jeudi 26 décembre 2013

Sans les cafés, les gares comment faire pour se retrouver

Quand on descendait en Virginie avec mon oncle il mettait des cassettes avec sa musique préférée et il nous présentait chaque toune. L'interprète, le sujet, l'année, le contexte. On faisait aussi des jeux sur la géographie. Mais il voulait pas que je lise. Il disait tu liras à Montréal.

César et ses romains, le gars était pas mal sexy. Pis un gars cocu, ça donne envie de l'allaiter. Se faire baiser par un boys band québécois des années soixante, c'est mon fantasme vintage favori. Légué par ma grand-mère pâmée ben raide devant Dino dans les reprises de jeunesse d'aujourd'hui.





J'ai écrit à Jane : Je vis des histoires romantiques et folles comme celles que je rêvais quand nous avions douze ans et toi tu me disais que c'était impossible. Cette chanson, elle me fait penser à toi. Elle me faisait penser à toi avant de te connaître. Je t'attendais. Quand tu seras près...



Il nous traduisait les chansons. Celle-là, j'avais beau avoir juste quatorze ans, elle me faisait de la peine d'avance. Moi y a pas grand chose que j'aurais voulu dire à mon père. C'est moi qui ai attendu ses mots, toute ma vie. Et finalement, je pense pas que ça aurait changé de quoi.


Et puis Bécaud :
Ton téléphone est sourd-muet
Ton petit théâtre est fermé



Aznavour :
Chaque mur, chaque pierre
Semblaient n'être qu'à nous



Cette chanson, jouait souvent chez nous. Mon père la mettait chaque fois qu'on allait à des funérailles.



Quand on arrivait en Virginie, je regrettais la voiture et la musique. Pour moi c'était comme la meilleure partie du voyage.

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