Se retenir
Avant-hier j’ai reçu un courriel de toi. J’étais agacée. Et quand je l’ai lu, c’était pire.
Je pense que ça commence toujours de la même façon. C’est un cycle. Tu m’écris pour me dire que j’écris bien. Et je m’imagine que c’est plus que ça. Je m’enthousiasme. Et puis tu disparais.
J’ai fait autre chose. J’ai pensé à toi tous les jours et presque tout le temps. Je pensais à toi moins fort dernièrement. Même que je m’étais retenue d’écrire ici quand j’en ai eu envie. Me disais que cette histoire devait se terminer, qu’il fallait que j’arrête de l’étirer.
Je vais tenir ce journal-là pendant combien d’années? Pourquoi faire? Il n'y aura rien à léguer à personne, je ne porterai pas tes enfants trop beaux pour moi. Il n'y a rien pour nous.
Tu reviens et j’essaie de ne pas y attacher trop d’importance. Je pense que je suis plus raisonnable, mais ça ne m’empêche pas de rêver.
Il faut que j’arrête de questionner, de creuser, d’essayer de comprendre. Quand tu m’écris c’est juste parce que tu en as envie. Et si tu voulais autre chose, je le saurais, depuis le temps.
Moi je suis pas prête à t’écrire. Je sais pas trop quoi te dire.
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