L'Autre,
ah l'Autre qui ne me voit pas.
L'Autre que je ne vois pas,
pourtant là quelque part,
se meurt dans sa blessure
se meurt non loin.
L'Autre qui est moi devenu,
alors que l'autre moi devient l'Autre
plus que moi,
que moi deviens l'Autre
tant mieux que moi là ne bougeant pas.
Comment oui comment connaitre
le timbre absolu de ce chant
qui n'en finit,
qui n'en finira,
qui jamais jamais n'en finira
de lui-même s'entendre
comme l'écho trouble de l'Autre emmêlé d'un moi
qui vient de fuir soudain,
vers l'au-delà de soi...
C'est une navigation,
un périple,
un vol interminable
qui nous mènent vers l'Autre,
et le plus souvent,
cailloux ronces et pièges,
ne nous y mènent pas.
Voilà -
Rien n'est moins clair
que le cheminement.
Rien n'est moins sûr
que la route.
Un Autre -
un Autre est là -
Ce n'est pas lui que j'attendais.
Cet Autre ne dit mot.
Entre nous le silence rugit.
Il ne dit mot
quand je meurs
avec mes frères très rares.
Il ne dit mot et se multiplie
comme une armée,
une armée qui maintenant,
s'avance vers nous,
nous assaille,
nous qui n'avons rien fait
que d'être là.
Ailleurs pourtant
un Autre me frôle l'âme.
Cet Autre bruit
non loin de mes blessures.
Cet Autre je ne sais pas,
m'inonde une seconde d'une lumière
depuis longtemps perdue.
Pourquoi cet Autre-là
n'est-il pas venu
quand il était temps?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire