jeudi 31 décembre 2015

Je pense que tu ne me reconnaîtrais pas.
Tous les vêtements sont trop grands pour moi.
Même ceux que j'achète parce que je ne comprends pas encore ce qui se passe.
Tu ne me reconnaitras pas.
Mais c'est avant que je voulais que tu me remarques.
C'est trop tard maintenant.
Je ne veux pas que tu me trouves belle, pas toi.
Je veux être invisible.
Je veux pas que tu me vois.
Et que tu souris en disant que j'ai l'air bien.
Je suis pas bien, tabarnak!
Je t'attends encore pour finir mon livre.
Je m'assois pour écrire pis je me souviens de toi.
Si j'écris, tu vas me reconnaitre. Tu vas me trouver belle.
Ce blog est pratique pour avoir de mes nouvelles sans me parler pis te crosser.
Faudrait ben que j'efface tout ça.
Ça te libererait, hein?!

dimanche 27 décembre 2015

Suzanne m'a demandé si je sais ce que je veux. J'ai dit non. Je sais pas encore. Quand je vais savoir, ça prendra pas de temps. J'ai toujours ce que je veux.

J'ai pas eu la job que je voulais. Ça arrive souvent parce que je veux toutes les jobs. Il y en aura d'autres.

Plein d'autres jobs et plein d'autres garçons aux mains douces et aux yeux de toutes les couleurs.
Je sais.
D'ici là, j'ai besoin de dormir un peu.

Pour une fois

Tu vas écouter ça. Tu vas penser à moi. Tu l'oublieras jamais.

samedi 26 décembre 2015

Ma chérie, si tes parents savaient, ils m'en voudraient à mort. M'accuseraient de te gaver de propagande pour te transformer en lesbienne qui déteste les hommes. Mais comme tes parents ne savent pas vraiment lire, ça va rester entre nous.

mercredi 23 décembre 2015

Je sais que je suis trop gentille pour accepter que tu me fasses de la peine gratuitement comme ça. J'ai failli t'engueuler, moi aussi. À la place j'ai rempli une demande d'aide financière aux études. Je te souhaite de te calmer. J'ai déjà été tellement exigeante et agressive envers les autres, moi aussi. Tu dois pas te sentir bien.

mardi 22 décembre 2015

Je vais avoir de la peine quand même. Y en a juste pas de solution. Je vais pleurer en prenant ton courriel si tu m'écris. Je vais pleurer parce que tu m'as oubliée si tu le fais pas. Depuis que je te connais, tu me fais pleurer. Penser à toi, ça me fait pleurer. Réaliser que tu mens. Quand tu me regardes, tu mens. T'as tellement peur de me faire du mal, mais tu fais rien que ça. Tu aurais dû, ne jamais m'aborder. J'essaie encore de comprendre ce qui t'a pris de m'approcher. Toi aussi, tu te le demandes, non? Tu t'es trompé. T'étais soûl. Je suis conne de même, moi, je mets des années à comprendre qu'un gars est juste soûl. De toutes façons, c'est-tu vraiment possible de s'intéresser à moi sans être complètement défoncé? Je suis pas la fille que tu pensais et t'es pas le gars que tu voudrais. T'es pas si hot que ça. T'es pas vraiment honnête, ni vraiment bon. Quand ça t'adonne pis que ça te coûte pas trop cher. Quand ça fit dans ton horaire. Le reste du temps t'es comme les autres. Paresseux intellectuellement, misogyne un peu, juste pour être cute.

Je sais qu'il faut que je comprenne que je suis juste un fucking faux numéro. Je ne suis qu'une mauvaise combinaison, composée par erreur. C'est difficile d'admettre ses fautes quand on est un mâle alpha, dominant, respecté et aimé. T'es pas si gentil que ça. Ça a quelque chose de triste et obligé, ta façon de sourire et de complimenter. T'es un peu perdu parce que tu sais pas être vrai. Vas-tu te l'avouer un jour que t'es pas vrai? T'as pas été vrai avec moi. Tu as projeté une espèce d'idéal de toi qui correspondait exactement à ce que tu croyais que je cherchais. Tu ne veux pas que je sache qui tu es. Tu ne me parles jamais que de moi. J'essaie en sacremment de comprendre qui je suis, en thérapie, en écrivant un livre où je t'aime trop. Comprendre pourquoi je pleure depuis que je te connais. Pourquoi t'es rentré dans ma vie juste pour me faire des byes byes de l'autre bord de la vitre? Pourquoi as-tu besoin de me rappeler nos vies parallèles. Et j'étire, je lâche rien, je me vautre, honteuse, dans ma peine d'amour dégoulinante.

Il n'y aura jamais de découverte, d'épiphanie, d'explication. Je ne saurai pas. Je vais trouver la paix en ne faisant pas attention à toi. Ce que tu penses, ce que tu vois, ce que tu ressens, ça ne m'implique pas. Arrêter de souhaiter que tu me ressembles et qu'on se rejoigne d'une manière ou d'une autre.

En attendant, je vais avoir de la peine quand même, mais au moins moi, je sais qui je suis et ce que je veux.


J'ai-tu vraiment envoyé ce courriel-là à 3 heures moi?


lundi 21 décembre 2015

On a rien compris

C'est à cause de Sandra si je dors pas. Ce qu'elle a dit, je ne peux en parler à personne. Sandra, elle est malade. Elle sait pas être gentille et elle a pas de filtre. Elle peut te regarder en pleine face et te dire qu'elle t'a toujours trouvé un peu laid mais qu'elle te trouve utile quand elle a pas de clopes. Elle peut te regarder dans les yeux et te dire la vérité même si toi t'as rien demandé. Sandra, ce qu'elle a dit, je ne peux pas lui répéter.

Sandra dit qu'on me comprend. On, je sais pas trop qui est inclus dans le on, ils sont combien à s'être consultés avant de déclarer qu'ils me comprennent. J'ai quand même une idée des noms de ceux qui sont impliqués. Sandra dit que souvent, plus personne ne le reconnaît, alors on me comprend.On comprend quoi?

J'ai comme un blanc. J'étais soûle et gelée, je venais de vomir. Je me souviens juste des mots "aventures extras conjugales".

Alors comme ça on étudie mon comportement et l'explique par l'état de santé de mon mari. On a du temps à perdre en sacrement.

Mais j'ai pas d'aventures extras conjugales, bonne Ste-Anne, j'utiliserai jamais cette expression-là pour décrire ma façon de vivre. Le terme aventure, c'est superficiel et tellement péjoratif. Comme si je faisais des collections. Je suis pas dans cet esprit-là pantoute.

Et puis pourquoi est-ce que sa condition mentale expliquerait mon comportement? J'ai pas le droit d'être libre indépendamment du fait qu'il ne soit plus le même?

On pense probablement que je reste par devoir. On me trouve ben bonne. Une estie de sainte.

Mais je l'aime. C'est juste ça. Je l'aime pareil comme quand j'avais seize ans. Je l'aime tellement que j'ai peur de mourir sans lui, même si je sais que je survivrais. Je l'aime même quand il gâche ma vie. Je l'aime quand il fait des niaiseries. Je l'aime même s'il perd sa job, qu'il fraude la compagnie d'assurance, me vole mes cartes et se fait arrêter. Je l'aime et si l'idée me prenait d'arrêter, ça serait sûrement pour m'éprendre de quelqu'un d'encore plus fucké et dangereux.

Y a personne d'autre avec qui je veux partager ce que je partage avec lui. J'ai bien fait de l'épouser lui, parce qu'avec un autre, ç'aurait été pénible. Mais lui, quand il me regarde.

On sait pas du tout comment nous vivons. Comment nous nous aimons. Comment nous communiquons. Comment je lui dis ce que je ne peux dire qu'à lui. Comment il m'aime comme un fou. Comme un fou qu'il est. Et même si on ne le reconnaît plus, moi je finis toujours par le retrouver.

samedi 19 décembre 2015

Noël Mauve, Offre d'emploi




 Aide-moi donc à tenir mes boules. 
Sont pesantes pis j'suis soûle.

J'ai mal au coeur et je mouille.

Le tartan et l'ombré mauve sont des vernis toxiques.
Enfonce tes doigts dans ma gorge pour m'aider  à vomir.

Après, vu que t'es un gars exceptionnel,
je vais te laisser me faire l'amour.

mercredi 16 décembre 2015

mardi 15 décembre 2015

Je suis trop belle pour toi, maintenant.
Toi, tu es resté le même
qui n'ose rien parce qu'on n'est pas du même monde.

J'espère que t'es heureux avec la fille qui te ressemble.
Celle qui pourrait être ta soeur.
Mais tu ne le resteras pas. 
Je suis pas méchante, je souhaite pas de malheur.
Mais tu ne seras pas heureux sans moi.
Tu vas t'arranger, mais je vais te manquer.
Je vais te manquer encore,
je vais te manquer toujours.
C'est ce que tu voulais.
Quelque chose de romantique.
Nous condamner, ça te permet de rêver.
L'impossible.
Faut être mal pris 
pour sacrifier une amie comme moi
juste parce que tu manques d'imagination.
Tu fais dure.

Je suis rendue trop hot pour toi.
T'as pas changé, tu portes le même linge,
tu lis les mêmes choses.
Et tu réfléchis si peu.

Je suis belle en christ.
Tu perds tes cheveux. 
Tes amis me cruisent, tu sais.










dimanche 13 décembre 2015

Cette gravité là,
je retrouve ça nulle part.
Juste avant et pendant
que je me fais sodomiser.

Le temps figé.
Le coeur affolé.

Mon cul est à toi.
Prends-le.

Rentre
tout doucement.

Attends.
Attends.

Dis-moi ce que tu vois?
Est-ce que je vais bien m'en sortir?
Es-tu presque tout rentré, là?
J'ai signé cette lettre parce que je crois qu'il faut écouter les personnes concernées. Parce que je pense, contrairement à bien des féministes abolitionnistes, que la prostitution est une résultante de nos systèmes capitalistes et patriarcaux et non une cause.

Parce que c'est pas toujours clair quand on est une pute. Où ça commence, où ça finit. Si j'ai jamais échangé d'argent, mais que j'ai souvent obtenus des avantages en échangeant du sexe, qu'est-ce que les abolos prévoient pour moi? Si j'ai épousé quelqu'un qui gagne 22% de plus que moi. Si j'ai pas besoin de faire l'épicerie parce qu'on me fourni un repas. Pas besoin de voiture, il me reconduit partout où je veux, ça me permet de garder de l'argent pour aller chez la coiffeuse. Si mon chum me supporte pendant mes études, veux-tu bien me dire pourquoi je suis pas une pute comme les autres, moi? Si c'est plus facile de rentrer dans l'industrie du sexe que dans la construction, c'est vraiment en faisant pression sur les clients que ça va changer?


J'ai donc fait une petite liste de ce qui, selon mon opinion et sans analyse scientifique, aurait plus d'impact dans le quotidien de toutes les femmes que de maintenir C-36.

  • Interdire les codes vestimentaires sexistes dans les écoles.
  • Imposer des quotas d'embauche aux entreprises de plus de 10 employés.
  • Réviser le système de congé parental pour encourager les pères à prendre un congé sans priver la mère.
  • Que les employeurs soient obligés d'accorder 4 jours de congés mobiles par année.
  • Que le code du travail interdise la distinction entre employé à temps plein et à temps partiel afin de permettre à tous les employés d'une même entreprise d'accéder aux avantages et bénéfices marginaux sans égard au nombre d'heures effectuées dans une semaine.
  • Fixer le prix des produits de première nécessité.
  • Enseigner la théorie des genres.
  • Que le logement et l'alimentation deviennent des droits. 
  • Que l'urbanisme soit au service des populations; éliminer les déserts alimentaires et culturels.
  • Recréer un système de garderie universel.
  • Investir massivement en éducation.
  • Que les produits d'hygiène pour femmes et le lait maternisé soient gratuits.

Et finalement, la grande solution magique à laquelle personne n'a encore pensé :
ÉLIMINER LA PAUVRETÉ ET LES INÉGALITÉS SOCIALES, CÂLISSE! 

En attendant j'aimerais qu'on me la démontre, l'efficacité de la loi. Combien de méchants clients et proxénètes arrêtés? Combien de vies sauvées? Peut-être que vos arguments des deux côtés c'est de la marde et que la légalisation ou la criminalisation n'ont pas d'impacts positifs sur la sécurité des filles. Peut-être que l'industrie du sexe c'est un peu comme le pétrole où n'importe quoi d'autre et tous les prétextes sont bons pour monter les prix et exploiter son prochain. Peut-être que c'est pas ça la question. Peut-être que c'est juste dégueulasse de m'empêcher de survivre de la façon que j'estime appropriée dans un milieu hostile où j'ai bien peu de chance de m'en sortir autrement. Peut-être.

Quand les femmes auront accès aux mêmes privilèges que les hommes, ce que ça va changer, c'est que lorsque le temps sera venu d'échanger des rapports sexuels, là on va pouvoir négocier d'égal à égal pour de vrai. En attendant, serveuse ou pute, on est toutes pimpées et exploitées. On tient à tracer une ligne et on marginalise celles qui sont les plus pauvres, on les appelles prostituées et on leur dit que leurs amis, leurs clients et tous ceux qui facilitent leur travail sont des criminels. Personne n'est pour la traite d'êtres humains. Personne ne veut qu'on force qui que ce soit à faire ce qu'il ne veut pas. Mais si tu as déjà accepté quelque chose d'un homme, un souper, un verre, un cadeau, un lift, comment peux-tu te considérer différemment des femmes que tu victimises? C'est pas une ou deux lois qui va changer ça. C'est tout un système qu'il faut mettre à terre.



jeudi 10 décembre 2015

job de rêve

Hier j'ai perdu ma job.
Mais vu que je collectionne les jobs de rêves, à l'autre bout de la ville, on me tend une coupe.

dimanche 6 décembre 2015

Fallait ben que ça arrive un jour

Le pusher qui me dit coudonc, on se voit souvent ces temps-ci...

Et ma mère qui dit que c'est parce que je suis une super star.

samedi 5 décembre 2015

Partout
où il y a les mots,
trébucher sur toi.

Entre nous
comme pas vraiment invité.
Les  mots sont tous devenus
synonymes de toi.
Ton image associée à l'acte même.
Je ne suis plus jamais
toute seule.

Difficile d'écrire
ou de s'en empêcher
parce que c'est comme
te retrouver.

T'en vouloir un peu quand même.
Que tu sois le coupable,
celui qui m'a guidée là.
Toi.

C'est bon d'imaginer
te manquer.
Tes yeux qui changent de couleur
quand tu penses à moi.
Quand tu attends que j'écrive
même si c'est juste un tout petit
mot.

Chercher l'équilibre,
juste vivre sans
ce misérable
besoin que tu me regardes.

Parce qu'il faut bien reconnaître
que toi,
tu m'as oubliée.

jeudi 3 décembre 2015

J'oublierai jamais Amélie, le brillant dans ses yeux, sa petite bouche, la main suspendue, les linguinis qui tombent de sa fourchette.

J'oublierai jamais Amélie, quand elle m'a fait promettre d'acheter ma maison sur le bord de l'eau, avec elle. 
Pince-moé les boules.
Fais-moé crier un peu.