samedi 6 février 2010

Qwizzilt

Un pompier autoritaire. Suivez-moi Madame, n'ayez pas peur, je vous tiens, allez-y, sautez. Non n'y retournez pas. Je vais prendre ma hache et je vais tout défoncer. Bonsoir mesdemoiselles, montrez-moi donc ça, ces beaux seins-là.

Quand le tuyau de marde lui a explosé au dessus de la face, on ne voyait plus que ses beaux yeux bleus enragés. Ça lui coulait dans le cou, il a eu le réflexe de se lécher les lèvres, mauvaise idée. Il n'arrêtait pas de crier et de sacrer. J'ai aimé ça.

C'est là que j'ai vu, dans le mur, Calamité, faible et amaigrie. Apparemment, ce n'était pas des souris qui grattaient dans le mur de la salle de bain.

-Mais veux-tu bien me dire comment t'as atterri là toi?
-Magie.
-Ben oui de la magie, mais t'aurais pu faire de la magie pour sortir du mur, non?
-Nan.

Je ne comprendrai jamais rien aux lutins.

-C'est quoi c'te bibitte-là? Je gage que c'est ça notre problème.
-Niaise-moi donc, tes hosties de tuyaux ont soixante-quinze ans, Ti-clin.
-M'a t'en faire un Ti-clin. Pendant que t'élèves des lutins clandestinement, je sauve des vies.
-J'vas t'acheter un calendrier pour t'encourager si tu fermes ta yeule, ok?

J'ai mis Calamité dans la laveuse pour ne pas qu'elle nous entende s'engueuler. Il n'arrêtait pas de chiâler, il m'a traité de folle, de sorcière, m'a menacé de me dénoncer. À qui? Ça m'a bien fait rire, il ne sait même pas à qui me dénoncer.

-Donne-moi vingt piastres; je te laisse la fourrer pis on oublie ça.
-Quoi?

Je sais toujours quoi dire pour mettre les gens à l'aise, je ne veux pas vraiment qu'il mette son gros pénis de pompier qui prend des stéroïdes dans ma petite Calamité. Si j'avais pu les prendre en photos et le faire chanter, peut-être, mais nous savons que c'est impossible alors...

Je lui ai donné une banane, lui ai dit de s'étouffer avec ça et j'ai gardé la pelure pour Calamité. Elle est sortie de la laveuse comme il partait, je lui ai mis une robe propre et j'ai séché ses cheveux. Elle a dévoré sa pelure de banane et en a redemandé.

-Ils étaient comment, ceux qui t'ont ramassée au parc?
-Méchants, je revenue.

C'est beau la vie. Un jour une boucle d'oreille disparait, puis on installe des pièges et on attrape un lutin. On finit par en avoir assez, alors on prévoit descendre le lutin un samedi après-midi au parc Lafontaine avec un mini uzi tout chaud, on anticipe les couleurs et le bruit de la détonation. Pam! On pense qu'on a tout réglé, mais le lutin se sauve et nous retrouve, juste au bon moment. Je sais, c'est une histoire déjà mille fois racontée. Je ne suis pas très originale, c'est rien que ma vie plate.

Pour fêter ça, elle m'a appris un mot : Qwizzilt, vous ne devinerez jamais ce que ça signifie.

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