lundi 6 août 2012

Il y a vingt ans

Ti-cul est arrivé trop vite, il était trop petit et atteint d'une maladie tropicale mystérieuse. Ils l'ont mis dans un aquarium, branché à tout plein de tubes, il a perdu ses cheveux.

Chaque matin je montais la côte pour aller le voir à l'hôpital Notre-Dame je lui apportais du lait maternel. Il pleurait tout le temps, sauf dans mes bras. Je le berçais en chantant du Brel.

Je lui ai tout donné, des claques, du chocolat, ses premiers patins à roulettes. Mon amour de la musique. La politique. La cuisine. Ma rage. Je n'ai jamais trouvé les mots pour lui demander pardon.

Il aurait voulu que papa le voit devenir un homme. C'est ce qu'il a écrit sur facebook ce matin. Il serait fier, mais jamais autant que moi. C'est impossible.

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