mercredi 12 novembre 2014

Ressac

J'ai vraiment essayé de m'en câlisser.

C'est triste, tous ces hommes incapables d'écouter. Ceux qui ne peuvent s'empêcher d'écrire n'importe quelle merde sur un sujet qu'ils ne connaissent absolument pas parce qu'ils ne peuvent supporter de ne pas être le centre d'intérêt pendant deux jours.

Et ça fait des jours que j'ai pas envie de parler, mais j'ai pas envie de me taire.

J'ai jamais été traumatisée de ça. J'arrivais à le repousser. Mais j'ai jamais dit non. J'ai jamais été capable de parler. C'était plus comme un réflexe de survie quand je sentais sa main sur moi, c'était comme si je manquais d'air, je pouvais pas respirer, je me dégageais par tous les moyens. Et je savais tout de suite que c'était pas normal. Je ne me sentais pas coupable, je n'avais pas honte, je le détestais.

Mais ça ne change rien à ce qu'il a fait. Ce n'est pas moins grave. Parce que quand j'avais six ans, moi je trouvais ça très grave d'avoir à me protéger toute seule. Et tu n'as pas le droit de venir me dire quoi faire avec ça. Tu n'as pas le droit de me dire que c'est pas grave. Tu n'as pas le droit de m'empêcher de crier son nom.

Fuck you Foglia.

Estie de malade mental qui pense que c'est cool de violer sa femme si elle dit rien. Il sait c'est quoi lui d'abord, se faire violer dans son propre lit par quelqu'un qu'on aime. Y a rien là. Foglia dit que c'est pas grave. C'est pas grave. J'ai mis huit ans avant de réaliser et de demander qu'on arrête de me violer.  Les yeux qui pleurent, la voix qui tremble et la honte. Celle de se reconnaître comme une victime. La culpabilité de transformer l'autre en agresseur. L'éduquer. Tsé s'te plaît, fais pus ça, j'aime pas ça... ok?  Mais je suis pas traumatisée, pourquoi je ferme pas ma yeule, hein?

Que je ne sache même plus combien de fois j'ai été agressée c'est tant mieux. Plus facile de passer à autre chose. Faudrait pas que je me mette à déranger le monde avec ça.



1 commentaire:

  1. Les cris enragés libèrent (un peu)...
    Et soulagent aussi la colère (un peu)...
    Puis un jour ils enferment (un peu)...
    Et il faudra que d'une main ferme (un peu)...
    Tu les assagises doucement (un peu)...
    Pour respirer librement (un peu)...

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