vendredi 28 novembre 2014

La fille de Rosemont

Les gars de Villeray sur les sites de rencontre, ils espèrent tout le temps tomber sur une fille de Rosemont. Pas trop snob, pas trop trash, pas trop proche, mais pas loin.

Je les déçois tous.

jeudi 27 novembre 2014

Non, mais y en a-tu une christ de gang qui doit capoter. Non, mais, tu leur as fermé la yeule solide, ma chérie. T'es acceptée en travail social, t'as raison d'être fière. Moi, ça me surprend pas. Je le savais la première fois que je t'ai vue. T'allais pas passer ta vie dans rue. Pas toi.

T'es partie pour la gloire, rien ni personne ne va t'arrêter maintenant. Ils peuvent ben toutes aller chier.

J'espère vraiment que des fois, quand les petits sont couchés, ton chum joue au Playstation, toi tu fumes un joint tranquille et tu réalises tout ce que tu as fait en trois ans. Moi j'ai jamais vu ça.

Te souviens-tu de la fois

J'étais en petites culottes et en t-shirt blanc, j'avais pas de brassière. Tu disais que tu aimais ça me pogner les seins comme ça. Que j'étais vraiment sexy avec les bouts dures et mon chandail transparent. On a pris notre temps. C'était un après-midi d'automne un peu comme aujourd'hui, mais il faisait chaud dans ta chambre, parce que tu es frileux et tu chauffais déjà depuis le mois de septembre. Assise sur toi, je me suis longtemps frottée sur ta queue tellement bandée qu'elle arrivait presque à déchirer tes bobettes et les miennes pour entrer. T'as mis tes doigts dans ma culotte. J'ai dit non pas tout de suite et tu as dit que j'étais une petite agace pis tu m'as donné une claque sur le cul. Je me suis penchée pour t'embrasser, j'ai sucé un peu ton oreille et c'est là que je t'ai dit tout bas, (t'en souviens-tu?), c'est là que je t'ai dit que j'aimerais vraiment vraiment ça, faire de la littérature avec toi. Je pense que je t'aurais fait moins badtriper si je t'avais juste dit je t'aime. T'étais clairement pas prêt pour un engagement comme celui-là. Écrire. Fallait que je change le momentum, me suis dépêchée à aller te chercher dans ton boxer pour te faire rentrer tout de suite en dedans de moi, rien qu'en tassant ma culotte. T'as relevé le chandail sur mes seins et tu les as pris dans tes mains pis tu m'as demandé "Pourquoi tu souris?"

mercredi 26 novembre 2014

La charité

Chaque année je viens icitte pis je fourre une couple de bénévoles.
J'ai envie de quelque chose de sale et de cochon avec toi.
J'ai envie après de rester un peu, de me blottir, te serrer fort contre moi, embrasser et caresser ta nuque du bout de mon nez. Compter les taches de rousseur sur ton dos. Attendre que tu dormes pour rentrer chez moi.
Passe par en arrière,
je t'attends dans la ruelle.
Sors sans faire de bruit.
Ça a commencé en 2011. Fallait une femme parce que c'est comme ça, la parité. J'ai été cette femme-là. Aujourd'hui on m'a téléphonée pour me demander si j'étais libre en fin de semaine. Il manque une femme. Nous autres on est de même, on veut des délégations paritaires.

Quand je lis qu'une femme n'aimerait pas savoir qu'on l'engage à cause des quotas. J'aimerais ça qu'on l'éduque.

Parce que je suis pas moins compétente qu'un homme, juste moins bruyante, moins populaire. Moins sollicitée.

J'ai pas honte d'être recrutée à cause des quotas. J'ai honte qu'on ait besoin de quotas pour que j'ose faire de la politique ailleurs que dans ma cuisine. J'ai honte qu'il n'y ait qu'un seul parti au Canada où la parité n'est pas qu'une farce quelque part dans un paragraphe au milieu du programme. J'ai honte de ces gens que je connais, ces gens que j'aime et j'admire qui considèrent plus important de rechercher la compétence que d'atteindre la parité. Comme si l'un empêchait l'autre alors que c'est plutôt le contraire. Qui est assez cave pour affirmer qu'un univers moins diversifié n'est pas automatiquement moins productif, moins compétent?

Les quotas, c'est s'obliger à chercher une femme au lieu d'appeler un de ses chums. Je comprends que ça dérange, mais ça a vraiment l'air con d'essayer de nous faire accroire qu'il y a moins de femmes compétentes que d'hommes compétents. Si on veut des femmes compétentes, si on en fait une priorité, on va les trouver. Et il n'y a pas de raison pour ne pas le faire.

mardi 25 novembre 2014

Pourquoi fallait que ce soit lui que mon cell appelle tout seul. Pourquoi lui? Ça me fait paniquer. Ça doit vraiment avoir l'air fou. Ça m'arrive tout le temps. C'est comme le courriel que je t'ai envoyé avec les photos de mes fesses mais que tu as jamais reçu. Qui c'est qui a eu mon cul? Mon cul est perdu quelque part dans les Internets. Pis je fais sonner le téléphone d'un gars que j'ai jamais appelé et avec qui j'ai baisé six fois et quart à peu près. 

C'est pas une bonne journée.

dimanche 23 novembre 2014

Joel-Peter Witkin

Si seulement je pouvais écrire quelque chose comme ça.





Torture et masochisme #20 - Avec la participation spéciale d'Éric Salvail

Feuilleton culte de la classe moyenne et des familles québécoises.

Tous les épisodes : #1, #2, #3, #4, #5, #6, #7, #8, #9, #10, #11, #12, #13, #14,#15, #16 , #17, #18, #19

Dispositif

Le vent siffle dans la fenêtre. L'angoisse. Écrire. En choisissant soigneusement, se déchirant à chaque fois. Tout le temps chercher comment.

Comment faire pour qu'il l'aime. Il fait tellement froid et pas d'argent pour payer le gaz.

Peut-être qu'avec ce mot-là, peut-être que si c'est drôle? Comment le toucher encore. Il n'y a plus rien à manger.

Lui voler un peu de temps, juste un peu. Le temps de boire quelque chose. D'être invitée chez lui. Qu'il la réchauffe. Voir. La vue de son balcon. S'il fait soleil dans sa chambre.

Marcher sur la glace. Dans la vitrine givrée, Éric Salvail à la télévision. Se demander si. Si elle était une autre, plus jolie, moins fuckée. Avec plus de vocabulaire. Sinon qu'est-ce qui l'en empêche?

Qu'enfin il lui offre le plus fantastique cunni de toute sa vie. Parce qu'avec une thèse comme la sienne, c'est certain qu'il sait jouer avec la langue. Rentrer complètement trempée.

Lui écrire sur un coup de tête. Lui confesser dans un texto.

Envie de m'accroupir au-dessus de ta face.

Et regretter aussitôt de l'avoir fait.


#21



La seule façon efficace que je connaisse pour ne pas tomber en amour, faire une folle de moi et avoir trop de peine c'est de choisir quelqu'un qui sait pas accorder ses participes passés. Mais faut que je sois soûle pour être capable.

jeudi 20 novembre 2014

Voyez notre belle engueulade amicale vendredi avec du vin.


C'est une application qui fait des genres de cadavres exquis à partir de tes statuts.









Payée pour impressionner tes cuisses,
Je vous prie? Ah non c'est vrai Dan Bigras.
Tout le monde pour ta bite
Me tanne pas des pauvres, des violeurs.
Les filles, on va-tu pisser sur l'ordination des prostituées.
Billets à MÉDITER Je me masturbe,

Jésus et moi aussi, j'ai déjà dit, ce pays-là ne m'intéresse pas.
On pense aux filles saoules dans l'cul, mais pas élever son petit party, tout petit.

Regardez comme un roman.
Pour l'instant, j'ai choisi mon dictionnaire,

Je me jète parterre pour te plaire mais toi tu restes enfoui dans mon voisin.

M’en va m’acheter une petite enfance.
Regardez comme une écrivaine prétentieuse d'Homa?
On s'est fait plus dangereux que ça.
Au secours Mélodie, c'est extraordinaire, ils ont des hommes travailleurs du crime.
Un mexicain ce soir, c'était bien.
Est ouverte aux jeunes hommes courageux comme ça, c'est normal.
Tu devrais te barricader chez toi.
Qui aurait cru que l'allaitement d'un voyeur impénitent
Se cherche quelqu'un qui fait du sexe ou l'autre, là
Un collègue de lèvres et de misère.

Je veux plus de frais administratifs que je mange les yeux fermés ici.
Ah, les doigts de froment
Danielle J'étais saoule, j'me rappelle pas, mais j'espère qu'il m'aimait.
Y a des limites à du ménage.
Tabarnak de saisons bleuissantes pour ça, j'aurais vendu mes études
Congé jusqu'à ce soir appelle-moi Francine bébé!

Est ouverte aux distractions pour éviter un poète que j'admire pas mal.
Je ne manque de rien. J'ai tout, absolument tout.
Mais c'est toi que je veux.
Je veux tes mains,
tes yeux,
ta voix.
Je veux que tu me parles de toi,
je veux t'entendre rire.
Caresser ton sourire du bout des doigts.
Je veux boire un peu trop de vin
et te demander de me toucher.

mercredi 19 novembre 2014

Peut-être que tu te rappelles même pas de mon nom

Tu réveilles des affaires. Je me sens comme au El passo en 1989.

Dans ce temps-là, notre salle de jeux c'était la salle à manger du El passo sur la Catherine pis Bourbon. Le trip c'était de courir après les garçons et de les obliger à se sauver par la cuisine, ça les déstabilisait quand le personnel se fâchait. Ils avaient pas le choix de courir en ligne droite et ça débouchait sur le corridor, à droite la piste de danse, à gauche le corridor se poursuivait, la porte de la toilette des dames, celle des hommes et un cul de sac. Les garçons voulaient pas sortir sur la piste de danse, ils pouvaient s'enfermer quelques minutes, mais fallait bien sortir et m'embrasser pour que je les laisse repasser par la cuisine.

Je m'ennuie de toi. Je sais que c'est pas correct, que je devrais pas. Je m'ennuie quand même. Je me demande pourquoi ça finit toujours comme ça. Je le sais.

Je me sens comme une petite fille qui oblige les garçons à l'embrasser. Comme quand ça me dérangeait pas de m'humilier, je voulais juste qu'on me regarde, qu'on me touche. C'était pas un désir, c'était nécessaire, une condition de survie. Mémère disait que je me respectais pas.


T'es rien qu'un cave. Tu me fais perdre mon temps avec ton estie de niaisage. Ta psychologie à 5 cennes. Tes diagnostiques douteux. Tu es malhonnête. Tu es incapable d'être sincère avec moi. Tu utilises des stratégies ridicules, tu mens, tu essaies de m'amener à faire et dire ce que tu veux, ce qu'il faut pour me coincer. T'es rien qu'un cave. J'aurais pas dû te laisser penser que tu es plus intelligent que moi, une erreur que je fais trop souvent. Tu penses que j'ai besoin de tes conseils, de tes avis. Tu penses que tu me connais, me comprends. Tu penses que tu sais mieux que moi. Câlisse que ça me dégoûte un homme macho pis misogyne comme toi. J'existe pas pour te faire plaisir, pour te faire valoir, pour te servir. Tu penses vraiment que tu as le droit de me juger. T'es rien qu'un cave. Un trou de cul. Un imbécile. Je n'ai plus rien à apprendre de toi. Oublie-moi avant que je me fâche pour vrai. J'ai assez perdu de temps avec toi.


mardi 18 novembre 2014

J'te sucerais.
Dans l’ascenseur,
dans le stationnement,
dans l'escalier,
dans l'abribus.

J'te sucerais.
Chez tes parents à la campagne.
Dans le vestiaire du gym.
Sur le bord de la piscine.
Dans le portique.

J'te sucerais
un peu partout
jamais de la même façon

J'te sucerais
doucement,
longtemps,
consciencieusement,
attentivement,

J'te sucerais de tout mon coeur.
Toi, tu me sucerais-tu?
T'as dit que tu allais penser à moi cet après-midi.
Moi aussi j'espère que ça va bien se passer.

lundi 17 novembre 2014

Je sais que quand tu vas revenir à toi, tu vas te détester. Me demander pardon. Tu vas me convaincre que ça n'arrivera plus. Je sais que quand tu comprends ce que tu as fait, ça te fait encore plus mal. Je sais, mais je suis si fatiguée. Je suis si fatiguée que c'est le mot suggéré par mon auto-correcteur quand je commence à écrire je suis...

dimanche 16 novembre 2014

J'ai parlé de toi avec lui. Fallait bien que je le fasse, tu me connais. Je lui ai dit, j'pense que Mathieu veut coucher avec moi. Il était pas surpris. Il t'a jamais aimé. Pis je lui ai demandé, j'peux-tu coucher avec Mathieu? Il avait l'air agacé, il a peur que tu fasses des niaiseries, parce que t'es immature. Il a dit que c'est pas une bonne idée. Et il m'a demandé ce que moi j'en pensais. Là je lui ai dit que je pensais que c'était pas une bonne idée moi aussi, mais que ça me tentait en christ par exemple. Il m'a dit de faire ce que je veux. Qu'il ne me dira pas de pas le faire.

Ce serait plus facile de déterminer ce que je veux si j'avais pas aussi peur de me planter avec toi. Si je savais ce que tu veux pour vrai, pas juste parce que c'est facile. C'est facile avec moi. Fait quinze ans qu'on se connaît. Plein d'étapes que tu sautes. En plus je suis drôle. Et gentille aussi, à ce qu'il paraît. Peut-être trop. T'es comme en train de tomber semi-amoureux, t'essayes de m'entraîner. J'aime pas ça, lui non plus, mais pour d'autres raisons. Moi, je pense qu'après tu vas avoir honte. Honte de toi, de moi, de nous. Parce que la réalité c'est que tu es perdu et avec moi t'as l'impression de te retrouver, mais c'est rien qu'une impression, c'est temporaire. Après quelques semaines pseudo-romantiques avec moi l'effet antidépresseur se dissipe, je redeviens une grenouille, tu te trouves une princesse. Et à Noël y a un malaise.

Peut-être que je devrais pas penser à tout ça. Pas penser à demain. Juste être avec toi. Baiser.

vendredi 14 novembre 2014

Souvent les hommes beaux et intelligents pensent que les femmes veulent les sucer. Le genre d'affaire que pourraient croire un prince charmant ou Éric Lapointe. En fait le prince charmant c'est Éric Lapointe mais c'est son identité secrète, c'est pour ça qu'on les voit jamais à la même place en même temps. Dans les deux cas je me garde une petite gène. Je gaspille pas mes talents pour des idiots carnivores parce que ça rend le sperme amer. À trop sucer des vegans on finit par faire la fine gueule.

Je ne me sens certainement pas moins une femme accomplie quand je squirt ou que je m'adonne à la sodomie. Tu peux me croire. C'est le fun quand même la fellation, un acte de générosité. Une question de technique et de contrôle. Ça a quelque chose de violent pour celui qui la reçoit. Est-ce que c'est la récolte du précieux sperme qui cause l'euphorie post-pipe de madame ou la vulnérabilité de monsieur, l'impression grisante de le vaincre. Tout dépend comment et avec qui. Le même geste peut devenir humiliant. Se sentir sale, dégradée (le prince charmant, Éric Lapointe). Mais en général c'est valorisant. Ça rend de bonne humeur.

Je ne me sens pas nécessairement moins gratifiée si la semence n'est pas entièrement bue. Judicieusement répandue sur le visage, sur la poitrine. Qu'elle s'écoule lentement et glisse sous le sein tombant, un peu mou qui tremble pendant qu'on essaie tous les deux désespérément de me finir. Lui en fourrant ses doigts dans tous les trous, moi en agitant frénétiquement l'index et le majeur malgré la crampe dans le bras. Les cheveux qui collent sur les joues maculées. Le menton qui dégouline. L'étendre tout doucement et le sentir sécher sur soi, lentement.


jeudi 13 novembre 2014

Ce genre de journée-là

T'as rien que le goût qu'un monsieur rentre dans tes fesses.
Écoute-moi ben mon petit énervé de saint-crême de câlisse de tabarnac. Tu vas t'asseoir pis tu vas répondre à deux questions :

1 - Le feu est-tu pris?
2 - J'ai-tu l'air d'un pompier?

Capucine

Je trouve qu'elle a une couleur de cappuccino. Elle est rentrée cet après-midi avec sa mère et ses frères et soeurs, ils ont mangé, sont repartis et elle est restée. Simple comme ça. Elle est allée se coucher sur le sofa. Ninja et Kamarad ont l'air de s'en chrisser. C'est beau la vie. Je reviens de travailler et j'apprends que j'ai un nouveau chat à faire vacciner.

mercredi 12 novembre 2014

Je l'aime pas, mais j'aime c'te toune-là


Me faire prendre pour une cruche

J'aime pas ça quand tu écris ma belle.
Je suis la belle de personne
et je suis même pas belle.


Tu m'as dit que t'es pas un gars de one night. T'es un amoureux que tu dis. C'est une bonne raison pour pas renoncer à l'amour. Une parmi tant d'autres.
Qu'est-ce qu'on est en train de faire.
Fuck.
Qu'est-ce qu'on est en train de faire?
Toi t'as rien à perdre.
Mais moi
Moi.
Je suis déjà tellement perdue.
Mais je me sens bien avec toi.
Je te fais presque confiance.
C'est encore moi qui va avoir de la peine.

Ressac

J'ai vraiment essayé de m'en câlisser.

C'est triste, tous ces hommes incapables d'écouter. Ceux qui ne peuvent s'empêcher d'écrire n'importe quelle merde sur un sujet qu'ils ne connaissent absolument pas parce qu'ils ne peuvent supporter de ne pas être le centre d'intérêt pendant deux jours.

Et ça fait des jours que j'ai pas envie de parler, mais j'ai pas envie de me taire.

J'ai jamais été traumatisée de ça. J'arrivais à le repousser. Mais j'ai jamais dit non. J'ai jamais été capable de parler. C'était plus comme un réflexe de survie quand je sentais sa main sur moi, c'était comme si je manquais d'air, je pouvais pas respirer, je me dégageais par tous les moyens. Et je savais tout de suite que c'était pas normal. Je ne me sentais pas coupable, je n'avais pas honte, je le détestais.

Mais ça ne change rien à ce qu'il a fait. Ce n'est pas moins grave. Parce que quand j'avais six ans, moi je trouvais ça très grave d'avoir à me protéger toute seule. Et tu n'as pas le droit de venir me dire quoi faire avec ça. Tu n'as pas le droit de me dire que c'est pas grave. Tu n'as pas le droit de m'empêcher de crier son nom.

Fuck you Foglia.

Estie de malade mental qui pense que c'est cool de violer sa femme si elle dit rien. Il sait c'est quoi lui d'abord, se faire violer dans son propre lit par quelqu'un qu'on aime. Y a rien là. Foglia dit que c'est pas grave. C'est pas grave. J'ai mis huit ans avant de réaliser et de demander qu'on arrête de me violer.  Les yeux qui pleurent, la voix qui tremble et la honte. Celle de se reconnaître comme une victime. La culpabilité de transformer l'autre en agresseur. L'éduquer. Tsé s'te plaît, fais pus ça, j'aime pas ça... ok?  Mais je suis pas traumatisée, pourquoi je ferme pas ma yeule, hein?

Que je ne sache même plus combien de fois j'ai été agressée c'est tant mieux. Plus facile de passer à autre chose. Faudrait pas que je me mette à déranger le monde avec ça.



mardi 11 novembre 2014

Peine d'amour perpétuelle


J'écoute juste Jean-Jacques Lafon, depuis que j'ai huit ans.

C'est juste pas possible de reprendre le dessus avec de la musique de marde de même.



Et toi, tu seras où le 1er décembre?



Ça fait une couple de minutes que personne ne parle. Elle lève la tête, repousse une mèche de cheveux et dit :

Roger serait fier de nous autres.

lundi 10 novembre 2014

Y a ton courriel si gentil, plein d'amour.
Pis y a l'autre qui m'envoie une photo de son chest.
Devine qui je vais relancer en premier.

J'ai la noune qui mouille

J'arrive pas à dormir
La noune dégouline
Plaisir les yeux fermés.
Tu me déshabilles à moitié.
J'imagine ta hâte.
Te dessine en caressant ma chatte.
Je te fais m'abuser rudement
Climax en silence
Grimace et pouls dans les yeux
Essuyer mes doigts baveux
sur la vieille jaquette
des Charlotte Hornets

S'agite mon sommeil
me chatouille l'appareil
mouille ma culotte
Frontière, esprit brumeux
Trois doigts courageux
explorent la grotte
Reviendrons transformés
et endoloris et ratatinés
Nuits hyménophores
à ta recherche
S'approprier le corridor
Muette, gorge sèche

Réveil les cuisses humides
La noune acqueuse
Ça picotte et ça fatigue,
l'envie de ta forreuse.
La bille engourdie
la main s'enhardit
Je me tords pendant
qu'il dort encore paisiblement
Je recommence dès que j'achève
Possédée, en transe, je rêve
de te vider, jusqu'à t'assécher les couilles
Et j'ai toujours la noune qui mouille
Ça doit être le fun être riche.
Pas se demander à qui emprunter pour les soins médicaux privés.
Prendre rendez-vous chez le notaire pour faire son testament et prévoir redonner au monde qu'on aime.
Choisir une belle pierre, la typographie, s'écrire une épitaphe de frais chier.

Moi j'ai écrit une lettre assez triste dans laquelle j'interdis toute forme de célébration entourant ma fin à moi. J'ai pas d'argent pour ça et eux non plus. Moi je veux que mon corps reste à l'hôpital parce que c'est un estie de racket, juste pour transférer un cadavre à la maison funéraire ils te facturent. Moi je donne ma carcasse à McGill, vais me faire tripoter et découper en petits morceaux par des étudiants.

C'est comme ça qu'on crève chez les pauvres.
La petite robe que je porte aujourd'hui est encore beaucoup trop courte, je devais m'arrêter tous les cinq pas pour la réajuster. Parce que je porte des bas aux genoux, ça semble encore plus court. Quand j'étais plus jeune je portais des shorts en dessous, mais en vieillissant je trouve que ça fait matante et que c'est plus beau de voir mon cul s'il vente. Fait que j'ai mis une petite culotte brésilienne jaune en dentelle. C'est peut-être la dernière fois de l'année que je sors les cuisses à l'air.
Toi, Ikea, ça te donne-tu le goût de fourrer?
Il y a des lits, 
des tables,
des chaises,
des sofas ,
des tapis de toutes les couleurs...
Comment ça se fait que j'arrive pas à me faire des amis? Tout le monde me dit merci, tout le monde est content. Chez nous c'est la place. La maison de l'amour. Et tout le monde se retrouve, tout le monde s'aime. Elles sont toutes là, les filles qui se frottaient dessus quelques heures à peine après que je lui aie demandé de partir. Elle est là. Celle qui a couché dans mon lit pendant que je prenais des vacances. Ils ont du plaisir. C'est moi qui paie. Et j'ai pas d'amis. Personne qui s'intéresse à ce que je fais, qui je suis. Personne qui comprend. Personne qui m'entend. Je ne me souviens plus quand j'ai arrêté de parler. Quand j'ai commencé à sourire niaisement. Quand j'ai réalisé que personne ne m'aime pour vrai. J'ai fait beaucoup de bruit pour ne pas y penser.