samedi 29 mai 2010

Il est parti

Je ne veux pas aller au terminus.
Je sais tu te lèves tôt demain.
Je ne veux pas pleurer.
Alors ne pleure pas.
Tu vas me manquer.

Tu vas barrer la porte pendant que je serai parti, tu dois y penser.
Je t'ai fait un lunch pour manger dans l'autobus.
J'ai acheté tes céréales préférées.
Mais tu ne seras pas là pour mettre trop de lait.
Il faut que tu manges.
Je vais penser à toi tout le temps.
Je reviens bientôt.
Si je meurs pendant que t'es pas là, tu donneras mes films à Ti-cul.
T'as pas le droit de mourir avant moi.
Toi non plus!
C'était quand la dernière fois?
Y a cinq ans, j'étais partie écrire dans un camping miteux et je me trouvais hot.
T'es hot, tu vois, on n'est pas morts.
Parle pour toi!
C'était quand la première fois?
On n'était ensemble que depuis deux mois.
Et tu es venue me rejoindre
Oui. Mais cette fois, je ne pourrai pas.
Viens me faire un câlin.
Il faut que tu partes.
N'oublie pas d'écouter de la musique tous les jours, sinon tu déprimes.
Ne m'appelle pas pour me dire que tu t'ennuies, ça me ferait de la peine.
On n'a pas eu le temps de regarder ton nouveau livre de recette.
On n'a pas eu le temps de faire l'amour.
On n'a pas eu le temps tout se dire.
On n'a jamais assez de temps.

4 commentaires:

  1. Magnifique texte, autant dans le rythme que dans les propos. Une belle dualité.

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  2. Il m'est facile d'imaginer le portrait tellement il est bien peint.

    Quelle douceur dans ces adieux d'amoureux.

    Bravo, encore et toujours!

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  3. @ Tous : Ah ben, moi je trouvais ça plate et dégoulinant, mais si vous le dites! ;)

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