Je ne sais trop comment ils sont entrés. Je me suis réveillée au milieu de la nuit et il y avait des lutins partout. Ils n'avaient pas l'air très content. J'ai réveillé mon mari. Il n'en croyait pas ses yeux lui non plus. Un lutin, c'est pas effrayant du tout. Mais il y en avait partout, il y en avait même un accrochés au plafonnier. Je me suis blottie contre mon mari.
-Qu'est-ce qu'ils vont nous faire?
Un lutin est monté sur mon lit et s'est mis à m'engueuler dans une langue que je ne comprendrai jamais. Puis j'ai vu, près de la fenêtre, ils retenaient Calamité. Je me suis mise à crier.
-Non! Laissez-là tranquille, elle est à nous!
Ce qui semblait être leur chef, secouait la tête et ne cessait de me pointer du doigt en vociférant. Un autre s'est avancé. L'interprète. Il m'a expliqué que j'avais commis une faute grave en gardant Calamité tout ce temps. Je me suis frotté les yeux et les ai tournés vers mon mari, perplexe.
-Suis-je vraiment en train de faire face au système judiciaire des lutins voleurs de bobettes moi là?
-Je t'avais dit de pas faire ça, tu ne m'écoutes jamais.
L'acte d'accusation, mon témoignage, celui de Calamité... Ça a duré toute la nuit.
Parait que je suis coupable.
J'ai chuchoté à l'oreille de mon mari :
-Va dans le garde-robe de l'entrée, trouve le fusil pour garrocher de la toile d'araignée qu'on utilise pour construire nos décors d'Halloween. Si ça revire mal, tu vises et tu tires. On ira les noyer dans la fontaine du marché Maisonneuve demain.
Nous n'avons pas eu besoin du fusil. Ils sont repartis avec Calamité. Je suis bannie. Plus jamais un lutin ne mettra les pieds chez-moi, telle est ma sentence.
-Ben parfait! Vous m'en avez assez volé de toute façon. Allez voler des bas et des bobettes ailleurs!
L'interprète s'est retourné et a levé les yeux au ciel.
-Nous sommes les lutins qui rapportent Cannelle. On est du côté des gentils. Calamité vous rapportait votre boucle d'oreille quand vous l'avez piégée.
Comment aurais-je pu le savoir moi?
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