dimanche 29 août 2010

On n'oublie pas la face de ceux qu'on tue

Ben non, on n'oublie pas. Souvent c'est la nuit mais il se peut que ce visage grimaçant fasse éruption en plein jour. Dans le fond du chaudron en stainless qu'on astique, dans l'armoire derrière le bocal de flocons multigrains, sous le lit.

Il faut faire comme si. Sourire, rire des blagues, manger même si on n'a pas faim. Faire l'amour même si on n'a pas faim.

Les maladresses, les excuses et les pleurs, pour rien, pour rien, c'est juste un coup de cafard. Je ne pense à rien, arrête de me demander. Je ne pense à rien qui ne se dise, rien qui ne s'avoue, si tu savais...

On se souviendra toujours du ronronnement du premier chat battu à mort.

La chaudière d'eau de javel pour laver le sang d'un salaud.

Et le bruit des poignées de cheveux arrachées aux enfants.

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