samedi 26 janvier 2013

Tous les partis politiques ont la même idée

Ce sont vos voisines, vos soeurs, vos mères, vos cousines, vos filles. Leurs enfants vont à l'école avec les vôtres. Elles sont comme vous.

Ce sont vos voisins, vos frères, vos pères, vos cousins, vos fils. Leurs enfants vont à l'école avec les vôtres. Ce ne sont pas des criminels.

On veut que les filles sur la rue, soient des êtres misérables et malades. On veut que les hommes soient des êtres violents et dominants qui suivent leur pénis. Des prostituteurs, c'est dégueulasse comme terme. On refuse l'idée qu'une fille fasse ce choix-là. On ne peut admettre qu'une fille puisse en avoir envie. Pourtant toutes les femmes y ont pensé au moins une fois. Peu importe leur condition de vie et leur statut social. C'est une réflexion quasi obligatoire dans le développement d'une fille, comme l'orientation sexuelle ou encore se demander si elle veut des enfants. Nous sommes conditionnées à avoir honte de cet aspect de notre féminité. Forcées à croire que c'est induit par l'homme. Le méchant homme. Le sexe c'est sale, une fille c'est propre, les hommes aiment le sexe et les femmes le font par obligation. On en est encore là, on n'a pas bougé. Et on se prétend féministe.

Quand j'entends que des filles dépensent à mesure l'argent gagné, travaillent de longues heures dans des conditions difficiles, ont fait des dépressions, que certaines détestent leur travail et se sentent exploitées, je me dis que ça se peut, mais à ce compte-là, pas mal toutes les serveuses de casse-croûtes sur la Tario, vivent la même chose. Personne ne va déchirer sa brassière pour une serveuse, parce que c'est pas par elle que le technicien de Bell va se faire sucer entre deux installations. Et ça nous dérange que le technicien de Vidéotron se fasse sucer. Parce que c'est humiliant sucer un technicien d'Hydro-Québec, c'est ça? Alors on ne peut pas respecter une fille qui s'humilie en suçant le technicien de Gaz Métro. Si tu ne la respectes pas et moi non plus, pourquoi le col bleu la respecterait? Et c'est tant mieux parce que ce qu'on veut, c'est qu'elle "s'en sorte". Faut la détruire complètement avant de la reconstruire à notre image. La re-conditionner. 

Et si, collectivement, en tant que société, on choisissait de cesser de les exclure? Ne plus accepter que les filles sur la rue soient criminalisées, stigmatisées. Leur faire confiance pour identifier elles-mêmes leurs besoins et ne pas juger leurs choix. Leur permettre de payer des impôts. De se syndiquer. De se représenter, d'être consultées et considérées lorsque des décisions les concernant sont prises. 

Elles ont le droit de travailler. C'est un droit garanti par la charte. Trudeau aimait les putains.

2 commentaires:

  1. Tu...tu as mis des mots si précis sur ce que je pense depuis tellement longtemps.

    Écoute, j'ai commencé à te lire que très récemment. Et j'aurais dû commencer ça depuis vraiment longtemps.

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  2. Il n'est jamais trop tard. Tu es le bienvenu ici.

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