mardi 17 janvier 2012

1998

Personne ne voyait que je souriais, il faisait noir comme tu ne peux pas t'imaginer. Montréal silencieuse, sur pause. Pas d'autres lumières que les phares des voitures qui avançaient doucement, à tâtons. Du monde partout avec des gros sacs, des bagages. Tout le monde patinait sans un mot. Une belle ambiance de guerre, mais c'était juste le verglas. La 125 était là, drète sur le coin de la Tario. Ça n'arrive jamais ça.

J'étais contente parce que c'était mon idée. Cat à dit oui tout de suite et Ka était accessoire. Être bénévole dans un camp de réfugiés au stade, j'espère avoir la chance de refaire ça. On ne dormait pas, le café était gratuit. Quelqu'un quelque part avait besoin de nous pour surveiller des portes, indiquer le chemin, amuser les petits. Quand on avait une pause, on en profitait pour téléphoner à des postes de radios et dénoncer les conditions atroces dans lesquelles nous vivions. Dormir à même le ciment, affamés. Pas de douche. Où est l'armée?

Quand les Rolling Stones ont annulé leur concert, on a eu le droit de manger leur bouffe. Des fraises! Dans ce temps-là, on ne voyait pas ça, des fraises en hiver dans Masoch.

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