J'ai tellement tout fait pour ne pas m'en faire avec cette journée, ce rendez-vous, ce diagnostique. Je l'ai toujours su. Hein mon amour, au fond de nous, nous le savions que t'es pas comme tout le monde. Voir que je tomberais en amour de même et me désâmerais la moitié de ma vie pour un gars ordinaire. J'ai pas mal plus d'envergure que ça.
Ma mère aussi, le savait. Elle lisait des articles et regardait des films à canal vie et me les racontait. Le gars il est autiste, il fait des affaires bizarres, comme ton chum.
Mon médecin aussi pleurait en nous annonçant qu'on a gagné. Moi j'ai pleuré de toutes les façons, mais de soulagement; pas souvent. Pas comme ça.
Mon médecin a dit que ça prendrait quelques jours à réaliser qu'on a fini de se battre. Elle a dit que je devrais rallonger mes vacances. Que je n'ai plus besoin de m'étourdir et qu'il est temps de rentrer à la maison. De réfléchir à mon avenir politique.
Tout à l'heure, il faut que je dise que je démissionne.
J'ai des tas de documents à lire, des formulaires à remplir. J'ai envie d'écrire un livre sur la vie trépidante des épouses d'asperges. Mais il est tôt encore pour ça.
Et le cirque m'attend.
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