anne. Belle. Grande. Un enfant dans chaque main. Anne a choisi mon livre à moi. Elle m'a dit qu'elle me donnerait ses commentaires. J'ai répondu que j'étais très facile à trouver.

J'ai sourit à tellement de gens que j'ai mal aux joues.

Et toujours aucune nouvelle de toi. 



Je suis pas du tout stressée d'aller au salon du livre tantôt. Je suis trop occupée à ramasser l'eau qui coule dans le garde-robe de ma chambre...

samedi 23 novembre 2013

Winnie

Des fois j'oublie que Winnie a juste dix-huit ans. Elle a quitté l'école à quinze ans pour aller travailler au Masson hot-dog avec Vivi. Elle est partie de chez mon oncle à seize ans. Elle boit pas, elle fume pas, elle est très sérieuse et travaille très fort. Elle me rappelle quelqu'un. Devenir une femme trop vite, c'est sûrement génétique. Elle est tellement jolie et elle prend soin de tout le monde. Elle fait le ménage chez mon frère. Servir les hommes, c'est comme ça qu'on nous a élevées. Quand Winnie ne travaille pas elle magasine et fait sortir ma mère. Elle emmène ma mère se promener chez Rossy. Lui achète de la laine pour qu'elle tricote. Winnie travaille dans un Presse Café et elle adore ça. Des fois j'oublie que Winnie a juste dix-huit ans. Elle a un condo, elle gâte les enfants de tout le monde. Je me souviens de ces quelques années, vers cet âge, où je lui ressemblais. Je ne trouvais pas le monde trop petit pour mes rêves, je rêvais pas vraiment d'autre chose que d'écouter mes feuilletons en pliant du linge. Avoir hâte à Noël pour faire goûter une nouvelle recette. Quand je me dévouais et que ça me rendait heureuse de disparaître. De ne plus écrire mon nom, préférant le sien. Des fois j'oublie que Winnie a juste dix-huit ans, mais je me souviens ce que c'est que d'être trop vieille, trop tôt.
Ma vie peut pas finir comme ça.
Je ne ressens plus rien.
Sauf quand je perce ma peau avec une épingle.
Je pense à toi quand il faut pleurer devant la caméra.
Et je fouille partout pour te retrouver.
Je me concentre où tu n'iras jamais.
Je suis revenue habiter au marais.
Pour augmenter mes chances d'échouer.

Ton absence.
À chaque représentation.
Ton silence.
Pendant que je meurs en criant ton nom.

Tous les rendez-vous
annulés,
les promesses que tu n'as jamais eu l'intention
de tenir,
tous ces mots que je relis quand il fait noir.
Je rêve encore d'écrire avec toi.

Y a pas de drogue assez forte
ni d'homme assez fort.

Y a pas de foule assez dense
pour que j'oublie ton regard.
Les crises se rapprochent.

J'ai si peur de te croiser quelque part
avec une fille qui me ressemble.
Juste un peu plus belle,
un peu plus gentille.

Je ne veux plus sortir d'ici.

Se réveiller avec Sunday morning

Peu importe la journée.
Après s'être couchée sur Héroïne.

vendredi 22 novembre 2013

Morphine mon amour

Aux grands maux, les grands moyens.

C'est moi qui mène
Je vais te dire où et quand.
Je te dirai aussi comment t'habiller.

Elle se pète la gueule en transportant une assiette

Ça a craqué dans mon poignet.
Il a toujours marqué les pages où ça fourre pour moi.
Aujourd'hui, il me marque en plus, les pages où ça féminise.


jeudi 21 novembre 2013

Il a dit tout ce que j'aurais voulu que tu me dises.
Pourquoi ça fonctionne avec les autres et pas avec toi.
Pourquoi je reste attachée à ce fantasme impossible.
Alors que t'es même pas si gentil et tu ne tiens pas tes promesses.
Faut pas croire les promesses, je le sais.
Moi, je ne promets jamais rien à personne, c'est plus sûr.
Je vais finir par te détester.
J'espère que tu vas bien.
Que tu as tout ce que tu veux.
Je réentendrai parler de toi un de ces jours
quand tu auras besoin d'un service ou d'une pipe.
J'aimerais, ce jour-là, être capable de dire non.

Bien

 Bien de Catherine Major, je l'écoute tout le temps, ça me rentre dedans et je peux pas l'apprendre je suis trop occupée à pleurer. Amadeus aussi. Pis toutes ses autres tounes finalement.


mercredi 20 novembre 2013

Comment ça se fait que je le connaissais pas avant aujourd'hui?

C'est triste de tomber amoureuse d'un monsieur déjà mort.


Ma petite Mymy a mal à la dent. Ça fait mal avoir mal aux dents. Surtout quand t'es trop pauvre pour voir un dentiste. Parce que le dentiste et la pharmacie ne font pas crédit et le pusher oui, quand on a mal aux dents, on prend de la coke,  de la kétamine, de l'hydromorphe ou même du smack. N'importe quoi. Ma petite Mymy est toujours de bonne humeur, elle sourit tout le temps, elle est toujours prête à aider tout le monde. Aujourd'hui elle pleure, parce qu'elle a mal aux dents.

Ça fait que si y en a un sacrement aujourd'hui qui vient me dire qu'il paie trop cher d'impôt,  je le tue. Y a pas de métaphore là. Je le tue le tabarnak.
Une fois j'ai demandé à Mémère, nous autres on est quoi. De quoi, on est quoi? On est quoi comme indien? Mohawk, Micmac, Montagnais? Je l'sais-tu moi, a répondu Mémère. Mais tu l'as jamais demandé à Mémé on est quoi? Appelle Mémé pis demandes-y. J'ai appelé ma Mémé, la mère de Mémère pis je lui ai demandé on est quoi? Elle a crié dans le téléphone, que c'est que ça peut ben faire? Ils nous ont toujours appelés les sauvages.
Je te parlais d'accessibilité à la culture.
T'as dit on va aller au musée, j'ai une carte privilège.
Ça me coûtera rien.
Je suis encore la quêteuse.
Je vais encore dans les banques alimentaires.
Et je me fais payer toutes sortes d'affaires.
Et je peux pas t'en vouloir
Et je peux pas refuser
Tu voulais pas me faire de peine, je sais.
Mais c'est pas moi qui ai besoin d'aller au théâtre une fois de temps en temps.
C'est tout le monde.

lundi 18 novembre 2013

dimanche 17 novembre 2013

Julien Gauthier

Il expose au Bobby Mcgee, c'est tellement beau ce qu'il fait. Je le connais un peu Julien. Demain je vais cuisiner avec lui toute la journée. Si vous voulez goûter ce qu'il fait, vous avez juste à aller à l'Atomic et acheter du chili. Moi je connais la recette, c'est trop bon. Mais si vous voulez l'aider à manger, vous lui achetez une toile. Sinon vous pouvez aussi prendre un café au Bobby Mcgee. Ça vient d'ouvrir et c'est déjà la place dans Masoch. Ça fait vivre des fournisseurs locaux, plus de dix employés, une comptable magnifique... et le proprio est tellement sexy, ça vaut le détour.
J'ai la gorge serrée, je me sens anémique.
Je suis fiévreuse, chancelante, confuse.
Depuis des semaines.
Est-ce que j'ai une mono, le VIH?
Juste un peu d'hypocondrie.
Et toi.
Je ne suis même plus capable de pleurer.
J'ai trop honte.
Je voudrais te vomir pour que t'arrêtes de me faire mal au coeur.
Je suis tannée d'être ridicule.
Je ne veux plus te voir,
te parler,
t'écrire.
Je vais me sauver si t'avances encore.
Je veux avoir du fun.
Je veux me démaquiller et me sentir belle.


Je te veux tellement.
Je me contenterais de te regarder avec elle.

Expozine


Keenan a tellement de talent que je suis toujours un peu émue quand je vois ses dessins. Je lui ai dit que je lui achèterais toute sa collection si je pouvais. Ce que Keenan fait, c'est extra-ordinaire. Il fait tout avec ses belles mains d'artistes. Même les reliures. On dit que la couverture d'un de ses livres est faite du manteau de cuir d'un de ses amis disparus. La renarde de Griffintown, la pieuvre qui fait du squeegee... Il m'a dit va voir pro-can, le film s'en vient.

www.pro-can.org

samedi 16 novembre 2013

Le policier et l'anarchiste

Tu pourrais me menotter et je résisterais à mon arrestation...
Une fois, ma grand-mère paternelle, la bourgeoise, elle m'a dit qu'Yves Montand et elle étaient amants. Mais mon grand-père jouait si bien du piano qu'il l'avait gagnée. Mais tout le monde a été la maîtresse d'Yves Montand, c'est comme quand je raconte que j'ai couché avec Éric Lapointe. C'est ordinaire.

On regardait les films d'Abbott et Costello à TQS l'après-midi et elle me parlait de son temps. De quand elle a vu Piaf. Elle me montrait de l'argent américain et m'expliquait qu'on était riche, on avait des terrains en Floride, mais mon grand-père s'était fait avoir et Disney World était construit sur nos terres. On n'était plus riche. Mais on l'avait été et un beau jour, elle allait gagner au casino pour nous amener à Disney World.

Elle me montrait ses vieilles robes, elle bouclait mes cheveux et me disait que quand je serais une chanteuse, faudrait que j'arrête de manger des bonbons. Elle me disait ça en me donnant une tablette de chocolat. Sa chanson c'était les roses de picardie. Moi je préfère les feuilles mortes.


vendredi 15 novembre 2013

Je suis même pas grande

J'ai jamais reçu de lettre d'amour, mais je reçois des fois, des petits messages gentils avec un poème de Kipling ou une chanson de Metallica. "T'écouteras ça la grande."


Quand un garçon m'envoie de la musique, je me sens spéciale.

La bécane rouge

À côté du parc Morgan, il y avait une bicyclette rouge attachée à un poteau de gaz Métropolitain sur la Catherine. Pendant des mois. Les roues ont été volées. Juste la structure de métal qui restait là et rouillait tranquillement. Quelqu'un ou quelque chose l'a tordue et ça ne ressemblait plus trop à une bicyclette. Un restaurant beaucoup trop chic a ouvert juste là. Ils ont appelé ça, La bécane rouge. C'était avant le Presse Café sur la rue Pie-IX, le building de l'American can co était même pas encore rénové, avant le 7e sur la rue Chambly et avant qu'on apprenne le mot embourgeoisement. C'est fatiguant de souffrir de quelque chose que tu peux même pas nommer.

Le soir sur la Catherine, la bécane, c'était souvent sur notre chemin. À chaque fois fallait se faire remarquer. Taper dans les fenêtres, mimer des affaires louches, roter, les envoyer chier et crier des trucs sympathiques comme Mort aux bourgeois. On grafignait leur char. On voulait s'assurer que les bourgeois décâlissent et on voulait leur faire peur. Les écoeurer.

Mais les bourgeois sont pas partis. Sont revenus avec des amis.

Dans ce temps-là la biscuiterie Viau pis Hershey, ça roulait. On fabriquait des choses ici. On était fier. Et on s'est mis à fermer les usines pour fabriquer des beaux condos à nos bourgeois. On leur ouvre des beaux restaurants, on les accommode. Ils sont fiers. Hochelaga, ça commence à être bien. Ça grouille. Hochelaga c'est rendu la place. Pis nos conditions de vie à nous autres, continuent de se détériorer.

N'empêche, la Bécane c'était un bon resto.

Moisson

La drogue qu'on vend, faut la tester. Comme ça c'est éthique.

jeudi 14 novembre 2013

Je t'attends

Je t'attends encore.
Les pieds dans les feuilles.
Le soleil couché.
Ça fait de la petite boucane
quand je parle.
Je me fais un devoir d'user,
notre nouveau parc tout neuf.
J'ai gagné contre moi-même
aux échecs.
Je suis fière de n'importe quoi.
J'ai la tête dure, je t'attends.
Mes cheveux seront gris
et les tiens seront blancs.
Je t'attendrai toujours.
Je suis comme ça tu sais
quand j'attends quelqu'un,
il finit par revenir.
J'ai choisi ma maison.
Quand je veux un travail
je l'ai.
Quand je veux faire de la politique
j'en fais.
Quand je décide d'écrire un livre
il est publié.
Moi, mes rêves se réalisent.
Alors je t'attends.



J'ai mis ma culotte brésilienne mauve
celle en dentelle,
sous mes collants roses
et transparents.
J'ai vraiment pas fait exprès.
Mais quand je me suis relevée
j'ai compris.
Ce que tu as vu.
Tu essayais de ne pas sourire.
Tu voulais finir d'éplucher les comptes
sur ton lit.
Ça me dérange pas.
C'est le même prix, je charge à l'heure.
C'est toi qui paies.
On peut faire ça en dessous de la table si tu veux.
Cash, pas de facture.

mercredi 13 novembre 2013

The million dollar quartet; C'est bien de leur pénis dont on parle ici, non?

Elvis pis Johnny Lee lewis avec Johnny Cash pis Carl Perkins quand ça chante Just a little talk with MY jesus, moi je pense qu'ils parlent de leur pénis.

Ok, c'est niaiseux.

Non mais c'est pas facile dans vie quand tu vois pis t'entends des pénis partout, je souhaite ça à personne. Sérieux.




T'en fais pas, c'est normal si tu comprends pas

C'est moi qui est fuckée.
Ouais ben je sais pus trop quoi faire pour m'empêcher de faire des conneries. J'envisage de me rendre au poste de quartier pour qu'on me garde en détention préventive. Si tu voulais m'attacher les mains. Des fois les contraintes ça rassure, même les anarchistes comme moi.

Je ne veux plus dormir

Il fallait que je rêve de toi.
Que j'entende ta musique à la radio.
Toutes ces chansons qui nous appartiennent.
J'ai compris.
Il ne peut pas être trop tard
quand le temps n'existe pas.
Et je tremble tellement que j'arrive pas à compter
sur mes doigts
avec le décalage
est-ce que tu dors encore?
Je veux pas te réveiller dans les bras de quelqu'un d'autre.
Je vais l'entendre dans ta voix
et ça va juste me faire pleurer plus fort.

Mon amour si tu savais
depuis trois jours tout ce que j'ai fait.
Parce que t'es loin.
Trop occupé pour m'écrire.
Parce que j'imagine que tu fais pire.

Mon amour reviens.
J'ai pus une cenne,
j'accumule les conneries
Mon amour, j'ai trop de peine.
Faut bien que j'économise.
Je vais m'en faire un manteau.
Si je choisis pas de m'ouvrir les veines
et de saigner sur ton lit.


Mon amour, je veux pas mourir.
Toutes les tentatives échouent
je ne sais pas survivre
seule.
J'ai plein d'autres qualités.
Je suis quelqu'un de bien quand même,
je crois.
J'ai vraiment essayé de grandir.
Je vais rester petite.
Il faut que je pose ma tête sur ton ventre.
T'écouter respirer.

Je m'ennuie de ta peau.
Je m'ennuie de ta queue dans ma main
dans ma bouche
dans mon cul.
Les autres sont pas bons.
Les autres savent pas.
Ça goûte comme la marque la moins chère.
Comme les gâteaux qu'on achète à l'épicerie.
Pas mon premier choix.
Toi.
Tu es le premier.
Tu es le premier choix de trop de filles, c'est ça mon problème.

Mon amour pourquoi, tu ne me tues pas
tout simplement.

mardi 12 novembre 2013

À chaque fois je me sens coupable et je souhaite faire mieux, mais je ne peux imaginer que ce soit autrement. À chaque fois je me pose la question. Est-ce que je devrais arrêter d'écrire? C'est du suicide. Je comprends même pas qu'on puisse penser ça de moi. Qu'on ne fasse pas la différence. Et c'est à moi d'assumer.

Je pense pas que t'as de la peine. Je pense que tu t'es senti pas respecté. C'est tellement plus grave. C'est pas un réflexe orgueilleux. C'est ma faute. J'ai tellement pas voulu ça. Je te trouvais trop beau et trop grand. Je ne supporte pas la censure. Je peux pas arrêter de créer parce que ça pourrait mettre une mère mal à l'aise, faire passer un père pour un trou de cul, ni pour épargner un mari qui a déjà retiré son alliance et est disparu pendant deux jours après m'avoir lue. Je peux pas arrêter de respirer.

Ça veut pas dire que c'est pas difficile des fois d'assumer ça. Ça veut pas dire que je me trompe pas. Ça veut pas dire que j'ai pas envie de mourir quand je manque de respect à quelqu'un qui n'a rien demandé.

Maintenant tu sais pourquoi je suis gentille et que je fais du bénévolat, c'est juste pour rééquilibrer mon karma de petite bourge égoïste.
Toi tu savais manger une femme.
T'étais con et effronté.
Tu manquais de classe.
T'étais pas toujours propre.
Mais tu savais manger une femme.

Tu avais faim.
Tu me faisais entrer dans ta bouche,
tu étais bruyant.
Tu me faisais mal aussi
tellement t'étais rough.

Mais tu t'arrêtais pas.
T'arrêtais pas pour respirer
tu lichais, tu suçais.
Tu changeais de sens,
mais tu t'arrêtais jamais

Toi tu savais manger une femme.
Avec ta gueule de
jeune premier
tes hosties de yeux
Tes doigts fins, longs.

Ça fait drôle de te revoir
avec moins de cheveux
le siège de bébé dans l'auto
Ton mari parce que t'es rendu guay.
Je t'écoute pas me raconter
ce qui se passe dans ta vie.
Me souviens juste que jadis
toi, tu savais manger une femme.

lundi 11 novembre 2013

Un gars qui sait pas encore qu'il va se faire dévorrer

-C'est où ça?
-Près de Châteauguay.
-Comme ça tu vas pouvoir me jetter dans un fossé après m'avoir bien évicérrée comme un p'tit cochon. Ça me fait peur la campagne...
-J'éviscère  pus le monde. J'ai des nouvelles pilules.
-10 points pour ton sens de l'humour!
-C'est trop je suis ému.

Venez me voir au salon du livre

Je suis jamais allée au salon du livre de ma vie. Une fois oui. Mon père est venu me reconduire et quand on a vu que ça coûtait quelque chose pour entrer, nous sommes revenus à la maison et il m'a dit, t'en as déjà ben assez des livres.

Je vais aller au salon du livre pour la première fois de ma vie. Et je sais même pas de quoi ça a l'air.

Laissez-moi pas toute seule là-bas. Venez me voir, dimanche le 24 novembre de 13 à 17 heures.

dimanche 10 novembre 2013

Comme de la bouette

C'est dimanche après-midi pis je perds un temps considérable à regarder des fiches de gars ordinaires qui cherchent des filles extra-ordinaires et finissent tous par me trouver trop spéciale. On dit qu'il faut baisser ses critères, ben j'en ai pas de critères. Pas d'exigence, pas d'attente. Je laisse la porte ouverte, y a que les courants d'air qui en profitent pour rentrer. Je devrais plutôt écrire. Lire. Sortir. Je vais passer des heures à essayer avec quelqu'un pis ça donnera rien. Ça donne jamais rien. Plus personne ne veut d'une maîtresse comme moi. Il commence à faire froid. Je songe à me rouler dans la bouette pour illustrer comment je me sens.


Rozaly avec un z et un y

Ils mettent des y partout maintenant. Ça les fait sentir unique. C'est ma trentième. Le trentième bébé que je vais voir à l'hôpital. Je pense que je vais me payer un repas chez Da Giovanni pour fêter ça.

Rozaly avec un z et un y, tu vas être une belle fille, parce que y a juste moi de laide dans cette famille, j'ai tout pris. Je te souhaite de bien grandir. De toujours te souvenir que même si nos parents sont des imbéciles, ils nous aiment tellement. De ne jamais oublier que même si nos parents nous aiment tellement, ils n'en demeurent pas moins des imbéciles, souvent les derniers à savoir ce qui est bon pour nous. Je te souhaite de les écouter le moins possible et de n'obéir qu'à toi-même, qu'à ton instinct. Fais ce que tu veux avec ton corps, avec ta vie. J'espère qu'on va te laisser devenir une femme sans trop te marcher dessus. Sinon crie, frappe, tue s'il faut, mais n'accepte jamais. C'est comme ça qu'on survit dans la jungle, ma belle.


samedi 9 novembre 2013

Terre à soi et Rocky IV

Maudit que c'est fancy pis maudit que ça coûte cher. Quelque chose me dit que c'est vraiment lucratif le marché des produits bios pour petits bourgeois. La gauche condo de Masoch, elle est bien servie. Pendant qu'on sert ces gens-là, on ignore les autres. À mesure que les pubs et les bistros ouvrent, l'offre alimentaire d'hochelaga diminue. Le sud-ouest, là où les gens sont le plus pauvres, aucune épicerie.

Ça fait que j'essaie de faire attention à où je dépense mon argent dans Masoch.

Terre à soi, une fois, je suis entrée là et j'ai fait le tour et mes habitudes ont plus jamais été les mêmes. D'abord, j'ai accepté de payer plus cher. C'est déjà un tour de force que de m'amener à payer plus cher. Mais en plus j'ai réduit mon empreinte écologique, vraiment beaucoup genre. C'est comme un magasin pour le monde qui évolue.

Ça fait deux ans que je n'ai acheté ni serviettes sanitaires, ni tampons. Je n'en utilise plus. Mon ancien proprio aurait aimé que j'effectue cette révolution avant, ça lui a déjà coûté quelques fois 400$ pour faire déboucher le main qui était complètement bloqué par des centaines, des milliers de tampons hygiéniques. J'ai bien essayé de dire que c'était pas moi, mais j'étais la seule fille du bloc depuis 13 ans. Des tampons, encore des tampons qui moisissent, même pas proches de se décomposer. Mais depuis deux ans,  j'utilise pas de tampons.

J'ai acheté une Diva cup et un kit de serviettes sanitaires lavables OKO chez Terre à soi. J'ai commencé à acheter tout ça il y a trois ans. Une serviette à la fois. Et depuis je ne dépense plus un sous. Alors bon, oui, ça coûte cher, mais c'est rentable...

La Diva cup, ça fait pas mal, c'est pas dégueulasse. Toutes les filles ont déjà mis des trucs bien plus bizarres que ça dans leur vagin. C'est bon pour les muscles. Comme des boules chinoises. Quand tu viens de la retirer, le sexe est vraiment bon. C'est pas comme un tampon parce qu'un tampon irrite, assèche et ça pue. Tu vas pas rentrer dans les toilettes du bar avec un gars et enlever ton tampon devant lui pour fourrer avec la même aisance que si tu portais une coupe.

Monsieur aussi, il adore ça de ne plus jamais avoir à aller acheter des serviettes et des tampons à la pharmacie. Même qu'il manipule les serviettes sans dédain, après qu'elles aient été bien rincées, il les met dans la laveuse et les aligne après pour les faire sécher. Il éduque ses amis. "Man, ast'heure y a juste des Q-tips dans la poubelle de la salle de bain!"

Mais aujourd'hui, c'est pas pour ça que je voulais aller chez Terre à soi. Je cherche des semences parce que je suis dans un trip de window farming. Je veux manger des fraises cet hiver et mes fraises à moi n'auront pas parcouru des kilomètres dans un camion. Il va se passer peut-être bien 5 minutes entre la cueillette et la consommation du produit. Mais Terre à soi a rangé les semences... Je veux un germoir aussi. Ma mère capote elle dit que je mange des graines comme les oiseaux.

On devrait se faire un festival qui s'appellerait genre le Shlag', de quoi de cheap comme dans le temps. De la poutine, du stock volé pis la naine qui chante du country sur le toit de sa caravane. On devrait faire ça pis inviter les bobos parce qu'on est rendu du folklore. Pis peut-être que comme ça nos bourgeois finiraient par nous trouver attachants, ils ne voudraient peut-être plus nous faire disparaître. Ils encourageraient les initiatives bonifiant l'offre alimentaire du coin. Réclameraient des produits de qualité à un prix abordable ici, au marché Maisonneuve, pas au marché Jean-Talon. C'est comme Rocky IV à la fin quand il dit, si moi j'ai changé et que vous avez changé, tout le monde peut arriver à changer.

jeudi 7 novembre 2013

C'est l'histoire d'une fille qui a besoin d'être pénétrée avant minuit pour se rééquilibrer le PH.

Autrement je te laisse deviner ce qui va se produire.

Hibiscus

Ma jupe trop courte et ta main qui fouille dessous pendant que je bois ma tisane. J'ai pas besoin de plus que ça. On peut se voir en fin de semaine si tu veux. Ça me tente de te faire un pipe. Dans une ruelle.

Je ne suis pas une salope

 J'avais justement le goût de me faire traiter de salope. C'est difficile de pas se sentir visée quand on pointe ton linge et qu'on dit que c'est du linge de salope.

J'ai toutes sortes de vices. Des défauts, des J'ai des problèmes, des carences, des aspérités. Je suis sous-éduquée, sous-instruite, je suis désolée de ne pas être aussi intelligente et articulée que toi.

Je suis écrivaine.
Je suis comptable.
Je suis correctrice.
Je suis féministe.
Je suis militante.
Je suis étudiante.
Je suis une fille hétérosexuelle.
J'aime le sexe.
J'aime être sexy.
J'ai le droit.
J'ai le droit d'être influencée.
J'ai le droit d'avoir une culture; C'est pas parce que tu comprends pas les subtilités de ma culture et mes façons d'exprimer ma féminité et de revendiquer, que je suis une salope!

Et entre nous, je préfère encore ma sous-culture à ta culture de petite bourgeoise intello pseudo anar si ça implique de traiter les filles de salopes juste parce qu'elles portent des vêtements que t'aimes pas.

Je suis désolée de te déranger.

Et puis j'achète pas du linge de salope dans les grands magasins ni dans les boutiques faussement équitables qui font des pubs avec des mannequins anorexiques qui plaisent aux pédophiles, ces magasins que tu fréquentes. Je les confectionne moi-même, mes tenues de salope. Mais c'est moi qui est soumise, pis aliénée, ben oui. T'as peut-être du vocabulaire, une maîtrise en philo, beaucoup d'amis facebook qui te lichent le cul, mais tu fais dure. Tu peux bien chiâler contre ceux qui ont des préjugés sur les bis et les gais. Comme si ça avait du bon sens de catégoriser le monde pis les salopes qui s'habillent comme des putains sont donc dangereuses tsé. Plus que Monsanto, plus que le nucléaire, plus que les gras trans, plus que les banques. Les salopes, c'est pire que tout, elles vont nous transformer en animaux. Coudonc as-tu découvert Dieu récemment? Tu parles comme une illuminée.





mercredi 6 novembre 2013

Retrouvailles

Quand j'arrive à ma job c'est toujours comme une fête, ça crie mon nom. Aujourd'hui, il y avait Mymy qui m'a dit que le temps était long sans moi. Que c'était pas pareil. Moi aussi, je me suis ennuyée d'elle.

Et elle dit, regarde ben ça, j'vas mettre de la musique que t'aimes. Hostie que je l'aime. Elle met ça:
-J'ai failli t'accueillir la graine à l'air.
-Ah ouin.
-C'est de ta faute, ce matin, tu m'as dit des obsénités.
-Pire que d'habitude?
-Tu m'as dit que tu voulais que je t'encule ce soir.
-Mais on était en train de faire l'amour, j'en dis tellement des affaires.
-J'ai pensé à ça toute la journée.
-À m'enculer?
-Oui. Me disais, quand elle va arriver, j'vas la pogner pis la sacrer sur le divan.
-Ben oui. J'aime assez ça quand tu me bouscules de même en arrivant.
-J'vas lui baisser les culottes pis tiens. J'vas toute y mettre dans l'cul.
-C'est sûr qu'en arrivant de travailler, je m'attends pas à autre chose de toi.
-Me suis fait des scénarios comme ça toute la journée.
-Et ça t'a distrait du ménage et c'est pour ça que y a pas de souper de prêt.
-C'est pas de ma faute, c'est toi ce matin.
-Tu vas me payer à souper.
-Après tu vas-tu être plus dans l'mood?
-Peut-être bien.

mardi 5 novembre 2013

Antoine Gratton à Studio 12, avec son banjo qui joue Parmi les grandes personnes, en boucle



Tout le monde autour de moi grandit
Je te regarde t'en aller, je me dis
Que je te reverrai un jour,
parmi les grandes personnes
et nous parlerons de grandes choses,
sans jamais repenser à l'automne.

Disparaître à chaque seconde
sans laisser de trace
pour ne pas perdre la face
encore une fois,
je pense à toi.
Me mettre à l'abri de toi.
À chaque fois je me perds
À chaque fois,
je ne vois jamais venir l'hiver
Oh non

Tout le monde autour de moi grandit
Je te regarde t'en aller
et je me dis
que je te reverrai un jour
parmi les grandes personnes
et nous parlerons de grandes choses
sans jamais repenser à l'automne

L'espérance de vie d'un homme
diminue sensiblement
quand tous les jours
il se ment comme si l'amour
était du vent
J'ai fait la paix avec mon nom
Y avait la vie qui m'attendait
J'ai pris le train
qui s'arrêtait pour moi enfin
Est-ce que tu viens?

Tout le monde autour de moi grandit
Je te regarde t'en aller
et je me dis
que je te reverrai un jour
parmi les grandes personnes
et nous parlerons de grandes choses
sans jamais repenser à l'automne.

Labyrinthe

J'ai épuisé tous mes mots,
j'ai utilisé tous mes arguments.
J'ai les mains vides.
Tu prends encore toute la place
dans mon coeur.
Dans ma tête.
Tu me désorientes.
Je sais que je dois renoncer.
Je ne suis pas capable d'être autrement
et je me déteste pour ça.
Pour toi.
Je refais le parcours encore une fois.
Ça fait des mois que je me répète.
Ça fait longtemps que je parle toute seule.
Tu fais comme si je m'adressais à quelqu'un d'autre.
Tu ne m'entends plus.
Il m'a laissée sans grand éclat.
Quelques mots dans un courriel qui se voulait gentil.
J'ai compris juste à la fin.
"À un de ces jours!"
Ça veut dire Adieu.
Et là je n'ai plus lui et je n'ai pas toi.
Je vous ai choisi.
J'ai toujours choisi mes conneries.
Il était parfait pour la transition.
Pour qu'il y ait transition, il faut toi après.
J'ai mal calculé.
J'arrive ni à m'approcher, ni à m'éloigner.
Je m'étourdis en tournant en rond autour de toi.
Je te sens de l'autre côté du mur.
J'ai fait tous les chemins possibles pour te rejoindre.
J'ai fait tous les détours, tenté de modifier mes itinéraires.
Je vais mourir de faim dans un cul de sac, si ça continue.
Il m'aimait et j'ai essayé de le mériter,
mais tu étais tout le temps devant mes yeux.
Entre mon regard et lui.
Tu es un écran entre la vie et moi.
J'arrête pas de penser à toi.
Je sais que c'est inutile et que tu n'en as rien à foutre.
Je sais que je perds beaucoup d'énergie avec toi.
Dis-moi d'arrêter.
Ordonne-moi de ne plus t'aimer.
Pour toi, je pourrais le faire.
Ça ne sert à rien avec moi d'être gentil, d'être poli.
Avec les filles comme moi, faut être méchant.
Faut que tu sois cruel.
Dis juste la vérité, aie pas peur de me briser,
c'est déjà fait.
J'ai épuisé tous mes mots,
je n'ai plus d'arguments, j'ai trop de larmes
et j'ai encore envie d'être avec toi.
Même si je n'ai plus rien à te dire.
Je ne cherchais plus vraiment
quand tu m'as trouvée.
Je t'ai laissé prendre de l'avance.
Qu'est-ce que je fais maintenant?
Je m'assois par terre et j'attends que tu repasses par là?
Ou bien je continue et j'espère qu'on se recroise un jour?


lundi 4 novembre 2013

Le choix

Vos idées, ça veut dire que du monde meurt pour vous procurer votre confort, ayez au moins l'honnêteté de le reconnaître. Y en a qui meurent pour cueillir mon café, d'autres en fabriquant mes vêtements. Je ne connais pas la statistique exacte, mais chacun d'entre nous dans les pays riches sommes responsables de plusieurs morts, parce qu'en vieillissant, on tend à droite. Touche pas à mon cash. Juste une opinion. Mais des fois, juste une opinion, ça tue des gens. C'est sûr qu'on n'a pas envie de se faire dire ça. Qu'on n'a pas envie d'y penser avant d'aller dormir. On préfère penser à ce qu'on va se payer avec son bonus de Noël. 

La réalité, pour la majorité, c'est pas se retrouver dans rue parce que t'as pris de la drogue, c'est prendre de la drogue parce que t'es dans rue. Y a des jeunes hommes qui ont fait leur premier client à onze ans. C'était leur choix. J'aime parler de choix, parce qu'en n'étant pas abolitionniste, en étant pour l'empowerment, moi, j'ai pas le choix de respecter le choix du monde. Si tu choisis de voter pour Coderre ou si tu vote pas. Je respecte ça.

T'es-tu déjà assis par terre à -20°C une heure, une journée, un hiver? Quand t'es pogné de même c'est pas pour te divertir comme toi pis moi que tu consommes des opiacés. C'est nécessaire, parce que ça fait mal avoir froid. Essaie, tu vas voir. 20 ans dehors. Tu peux dire que c'est son choix. Y a des choix qui ont moins de conséquences que d'autres à court, moyen et long terme. À quinze ans, il est allé vivre au centre-ville, à trente-cinq, il s'est pendu parce qu'on ne lui offrait pas l'aide nécessaire pour s'en sortir. Ce qui me fait capoter, c'est que vous pensez que c'est un choix. Un choix de devenir "drogué ou criminel" comme tu dis. Arrête de faire comme si tout le monde avait les mêmes choix. Y en a qui ont le choix de toutes les écoles privées, le choix entre un cours de piano ou d'escrime. Y en a que c'est serveuse ou pute. Moi j'ai jamais voulu être serveuse. On peut en débattre longtemps de juste nos opinions, mon chum, pendant ce temps l'hiver arrive. Et de vrais être humains meurent. Parce que ça nous dérange pas de donner, mais sont les derniers sur notre liste. Et ils le savent si bien qu'ils se suicident.
Je veux pas pleurer, je veux être bien. Je suis bien. Je veux être contente pour toi, si t'es content pour moi. T'es comme ça toi, quand je te dis que je suis heureuse, tu me crois. Et ça te fait plaisir. Je veux me réjouir, il faut que j'aie l'air heureuse quand tu vas me présenter ta nouvelle blonde que t'as pas encore. Je pleure pareil. Tu veux pas que je pleure, je veux pas pleurer, je pleure pareil. Je pleure parce que tu me consoles pas. Je pleure parce que je peux pas avoir tout inventé. Je pleure parce que je peux pas choisir si tu me le demandes pas. Je pleure parce que je sais que tu penses qu'il est trop tard.

Il y a un an j'apprenais qu'on allait publier le cirque. Maintenant j'ai presque écrit la fin du second. Et depuis le début, je pleure sur toi.

samedi 2 novembre 2013

Quand je t'ai dit ça, c'était vrai.

Je sais que je t'ai dit que je faisais pas ça avec les blogueurs. Que je faisais pas ça avec les gars rencontrés sur Internet.

Oui, on peut s'amuser avec de la culture bactérienne active

Joanie, m'a dit que je cuisine tellement bien et j'ai dit, je sais pas. Je ne sais plus. Mes mains ont oublié. Je ne me souviens plus. Joanie a fait une liste, de tout ce que je lui ai déjà fait à manger. Je regardais le bout de papier comme si c'était écrit en chinois, ça ne me disait rien. Ma dépression m'a rendu amnésique.

Joanie, ça l'a pas découragée. Elle a dit : Invente! Invente des recettes pour remplacer celles que tu as oubliées. Fais des choses que tu sais que tu as jamais faites.

Alors j'ai fait du yogourt grec et du fromage à la crème. C'est tellement pas compliqué.

1- Tu lances une cuillière à soupe de bactérie dans un pot masson pis tu mélanges avec du lait à 100° que tu avais fait bouillir juste avant.
2- Tu enveloppes ça dans un linge à vaisselle, tu le dépose dans une rotissoire ou ce que tu veux et du mets ça dans ton four fermé avec juste la lumière ouverte pendant 4 à 6 heures.
3- Après tu suspends ça dans un cotton fromage, deux heures pour du yogourt grec, 8 pour du fromage à la crème.

En mettant ça dans le four, ça m'a rappelé un geste familier. Mettre de quoi avec un linge à vaisselle dessus dans un four éteint avec la lumière ouverte... c'est comme faire lever le pain. Les organismes vivants comme la levure pis les bactéries Lactobacillus bulgaricus, ça aime se reproduire dans un four éteint avec la lumière ouverte caché en dessous d'un linge à vaisselle, chacun son trip, je juge pas.

Maintenant je me souviens comment faire du pain.

J'aurais pas dû te dire que j't'une putain

La putain t'excite quand il fait noir,
mais tu veux pas qu'a rencontre tes parents.
T'es encore à te demander si
je suis trop putain pour toi.
Tu ne vois plus que ça,
je ne suis plus rien d'autre.
Quand je fais mon ménage,
quand j'écris
quand j'ouvre aux enfants à l'Halloween
je suis quand même une putain.
Tu veux une putain vulgaire,
tu veux qu'elle ait honte d'être une putain après.
Tu es plus exigeant que tout le monde,
tu me traites comme une pute, j'accepte ça.
C'est la putain qui t'invite à souper
et te fait le meilleur osso buco de ta vie.
C'est la putain qui est toujours là quand
t'en as besoin.
C'est la putain qui va faire tes impôts.
C'est dans la bouche de la putain que tu éjacules.
J'avale parce que j'aime ça.
Pas parce que je suis une putain.
Faudrait que tu paies.

Sa voix

J'aurais voulu qu'il n'arrête jamais de parler.

"C'est pas la dope le problème, c'est la dépendance. Là, mon pusher, c'est Jean Coutu."

" L'adrénaline des trains."

Je pourrais passer te voir cet après-midi pendant ta pause.

J'ai envie que tu mettes mes seins dans ta bouche.