C'était au printemps. Francis crait de joie parce qu'il venait de trouver du chou kale dans le jardin en désherbant. Sophie m'avait demandé de venir lui faire une teinture en échange d'un repas. Je pressais les limes pendant qu'il me racontait de quoi il rêvait pour l'école d'horticulture et le boulevard Morgan. Un potager sur le terre-plein. Je me souviens de lui affirmant qu'il est tellement heureux en racontant la journée qu'il a passé dans un pommier à couper des branches. Chaque fois que je traverse le boulevard Morgan je peux pas m'empêcher de penser à quoi ça pourrait ressembler si on le cultivait comme en rêve Francis. Sur le modèle des jardins Sicard.
Son dernier message c'est "J'ai hâte de boire une bouteille de rosé dans le parc avec toi pis elle."
La liste de tous ceux que je voudrais revoir.
Faut pas attendre de la vie qu'elle nous laisse le temps de vivre. J'ai eu du fun. Ça doit ben faire 175 derniers repas que je prends. Je reverrai probablement pas Francis. Quand je pense à lui, je pense juste à ses cris de joie dans le jardin. Son immense sourire. Sophie, Kaven, qui prennent une bière sur la gallerie, moi qui roule un autre joint. Le soleil. J'avais dit à Soph, je veux venir vivre ici avec toi.
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