Si tu descends ma rue, en diagonal avec chez nous, il y a eux. Ils sont nombreux, entassés. Ils vivent toujours à côté du dépanneur. Parce que c'est là que ça se passe. C'est là qu'on voit le monde passer pis qu'on apprend que la petite Marilou, elle est enceinte pis que le bonhomme Brown, il est ben malade.
Ça a passé ben ben proche que j'me ramasse avec eux tous les jours sur la galerie, pas peignée avec des shorts qui rentrent dans craque, un t-shirt laid pis pas de brassière. L'improductivité, manger des chips avec un 2 litres de RC cola tiède pis regarder passer les machines en attendant mon tchèque. J'étais pourtant prédestinée à ça. C'était ça mon avenir. Ça a mal adonné, je suis une fille qui ne fait pas ce qu'on attend d'elle. J'aime surprendre.
J'ai comme de la tendresse pour eux, pas de pitié, juste de l'empathie. Eux, ils savent que même si j'ai changé de côté, j'oublierai jamais ce que c'est.
Ils viennent d'acheter un ensemble de patio, ils sont fiers. Ils ont installé la table et les six chaises sur le trottoir, devant le quartier général. Même s'ils ont une belle grande cour, tout le monde sait que c'est dans la rue que ça se passe. C'est beau à voir, avec leurs amis, les quarante-douze enfants et les chiens. Ça crie, ça pleure, ça rie. Ça vie.
Si tu descends ma rue, en diagonal avec chez nous, tu vas tomber sur eux. Va falloir que tu marches dans la rue ou que tu changes de bord de rue parce que la terrasse, elle prend toute la place. Sinon, tu t'arrêtes prendre une bière, mais personne sait si tu reviendras. Penses-y comme faut avant d'y aller, parce que malgré tout ce qu'on dit, c'est pas facile.
Moi, je vais sûrement arrêté si je passe en diagonale avec chez vous. Y'a de la wildcat en masse au dépanneur anyway. Juste prendre une bière dans rue, chez eux.
RépondreSupprimerCannelle, je ne peux plus me passer de ton blogue
Je te ferai des tatas de l'autre côté. Embrasse-les pour moi.
RépondreSupprimerMerci Mistigri ;)