dimanche 18 août 2013

Je rentre au ghetto

Je me suis cachée dans un coin et j'ai fait attention que personne ne me voit. Je suis restée juste la première période. Je t'ai trouvé beau dans ton chandail bleu des Nordiques. J'avais peur qu'on me voit et qu'on t'en parle. J'avais pas d'affaire-là, même si t'as plus de blonde.

Je voudrais pas que tu aies honte de moi.

Ça m'aurait fait du bien de parler avec toi, je suis dans une sale crise. Je déteste tout le monde. Tu sais, mes amis savent pas qui c'est Noam Chomsky. Mes amis trouvent que la musique classique c'est plate et que la poésie c'est téteux et je ne suis qu'une féministe frustrée qui veut castrer tout le monde.

De loin, c'est vrai que c'est sexy.

Quand tu prenais des cours de piano, je prenais des coups. Pendant tous tes voyages, moi je restais entre la Tario et la Catherine. À cause de toi je suis encore la petite grosse à l'aréna complètement amoureuse du meilleur marqueur. Ne m'invite plus jamais à tes parties.

Je pleure en écoutant de l'opéra.

Ça t'impressionne tout ce que je sais, ce que je fais, vu qui je suis. C'est vrai que c'est de l'art, se fabriquer une vie au milieu d'un dépotoir. Tu me regardes, je pourrais presque penser que c'est de l'admiration, et tu dis wow! Quelle femme! Je sais que je suis rien qu'une bête de foire. Une anecdote.

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