lundi 6 avril 2009

Yark

Journée de cul qui s'annonce. Je suis malade, une genre de gastro. C'est pas du tout le moment idéal pour prendre congé... J'ai ce mal de cœur qui me fatigue, peut-être que si je mangeais un peu, mais pour l'instant ce n'est pas envisageable. "T'es peut-être enceinte?" Une fille n'a pas le droit d'avoir mal au cœur tranquille sans qu'on la soupçonne d'attendre la cigogne. Enceinte ça m'étonnerait, je vérifie assez souvent et je prends les précautions qui s'imposent. Vaudrait mieux que ça ne m'arrive pas. Ce ne serait pas une bonne nouvelle.

Je revendique haut et fort mon droit à l'avortement comme ultime solution si le malheur s'abattait sur moi et tentait de me transformer en mère. Je ne suis pas capable d'entendre les pro-vie ça ne fait aucun sens pour moi de choisir pour les autres. Je n'oublie pas mes pilules, je réclame la stérilisation à mon gynécologue chaque fois que je le vois, il me trouve trop jeune. D'ailleurs si je me retrouve enceinte un jour, j'envisage soit l'avortement, soit de poursuivre mon gynécologue. Je passe régulièrement des tests de grossesse afin de détecter l'indésirable le plus tôt possible s'il se pointe. Personne ne m'obligera à enfanter!

Ma grand-mère s'est mariée en 1958 à l'âge de 15 ans dans une robe bleue. Elle n'avait pas le droit de porter du blanc, elle devait porter la honte de s'être fait prendre et assumer ses nouvelles responsabilités de mère. Avant d'en arriver là, elle avait tout essayé, prendre un bain chaud, percer la poche avec une broche à tricoter, faire du vélo, boire une bouteille de vin. Son ventre grossissait et sa jeunesse lui échappait. Il aurait suffit d'une intervention médicale pour lui redonner sa liberté mais ça n'existait pas dans ce temps là. "Je me mariais ou je donnais le bébé au docteur." Qu'elle me disait avec sa voix éteinte et ses yeux fatigués. Je me souviens qu'elle me conseillait de ne pas avoir d'enfants avant 25 ans, de profiter de la vie avant. Elle qui à 28 ans était déjà mère 12 fois.

L'autre jour au Francs Tireurs un médecin qui pratique des avortements a dit: " Le jour où l'on donnera des droits au feotus, ces droits il faudra les prendre quelque part, c'est la mère qui perdra les siens." C'est tout à fait juste et jamais je n'accepterais que ça arrive. Si une telle chose se produisait, il faudrait me placer sous surveillance, couverte d'une belle camisole à longs bras dans une chambre capitonnée. Car je m'arracherais sans doutes moi-même l'utérus.

Je pense que je vais vomir...

1 commentaire:

  1. Excuse mon retard, Cannelle, mais je suis là, comme promis!

    Tout d'abord, je souligne mon appréciation concernant le fait que tu assumes le fait de ne pas vouloir d'enfants. Malheureusement, il y a beaucoup de parents qui ne voulaient pas d'enfants, et ça donne le résultat qu'on connait. -Des petits cercueils blancs, comme disait une fille sur un autre blog.

    Par ailleurs, pour avoir participé à la marche de pro-choix à la fin des année 80, je dois admettre être paticulièrement portée vers le choix. je sais que plusieurs filles abusent de l,avortement, ce que je déplore, mais, je pense que tant que c'est fait de façon responsable, c'est une bonne façon d'éviter à un paquet d'enfants de vivre dans le malheur, ainsi que les parents. -Parole de fille qui est intervenue auprès des jeunes de la rue pendant quelques années.

    Cependant, je te déconseille fortement de tenter de t'auto-avorter, même si il n'y a pas d,autres options... de toutes façons, ça m'étonnerait qu'on retourne aux broches à tricotter et au cintre en metal...

    J'ai beaucoup d'empathie pour ta grand-mère qui semblait être consciente de ne pas vouloir d'enfants. C'est en faisant ce genre de comparaison qu'on se console: au moins nous, on a LE CHOIX!

    à+!
    Fille Ordinaire :-)

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