mercredi 21 mars 2012

Dormir moins

Je fais des fautes, je perds la mémoire, j'ai du mal à tenir une conversation, mais j'arrive à travailler. Je pensais que mon horaire était bien plein mais j'ai creusé des trous. Pour un comité électoral. Pour manifester à Alma. Pour voir Narko-tik. Les tasses sur la table font la file en attendant d'être lavées. Pas cette semaine, j'achète du café dans des gobelets de carton et je n'en ressens aucune culpabilité.

J'ai déchiqueté ma vie. On m'a appelée dans une salle pleine pour m'applaudir, je me suis retournée incrédule. J'ai failli sécher mon party. On me demande de choisir mon mobilier, je ne comprends rien à ce qui se passe. Qu'est-ce que j'ai fait là? J'ai le goût de me donner des claques dans face. T'es pas tannée de te sauver innocente? On me fait des cadeaux. Des cadeaux personnalisés comme ça. C'est le plus gros livre de ma vie. Je cherche toujours des trucs intelligents à lire moi. Amélie était plus émue que moi.

Amélie.

Je voudrais qu'on cesse de m'aimer deux minutes. Je ne m'entends plus haïr tranquille.

Gardes-tu tes dessins? J'ai collé des feuilles d'érable sur le mur pour ne plus les voir. C'était une journée où je voulais crever, je suis descendue de la 125 devant le CEGEP du vieux. Je ne pensais pas que ça se pouvait, pleurer comme ça. J'étais éventrée et il fallait sourire quand même. Je ne voulais pas y croire. Je serrais la plaie quand je toussais. Il y avait tellement de belles feuilles rouges. Les ai posées entre mes barbouillages. Mes dessins de lui. Plus capable de les voir. Pas capable de les enlever. C'est des copies, vous pouvez les garder.

Dans trois semaines j'aurai un jour de congé. C'est plus un objectif qu'une réalité. Quelqu'un ou quelque chose va finir par me bouffer ces heures-là, c'est certain et je reporterai c'est tout.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire