mercredi 19 novembre 2014

Peut-être que tu te rappelles même pas de mon nom

Tu réveilles des affaires. Je me sens comme au El passo en 1989.

Dans ce temps-là, notre salle de jeux c'était la salle à manger du El passo sur la Catherine pis Bourbon. Le trip c'était de courir après les garçons et de les obliger à se sauver par la cuisine, ça les déstabilisait quand le personnel se fâchait. Ils avaient pas le choix de courir en ligne droite et ça débouchait sur le corridor, à droite la piste de danse, à gauche le corridor se poursuivait, la porte de la toilette des dames, celle des hommes et un cul de sac. Les garçons voulaient pas sortir sur la piste de danse, ils pouvaient s'enfermer quelques minutes, mais fallait bien sortir et m'embrasser pour que je les laisse repasser par la cuisine.

Je m'ennuie de toi. Je sais que c'est pas correct, que je devrais pas. Je m'ennuie quand même. Je me demande pourquoi ça finit toujours comme ça. Je le sais.

Je me sens comme une petite fille qui oblige les garçons à l'embrasser. Comme quand ça me dérangeait pas de m'humilier, je voulais juste qu'on me regarde, qu'on me touche. C'était pas un désir, c'était nécessaire, une condition de survie. Mémère disait que je me respectais pas.


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