-Éric a une chlamydia…
-Quoi? Vous connaissez pas le danger les jeunes. C’aurait pu être le SIDA! C’est pas rien une chlamydia! S’il l’a transmis à une fille elle pourrait devenir stérile à cause de lui! Dis-je hystérique.
-Ah ouin je savais pas ça! Dit mon petit frère de seize ans en écarquillant les yeux.
-Éric doit appeler toutes les filles à qui il aurait pu donner sa chlamydia et les prévenir.
-C’est gênant. Déjà tout le monde le traite de cave…
-Toute votre gang le sait? C'est rendu hot d'être infecté? S’il est pas capable d’assumer les conséquence de ses gestes il est pas assez mature pour coucher avec des fille!
-Je l’sais ben…
-Es-tu certain que tu le sais?
-Arrête de m’engueuler moi je coucherais jamais avec une fille sans condom. Me dit-il avec son regard de petit garçon bien élevé qui veut devenir premier-ministre.
Je l’ai cru. Mon père avait des dizaines de TOC. Il craignait particulièrement deux choses, le vol et les microbes. Notre maison était protégée par de multiples serrures. Il se lavait les mains 50 fois par jours. Il lavait les draps tous les jeudi. Il fallait 13 serviettes, pas 12, pas 14, précisément 13 serviettes pour faire une brassée de serviette dans sa précieuse laveuse Maytag. Je me souviens comme il s’appliquait à nous désinfecter le moindre petit bobo, la plus petite éraflure avec alcool à friction, mercurochrome et polysporin.
Notre père nous a légué cette peur des maladies et ce besoin de s’en protéger. C’est probablement pour cette raison que dans la tête de mes frères et la mienne, ne pas porter le condom c’est du suicide. Pour laisser tomber le condom, il faut être dans une relation stable avec quelqu’un en qui on a confiance. Il faut être fidèle et se rendre ensemble passer des tests de dépistages d’ITS et du VIH avant de goûter au sexe sans latex.
C’est pas très romantique mais c’est plus sûr.
Parles-moi de ça! Vaut mieux "bad tripper" sur les microbes que de penser que ça arrive juste aux autres, et qu'un jour "l'autre", ça devienne soi-même!
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