vendredi 18 mai 2012

Un moment d'une rare poésie

Je suis sortie du bus en courant, je savais que j'allais vivre un instant de grâce. Comme si l'espoir existait encore. Pat découpait des lettres en papier blanc et expliquait au petit Damien qu'il faut toujours faire les coins ronds pour ne pas risquer qu'on nous prenne au sérieux. Charest, décôlisse!!

Je tomberais amoureuse si j'avais pas le cœur en marmelade, pour faire changement. J'ai donc hâte qu'on me jette pas au bout d'un mois. Je me sens tellement nulle et laide et inutile, je suis tout ça.

Je me reconnais. Je pleure mon pays en lisant Yves Préfontaine.

" QUI CONSTRUIT LE SILENCE SUR L'OSSUAIRE DES PEUPLES?

Mais tant que tu marche toi par des allées où l'agonie des érables t'enseigne le sang de vivre
Tant que tu nages par ces monceaux là-bas de tombeaux aux bras d'accueil ouverts comme des femmes
Tant que brasille ta parole à perte de lèvres et de saisons bleuissantes pour la maturation des poings
Tant que convié à l'espace pour mieux naître à celui des hommes tu défriches partout ces brousses de poitrines et nommes à chacun la voie de ses veines
 Tant que tu marches"

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