Je ne voulais pas me lever. C'est aujourd'hui que ça commence. Les cinquante courriels et messages mis de côté cette fin de semaine, je dois les retourner. J'ai deux rendez-vous en même temps ce matin, je vais tirer à pile ou face. Même chose demain soir. Faut que j'identifie mes priorités. C'est pas facile. Toi, tu devrais être une priorité.
T'as toujours été ma priorité, moi, je n'étais plus la tienne.Tu dis que c'est moi qui ai voulu faire ce contrat-là. Mais est-ce que je me serais embarquée, si tu m'avais pas scrapée pour une petite nouille de vingt-deux ans qui n'est pas capable d'écrire trois mots sans faire cinq fautes d'orthographe? Moi, j'ai toujours trouvé ça important l'orthographe chez quelqu'un. Est-ce que j'entamerais ce matin le plus grand sprint de ma vie si tu m'avais pas fait tout ça. C'est pas de ta faute, non. C'est la dope, oui. C'est la dope qui t'a rendu violent, méchant, c'est moi qui saigne depuis un an.
Fallait que je devienne indépendante. Indépendante de toi. Mais j'ai pas vraiment voulu ça. C'était pas un choix, c'était pour survivre. Fallait que je prouve de quoi. J't'en train de le faire. Mais je suis fatiguée, comprends-tu? T'es revenu te coucher à ma droite, à ta place, tout est comme avant. T'es yeux sont pareils, ta voix est revenue, tu es délicat. Tout est comme avant. Sauf moi.
Là t'es clean, moi, faut que je suive c'est ça? Faut que j'arrive à même place que toi quand t'es prêt? Ça marche pas comme ça. C'est à ton tour d'être patient. Tu ne me verras pas pour un mois. Quand tu vas me voir, je serai insupportable. Insupportable. Plus que d'habitude. Pis si tu veux m'aider, pars le lave-vaisselle et occupe-toi du souper.
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