mercredi 29 avril 2015

Ça se peut, mourir de faim - Lettre cosignée par d'anciens élèves de la CSDM


Qui n’est pas indigné en apprenant que la CSDM va réduire un programme d’aide alimentaire destiné aux enfants défavorisés? Ne sommes-nous pas arrivés aux limites de l’absurde austérité?

Être privé de nourriture nuit à la concentration, mais ce n’est pas que ça. Avoir faim est extrêmement douloureux. C’est une torture. Avoir faim ce n’est pas que désagréable. Avoir faim pendant des heures, des jours, des semaines : ça tue. Littéralement. On crève de la faim. On en meurt véritablement. On expire.

Quand on coupe l’aide alimentaire dans certaines écoles de Montréal, on ne coupe pas dans le gras, on coupe dans la chair. La chair de nos enfants. Quand on ne nourrit plus les enfants, ils maigrissent, ils dépérissent. Certains meurent. Ça ne fait pas que se refléter dans leurs résultats scolaires. Ce ne sont pas que des colonnes de chiffres qui sont bouleversées. Les enfants qui ont faim sont marqués à vie. Ils subiront jusqu’à la fin de leurs jours les conséquences physiques et psychologiques de la sous-alimentation.

Considérant que la grande majorité des enfants défavorisés de la province habitent Montréal et que la majorité des enfants Montréalais vivent sous le seuil de la pauvreté; c’est sacrément farfelu de supposer que les enfants de la Petite Patrie et de Ste-Marie sont favorisés en s’appuyant sur les évaluations foncières. Surtout si leurs parents ont le malheur de perdre leur emploi et de ne pas en retrouver un rapidement. Ils seront alors contraints de vendre leur maison avant d’avoir le privilège de recevoir un chèque de BS de 630.00 $ par mois. Ah ces gens favorisés qui se plaignent… le ventre vide!

Voir un ami pleurer. Qu’est-ce qui est pire que la faim? Qu’y a-t-il de pire que de voir son petit ami de six ans se tordre de faim et voler de la nourriture dans l’armoire à l’insu de nos parents pour le soulager? Peut-on descendre plus bas que ça, en tant que société? Quand est-ce qu’on s’arrête? L’aide alimentaire est nécessaire, quand on la coupe, on force les gens à mendier et à voler ou on les condamne à mourir. Manger n’est pas un luxe.

Nous sommes ces enfants, nous avons fréquenté des écoles où l’aide alimentaire faisait toute la différence. Certains d’entre nous ont eu faim, d’autres ont eu de la chance. Nous avons grandi ensemble envers et contre tout. Grâce à la solidarité. Si nous sommes devenus d’honnêtes contribuables aujourd’hui, c’est sans doute grâce au tissu social, dont il ne nous reste désormais que le malheureux souvenir. Nous avons survécu grâce aux repas, aux petits déjeuners, aux collations, aux coupons de cafétéria. Nous ne pouvions nous en passer.

Et tout ça pourquoi? Des économies de 800 000$. Nos enfants vaudraient moins que ça?

Nous ne l’acceptons pas. Nous vous défendons d’affamer nos enfants. Nous ne pouvons pas nous lever les matins, travailler et vivre normalement quand les enfants de nos voisins meurent de faim. Nous demandons à la CSDM et au gouvernement de Philippe Couillard de faire en sorte que cette mesure soit maintenue, voire bonifiée.

Alex Montmorency, Animateur au Carrefour Jeunesse et au Club Les Pirouettes
Ancien élève de l’école Maisonneuve et de l’école secondaire Chomedey-de-Maisonneuve

Brigitte Tanguay, Maman
Ancienne élève de la Polyvalente Pierre-Dupuy

Catherine D'Anjour, Écrivaine
Ancienne élève de l'école St-Anselme et de l'école secondaire Louis-Riel

Cathy Belleville, Adjointe administrative CPE Enfant Soleil et Maman
Ancienne élève de l’école Champlain et de la Polyvalente Pierre-Dupuy

Chantal Montmorency, Écrivaine, Comptable, Étudiante
Ancienne élève de l’école Garneau et de la Polyvalente Pierre-Dupuy

Daniel Savoie alias Patrice Lemieux
Ancien élève de l’école Garneau

Danièle Paquette, Éducatrice en garderie et Maman
Ancienne élève de la Polyvalente Pierre-Dupuy

Dominique Meunier, Travailleur autonome
Ancien élève de l’école St-Anselme et de l’école secondaire Édouard-Montpetit

Éric Roger, Poète
Ancien élève de la Polyvalente St-Henri

Érick Therrien, Employé d’entretien industriel à la CSDM et Papa
Ancien élève de l’école Champlain et de la Polyvalente Pierre-Dupuy

Féadaë Neveu
Ancienne élève de l'école Saint-Jean-de-Matha et de la Polyvalente d'Honoré-Mercier

Jacqueline Bui, Citoyenne humaine.

Jean-François Gratton, Agent de service à la clientèle, Garantie de Construction Résidentielle et Papa
Ancien élève de l'école Garneau et de la Polyvalente Pierre-Dupuy

Jonathan Delarosbil, Étudiant
Ancien élève de l’école St-Jean-Baptiste-de-la-Salle et de l’école secondaire Chomedey-de-Maisonneuve

Kate Dufour, Assistante dentaire

Kathleen Gallagher, Styliste
Ancienne élève de la Polyvalente de Pointe-aux-Trembles

Louise Richard, Enseignante à la retraite de la Polyvalente Pierre-Dupuy, Maman et Grand-maman

Manon Généreux, Serveuse et Maman
Ancienne élève de la Polyvalente Pierre-Dupuy

Manuel Viens, P'tit Christ de baveux.
Ancien étudiant de l'ÉMICA

Marc Dupuis, Mécanicien et Papa
Ancien élève de l’école St-Anselme et de la Polyvalente Pierre-Dupuy

Marie-Claude Mercier, Maman
Ancienne élève de l’école St-Jean-de-Brébeuf

Mélanie Maltais, Photograhe et Maman
Ancienne élève de l’école Garneau et de la Polyvalente Pierre-Dupuy

Mélanie Quienton, Assistante dentaire
Ancienne élève de l’école Garneau et de la Polyvalente Pierre-Dupuy

Mia Kim Heynemand, Intervenante de proximité à Cactus Montréal et Maman
Ancienne élève de l’école Ste-Gertrude

Michel Patry, Estimateur et Gérant de projet chez Panasonic
Ancien élève de l’école Champlain

Nadia Bélanger, Styliste
Ancienne élève de l'école Jules-Verne et de l'école Henri-Bourassa

Pascale Cormier, Poétesse

Patrice Ducharme, travailleur autonome et Papa
Ancien élève de l’école St-Anselme

Patrice Paradis, Mécanicien et Papa
Ancien élève de l’école Garneau et de la Polyvalente Pierre-Dupuy

Patrick Lapointe, Opérateur, Pompier et Papa
Ancien élève de l’école Garneau et de la Polyvalente Pierre-Dupuy

Patrice Nardozza, Ouvrier sur chantier de construction
Ancien élève de l’école Maisonneuve et de l’école secondaire Chomedey-de-Maisonneuve

Philippe Langlois, Électricien et Papa
Ancien élève de la Polyvalente Pierre-Dupuy

Réginald Robinson, Commis Senior à la Banque Nationale
Ancien élève de l'école Garneau et de la Polyvalente Pierre-Dupuy

Rémi Charest, Technicien pour le Groupe technologie Desjardins
Ancien élève de l’école Baril et de la Polyvalente Pierre-Dupuy

René Normand, Enseignant et Papa

Rossland Moussouni
Ancien élève de la Polyvalente Pierre-Dupuy

Sandy McDonald, Employée d’entretien à la CSDM
Ancienne élève de l’école Marguerite-Bourgeoys et de l’école secondaire Jeanne-Mance

Sébastien Landreville
Ancien élève de l’école St-Clément et du Collège Ville-Marie

Sophie Sénécal, Enragée à plein temps, travailleure autonome à temps partiel
Ancienne élève de l'école Sophie-Barat

Stéphane Vermette-Yvon, Chef de section ressources humaines à La Ronde
Ancien élève de la Polyvalente Pierre-Dupuy

Stéphanie Leclerc, Étudiante et Maman
Ancienne élève de l’école St-Clément et de l’école secondaire Marguerite de la Jemmerais

Steve Duguay
Ancien élève de l'école St-Clément, de l'école Le Plateau et de l'école secondaire Chomedey-de-Maisonneuve

Sylvain Forcier, Animateur radio et Papa
Ancien élève de l’école St-Bernardin de Sienne et de l’école secondaire Joseph-François Perrault

Yaëlle Renaud, Entrepreneure et Maman
Ancienne élève de l’école Face

Yan Blanchette, Intervenant social et Technicien en loisirs
Ancien élève de l’école Marguerite-Bourgeoys

Yann Mattatal, Cuisinier
Ancien élève de la Polyvalente Pierre-Dupuy

mardi 28 avril 2015

Se faire remettre à sa place

- Je suis tannée des gars ordinaires et prévisibles.
- On ne peut pas tous être extraordinaires et imprévisibles comme toi...
T'es dans une logique de combat. 
J'ai pas envie de me battre.
Je vais juste partir.

Moi aussi je veux y aller

-As-tu passé une belle fin de semaine?
-Ah j't'écoeurée des gars soûls qui se garrochent sur moi.
-Des gars soûls qui se garrochent sur moi, mon rêve.
-Pis toi?
-J'ai pleuré toute la fin de semaine.
-Bon, ça va bien nos affaires!
-J'pense que je vais aller au Peep show à soir.
-Oh oui! Moi aussi je veux y aller.

lundi 27 avril 2015

Tout doux

Je t'ai dit que tu pouvais,
non je t'ai dit que ça me tentait.
À condition que ça me fasse pas mal.
À condition que tu sois tout doux.
Tout doux.

Tu as mis ta main au milieu de mon dos.
Tu as poussé pour que je me penche.

J'ai posé mes coudes sur le comptoir.
Ma tête appuyée sur mes mains.

Des doigts qui glissent déjà en moi
vite et fort.
Tes doigts qui me baisent
pendant que de l'autre main
tu me pinces et me tapes le cul.
Tu te penches et me mords.
Tu me lèches.
Tu m'écartes,
ta langue me fouille.

Je mouille
et tu baves beaucoup.
Ta main le long de ma fente
remonte et étend la cyprine.
Tu mets plein de salive sur ton doigt
et tu pousses gentiment sur ma rondelle.

Tu me détends avec ton doigt
et tu embrasses mes reins.
Tes lèvres douce.
Ta barbe qui picotte.
Ton souffle chaud.
Je tremble et je gémis.
Tu ajoutes un doigt.

Ça entre moins facilement.
Tu sens que je résiste,
tu n'insistes pas.
Mais je sens que tu es impatient.
Je me tords et étire mon bras
pour te saisir.
Je te serre dans ma main.
Je me mets à mouiller.
Je sens quelque chose couler
sur moi.
Du lubrifiant.

-Stie que j'ai hâte de te sentir.
-Ça s'en vient.
-Je veux pas que ça fasse mal.
-Là ça fait pas mal?
-Non.

Tu donnes un petit coup
et tes doigts sont complètement
enfoncés.
Je dis "Ha!" et je souris,
gênée.

Je te sens pousser en moi.

Tu retires tes doigts.
Tu rajoutes du lubrifiant.

Je pose ma joue sur la table,
je ferme les yeux.
J'inspire.
Tu te places devant.
Je te sens commencer à entrer.

-Fuck c'est trop bon.
-Christ que t'es cochonne.
-C'est pas moi, c'est toi.




J'ai malgré tout une vie magnifique

Un cirque me court après pour un contrat.

C'est merveilleux quand même, la vie que je me suis fabriquée.
En prison quand tu marches pas droit tu te fais piquer. Dans la rue, tu te fais casser la gueule. La simple idée de t'entailler me fait mouiller. Je vais toucher à tes plaies, mettre mes doigts dedans.

Pleure pas. Si tu pleures je vais pleurer. J'ai assez pleuré. Pleure pas déjà. Je t'ai pas encore touché. Tu voudrais que je fasse ça vite, mais je vais faire durer le plaisir. Te tuer bien lentement.

Je ne fuis plus. J'accepte la souffrance. Je l'accueille. Je travaille moins, j'ai tout le temps de réaliser que tu ne vaux pas grand chose. Que je me suis servi de toi comme écran. Et je vais me débarrasser de toi pour de bon. Ne te remplacerai par rien du tout. C'est fini de me remplir du vide des autres.

Je pense que tu mérites de mourir. Pour m'avoir brisé le coeur une fois de trop. Je pense que tu es allé trop loin. C'est vrai que ça me prenait de quoi de violent pour comprendre, mais je ne te remercierai pas. Je vais plutôt te poignarder dans les côtes.

T'as pas peur. Ça me surprend pas. T'as pas peur t'as toujours su que j'étais dangereuse. Aucune surprise. T'es déçu. Ça je connais bien.

Ça t'écoeure pas que je me masturbe à côté de toi. On n'est pas là toi pis moi; dans le jugement. On se respecte. Je pourrais pas te dégoûter. T'as compris trop tard et tu t'en veux. Mais tu m'en veux pas. Tu sais bien que je fais ce que je peux avec ce que j'ai. Je sais pas encore aimer autrement. Faut que ça saigne.

Peut-être que j'étais pas apte et que tu étais trop stupide pour le réaliser. Peut-être que j'ai le droit d'être tranquille et de vivre loin de toi. Peut-être que j'ai pas le choix de te tuer. Ça ne fera pas mal toute ma vie. Ça va se terminer. Toi mort.

dimanche 26 avril 2015

La famille Sicard c'est des gens qui prennent soin les uns des autres. Et qui parfois se permettent de t'adopter sans te demander la permission.

Quand t'es en peine d'amour, qu'on cuisine pour toi et qu'on t'envoie des trucs intelligents (?!) à écouter, ça redonne confiance en la vie.



Me semble que c'est pas cool de coucher avec ma meilleure amie. Elle savait pas que c'était toi. Mais toi. T'as pas vu ma face sur son frigo? Je sais bien que tu me dois rien. Qu'on va sûrement se croiser toute notre vie. T'as pas un ou deux chums que je pourrais sucer? Comme ça on serait quitte!
C'est badtripant. Je vais avoir de la morphine pour la douleur pis d'autres pilules pour le reste. Mais moi? C'est nulpart dans les dépliants. Comme si personne se sentait comme moi. Démuni. Comme si personne se posait de questions. Comme si ça allait pas me fucker ben raide de ne plus me reconnaître. Et les autres? Ils ne me verront plus de la même façon. Et toi?
Tsé, je fais ben des jokes, mais je suis dévastée.





Tu sais même pas à quel point. J'ai passé la journée à marcher dans Montréal.


À regarder le monde faire du jogging.

J'étais distraite et me suis brûlé la face au 2ième degré.


Ça va peut-être jamais revenir.

Ça serait une bonne idée de pas me laisser toute seule. M'emmener faire du karaoke ou de quoi de même. Chanter des tounes de train.



Surtout m'empêcher de partir avec un salaud. Surtout.







jeudi 23 avril 2015

C'est une jeune fille un peu tourmentée qui s'étourdit avec des artifices et s'imagine qu'elle est déjà une adulte

Le policier a dit de fouiller dans tous les souvenirs de tout le monde. Même les miens. J'ai pas vraiment trouvé d'indices.

Et je ne sais pas ce qui me traumatise le plus. Je suis exactement la même. J'ai pas changé, mais évolué. Je pense. Un peu quand même, j'espère. Finalement j'ai toujours eu la tête enflée et j'ai toujours écrit comme si j'étais big. Je suis née comme ça.

11 octobre 1997
C'était fucké comme journée. J'ai rencontré Spiker ou Super-Queue, un gars dégueulasse. P. a fait de la mess et j'ai passé la nuit avec lui à lui tenir la main, lui laver la face et lui jouer dans les cheveux pendant qu'il vomissait. Il pleurait, j'ai vu qu'il avait peur et qu'il était gêné. Je lui ai fait un petit sourire.

8 novembre 1997
Je suis revenue de Québec à 6h p.m. C'était la première fois que j'y allais et j'étais toute seule.

12 novembre 1997
Ce soir je suis allée au théâtre voir Combat de nègres et de chiens. Demain, On ne badine pas avec l'amour. Il faut que je dorme, l'école commence dans 5h30.

13 novembre 1997
J'ai mal à la tête et je suis fatiguée...

25 novembre 1997
Ça fait deux semaines que je les ai pas vus et on dirait que je m'ennuie pas.

1er décembre 1997
À la cinémathèque pour la journée mondiale du SIDA. Les gens me regardaient bizarrement à cause du vidéo.

2 décembre1997
Suis allée au théâtre voir Le nombril du monde. À la fin le gars annonce à sa mère qu'il a le SIDA. Ça m'écoeure tellement cette maudite maladie-là. Je voudrais, dans quinze ans, relire ces lignes et sourire parce que j'aurai eu le SIDA 2 fois et qu'après 3 jours de repos et 2 semaines d'antibiothiques j'eus été remise sur pieds. Demain je participe à une conférence de presse sur les mines anti-personnelles.

4 décembre 1997
J'ai vu D. Je suis fatiguée...

13 décembre 1997
Je voudrais décrocher un contrat dans un téléroman pour que mon père me voit partout.

24 décembre 1997
Je voudrais mourir, je voudrais crier, tout jeter par terre. Je pleure depuis tantôt.

28 décembre 1997
J'espère me souvenir de ce party toute ma vie. Je suis encore soûle.

31 décembre 1997
F. était là. Il est super beau, super fin, super toute.

1er janvier 1998
Je me suis levée à 4h30 p.m.

7 janvier 1998
La pire tempête de verglas depuis 37 ans. Pas d'école, pas de réunion. Je ne verrai pas E. ce soir pour ma fête.

11 janvier 1998
Ils nous ont envoyés au stade Olympique. Les conditions là-bas étaient atroces.

21 janvier 1998
Je ne suis pas allée à l'école aujourd'hui. J'y suis allée à 3h30 pour ma réunion. E. était là. On nous a remis une liste de noms des contacts du CA. Je vais la regarder presque tous les jours en me demandant pourquoi je ne l'appelle pas. Dimanche au resto avec C. et son cousin, j'ai encore passé pour une nymphomane.

2 février 1998
Je dors pas. Je veux partir. Je veux voir le monde... Vendredi je vais faire du ski, je n'ai ni manteau, ni pantalon. Rien. J'ai besoin d'un travail, d'argent, d'air et d'un CHUM.

4 février 1998
Je veux E. je me réveille presque la nuit pour le vouloir. On va se voir 2 fois par mois maintenant. On a été choisis pour animer le show ensemble!

7 février 1998
Je me suis rien cassé, c'est déjà ça. J'ai quelques bleus mais ça va. Je pense toujours à E.

22 février 1998
J'ai trouvé ma robe pour le bal des finissants (pas le mien, j'accompagne L.). 60$ moins un rabais de 15%. Pas un jour sans que je pense à E. Je m'ennuie, je ne le verrai pas mercredi parce que je vais être à Ste-Julie pour présenter le vidéo.

27 février 1998
Je m'ennuie de E. je ne l'ai pas vu mercredi et ne le verrai pas mercredi qui vient à cause de la relâche. Il est 1h du matin, j'arrive de l'amphithéâtre Bell où je suis allée faire du patin. J'ai adoré. Mercredi j'ai lu mon texte, M. dit que je l'ai fait pleurer.

11 mars 1998
Presque un mois est passé. Je me suis ennuyée. Au cas où on manquerait de temps il m'a demandé si j'étais libre les fins de semaine... Je ne me ferai pas prier pour me retrouver seule avec lui, chez lui. Le CA a été annulé, on avait des billets pour voir le Horla.

16 mars 1998
Plus que deux jours avant de voir E. J'ai participé à un camp de leaders, il paraît que je suis démocratique. H. a eu un accident. Il dit que je suis la seule à lui avoir demandé s'il allait bien. Les autres s'informaient sur l'état de l'auto.

23 mars 1998
Vendredi j'ai complètement oublié une réunion avec R. et E., je n'en reviens pas. Je n'oublie jamais une réunion.

24 mars 1998
E. n'était pas à la rencontre pour le show. Je le vois demain.

26 mars 1998
Le 5 mars j'allais à une répétition Il est entré, s'est assis dans l'autobus et a regardé dans ma direction. Il y avait une conférence de presse ce matin. Et qui était là? Il est musicien en plus. J'ai rencontré des gars extras, des filles aussi. Ce soir j'en ai eu la preuve, c'est ça que je veux faire.

27 mars 1998
Ce soir j'ai été invitée à l'émission Éros et cie. C'était bien. J'avais une réunion toute seule avec E. ce soir.

29 mars 1998
Alors il est libanais. Je crois qu'il a environ 30-35 ans, il n'est pas beau, mais n'est pas affreux et j'espère le revoir.

1er avril 1998
Je suis allée au théâtre voir Don Quichotte. E. était là avec sa blonde.

2 avril 1998
Il y a à peine 1/2 heure que je suis revenue de l'école, il est 12h20. E. a marché avec moi. Je suis fatiguée.

3 avril 1998
Je l'adore. J'aurais tellement aimé qu'il vienne avec nous prendre une bière...

12 avril 1998
Ma grande-tante Marie-Ange m'a demandé si j'aimais les hommes. J'ai dit oui. Elle a dit quand tu auras mon âge tu vas les haïr. Sa soeur, ma Mémé, a dit : J'ai 80 ans et je les haïs pas encore! Je vais voir E. mardi.

13 avril 1998
Je m'ennuie, y a rien à faire. Il faut que je fasse quelque chose. Que je parte.

14 avril 1998
E. n'a pas pu se libérer. Je ne le reverrai pas avant le mois de mai.

19 avril 1998
J'ai marché jusqu'au métro Frontenac. Juste devant l'usine Export'A j'ai entendu mon nom. C'était E. Un sourire merveilleux. Je l'aime. Il me donne envie d'écrire.

20 avril 1998
Il y a quelque chose de bizarre dans l'air aujourd'hui. Celui qui me demande où trouver la rue Lafontaine et me dit que mon anneau dans le nez c'est spécial, il a pas remarqué qu'on était à côté de 3 magasins de perçage... L'autre me demande si je veux passer par la ruelle. J'ai dit non. Il aurait pu m'attirer de force et me violer.

21 avril 1998
Dans l'autobus j'ai vu M. La première fois que je l'ai vu après notre séparation, c'était le 12 ou 13 septembre. Il est encore plus beau.

26 avril 1998
J'ai couché chez R. Ce soir je suis allée au bar des variétés, j'ai chanté avec V.

29 avril 1998
La femme a téléphoné hier et elle a parlé avec maman et elles m'ont bookée pour mardi prochain chez Rodolph, rue Ontario.

3 mai 1998
Il habite Québec. Il a appelé ce soir. Il m'a donné son adresse, je vais lui écrire.

31 mai 1998
Je suis allée au théâtre presque toute la semaine. Mardi je vois E.

2 juin 1998
E. est arrivé tôt. Il m'a demandé mon âge. Je suis pas une pute. J'ai juste trop d'amour à donner et à recevoir pour partager ça avec une seule personne!

4 juin 1998
J'ai l'impression de l'avoir déjà vu quelque part. D. aussi. Peut-être qu'il va au CEGEP. Il a des yeux très sombres.

18 juin 1998
Ce soir c'était la soirée 3X au café Cahos. J'ai lu mon texte. Ça fait deux semaines que L. essaie de me rejoindre, mais je ne suis jamais là. Il a dû recevoir ma lettre, postée dimanche.

20 juin 1998
J'étais juste devant le stage, c'était super cool.

23 juin 1998
J'ai pas de nouvelles de L., j'aimerais qu'il écrive, comme ça il serait sûr de ne pas me manquer.

23 juillet 1998
Le 26 juin c'était le bal, S. m'a dit qu'il était content de m'avoir connue. Je ne le reverrai probablement jamais. J'ai vu E. le jour de la fête du Canada. Il me regarde avec un sourire écoeurant.

26 juillet 1998
Dire que j'avais hâte à aujourd'hui.

3 août 1998
J'ai vu E. aujourd'hui.

12 août 1998
Je suis allée à un atelier de polarité. Me suis sauvée à la pause avec C. Je trouvais ça trop personnel pour partager ça avec des étrangers. Il y avait un moment où on devait se serrer dans nos bras... Je lui ai écrit. Pas de nouvelles.

21 septembre 1998
J'avais l'air bête, tout le monde trouvait ça bizarre. Moi qui suis toujours de bonne humeur. Demain je vais voir D. au CEGEP, elle croit que le gars est dans un de ses cours.

22 septembre 1998
Je suis allée au théâtre ce soir avec M., prof de français, voir Grossière Indécence (les 3 procès d'Oscar Wilde). Je manque de mots.

23 septembre 1998
Aujourd'hui je suis allée à la manifestation du FLQ contre l'affichage en anglais au centre Eaton. En revenant je l'ai croisé.

30 septembre 1998
Hier c'était les photos de finissants.

14 octobre 1998
Le journal de l'école n'a été publié que deux fois et déjà je suis épuisée. Je pars à Rimouski le 29 et je reviens pour l'Halloween. R. n'est plus avec M. Il est intelligent, gentil. On verra bien.

1er novembre 1998
Rimouski = Merveilleux! Trop fatiguée pour en parler. Hier j'ai fait un party. R. a oublié son sac, ses clés et son porte-feuille. Il est revenu aujourd'hui. Je l'aime... Je pense.

8 novembre 1998
Non, je ne l'aime pas. Lui non plus ne m'aime pas et c'est beaucoup mieux comme ça.Vendredi R. a passé la nuit ici. Il m'a dit J'peux-tu te faire un commentaire macho?... tu suces ben. J'ai tellement peur qu'il ne revienne pas.

16 novembre 1998
Ma mère et ma grand-mère n'arrêtent pas de m'écoeurer au sujet du gars qui couche ici.

22 novembre 1998
J'ai du mal à comprendre pourquoi il a changé d'idée, mais il m'a juré qu'il ne regretterait pas.

14 janvier 1999
Je dors avec R. depuis un mois. Le 10 décembre il m'a appelée en pleurant et m'a demandé si je l'aimais, j'ai dit non je ne veux pas parler de ça au téléphone. Il a compris non je ne t'aime pas.

25 décembre 1999
Un jour je vais écrire un roman, un film, peu importe! Un jour je serai assez fière de moi que je me foutrai bien que les autres le soient. En attendant j'essaie de sourire le plus souvent possible et de ne pas faire de dépression.








Elle a dit qu'on avait l'air d'être frère et soeur. J'ai pas aimé ça.

S'embourgeoiser

La femme de ménage est dans son délire du printemps. Elle met les tricots dans les sacs de plastiques. Elle se dit en retard, mais sur quel horaire, veux-tu bien me dire? Elle lave les vitres et les planchers avec des nettoyants écologiques qu'elle déteste. Depuis que je lui ai coupé l'utilisation des produits chimiques, elle a cet air triste. Je sais pas trop comment m'y prendre pour réparer ça. C'est vrai que d'une certaine manière, c'est dégueulasse d'intervenir comme ça dans son travail, qu'elle fait tellement bien. Tenir une maison avec un talent que je n'aurai jamais.

On oublie c'est quoi la vraie vie, le quotidien, l'essentiel. Plier des vêtements, préparer un repas. On ne se vante pas de ne pas avoir fait la vaisselle depuis six mois ou de ne plus savoir combien coûtent les aliments. C'est un secret qu'on tait et on ignore son orgueil et ses principes parce que c'est bien trop compliqué de revenir en arrière. Ça deviendrait invivable, les voisins se plaidraient et ça mènerait peut-être au divorce.

On s'habitue à la bourgeoisie. La honte s'estompe, le confort s'installe. On se dit qu'on utilisera ses privilèges pour venir en aide aux autres, mais on devient vite déconnecté et étrangement on ne rencontre plus personne qui a besoin d'aide. On s'enferme dans son appart. On nettoie la terrasse et on choisit des annuelles. 

On a tellement de choix. On engage une bonne, on se dit qu'on lui rend service alors que c'est elle qui nous sauve la vie. C'est elle qui pense au rendez-vous chez le vétérinaire, elle qui lave la cuvette. Mais c'est moi qu'on complimente pour la maison accueillante et décorée avec goût. On a choisi les couleurs et donné des indications. Quelqu'un d'autre s'est taché les mains. 

J'ai moins de courbatures, mais plus de cernes qu'avant.

On s'habitue. On se met à prendre le taxis. Puis on a un chauffeur habituel qu'on appelle, il connaît notre vie, nous conseille de prendre des vacances. Suffit qu'il ne soit pas là un matin pour se dire qu'on devrait se payer un service de limousine. Plus fiable.

Que reste-t-il de la petite fille laide et pauvre qui se battait tout le temps. Où est la pute, la fille tout le temps gelée, la fille qui fraude la compagnie de téléphone? Est rendue où la fille cassée qui vivaient dans les acariens et la vaisselle sale? Je me lime les ongles et retourne des appels  et écrit un roman pendant qu'une autre se brûle à l'eau de javel pour détacher mes serviettes sanitaires écologiques. Je soupire parce que l'eau de javel, ça me donne des vaginites. C'est du bicarbonate qu'il faut prendre...  


I'm going to make me a good sharp axe


Est-ce que les gars de la gauche baisent mal?

Ça fait partie des questions qu'une fille se pose tôt où tard pendant sa vie sexuelle active.

C'est peut-être moi qui se fait mal baiser. Peut-être que c'est moi qui veux pas jouir. Qui suis moins wild. Parce que les gars de la gauche sont comme un idéal que j'ai sanctifié dans mon coeur et je veux pas les corrompre. Les salir.

Se faire enculer par un mononc nazi, c'est sûr que tu t'en souviens plus longtemps.

mercredi 22 avril 2015

J'ai envie que tu me fourres
par devant
par derrière
à l'envers
et de toutes les autres façons
que tu juges
pertinentes
dans tous les orifices
de ton choix.

Dominique

-Une fois j'ai donné mon manteau d'hiver à une fille qui travaillait sur la rue Ontario.
-Une chance que t'étais là.
-Il faisait tellement froid. Une belle fille. Je dis pas ça pour me vanter.
-Je sais. Tu donnes ton manteau d'hiver et cinq minutes après tu te sens cheap. Tu te dis voyons calvaire, qu'est-ce que je peux faire? Y a sûrement d'autre chose que je peux faire.
-Y en a tellement qu'on vient qu'à pus savoir par où commencer! Y en a un, il vient me voir et me demande du lait en canne pour son bébé. Là moi, j'en ai pas du lait en canne de la bonne marque. Ça fait que j'appelle chez Jean Coutu pis j'y dis, j'ai un gars icitte qui va avoir sa paye jeudi qui a besoin de lait en canne telle marque pour son p'tit. Le gars chez Jean Coutu y a dit envoye-le moi t'suite.
-Mais c'était pas dans ta définition de tâches.
-Moi je compte pas mes heures.


Tu me trouves vulgaire, mais c'est ça qui te fait bander.


Pars-toé
J'me rince
pis j'arrive




Samuel

Ce soir j'ai dit à Amélie que j'étais bien avec lui, même si j'étais jamais avec lui. Parce que quand il est là, c'est vrai. J'essayais de comparer avec toi parce que ça m'énerve quand tu disparais et lui disparaît tout le temps et je m'en sacre. Et j'ai compris en lui parlant, que toi, t'es jamais là. Même quand t'es là. Je peux me contenter de pas grand chose, mais avec toi, c'est moins que rien. Toi tu fais juste me donner faim et me laisser crever. J'ai jamais compris ce que tu voulais ni pourquoi tu m'as dérangée si tu ne voulais rien. Je sais pas combien de temps encore il va me falloir pour arrêter de me poser toutes ces questions. Genre, est-ce que tu regrettes des fois de pas être là? Est-ce qu'il n'y a qu'avec moi que tu te sois si peu investi? Est-ce que tu as déjà été capable de t'ouvrir?

C'est un livre full personnel, mais tellement vrai. Va falloir que je réécrive tout parce que finalement, je ne crois pas que tu aies la maturité de comprendre. C'est triste comme tout ce qui t'a plu chez moi, c'est ce qui n'existe pas et inversement. Tu as tout ignoré de la vraie femme. C'est humiliant de ne pas être à la hauteur. Mais tu n'y es pas non plus. J'ai beau tout retourner dans tous les sens, je ne m'explique pas ça autrement. Tu n'es pas si intelligent, pas tellement beau et médiocre dans l'ensemble. Tiède. Tes impulsions prévisibles. Tes rêves ordinaires. Tes trajectoires prédéterminées.

Ça fait que j'ai décidé de t'appeler Samuel. Et je sais pas trop comment je vais faire pour changer les dates, les événements. Dans un monde idéal on démêlait tout ça ensemble. Tu le lisais et tu pleurais tellement c'est beau et tu me montrais pour une fois, qui tu es. Et tu me montrais ce que toi, tu avais fait. On créait quelque chose d'unique, mais tu n'es pas cet homme-là.

mardi 21 avril 2015

Bientôt?

J'en ai des crampes ovariennes d'impatience.

J't'écoeurée de ta bullshit

Tu mens. Je t'ai vu mentir. Tu mens. Tu es malhonnête. Ça me fait de la peine parce que quand t'es pas comme ça, t'es une bonne personne. T'es toujours une bonne personne, mais quand tu me mens, ça me fait chier et ça me démotive tellement.

Je connais ton plan par coeur. Je sais que tu vas dire qu'il ne faut pas m'écouter, que je suis émotive et que je pense à moi, mes avantages. Que je suis raciste et ne voudrai jamais changer. Je sais, tu le dis déjà. J'en ai parlé avec tellement de monde. Je me suis même payée une psy pour m'assurer que j'étais pas en réaction face à ta décision. Je suis pas bornée, je suis pas fermée. C'est faux. Il ne s'agit pas de ce que je veux. Mais de ce que tu fais.

C'est toi qui es en réaction. Toi qui as toujours besoin de gagner quelque chose. C'est toi qui caches l'essentiel à ceux qui prennent les décisions, c'est toi qui réarranges la réalité. Et tu choisis ce que et à qui tu le dis. Et tu t'adaptes selon qui tu veux influencer. C'est pas ça l'anarchie. Mais avec moi, ça marche pas. Ça marchera jamais parce que pour moi il n'y a jamais d'excuse d'être injuste. Jamais. Tu as tort, point final. Et si ta démarche était honnête, tu ferais pas ta petite face et t'aurais pas ce petit tic nerveux de te manger la lèvre inférieure parce que je ne dis pas ce que tu veux entendre. Pas parce que j'ai la tête dure. Parce que je dis la vérité.

Tu sais que la situation ne se représentera pas. Tu sais que des actions ont été prises. Tu fais semblant que tu sais pas. Tu pourrais participer à la recherche de solutions. Tu as choisi d'écraser le monde et de te venger. Bien que tu saches pertinemment que ça pourrait nuire à des centaines de personnes, tu te dis que c'est pas ton problème. Une christ de belle mentalité. C'est pas ça la lutte. C'est de la mauvaise foi.

Tu vas me dire que c'est pas toi qui as commencé, mais pourquoi t'es pas capable de t'arrêter? Tu es malhonnête. Tu veux te faciliter la vie à toi, ce n'est aucunement pour les membres que tu pousses cette décision et ça ne reflète pas du tout leurs demandes et leurs besoins. Tu n'as jamais voulu être ici, tu n'as jamais aimé ça ici et ce que tu es en train de faire, on le prédisait avant ton retour.

Si tu te reconnais dans ce que j'écris, je te déconseille de me le reprocher. Si tu te reconnais, c'est ton problème, à toi de changer ou d'accepter ma perception de toi. C'est pas moi ici qui est malhonnête.

lundi 20 avril 2015

Tu m'as présenté à un de tes amis. Et tu as dit ben oui tu la connais, elle vient jouer à la pétanque des fois. C'est la fille toujours en bikini.

J'ai vraiment envie d'y aller en bikini la semaine prochaine. Comme ça ta joke marcherait pus. Pourquoi c'est comique et absurde l'image qu'on se fait de moi en bikini? As-tu peur d'aimer ça?

C'est comme quand j'avais Rose Elisabeth dans les bras, on a pris une photo et mononc a dit, que j'allais lui donner le sein. Et tout le monde a ri. Et je suis pas susceptible ou rien, mais je comprends juste pas pourquoi ça fait rire le monde qu'on parle de mes seins. Sont beaux mes seins.

Je suis pas fâchée. Je comprends juste pas le but de ceux qui disent ça et de ceux qui trouvent ça drôle. C'est comme si je regardais une patate pis je partais à rire. Je me sens autiste, y a vraiment quelque chose dans votre forme d'intelligence que je ne comprends pas.

Andrea

J'ai encore rêvé à toi. J'ai tellement aucun contôle là-dessus. Dans mes rêves nous sommes amis. Tu me parlais d'Andrea. C'est qui Andrea?

dimanche 19 avril 2015

Célébrer la victoire en buvant du Champagne dans des verres dépareillés

Voir le monde rentrer. Faire la file. Et dans la file se voir, se rencontrer. Se dire, ah oui, toi c'est le mercredi? Nous autres on vient la fin de semaine. On est-tu beau, hein? Plein de fois. La même phrase encore et encore. C'est-tu beau? Mets-en que c'est beau.

Ce matin tu as peut-être vu des gens s'en aller d'un pas décidé sur la rue Adam. Des femmes surtout, mais des hommes aussi. Ce matin il s'est passé de quoi qui arrive des fois dans Hochelag, le monde est sorti. Il est allé s'enfermer dans une salle malgré le beau soleil. Parce que des fois dans vie si tu t'organises pas, tu te fais organiser. Des gens qu'on attendait même pas. Un Monsieur qui a pris la peine de s'imprimer une affiche avec une canne de soupe Campbell et dessus c'est écrit "justice" et "équité"; ça te donne-tu le goût de brailler toi? Moi oui.

Tu t'es effondré sur moi.
Le souffle court
je t'ai dit;
Je me suis tellement
ennuyée
de ton corps
cette semaine.

samedi 18 avril 2015

vain, underground, fist, face down.


Stone de fatigue
J'ai besoin d'ordres
sinon je vais m'endormir
avant que tu viennes.
Je te branle mollement
Tu te rapproches
et me tapottes la joue
pour me réveiller.

-Suce.

Tu l'enfonces
et tu me retiens
d'une main derrière la tête.
je ne peux pas bouger.
J'essaie d'aspirer.
Tu pousses
je serre les yeux
gémis un peu
c'est difficile.
Tu relâches la pression
je remonte un peu
et me mets à bouger vite.
Tu attrapes mes cheveux
et t'enlèves de ma bouche.

Tu m'écartes les jambes
et d'un grand coup de reins
sec et franc
tu me la fourres au fond.
Tu regardes juste mes seins
et mon ventre qui shakent.
Tu aimes ça.
Et plus ça bouge
plus ça t'excite
plus tu vas vite.
Ça me gêne.


-Retourne-toi.

Je serre les jambes
c'est étroit
mais tellement mouillé
que ça rentre tout seul.
Le picotement de ta barbe
quand tu embrasses mes épaules.
Tu te redresses
je sais que tu nous regardes
dans le miroir.


vendredi 17 avril 2015

Maintenant

Tu me fais ton petit sourire fatigué
dégueulasse
Tu embrasses ma joue
et tu dis
On va faire l'amour demain

J'ai envie de t'arracher les yeux
et te les faire manger
Te poignarder à multiple reprises
Te casser le nez et quelques dents
Sauter sur ton visage
en te criant de crever
Te tordre les couilles
les serrer si fort
qu'elles éclatent
tu saignes
et tu pleures

Parce que tu
mens
on fait jamais
l'amour
demain

La danse c'est pas politiquement correct, c'est pas juste et pas innocent non plus

La porno d'aujourd'hui, c'est l'érotisme de demain.

J'aime pas vraiment le twerk, ça m'écoeure un peu, même. C'est juste une question de goût, moi je préfère le Swing, le Jive, le Lindy Hop parce que c'est cocasse, parfois absurde, acrobatique et parfois la fille fait des moves de gars.

Quand j'étais jeune les parents et les profs s'énervaient ben gros avec la Lambada, jusqu'à l'interdire dans les danses du vendredi. Ça sexualisait les enfants. Mais on se masturbait pareil devant Dirty Dancing. Tout ce que je me souviens du cours de danse, c'est le miroir. Un grand miroir dans lequel je me regardais pendant une heure en essayant d'être sexy. J'avais cinq ans. Moi ma danse préférée c'était le striptease. Je sortais de mon garde-robe avec le babydoll rose de ma grand-mère, j'avais des gants qui allaient jusqu'aux coudes que j'enlevais lentement et je me déshabillais en chantant Sugar Town de Nancy Sinatra (la version française des Miladies). Me disais que ça serait sûrement plus facile de me rendre à Sugar Town avec un Sugar Daddy. Cette chanson est pas très sexuelle, c'est une belle histoire de drogue, mais c'est un peu pareil, c'est du cirque et moi, je la vivais comme ça. J'ai traumatisé toutes mes amies en les forçant à regarder mon mauvais numéro d'effeuillage, même que Cathy passe son temps à le raconter pour m'humilier. Fallait que je me pratique. Dans ma tête j'avais l'air de Jessica Rabbit, mais je ressemblais plus à un concours de mini miss obèse dans un terrain de camping de roulottes cheaps sur la rive-sud.

La danse
Dans le temps, le Swing pis le Jive, c'était de la musique de jeunes fous et pervers qu'on écoutait et dansait en cachette. Le déhanchement d'Elvis, la fougue de Jerry Lee, c'était juste de la dance, c'était juste un peu de Black Culture. La danse est performance, c'est un mode d'expression, le reflet d'une société, de ses désirs, de ses craintes, de ses aspirations, de sa violence, et de son injustice dans toute sa grande beauté. La danse est à l'image du patriarcat. La dance est hétéronormative, sexiste, raciste et hypersexuelle. Faut-il interdire toutes les formes de danses parce qu'elles nous montrent quelque chose que nous n'aimons pas? Toutes les danses ne sont-elles pas de la provocation? Des démonstrations de pouvoir et de soumission, des rituels de séduction? Ça ressemble à quoi, l'histoire de la danse?

Les petites filles qui veulent twerker dans leur spectacle de fin d'année ne se feraient pas emmerder si seulement elles étaient des petits gars. Protégeons ces petites filles d'elles-mêmes parce que les laisser agir en salopes ne peut que leur attirer des ennuis, c'est ça? Je sais pas. Je me demande si c'est pas une meilleure idée de réfléchir. Disons intervenir. S'éduquer un peu. C'est quoi ça du twerk, ça vient d'où? À quoi ça sert? Ça a été inventé par quel groupe social au juste? Pourquoi est-ce qu'on dénonce précisément cette danse plus qu'une autre? Pourquoi c'est toujours les cultures des noirs qu'on barbarise? D'où vient la dance et pourquoi l'utilise-t-ton dans notre société et dans les autres sociétés présentes, passées? Que souhaiter pour la dance, comment l'envisager, la penser dans le futur? Ça doit être un débat intéressant à faire avec des enfants. C'est sûrement plus enrichissant, stimulant et productif que de juste refuser de reconnaître que ça existe.

Je pense que quand on cache et on interdit ou censure les espaces où les rapports de pouvoir sont si bien représentés et démontrés, on n'est pas en train de les questionner, ni de les dénoncer réellement. On ne remet pas en question ce qu'on ignore.

Si tu as déjà dansé avec un partenaire, tu sais que c'est exactement faire l'amour. Danser pour un public c'est offrir une prestation, tenter de séduire, dépendre de la faveur. Tu peux te péter la gueule. Tu peux t'envoler. Tu sais aussi où est ta place, il conduit, tu suis. Danser c'est accepter ça. C'est accepter le rôle de la fille et s'y conformer.

L'hypersexualisation
Une fée pis moi, une fois on était dans une réunion en train d'essayer de les convaincre d'enlever le mot hypersexualisation. Genre, lutter contre l'hypersexualisation ou alors définir l'hypersexualisation comme étant quelque chose de sale et laid, a ses désavantages. On comprend que vous voulez bien faire en nous protégeant de nous-mêmes, mais c'est justement pas full empowerant (c'est pas une faute c'est le participe présent d'empowering, francisé).

Un gars qui va être député un jour m'a dit, je comprends pas ce que tu veux dire. J'ai dit ben comment tu définis l'hypersexualisation et tu la balises comment au juste? Moi je pense que je vis comme une femme normale, je suis certainement hypersexualisée selon toi, est-ce que ça fait de moi une criminelle? Une personne peu recommandable? Comment comptes-tu lutter contre moi? J'ai besoin qu'on m'encadre et me reconditionne peut-être? C'est pas un peu comme un jugement de valeur sur MA sexualité. Quand on parle d'hypersexualisation on ajoute souvent des petites filles. C'est un jugement défavorable porté sur elles en raison de comportements qu'elles adopteraient dont elles ne seraient même pas responsables puisqu'on les définit comme soumises. On compte y remédier en les soumettant à un comportement définit par je sais pas qui (n'importe qui sauf elles-mêmes) comme étant sain. C'est toujours l'hypersexualisation des petites filles qui nous intéresse, surveiller la sexualité des jeunes filles, l'encadrer, la définir, la condamner, toujours. Il a dit ok, je comprends.

Mais c'est pas tout le monde qui était d'accord. Alors quelqu'un de merveilleux a eu l'idée de reformuler ainsi et en plus ça inclut les revendications des personnes intersexes : lutter contre l'injonction à la sexualité, dont l'hypersexualisation. Ici, le mot hypersexualisation n'est plus nécessairement péjoratif et on comprend que son interprétation est plus libre, puisque c'est l'injonction qui porte l'odieux. C'est l'obligation en opposition au choix. Reconnaître le choix, c'est reconnaître la possibilité. La réalité de celles qui s'auto-objectivent et s'hypersexualisent - dans une démarche d'autonomisation - en retirent des bienfaits et peuvent par le fait même représenter des modèles de sexualités alternatives ayant un impact positif sur leur environnement immédiat et le reste de la société; sans nier la réalité de celles que l'obligation de s'y conformer offense.

Comment peut-on penser que de réprimer l'hypersexualité n'est pas pire que l'hypersexualisation elle-même? Et puis c'est quoi l'hypersexualisation? Trop de sexualité? Une mauvaise sexualité? La sexualisation c'est déjà assez effrayant quand on y pense, dans le sens d'injonction à se conformer à une définition binaire de la sexualité qui ne correspond en rien à la réalité, c'est violent en tabarnak.

Une chance que j'ai pas d'enfant. Je pense que je pourrais pas envoyer mes enfants à l'école. Et expliquer à ma fille que le règlement lui interdit de porter une camisole. Jamais. Je serais pognée à me faire élire sur le conseil d'établissement juste pour faire changer leur règlement de marde. Tout ce qu'on impose aux filles, juste parce qu'elles sont des filles. Je peux pas m'empêcher de penser à ces petites filles qui veulent juste danser. Mais si on les laisse faire, des hommes vont les regarder. Cacher-les. Faites-en de petites choses fragiles, précieuses et craintives. Des proies.

jeudi 16 avril 2015

Je suis méchante. Je te veux du mal. Je t'en veux. Je voudrais que tu saches comment je me sens depuis que c'est terminé. Me sens bien. Presque pas de peine. Je suis toute énervée comme si je venais de tomber en amour. Avec moi. Il va se passer de quoi de beau quand tu vas être vraiment loin.
Je veux quand même que tu souffres. Tu vas finir par t'en rendre compte que j'suis fabuleuse et tu vas le regretter, j'espère. Ça me fait du bien d'imaginer ça. Je te souhaite fort de réaliser comment t'es égoïste et médiocre et couard. Je me sens plus coupable de tomber en amour avec des caves comme toi. Je sais pourquoi.

Toi, t'es trop innocent pour comprendre le mal que tu peux faire, trop préoccupé par toi-même. Tu es petit, ton esprit est étroit. Ça commence à aller mieux. Et je comprends que tu es un être superficiel. Et je mérite tellement mieux que toi, restant d'artiste générique pas assez brillant pour comprendre que t'es expiré.

mercredi 15 avril 2015

Tous ces anniversaires.
Le premier courriel.
Le premier sourire.
Les beaux moments.
Toutes ces dates
à jamais
salies.
Quelque chose de sauvage, brusque un peu.
Je t'imagine toujours derrière moi.
Exactement comme ça.
Tu m'écrases sous ton poids.
Tu appuies sur mes épaules
et m'enfonces dans le matelas,
mais tu tires sur mes cheveux
pour que je relève la tête.
Et tu me conseilles de rester tranquille.
D'arrêter de crier.
Tu dis que si je me calme pas ça va être pire.
Tu vas me défoncer si fort que je vais déchirer
et m'en souvenir le restant de mes jours.
Je bave et verse quelques larmes sur le matelas.
T'es parfait, c'est ça que je voulais.

Corde

On peut jouer aux cowboys et aux indiens. Es-tu bon au lasso? Moi dans les cadets de la marine j'étais supposée apprendre à faire plein de noeuds, mais à la place je fumais des cigarettes et j'essayais de séduire le cadet-maître qui avait dix-huit ans, mais j'étais full mature pour une fille de douze ans tsé.C'est ça qu'il me disait.

Je suis une star et la drogue ça compte pas

Une des raisons pour lesquelles je suis tannée d'aller à cet hôpital-là à part que ça prend autant de temps aller là qu'à Victo, c'est que je détonne juste trop. Chaque fois que je rentre dans la salle d'attente tout le monde me regarde comme un clown. J'ai toujours l'air d'un clown mais dans les autres coins de la ville on fait pas attention. Alors que là-bas on me pose des questions étranges.

-Vous faites de la télévision?
-Pardon?
-Vous avez l'air d'une sorte de vedette.
-Vous trouvez que j'ai l'air hautain?
-Mais non vous avez l'air gentille. Vous fumez?
-Juste de la drogue.
-C'est ça que je pensais.
-Préjugé!
-Je pensais bien que vous étiez non-fumeuse. La drogue ça compte pas.
-Dites-le à ma compagnie d'assurance.

J'ai dit à Amélie qu'il y avait un garçon là, juste là derrière la bibli pendant qu'on était au parc. Et je pense qu'il nous surveillait. Amélie a dit que je prends trop de drogue. Je suis trop fatiguée. C'est peut-être la fièvre, le soleil trop fort. Je devrais me reposer. Il a pas le droit de me contacter. Je le sais que c'est vrai que je paranoïe.

En plus c'est écrit hallucination sur la bouteille de mes nouvelles pilules.

Ce matin j'avais peur qu'il me suive au boulot. Mais là-bas je me sentais en sécurité.

Ça fait deux mises en demeure. J'ai expliqué clairement devant le juge pourquoi j'avais peur et que je ne voulais plus. Fuck, je fake pas. Je fake tellement pas que j'ai failli tout oublier et crever là quand il a sonné à la porte. Figée. Avec mon cell dans les mains. Je devrais appeler la police, je le sais. Je les hais. Va falloir que je m'obstine pendant une heure pour qu'ils prennent ma plainte. Chez, moi, il est chez moi! Non je veux pas ouvrir, non je veux pas y parler. Dis-y qu'il a pas le droit. Dis-y de pas jamais revenir. C'est pas moi ça. Je suis capable de faire mes messages. Je suis pas capable de rien devant lui. C'est un être ignoble.


lundi 13 avril 2015

Fini le livre. Quelque chose qui ressemble à une fin. C'était pas la fin que je voulais. Enregistré et fermé le document. C'est fini. Je ne veux plus écrire sur toi. Je ne veux plus entendre parler de toi. Je ne veux plus de tes passages en coups de vent. Et de nos sentiments superficiels, je m'en passerai.

Je veux pas avoir de regrets, mais c'est de valeur parce que toi pis moi, on aurait pu être quelque chose. Ça va m'avoir pris du temps faire le deuil de ça. Pas nous deux. Pas tout ce qu'on aura pas. C'est de faire le deuil de quelque chose de vrai. Possible. De savoir la vérité.

Tu comprends, ne jamais savoir, pour moi, c'est un peu la mort. Ça doit être pour ça que t'es passé dans ma vie. M'apprendre.

Mais j'ai pas besoin de toi. J'ai pas besoin de rien, je suis plus forte que tu penses. Mais toi la vérité tu t'en sacres. Tu t'intéresses juste aux mots. Et leur caractère fragile.

dimanche 12 avril 2015

Moi pis mon frère on s'était battus avec le petit Leblanc. Une méchante bataille. Il me manquait pas mal de cheveux, tout le monde était magané. Le petit Leblanc est rentré chez lui. Plus tard mon frère a appelé Sébas pour jouer au Hockey. Il a raccroché en pleurant parce que la mère de Sébas ne voulait plus qu'il joue avec nous autres parce qu'on était pas du monde. Et on était plus les bienvenues dans sa cour, plus personne ne voulait nous voir là. Qu'est-ce qu'on pouvait avoir fait de si grave pour mettre la mère de Sébas en christ de même? Pour se faire barrer d'une cour de HLM par tous les parents de nos amis?

On avait traité le petit Leblanc de BS. On avait dit que ses parents c'étaient juste des BS pis que son nouveau bicycle y était sûrement volé.

Peut-être que quand tu vis à Outremont tu peux traiter le monde de BS sans conséquence. Nous autres on avait pus le droit de passer sur ce côté là de la rue. Ma mère était en tabarnak. Faut-tu être gâtés dans la vie. Faut-tu tout avoir pour être aussi méchant! Ma mère avait tellement honte de ses enfants privilégiés, elle était peut-être même dégoûtée. Elle a passé une heure à énumérer tout ce qu'on avait que les BS avaient pas. Tout ce qu'elle devrait nous enlever pour qu'on comprenne. On a pas eu le droit de se baigner de la journée. Ça nous ferait peut-être du bien un séjour sur le BS pour comprendre que t'écoeures pas le monde avec ça.

Ma mère a appelé la mère de Sébas pis la mère du petit Leblanc. Elle s'est excusé. C'était sûrement quelque chose qu'on avait entendu à la TV parce qu'on parlait pas de même chez nous.

C'est pas de sa faute à François Lambert s'il n'a pas eu de mère digne de ce nom pour l'élever.

samedi 11 avril 2015

Je vais vraiment écrire un livre d'analyses sociologiques boiteuses basées sur mes expériences de dating.

Après le gars de Villeray qui cherche une fille de Rosemont.

Ça fait trois fois cette semaine qu'on me demande si je connais le roi Candaule. Parce que ça se peut pas que je sois juste libre. En quelque part, c'est sûrement mon mari qui décide à qui il me montre.
Tu sais, je pourrais disparaître. Tu pourrais t'asseoir devant ton ordinateur et taper mon adresse et je serais comme déménagée. Tu ne saurais jamais où. Mes mots n'existeraient plus. Je serais morte. Tu saurais même pas depuis quand. Ne resterait rien.

Est-ce que c'est ça qui t'excite?

Ça finira bien par arriver. Tous mes mots auront disparu, je les aurai repris pour ne rien te laisser.

Moi j'ai essayé. Je suis allée au bout. Je me suis humiliée. J'étais game pour toi. Je pensais que tu valais le coup. Mais tu ne vaux pas grand chose. Tu ne vaux pas toutes les larmes, tous les mots et toutes les nuits blanches que je me suis données. T'es pas brillant. T'es pas assez beau pour moi. Je t'aimais parce que tu me regardais. Je n'ai d'intérêt que si tu m'admires.

Je t'ai inventé pour ça. Tu as choisi d'être le personnage. Ça te faisait sourire dans le métro. Tu as pris ce qui t'allait, tu me laisses tout ce que je n'ai pas.

Est-ce que c'est ça qui t'excite?

Tu sais je pourrais disparaître. Je t'ai menti. Mes yeux. Mes yeux qui brillent. Le regard gêné. Tu sais mon sourire et tout ce que je t'ai offert. Tu sais, ce que je disais, comment je t'admirais. Je mentais. Je me sens encore sale. Je mentais. Je pensais que ça serait utile. Que tu serais utile. J'y pensais pas, c'était pas clair comme ça. C'est avec le recul. Je pensais que c'était ce qu'il fallait que je fasse.

Je sais que je pourrais disparaître et que je ne te manquerais pas. Et je reste.
-J'aime ça les filles extrêmes.
-Extrême, moi?
-Classy pis perverse.
-Wow.

Je pense que je sais ce que tu veux dire.
T'as un naturel.
On dirait un danseur.
T'as dû passer des heures
à te pratiquer
pour être aussi sexy en
enlevant ta cravate.
C'est pas moi ici qui ai de la classe.

J'ai pas bougé je te regarde.
Tu te penches pour m'embrasser
en déboutonnant ta chemise.

Tu m'assois sur le lit
Tu manges mes seins
tout doucement.
Tu lèches
et embrasses.
Tu suçotes et mordilles.
Tu tires légèrement.
Je deviens folle.
Ça tremble en dedans de moi.

Couchée sur le lit
les fesses sur le bord.
Toi à genoux.
Tu approches ta langue
lentement.
Trop lentement.
Je sens presque rien.

-S'il-te-plaît.
-Quoi?
-Mets quelque chose à l'intérieur de moi.
-Hein?
-Un outil, un ustensile.
-Mon pied?
-Trop gros.
-Ma main?
-Quatre doigts max.
-J'ai une idée.
-Quoi?
-Attends.
-Quoi?
-Ah non, je l'ai pas avec moi.

Tu baisses ton pantalon,
tu lèves mes jambes,
les poses sur tes épaules
et tu rentres.
Je crie quand tu touches au fond.
Tu prends un air sérieux
et tu cognes plus fort.
Tu mets ta main sur ma gorge.
Je sens que si je jouis pas
je vais mourir étranglée
et j'aime ça.

Tu me fais placer debout.
Tu passes derrière moi.
Tu entres toujours au fond.
Tu me serres contre toi.
Tu tires mes cheveux.
Tu écrases mes seins.
Tu jouis tout de suite.





vendredi 10 avril 2015

T'attendre au soleil.
Mettre ma main sur toi.
Et te regarder bander
dans ton jeans.
M'approcher et me frotter
sur toi.
T'offrir mon cou
pour que tu l'embrasses.
Serrer tes cuisses.
Serrer ta taille.
Serrer ta queue.
Mes mains partout
sur toi.

Quand je t'ai suggéré de déchirer mes bas de nylon, c'était pour ça. Tu fais un trou dedans tu baisses mes bobettes pis tu rentres. Pas plus compliqué que ça. J'ai pas toujours envie d'avoir cette conversation-là. Une fois les bas retirés tu as eu un regard perdu de gars qui vient de comprendre que je suis lesbienne. Mais je suis pas lesbienne.

-Tu te rases pas les jambes.
-Non. Je rase pas mes jambes. Ça me tente pas.
-...
-Veux-tu je m'en aille?
-C'est pas ça. C'est juste. C'est parce que ça te tente pas? J'ai lu ça une fois que vous vous rasez pas pis que vous portez une brassière beige quand vous voulez pas.
-Je ne vois pas l'intérêt d'enlever le poil sur mes jambes simplement pour me conformer à l'image qu'on se fait d'une femme. Ça a rien à voir avec ma libido. Moi j'ai demandé que tu me violes en déchirant mes bas et en me tirant les cheveux.

Tu m'as trop pas violée. Tu as conservé ton regard perdu tout le temps que tu m'as baisée avec une érection si peu convaincante que je sais même pas comment ça faisait pour rentrer. Je pense que tu l'as fait pour pas avoir l'air cave, mais que ça te tentait pus. J'aurais dû te dire d'arrêter.

jeudi 9 avril 2015

Toi ti-casque, tu penses que t'es un héros parce que tu te lèves tous les matins, tu payes tes impôts pis tu fais vivre tes deux enfants. Tu penses que t'es respectable. T'es juste un trou de cul de contribuable analphabète qui fait le minimum. Fait que ferme-la ta gueule. Ferme-la pour vrai. Reste chez toi pis ferme ta câlisse de gueule sale, mon estie d'enfant de chienne de loser qui aime voir les cochons frapper sur ses enfants en mangeant du popcorn.

Alors que toi, t'es pas capable de te torcher tout seul et t'es tout fier quand tu réussis à tondre ton gazon et nettoyer ta piscine dans la même fin de semaine, pour retourner licher le cul de ton boss lundi; nous résistons.

On rentrera jamais à genou et on ne se contentera jamais d'une vie de plein de marde comme toi, le contribuable. C'est normal que tu nous méprises. C'est tout ce que t'a appris ton mode de vie minable. Et tu imagines que tu sais c'est quoi, se sacrifier. Pauvre imbécile heureux qui vote aux quatre ans.




mercredi 8 avril 2015

À qui l'UQAM?

C'que j'déteste le plus d'être maganée de même,
c'est que je peux pas occuper mon université
avec mes camarades.

Je ne sais plus si c'est mon université.
Où suis-je en sécurité?

On dit que sur les ondes
ils demandent
des ambulances
d'avance.

Ils prévoient blesser des gens.
Quel genre de psychopathe
dangereux
peut
défendre
ça?

-À part de ça, t'es qui, toi?
-Une fille comme les autres. Qui suce parfois des gars qu'elle méprise. Comme toi.
Je suis contente que tu sois retourné chez toi.
J'ai rêvé qu'on frenchait dans un train, hier.
Je sais pas où on allait.
On était pas vraiment ensemble.
Tu venais juste t'asseoir à côté de moi
et tu m'embrassais.
Je plissais les yeux à cause du soleil.
C'était peut-être pas toi finalement.

Je suis contente, 
mais ça fait six mois que je boude.
Je rêve à toi.
Je te parle dans ma tête.



lundi 6 avril 2015

Je suis pas au cash


Moi je suis pas au cash. Je dépense même ce que je n'ai pas pour les autres. Je suis pas au cash, je pourrais tomber amoureuse d'un itinérant sans le sou. C'est arrivé. Ça arrive souvent aux filles comme moi. Je voulais le sauver, j'ai réussi. Il s'est mis à faire de l'argent et m'offrir des cadeaux pour rien. Je l'aimais déjà. J'étais pas au cash. Lui non plus et il m'achetait tout ce que je voulais. En échange, je me suis donnée. C'était selon mon point de vue d'alors, un échange équitable.

On a tous des limites. Y en a qui aiment pas faire des blowjobs, y en a qui ont besoin de se faire pisser dessus le vendredi pour se sentir vivant malgré la routine et leur travail emmerdant. Je connais une fille, elle est pas capable de regarder du riz, ça l'écoeure, c'est comme des petits vers blancs. Mon chum Léo, lui, je l'ai déjà vu manger un yogourt éclaté par terre, ça le dégoûtait pas, il en avait d'autres yogourts, il voulait pas le gaspiller. Y en a qui jetterait leur amoureux dehors pour un problème de jeu parce que ça menace leur sécurité. Moi je suis pas au cash, je travaille pour payer les dettes de nos dérapages.

Ma réalité à moi, c'est que j'ai épousé mon souteneur. Je cours moins de risques d'être victime de violence ou de viol que sur la rue, mais c'est pas impossible. C'est arrivé. Le mariage ne protège pas du travail du sexe, le travail du sexe ne met pas à l'abri du mariage. On peut être engagé plus ou moins à fond dans l'un ou l'autre ou les deux à la fois. Avec des conséquences plus ou moins violentes.

Tout le monde compte. Tout le temps. Quand tu dis que tu penses pas à ça, ton héritage; que tu continuerais de travailler si tu gagnais le gros lot; c'est plus un idéal de toi-même que tu te projettes. Parce qu'en vérité, si tu es honnête avec toi-même, tu sais que tu comptes. Tout le monde compte. Tout le monde repère qui gagne plus et qui gagne moins en rentrant quelque part. Qui va hériter de la maison familiale? Tu l'as payé combien ton char usagé? À six piastres l'aller-retour en bus, sur 600 $ de BS, tu vas y penser deux fois avant de sortir du quartier. C'est vrai que tu devrais gagner plus cher, moi aussi c'est ça que je calcule.

Si tu dis que c'est pas important l'argent, tu mens ou tu en as trop. L'argent est malheureusement conditionnel à notre survie. Ça en prend pour se loger et se nourrir. À partir de là, du matin au soir (tu n'en es peut-être pas tout à fait conscient) tu es à la recherche de ce qu'il faut pour assurer ta survie. La sécurité. Quand tu entres dans l'autobus, au boulot, au resto, tu cherches ce qui va te procurer la sécurité. Tu travailles, tu as des amis en qui tu as confiance. Tu t'allies à qui? Tu dis que c'est pas important pour toi l'argent, mais tu veux un partenaire indépendant financièrement parce que c'est pas à toi de payer. Viens pas me dire que tu es pas en train de calculer. Tu dis que c'est pas important de toute façon dans ton couple ça s'applique pas. Et puis chacun contribue à la hauteur de sa capacité. Peace and Love pis toute, man. Il a fallu que tu chiffres pour trouver que ça s'annule et si en plus t'es fier, ça fait justement de toi quelqu'un de calculateur. Tu dis que c'est pas important pour toi l'argent et tu aimes mieux partager avec l'autre et avoir un repas prêt en rentrant le soir. Tu calcules quand même et l'autre aussi.

Quand on ne pait pas, on a beau se dire que c'est pas important l'argent, on peut passer des nuits entières à compter tout ce qu'on ne pait pas.

Ma dette à moi, depuis le temps, s'élève à 275 000$, c'est une estimation, j'ai pas calculé d'intérêts. À la place, je vais demander une pension alimentaire. J'ai déjà tout calculé. Sans lui pas de cours à l'université, pas de carrière de rêve dans le communautaire, pas de littérature, pas de cirque, pas de petites robes de toutes les couleurs, pas de collection de vernis à ongles. C'est avec son argent que j'ai pris soin de mes parents. Sans lui, j'aurais tout simplement pas eu de vie. Et pourtant, je suis une fille débrouillarde quand même.

Je me serais débrouillée, j'aurais eu une vie sans doute heureuse, mais assurément dans l'industrie du sexe. Et la différence entre le travail du sexe et le mariage : c'est l'acceptation sociale et la violence qui en découle.

J'ai choisi de me marier. C'était un choix judicieux, payant et sécuritaire. Le meilleur? Je sais pas. Le plus heureux? Je sais pas. C'est ce que je voulais. Je l'ai pas regretté souvent, jamais bien longtemps.

Je sais juste que c'est exigeant en sacrement un mariage et les seules issues réalistes pour moi, quand vient l'envie d'en sortir, c'est d'y retourner ou d'offrir des services sexuels. Faire de la cam sérieusement ou devenir escorte indépendante me trouver six ou sept clients réguliers avec lesquels ça clique. Jusqu'à ce que l'un d'entre eux me demande en mariage, puisque c'est la seule issue envisageable pour moi. Autrement, malgré mes diplômes, malgré mon expérience, si je ne veux pas me travestir en travaillant pour une banque ou SNC Lavalin, je sais pas trop quoi faire pour gagner ma vie. J'ai jamais rien imaginé d'autre quand j'ai besoin d'argent tout de suite. Je n'en connais pas, des moyens de vivre autrement. Je doute que ça existe.

On fait pas le travail du sexe pour de la drogue, mais pour de l'argent. Comme n'importe quel autre travail. Le travail du sexe n'existe pas. C'est plus comme un contrat social et sexuel à géométrie variable, entre les êtres hétérosexuels, dont les termes vont du mariage à l'exploitation. Entre les deux y a des filles comme moi. Des putes joyeuses, mariées ou indépendantes qui tentent de faire le maximum avec la merde de système dans lequel elles sont prises sans avoir vraiment de contrôle dessus. Sinon en séduisant et en influençant les hommes qui ont le pouvoir de changer les choses.

J'ai jamais trouvé ça important, l'argent. Je disais ça et je me pensais hot. Moi je suis pas au cash. Aujourd'hui, je pense que si je veux affirmer que je trouve pas ça important l'argent, je dois d'abord commencer par déterminer pourquoi c'est important. Déconstruire ce qui m'amène à y accorder une importance. Et réfléchir à comment je peux, moi, désamorcer ces mécanismes. Comment éviter d'y avoir recours et d'en dépendre? C'est un beau projet. Et même si je suis loin d'avoir achevé ma réflexion, une chose dont je suis certaine, c'est que toutes et tous n'ont pas le loisir de réfléchir à de telles questions. Je suis consciente que c'est un luxe de bougeoise mariée et éduquée que je me permets et donc, je fais bien attention à ne pas nuire à celles et ceux qui n'ont pas ma chance ni mes privilèges. Je réalise que de priver des travailleuses du sexe de leur gagne pain en criminalisant leurs clients ne profite à personne et sûrement pas à celles et ceux qui crèveront de faim. J'ai beau pas être au cash, c'est pas avec des poèmes que je paye mon épicerie.

dimanche 5 avril 2015

Torture et masochisme épisode #23



Feuilleton ennuyeux où tout se répète tout le temps et parfois un personnage disparu ressurgit...

Tous les épisodes : #1, #2, #3, #4, #5, #6, #7, #8, #9, #10, #11, #12, #13, #14,#15, #16 , #17, #18,#19, #20, #21, #22

Le Kid

C'est lui. Ça ne peut être personne d'autre. Il l'a fait exprès pour elle. Elle sourit toute la journée. Elle saute dans les flaques d'eau et chante dans la rue.

Elle fait des téléphones, des détours dans leurs ruelles préférées. Elle vit dans ses souvenirs. Elle pense à lui. Elle le cherche. Trouve un lapin en chocolat sur le bord de la fenêtre.

Elle s'arrête devant le mur pour contempler. Le tracé, les couleurs. Elle reconnaîtrait son trait n'importe où. Quand elle regarde ses dessins, elle a toujours envie de se toucher la poitrine.

II est dans l'escalier avec son maudit sourire parfait et ses yeux amoureux. Pas de fleurs dans ses mains. Son sac plein de linge sale.

Font l'amour bien gentiment à la manière des films classés Général. Sous les draps, par devant. Elle ne le voit même pas au complet. Il l'embrasse beaucoup.

Ça fait trois jours qu'il fait soleil après un hiver de cul. Et maintenant lui.

Il va repartir trop vite.

Il n'écrira pas.

Elle va l'attendre.

Peut-être pour rien.

Peut-être pas.

samedi 4 avril 2015

Tu retires tes doigts tout doucement.
Je suis essoufflée.
J'ai un petit rire nerveux.

Ta main laisse une traînée visqueuse
sur ma cuisse et mon ventre
où elle se pose.
Quand tu te penches pour m'embrasser
j'en profite pour te faire tomber sur moi
et te serrer bien fort.

Tu m'embrasses
je te sens bander sur mon ventre.
J'ai envie de te faire rentrer dedans.
Mais pas tout de suite.
Je te repousse un peu.

-Couche-toi sur le dos, je veux te sucer.

Je te prends dans ma main
et dans ma bouche.
Ça te fait rire quand je dis
que je l'aime full
ta graine.
C'est une belle grosseur.
Pas trop grosse et assez petite
pour être confortable
dans toutes les positions.
Ça me donne toutes sortes d'idées.

Je monte sur toi.

Je suis tellement mouillée,
ça rentre tout seul.
Je bouge un peu
et me place en angle
pour bien t'enligner.
J'ai juste besoin de monter
et redescendre
quelques fois
pour que ça coule encore.

Je me penche un peu sur toi
et je donne des grands coups
pour que tu tapes au fond.

Depuis un mois et demi
passé
me suis
pas faite
fourrer dans le cul.

Je me penche pour 
te le 
murmurer
à l'oreille.
Tu m'agrippes
et tu te mets à
me donner des coups de
bassin violents.
Ça fait mal un peu.

Je mordille ton oreille.

-T'aimes-tu ça me défoncer?
-Ouais.
-Je te sens cogner dans le fond.
-Laisse-moi te mettre dans le cul.
-Pas t'suite. Pas fort comme ça.
-Je vais aller super doucement, je te le promets.
-Tu bougeras pas. C'est moi qui va s'arranger avec ça.

Je te fais sortir.
Je te tiens avec ma main.
Je te frotte entre mes fesses.
Je te place et je pousse sur toi.
C'est difficile.
J'essaie d'aller trop vite.
Je te fais rentrer à moitié.
Je suis pas capable 
de pas grimacer.

-Ça te fais-tu mal?
-Ben, c'est pas comme quand tu me...
-Si t'aimes pas ça, moi je débande.

C'est vrai que tu débandes.

-J'ai jamais dit que j'aimais pas ça!

Pour te ramener dans le jeu
je pousse et te prends 
tout au complet
bien au fond de mon cul.
Ça me fait crier
et toi aussi.
Je pose mon front sur le tien.
Tu durcis et tu grossis
J'ai le souffle coupé.

-Christ!
-M'excuse.
-Ben non, c'est pas de ta faute.
-Veux-tu qu'on arrête.
-Je veux que tu bouges doucement, ok?

Je pose ma tête sur ta poitrine.
Je glisse une main entre nous deux,
pour me branler.
Tu me pénètres délicatement.
Tu entres et tu ressors.
Je reste immobile au-dessus de toi.
Je retiens mon souffle pour jouir.
Tu flattes mon dos
et tu sens que je me détends.
Tu accélères un peu.

-Je vais venir.
-Déjà?!
-Je suis désolé.
-Ben non. Heille c'est moi qui s'excuse.
-Je vais vraiment venir. J'sors-tu?
-Je tomberai pas enceinte de même.
-Trop tard.
-Ah c'est bon je te sens venir.
-J'va toute te remplir le cul, ma p'tite Christ.
-Oui continue. Continue de me fourrer.
-T'aimes assez ça te faire mettre dans le cul, toi.

Je me suis couchée sur toi.
Nos jus s'écoulent sur toi.
Tu caresses mes cheveux.
Dans cinq minutes tu vas ronfler.

-J'aime ça  quand tu viens beaucoup et longtemps.
-J'aime ça moi aussi!
-Niaiseux.
-C'est facile de te faire gicler partout.
-C'est pas facile pour tout le monde! T'as le tour.
-Je viens vite ces temps-ci.
-Ben non, t'es parfait.
-C'pas ça tu disais tantôt.
-J'étais surprise. Pas déçue. Jamais déçue.
-Tu me laisses me lever? Une sale envie de pisser.

J'ai la culotte aux genoux.
À quatre pattes.
Tu donnes des petites tapes
et tu pinces.
Tu me donnes une bonne claque.
Je souris
et j'inspire profondément.
Une autre claque franche
saisissante.
Encore une plus forte.
Mon cul devient ferme
et bouillant.

- C'est trop fort?
- Non, c'est parfait.

Tu t'emportes
et me mitrailles.
Tu frappes vite et fort.
J'ai peur que ma peau fende.
Je gémis et je lève la main.

- C'est peut-être trop fort finalement...
- Oh, je m'excuse!

T'es tellement cute
comment je vais faire pour pas tomber en amour?
Faut juste que je me rappelle que tu votes ON.
Tu bèques bobo.
Je veux pas que ça arrête.
Que tu me baises le cul comme ça jusqu'à demain
avec tes lèvres douces.
Ta langue, ta salive sur mes fesses engourdies.

Tu t'interromps, le temps d'enlever ton pantalon
et ton chandail.
Moi j'ai gardé ma robe.
Je me couche sur le dos
Jambes écartées.
Je lance ma culotte.
Avec mes deux doigts
je commence à me tapoter
le bourgeon.
Tu enlèves tes bas.
J'aimerais que tu regardes
pour comprendre comment
faire
pour pas que ça prenne trois quarts d'heure...
Des petits coups secs et réguliers,
c'est ça que ça me prend.

Tu t'agenouilles à côté de moi.
Tu fais pas ce que je pensais
que tu ferais.
Tu fais entrer un doigt en moi,
tu le ressors tout de suite
et en fais entrer deux.
J'ai de la misère à me concentrer.
Tu palpes vers le haut
j'ai envie de te dire d'aller à gauche,
mais tu vas t'en apercevoir.
J'approche mon autre main de ma bouche
je mets de la bave sur mes doigts
et je l'étends sur ton gland.
Tu trouves
et tu appuies en vibrant.
Ça sera pas long.
Je te branle d'une main
et me branle de l'autre.
Tu te penches
mords mon sein
dans la robe.
Ça m'achève.
Ça coule abondamment.
J'ai crié un peu en me tordant
tu appuies et vibres un peu plus fort.
Ça recommence à couler.
J'ai pas tout à fait le contrôle de mes membres.
J'ai des spasmes dans les jambes.
Je mets la main sur ton bras
je le dirige vers ma bouche et le mords.


Mixité

La non-mixité, j'ai déjà été contre. J'ai déjà dit, invitez-moi donc pus à vos esties de réunions et manifs ségrégationnistes. Finalement quand j'y réfléchis, c'est peut-être pas une si mauvaise idée que ça.

jeudi 2 avril 2015

- Les filles sont pas cochonnes pis y aiment pas le sexe comme les hommes.
- Quoi?
- J'aurais pas dû dire ça, je m'excuse. C'était stupide.
- J'ai juste dit quoi.
- Mais tu as raison.
- Sur?
- J'aurais pas dû dire ça.
- Moi j'ai juste dit quoi.

mercredi 1 avril 2015

J'avais pas vraiment envie que tu me donnes
un cours de physique quantique
sur une napkin.
Voulais juste baiser cinq ou dix minutes.

Évaluation

De la poésie. Travailler avec des gens merveilleux, ça donne des commentaires comme ça :

"Anarchiste de nature, elle veut détruire le système néfaste qui gouverne le monde pour pouvoir y semer un jardin d’amour et de bonheur. Raëlienne à ses heures, elle se révolte contre toute autorité mâle ou femelle."

On parle aussi d'intelligence sociale.
De générosité excessive.
D'empathie chronique.

On m'a traitée de toute sorte d'affaires dans vie, mais de Raëlienne... à mes heures. Genre à partir de l'apéro je suis kinky et spatiale pis le lendemain je redeviens une féministe révoltée. C'est une description plutôt juste, je pense.