samedi 19 septembre 2015

-Oh mon Dieu!
-Quoi?
-L'exterminateur.
-Quoi, l'exterminateur?
-Il a vu sous le lit.
-Oh. Tu penses qu'il a ouvert la boîte?
-Quand tu trouves une boîte comme ça, t'as pas besoin de l'ouvrir. L'imagination suffit.
-Ouin.

mercredi 16 septembre 2015

Revirer la maison à l'envers peut perturber l'autiste qui vit dedans

Torture et masochisme #25

Feuilleton autofictif, encore plus plate et inutile que la vie de son auteure, dont la vacuité n'est plus un secret pour personne.

Tous les épisodes : #1#2#3#4, #5#6#7#8#9#10#11#12#13,#14,#15#16 #17#18,#19#20, #21#22#23, #24


Couverture

Ça va être l'automne et il ne sera pas là. Elle tourne et enroule nerveusement les fils de la frange de son écharpe autour de ses doigts. Avec la même laine, elle lui a fabriqué une couverture. Qu'elle ne lui offrira pas.

Chaque fois qu'elle attend un bus, qu'elle entre ou sort de n'importe quelle station de métro. À l'université, à la bibli, au petit bar. Partout en ville, elle a peur de tomber sur lui.

Pendant qu'il l'oubliait, elle lui crochetait une couverture. Pour le tenir au chaud. Pour qu'il pense à elle pendant l'hiver. Pour qu'ils soient un peu ensemble. Elle a toujours voulu prendre soin de lui. Il n'a jamais eu besoin d'elle. Tout baigne. Rien que l'impossible entre un héros et une salope.

Elle replace nerveusement le foulard pour masquer la brûlure sur son visage. Il n'y a plus assez de tissus, de maquillage et d'artifices pour cacher toutes les cicatrices. Elle a repoussé les limites du glitter, c'est le moment d'essayer autre chose. Elle aime son reflet dans la glace, parce que rien d'autre ne lui appartient.

Elle sait qu'il est bien. Il ramasse, lui aussi, des feuilles rouges tombées des arbres en rentrant. Il trouve des trésors dans les ruelles. Il n'a pas froid, il a toutes les couvertures dont il a besoin. Il est amoureux. Il ne pense pas à elle. C'est elle qui grelotte, elle qui devrait s'abriller. Et peut-être demander de l'aide.

Elle mélange l'alcool et les médicaments, elle n'a pas faim et n'a rien avalé d'autre, elle sait que c'est dangereux. Elle somnole en cherchant une maison assez petite pour ne plus se perdre. Charlevoix, c'est pas encore assez loin. Pourquoi pas la Gaspésie? Pourquoi pas dans un autre pays? Pourquoi pas l'éternité, juste se laisser glisser doucement dans un sommeil qui ne finirait jamais. Se reposer. Aller voir de l'autre côté de l'existence, si c'est vrai qu'on ne souffre plus.
Je vais te faire allonger nu
sur le ventre.
Prendre le temps de te regarder.

Je vais te toucher doucement,
t'effleurer
avec mes cheveux,
avec mes ongles,
avec mes lèvres,
avec mes mamelons.

Je te lécherai un peu
et j'embrasserai chaque pouce carré.
Sucer ta peau
pas assez fort pour que ça marque,
juste pour te goûter.

Et je te caresserai avec mes cils
en battant des paupières.
Comment on appelle ça?
Tu dois le savoir,
tu sais tellement de choses.

lundi 14 septembre 2015

Ça


Jouer au Nintendo


Si ta blonde est en dépression pis tu penses juste à fourrer quelqu'un d'autre...

Je voulais pas vraiment en parler. Y a plein de problèmes avec le film Le Mirage. On sait même plus par où commencer. Le film est un mirage, c'est faux. C'est tout faux. Le problème de la classe moyenne c'est qu'elle pense faire pitié pendant qu'à cause de ses choix le reste du monde crève de faim. Le problème des mâles blancs hétérosexuels, c'est qu'ils n'ont développé aucune capacité d'introspection et que lorsqu'ils s'intéressent à leurs problèmes, ce n'est que pour pointer des causes extérieures comme s'ils ne contrôlaient absolument rien alors qu'ils dominent le monde.

En lisant Lagacé ce matin, ça me déprime à mort. Il suggère de consulter des références avant de hurler...

C'est peut-être pas super cool de mettre en doute la parole des hommes, j'en conviens. Mais quand ces hommes sont parfaitement incapables de se détacher et de considérer leurs privilèges et leur posture dominante avant de réfléchir, ça nous donne une réflexion complètement dénuée d'objectivité. Des théories qui ne s'appliquent pas à la réalité. Je ne peux tout simplement pas y croire.

Les deux tatas à Troji et Morissette n'avoueront jamais être des imbéciles à qui leur conjointe refuse des rapports intimes. Pas eux, voyons. Ce qu'ils illustrent dans leur film n'existe pas chez eux, mais ils estiment que ça existe ailleurs. Ils en ont entendu parler. Ils ont un ami qui... Ce qu'ils ne savent pas, c'est que même en dépression majeure la majorité des femmes souhaitent faire l'amour. Un trou de cul capable de violer son employée sans remord, viole aussi sa femme. Elle se réveille en se faisant fourrer. Il s'exécute sans lui demander la permission. Ces salauds fourrent leur femme et toutes les autres, ils ne manques de rien surtout pas de cul. La voilà, la réalité qu'ils ne peuvent décrire parce qu'ils ne l'acceptent pas. Cela les obligerait à prendre leurs responsabilités.

Le problème des hommes qui disent que leur femme ne veut plus faire l'amour, c'est qu'ils mentent. Comment avouer qu'ils n'ont plus de désir sans que ce soit une atteinte à leur virilité? Ce doit nécessairement être la faute de quelqu'un d'autre. C'est pas vrai que les femmes ne font plus l'amour. Promène-toi dans un centre de vieux pis fais un sondage. Les bonhommes sont même pu capables d'y penser alors que les dames espèrent jouir une autre fois avant de quitter ce monde.

Les femmes ne repoussent pas leur conjoint quand il leur fait des avances. Ce sont les hommes qui les laissent aller aux lit seules le soir pour se crosser devant des anus bleachés dans leur sous-sol. La réalité c'est que les femmes ont toujours envie de faire l'amour et que les hommes ne les touchent plus après quelques années et ils sont désintéressés. Incapables d'assumer l'appétit sexuel de leur partenaire. Souvent parce qu'elles sont mères et que le sexe n'est plus appréciable avec cette figure sanctifiée. Parce qu'une vie de fou a mis une distance entre eux, qui leur paraît infranchissable. Impossible de retrouver l'intimité avec elle, mais avec une inconnue, ça semble envisageable...

J'ai compris jeune, qu'il faut toujours se méfier d'un homme qui viendrait vers moi en se plaignant de sa conjointe. Sur le coup ça peut avoir l'air valorisant, je peux penser que je peux l'aider, le soulager, j'ai une solution pour lui, tant pis pour sa femme si elle est trop conne pour prendre soin de son homme. Mais ce salaud qui n'a aucune considération pour sa propre femme (au point de s'en plaindre à une inconnue) n'en aura jamais plus pour moi. Parce qu'il faut être un salaud pour aller dire à quelqu'un que sa femme le néglige et que le sexe est ordinaire.

Tu ne peux pas affirmer aimer quelqu'un, vouloir vieillir avec et être à la fois incapable de partager ça avec elle. Et tu le sais tellement que tu es certain que si elle te prenait la main dans le sac, ce serait fini. Tout ce que vous avez partagé ne vaudrait plus rien. Tu as menti délibérément et trahi sa confiance. J'ai envie de dire que si tu as autant de mal à être honnête avec quelqu'un d'aussi précieux, tu as probablement du mal à être honnête avec toi-même.

Ce que les hommes disent en révèle beaucoup sur leur état quand on fait attention:
Je ne veux rien changer à ma vie. (Je comprends que tu as très peur d'avancer, mais que tu es malheureux. Tu veux changer ta vie, mais n'oses pas le faire.)
Je veux retomber amoureux. (Si t'es capable de choisir de tomber amoureux de moi ce soir, pourquoi t'essaies pas avec ta blonde?)
Je veux ressentir les papillons du début. (Ne vois-tu pas que si tu as besoin d'être énervé, déstabilisé et stressé, t'as un problème de gestion de tes émotions et t'as besoin d'un psy? Qu'est-ce que tu cherches à fuir en t'imposant le stress d'un coup de foudre? Tu rêves d'être emporté. Que cache ton besoin d'être absent, y as-tu déjà pensé?)
Sébastien trouve le sexe ordinnaire avec sa femme... (Je comprends que Sébastien est un amant ordinaire avec sa femme.)
  
Les femmes seraient responsables de l'état d'esprit et des actions de ces pauvres morrons? Faut tromper sa femme pour sauver son couple, maintenant? Faudrait peut-être te rentrer dans la tête que le sexe, c'est pas nécessaire dans une vie. Quand tu admets ça, la vie est tellement moins lourde. Et puis, ça te ferait peut-être du bien d'admettre en même temps que le sexe, c'est ordinaire. Il n'y a rien de plus ordinaire, de plus banal, de plus simple. Il n'y a pas de bon ou mauvais sexe. *On ne parle pas d'absence de conscentement ici!* Du sexe, c'est du sexe, c'est une question d'apréciation. Si tu es incapable d'aprécier le sexe que tu qualifies d'ordinaire avec ta femme et que tu as besoin d'extra-ordinaire pour te satisfaire, permets-moi de douter de tes dires quand tu prétends que ta vie est parfaite et que tu es un homme et un père heureux, comblé par son travail et sa vie de famille. Si t'es même pas capable de t'autosatisfaire sexuellement avec tes dix doigts et ton imaginaire, dude, je veux même pas essayer de savoir à quoi ressemble le reste de ta vie. Misérable.

Et si ta femme te dit qu'elle n'a pas envie de faire l'amour, peut-être que ce qu'elle veut dire c'est qu'elle n'a pas envie de faire l'amour avec toi. Peut-être que tu l'utilises pour te masturber et qu'elle en a eu assez d'écarter les jambes pendant que tu baises avec toi-même. C'est quand donc la dernière fois que t'as fait quelque chose pour lui faire plaisir et pas pour acheter du sexe? Ta femme aussi, c'est une pute, sauf que tu la paies pas assez bien pour qu'elle fasse semblant d'aimer ça.

Le mirage, et l'infidélité sont le résultat du conditionnement dont sont victimes les réalisateurs et le reste de la société. Ils n'ont fait aucunes recherches sérieuses. Ils sont partis de leur petit vécu de merde et de leurs petites impressions de merde du vécu d'autres hommes, surtout pas eux-mêmes, car ils sont au-dessus de ça. Tsé.

J'ai contacté Jocelyne Robert, sexologue, afin de lui demander son avis. Pourquoi Jocelyne Robert? Parce que nos opinions sont souvent diamétralement opposées et qu'il faut toujours se méfier des gens qui pensent comme soi quand on cherche la vérité. J'ai donc demandé à Madame Robert si j'étais dans le champs en soutenant que ces hommes qu'on nous présentent et ceux qui s'y identifient ne disent pas tout de leur malaise et qu'en déconstruisant le mythe du pauvre homme négligé par sa femme, on trouve un homme conditionné, dominant, reproducteur, toujours en quête de plus de puissance et incapable d'introspection, pointant des causes extérieurs aux problèmes qu'ils se crée lui-même. Madame Robert a répondu qu'elle était 100% d'accord avec moi. Qu'est-ce que ça prouve? Absolument rien. Faites-vous votre propre idée. Votre propre idée.

Oui, mais toi? Oui, mais moi. Moi je fais souvent l'amour avec lui avant d'aller rencontrer un autre homme, ça me met dans le mood. Moi quand je reviens, il me demande si j'ai passé un bon moment. Et moi, j'ai beaucoup de peine en apprenant que son cell a perdu le contact de Betty. Parce que je sais qu'il l'aimait vraiment bien, cette fille. J'espère qu'elle va le rappeler. Mais n'essayez surtout pas ça chez vous, trop de liberté, d'intégrité et de sincérité, ça donne le vertige et ça rend accro.


dimanche 13 septembre 2015

La dernière fois que je suis allée chez toi
t'étais tellement soûl.
Tu m'as dit : Aweye liche-moé les gosses.
Je feelais princesse ce soir-là pis je te trouvais vulgaire.
Je l'ai fait, mais j'aimais pas ça.
J'ai jamais aimé tes testicules
moles, rasées et surettes.
À soir ça me tenterait.
Même si t'as travaillé toute la jounée
pis que t'as pas pris ta douche.
J'ai envie de faire rentrer tes couilles
au complet dans ma bouche.
Mais tu réponds pas,
tu fais chier.

samedi 12 septembre 2015

"Ferme ta yeule pis fais de quoi de concret si t'es si hot"


J'ai fait je sais pas combien d'épicerie pour les autres. Attrapper une boîte et faire le tour de la maison un peu paniquée. Être en tabarnak parce que quelqu'un a besoin de manger. Ouvrir les armoires, lancer des boîtes de conserve dans la boîte de carton. Vider le congélateur pour des amis ou du monde que je connais pas vraiment. Quelle importance? J'ai cuisiné, j'ai acheté du lait pour bébé.

Ça m'a jamais fait du bien de faire ça. Ça m'écoeure d'avoir à le faire. Mais il faut que je le fasse, tu comprends? Non, tu comprends pas. C'est une douleur impossible à décrire et ça prend un coeur. Tu vois? J'ai pas grand chose, je suis pas bien intelligente, j'ai pas de grandes qualités, j'ai rien pour rendre jaloux personne. J'ai un peu de coeur. Juste ça.

Ça fait que je pleure en regardant le bulletin de nouvelles et je ne supporte pas ton jugement. La facilité avec laquelle tu condamnes ceux qui sont moins chanceux que toi, ça me fait mal. Je voudrais prendre ta main et t'emmener faire un tour, juste te montrer c'est quoi l'impuissance. J'aimerais savoir comment faire pour que tu cesses de croire que chacun est responsable de son sort, comme si les gens qui s'en sortaient étaient les plus travaillants et les plus débrouillards, mais pas les plus chanceux. Tu te trompes, ce n'est pas une opinion, tu as tort, c'est un fait.

J'ai acheté des effets scolaires à la fille d'une voisine, une fois. J'aurais pu juger la fille parce qu'elle s'achetait du crack avec ses revenus de travail du sexe au lieu de subvenir aux besoins de la petite. Je n'ai aucune preuve de ça, en fait. Qu'est-ce qui me dit que c'est pas la dernière hausse d'Hydro-Québec et non la dope qui l'empêche de faire vivre sa famille? J'aurais pu dire que c'était pas à moi de faire ça. Mais j'ai jamais réussi à m'endormir en répétant ces formules magiques-là. Tout ce que je sais c'est que ça se passe mieux à l 'école quand t'as pas besoin d'emprunter un crayon et des feuilles mobiles à ton ami. C'est ridicule qu'on fasse acheter des effets scolaires aux familles. Tout, absolument tout devrait être fourni à l'école.

Tu penses que je suis fière de ça?! J'ai tellement honte. Tellement honte de m'en souvenir. As-tu seulement une idée de la technique, le tact, l'expertise qu'il faut développer pour arriver à donner quelque chose d'important à quelqu'un sans l'humilier? Ça se fait pas de même. Tu viens pas au monde avec ce talent-là. Tu te trompes et tu te plantes souvent. Moi, une fois, j'ai donné des guirlandes de Noël à une fille qui avait même pas d'appartement. J'ai retrouvé mes guirlandes dans la ruelle. Elle les avait garrochées de toutes ses forces. C'était rien comparé à la violence de mon geste à moi. J'avais donné de quoi à cette fille pour me rassurer moi. Si j'avais voulu l'aider, je lui aurais demandé de quoi elle avait besoin. C'était pas ça qui m'intéressait, moi je voulais donner mes vieilles décorations pour m'en acheter des neuves. La belle Catherine, elle aurait dû m'envoyer chier et me les pitcher en pleine face, mes cochonneries, mais elle était trop bien élevée pour ça.

Pendant des mois j'ai rempli le congélateur de la job de petits plats préparés. Préparés par moi. Le meilleur chili que t'as jamais mangé. Le meilleur végé pâté au monde. Osso buco de porc que tu jouis en le mangeant. Saumon poché avec une tite sauce tomate de la mort. Lo mein au tofu avec de l'huile de sésame pis du miel de chez Eva B. Et la règle c'était : Demandez-moi surtout pas, prenez ce que vous voulez.

J'ai travaillé gratuitement. J'ai rédigé et corrigé des cv, des lettres, des contrats, j'ai accompagné des gens dans leurs démarches auprès de la RAMQ, de l'immigration, de la régie du logement. J'ai écouté, donné des conseils, encouragé ceux qui en avaient besoin.

Quand je fumais, j'ai jamais refusé une clope à personne, j'en donnais au moins trois à la personne qui me quêtait. Le jeudi j'achetais un paquet que je l'offrais à la première personne qui m'en demandait.

J'ai fait semblant que mon linge me faisait plus pour en donner à Joannie quand elle a engraissé.

J'ai élevé un enfant même si j'étais pas une adulte. Je lui ai donné tout ce que je pouvais. J'ai manqué l'école pour l'emmener chez le médecin quand il faisait des otites. Je sortais pas parce que je m'occupais de lui. J'avais pas de chum, pas de vie, j'avais le petit. On regardait Passe-Partout et je lui faisais venir du poulet avec mon 10$ par semaine de budget. Je lui ai montré à cuisiner.

J'ai payé ses frais d'inscription aux cours pour adultes afin qu'il termine son secondaire.

J'ai payé son passeport pour qu'il puisse aller en voyage avec les autres.

J'ai donné des cours particuliers.

J'ai fait des crises à ma mère pour qu'elle prépare un lunch de plus pour que mon amie puisse assister à la sortie organisée par l'école parce qu'en temps normal, elle retournait à la maison le midi et personne ne voyait qu'elle ne mangeait pas. Elle se sentait pas capable d'assumer ça parce qu'elle savait qu'on jugerait sa mère et elle l'aimait tellement sa mère. C'est à elle que je pense aujourd'hui.

J'ai ouvert ma maison. Une belle journée ou une nuit, la DPJ va m'appeler pis la police va m'apporter de quoi. Je sais pas quel âge, quelle grandeur, quelle couleur, je sais pas combien de temps, mais je vais m'en occuper comme du monde. Je vais profiter de chaque minute avec pour lui montrer à sacrer, à désobéir, à se révolter. Mais surtout à aimer et à partager.

Je suis pas hot pantoute, mais non, je fermerai jamais ma yeule. Toi par exemple, en commentant ça, tu nous dis que tu fais rien et que c'est pas ton problème. Tu viens me crier à moi de fermer ma gueule et de passer à l'action et tu me demandes ce que j'ai fait. Ma pauvre, je n'ai pas de compte à te rendre, mais je sais que j'en fais plus en une semaine que toi dans toute ta vie. Jamais il me viendrait à l'idée de m'en vanter comme tu le fais. Tu calcules tout et tu t'imagines que t'es respectable rien que parce que tes enfants gâtés mangent trois fois par jour.

vendredi 11 septembre 2015

Moi j'ai plus d'amis psychotiques que toi!

-Toute ça, c'est à cause des BANQUES PIS DU COMPLEXE INDUSTRIEL MILITAIRE!
-Christ que t'es déprimant.
-C'est vrai ça, tu devrais sourire plus.
-Redis-le avec le sourire.
-Toute ça, c'est à cause des BANQUES PIS DU COMPLEXE INDUSTRIEL MILITAIRE!
-C'est mieux.
-Beaucoup mieux. T'as ben moins l'air d'un malade mental comme ça.
-Pis on se concentre sur ta belle face plutôt que sur ce que tu dis.
-Avec vous autres les ILLUMINATIS PEUVENT DORMIR TRANQUILLES, HEIN!
-En fait, je suis pas scientifique, mais je pense que quand t'existes pas, tu peux pas réellement dormir...
-Ça me semble logique.
-ESTIE DE GANG DE ROBOTS CONTRÔLÉS PAR LES MÉDIAS!
-Avec le sourire, Sam, avec le sourire.
-ESTIE DE GANG DE ROBOTS CONTRÔLÉS PAR LES MÉDIAS! MIEUX QUAND JE SOURIS  COMME ÇA?
-Oui.
-Si tu souris plus et que tu crie moins, moi je suis certaine qu'ils vont te laisser sortir la semaine prochaine.
-Dis juste ce qu'ils veulent entendre et pense ce que tu veux.
-MAIS FAUT PRÉVENIR LE MONDE!
-Mais non. Sauve ta peau. Le monde vaut pas la peine d'être sauvé, regarde-nous, on est prêts à nier n'importe quoi pour justifier notre mode de vie et notre système pseudo démocratique.
-C'est vrai ça, on n'est pas différents.
-MOI JE SUIS DIFFÉRENT.
-Et tu es enfermé avec des fous aussi. Un détail que tu devrais pas négliger.

Un petit garçon et son père sur la place Valois

-J'ai faim.
-Je l'sais que t'as faim.
-J'ai faim pareil.
-T'as toujours faim quand tu reviens de l'école.

Je me souviens d'une époque, pas si lointaine, où les enfants avaient une collation à l'école.

jeudi 10 septembre 2015

Suivre le guide alimentaire canadien, c'est une vraie joke. Tsé là, le guide qui disait quand on était petits que le plus important dans vie c'est le pain... Quand faut que tu manges le moins possible pis que t'as besoin d'un max de vitamines et de protéines, me semble que les germinations c'est un must. Ben le guide alimentaire canadien connaît pas ça, les germinations. Faut le faire en estie.

Mangez de la marde avec votre câlisse de poulet bouilli, vos légumes vapeur pis vos patates pilées, c'est pas vrai que je vais manger comme mon arrière-grand-mère de la viande, des oignons, des carottes pis des patates jusqu'à la fin de ma vie! J'aime mieux me gosser une gaspacho avec ce qui pousse dans ma cour. Pas sûre que c'est moi qui ai besoin d'éducation.


Je ne fais rien. J'écris pas. Je travaille pas. Je regarde les cicatrices se refermer et je pleure un peu parce que je le sais. Je le sens en dedans que je t'ai perdu pour de bon. Je me sens laide et niaiseuse. J'ai l'impression que c'est comme ça que tu me vois et j'ai toujours accordé plus d'importance aux autres. C'était important pour moi, comment tu me regardes. Depuis que tu ne me regardes plus, je me demande tous les jours si j'existe. J'ai essayé de rajouter des années à ma vie, d'acheter du temps. Je me retrouve devant un vide immense et j'ai rien pour le remplir. Je peux juste le contempler.

Ce matin, j'ai réalisé, je sais pas depuis quand exactement dans les dix derniers jours... je sais juste que je ne boite plus. Je me lève comme rien pis je marche. Ça fait même plus mal. J'avais mal tous les jours, mais je ne sais pas depuis quand, je n'ai plus mal. Tu es un peu comme ces douleurs fantômes qui disparaissent, mais que je crains toujours. C'est quand la prochaine fois que je serai pas capable de marcher? D'aimer? Déjà, mes morceaux se recollent et mon corps se réparre tout seul. Même si t'es pas là. Je voulais prendre des marches dans le bois avec toi. Dans mes rêves j'étais même capable de monter des montagnes. J'ai pus besoin de fermer les yeux pour imaginer, je peux faire les choses, maintenant. C'est difficile d'imaginer que je serai un jour assez intéressante pour me tenir compagnie à moi-même et voyager par mes propres moyens sans m'emmerder. Sans toi. Faudrait que ça arrive. Je vais apprendre à conduire. Je vais faire tellement de choses que tu n'apprécieras jamais parce que tu t'en fous de moi, de ma vie, de mes progrès. Tu es ailleurs. Trop loin.

J'ai appris à survivre dans d'autres contextes. Mon expérience m'est inutile. C'est juste mort. Il faut que j'apprenne à vivre avec ce qui me reste avant que ma vie au complet se nécrose et que je me désintègre. Faudrait que je ferme la télé et que j'ouvre un livre. Mais dès que je fais quelque chose tu fais irruption dans mon esprit et je me vois vivre sous ton regard bienveillant. Alors je ne fais plus rien. Je mange un peu, je ris, je pleure, je dors, je m'éveille et je recommence. Je voudrais être sage et différente. J'ai changé tout ce que je pouvais. J'ai vraiment l'impression d'avoir fait tout ce que je pouvais. Je ne sais pas comment vivre sans toi.
Ahed Tamimi, est-ce qu'elle vous serait autant sympatique si elle portait un hijab et avait des sourcils foncés? J'ai l'impression que ses belles boucles blondes et son chandail de Tweety Bird vous émeuvent. C'est de valeur quand des sentiments sont à ce point dirigés par l'apparence des choses et des gens. C'est toujours important de se reconnaître.

Depuis que t'es partie ça manque de robe à pois


mercredi 9 septembre 2015

Ce matin j'ai le droit de manger une toast pas de croûte avec un peu de margarine non hydrogénée, quelle joie!

J'avais mal lu mon menu, je pensais j'avais le droit de manger du beurre d'arachides... m'en vais écraser un morceau de banane là-dessus. Tant pis si je meurs.

mardi 8 septembre 2015

Héparine

-Avez-vous peur des aiguilles?

Non, vraiment pas. Juste imaginer qu'il va falloir me piquer une fois par jour pendant trois semaines, j'aime ça. Ça doit venir de mon enfance malheureuse, ça me conforte de prendre des médicaments. Dans ce temps-là, on te fout la paix. Tu manges pas de claques, on te court pas après pour te battre parce qu'on t'aime pas la face, mais pour te faire prendre tes médocs et tu peux regarder la télé tranquille en buvant du lait chaud avec du miel. Un surcis. C'est comme mon ami qui est devenu full en santé et responsable depuis son diagnostic de séropositivité. Il s'est reconnu là-dedans. Il prend ses antirétroviraux tous les jours et prépare les meilleurs mets végétaliens au monde. J'aime ça prendre la seringue, j'aime enlever le cap, piquer l'aiguille dans ma peau, appuyer tout doucement sur le piston. J'aime le pincement. La petite nervosité quand l'aiguille ressort, faut surtout pas la casser. Je trouvais ça weird de dire tout ça au doc, alors j'ai juste dit :

-Non, pas du tout. J'ai pas peur des aiguilles.

dimanche 6 septembre 2015

Morts les enfants

La belle Charlotte a mis ça sur facebook ce matin.
Belle chanson de cirque



Estie de trou de cul pareil


Y en a qui trouvent ça drôle la pédophilie.

Le gars la regarde, la trouve belle, lui donne un nom et décide de l'emmener chez lui. C'est un mode d'emploi pour les trous de cul en vacances. Joli, non?

Pourquoi lui demander comment elle s'appelle quand tu peux décider à sa place.

Pourquoi la considérer comme un être humain quand tu peux en faire un objet.

Je viens d'ajouter un tag : Va voir un psy. Sous ce libellé se retrouvent des exemples que si tu te reconnais dedans, tu devrais te rendre service et consulter.

vendredi 4 septembre 2015

Pendant une couple de minutes, j'ai pensé que tu m'aimerais. Qu'il fallait juste que je remplisse tes critères, ceux que tu n'oses même pas t'avouer. Tu penses que c'est pas important pour toi, mais les filles que tu choisis ne pèsent jamais plus que 120 lbs, elles ont pas les yeux croches et elles ont toutes leurs dents qui sont bien blanches et bien droites. J'ai pensé qu'avec un nouveau corps, de nouveaux seins, une nouvelle face, tu m'aimerais. C'est cave hein. Ça m'a coûté cher en plus.

Tout ce temps-là ça me faisait du bien de croire que c'était mon physique qui te déplaisait. Je pouvais me détacher de ça, me dire que ça me ressemblait pas vraiment, que je ne suis pas ça et que tu aimes ce que je suis vraiment, si seulement tu t'y attardais. Mais c'est le package qui t'écoeure. Mes idées, mon langage, ça excite ta curiosité, ça éveille ton intérêt, je suis amusante, mais tu n'as jamais rien trouvé d'admirable chez moi. Tu n'as jamais eu de tendresse pour moi. T'as jamais eu envie de me serrer dans tes bras, de me dire des trucs doux. T'as jamais eu envie d'écouter un film ou d'aller lire à la bibli ou de discuter toute la nuit avec moi. T'as jamais voulu que je fasse partie de ta vie. Et je croyais que c'était seulement parce que tu me trouvais laide.

Et je savais, quelque part au fond de moi qu'après, je ne pourrais plus faire semblant d'être quelqu'un d'autre que ce qu'on voit. Je ne pourrai plus me cacher derrière mon image de clown pour excuser ceux qui m'aiment pas. Tu ne m'aimes pas pour vrai. Tu ne m'aimes pas du tout. Tu ne m'as jamais aimé. Et peut-être que personne ne peut m'aimer comme ça, c'est une réelle possibilité. Peut-être que je n'ai absolument rien d'aimable, c'est peut-être le prix à payer pour être moi. Peut-être que plus personne ne sera jamais amoureux de moi pis c'est correct parce que je pourrai jamais obliger personne à m'aimer, même en gaspillant toutes mes économies pour être cute. Sûrement qu'il faut que je commence par accepter ça pour être heureuse un jour.
Demain ce sera une grande fête. J'aurai le droit de manger du pablum et de la purée de bébé.

jeudi 3 septembre 2015

Chicane

Ça arrive pas souvent. Ça n'arrive plus. Presque jamais. Juste quand je suis folle. Pis je pogne les nerfs, je le traite de sans-coeur parce qu'il tient à son confort. Je crie que ça pourrait être nous. Nous pourrions être bombardés, devoir fuir. Crever en essayant de s'en sortir. Échapper notre bébé dans l'eau.

Et il dit que je suis supposée me reposer.

Comment tu peux dormir tranquille quand tu habites une maison tellement grande que certaines pièces ne sont même pas utilisées tous les jours pendant que d'autres crèvent de faim? Comment tu peux faire comme si t'étais pas responsable, comme si chaque personne ne devait pas mettre une pièce de sa maison à la disposition de ceux qui n'ont plus rien. Comme si c'était au gouvernement à faire de quoi.

Te souviens-tu, mon amour, te souviens-tu comment on est partis de chez nous? Comment la rue ne nous faisait pas peur. Le froid ne nous faisait pas peur. Quand la seule façon de te sentir en sécurité c'est de te pousser le plus loin que tu peux. Toi et moi on a la chance d'avoir une petite idée de ce que c'est tout laisser là pour repartir ailleurs. Quand t'as rien que le linge que t'as sur le dos et un chaudron pis que t'es prêt à te battre, t'as oublié? Si on profite de nos privilèges pour oublier et faire comme si ça existait pas, on est rien que des salauds et on est responsables de la situation. Complices. On a pas le droit. Pas toi.




L'Enfer c'est dans ta tête

Chère Marjolaine,

Ce n'est absolument pas l'objectif d'un SIS de "sortir les gens de l'ENFER de la DROGUE"... d'abord je ne connais personne d'informé qui compare sérieusement la consommation de drogue à un enfer. La dépendance aux drogues peut-être, parfois, chez certains.

Une personne utilisatrice de drogues de façon occasionnelle et récréative peut très bien ressentir le besoin d'aller dans un SIS pour bien réussir son injection. Les SIS ne vont pas recevoir que des gens dépendants aux drogues et en perte d'autonomie, mais toutes sortes de consommateurs. Des gens vont se présenter au SIS pour apprendre à faire leur première injection. Es-tu en train de dire qu'on devrait leur refuser l'enseignement?

Les SIS offriront un endroit sécuritaire où les personnes utilisatrices de drogues injectables pourront consommer sans craindre d'être arrêtés et en étant assurés d'avoir de l'assistance en cas de surdose ou d'autres complications. Bien que les intervenants et infirmières pourront accompagner les personnes utilisatrices de drogues qui le désirent dans l'entreprise de démarches (qu'elles impliquent une désintoxication ou pas) visant à améliorer leurs conditions de vie. Il n'a jamais été question de poser un jugement moral sur la consommation. Si tu veux que les gens fréquentes les SIS, il faudra s'assurer qu'ils s'y sentent en sécurité. Rien n'est moins sûr quand on pose un jugement sur leur consommation.

Personne ne va sortir personne d'un enfer imaginaire. Il s'agit d'aider et soutenir les gens qui le souhaitent à adopter des comportements sécuritaires. Je te suggère de lire sur l'empowerment, car ton approche conservatrice de la situation pourrait causer des préjudices à ceux-là mêmes que tu prétends vouloir secourir. Je pensais que depuis le temps tu avais compris ça...