vendredi 1 août 2014

Les idées que je me fais

J’ai toujours cru, d’aussi loin que je me souvienne, que j’allais vivre la guerre, la sentir dans mon ventre et goûter le sang dans ma bouche et voir mourir des hommes comme toi, juste à côté de moi; te regarder mourir peut-être, as-tu peur toi aussi? J'ai toujours cru qu'on vivrait quelque chose de grandiose et de terrible ensemble.

 J’ai toujours cru en l’amour, comme dans les livres, dans les films, les chansons de Patrick Normand, comme dans tes yeux quand je dis quelque chose d’intelligent. J’ai toujours cru que l’amour triomphait de tout, les ouragans, l’inflation, les extra-terrestres, les belles-mères; tout ce que tu veux. J’ai toujours cru que ça ne pouvait pas être complètement et définitivement impossible, il y a tellement de solutions à inventer ensemble, toutes ces choses qu’on a encore à se dire et à se montrer. J’ai toujours cru qu’on se retrouverait, tôt ou tard, ici ou ailleurs et que ce serait parfait, magique et naturel, parce que c’est notre destin pis tu niaises pas avec ça le destin, ça reviendrait à envoyer chier le miracle de la vie au grand complet et choisir le côté obscur de la force, nier ce qu’il y a de plus important, de plus sacré : l’amour. J’ai toujours cru qu’on pourrait se rejoindre, sur le coin d’une rue n’importe où et reprendre exactement là où nous en étions, t’en souviens-tu? 

J’ai toujours cru que tu n’étais pas comme les autres imbéciles et qu’en tout particulier imbécile que tu étais, tu voyais en moi tout ce qui est invisible aux autres, au-delà de ce que je ne montre pas, quelque chose de moi que je ne connais pas encore. J’ai toujours cru que je n’avais pas besoin de t’expliquer la différence, les variations et l’impact de cette réalité spécifique, puisque tu semblais tellement bien comprendre, alors qu’en fait tu t’es contenté d’agir comme tu pensais qu’il le fallait, jamais vraiment honnêtement. 

J’ai toujours cru que je savais mieux que toi ce que tu voulais, ce que tu ressentais, ce qu’il te fallait, ce que j’étais en droit d’attendre et d’exiger de toi. J’ai toujours cru que c’était parfaitement normal et pas du tout, un peu beaucoup, complètement malade mental dans le sens dangereusement psychopathe de se conduire comme je l'ai fait avec toi. J’ai toujours cru que c’était un jeu et que tu m’expliquerais un jour les règles pour que j’arrête de me planter. J’ai toujours cru que j’étais folle de toi, mais je veux juste que tu m’aimes.

Défi du jour: Texte d'au moins 400 mots. Toutes les phrases commencent par: J'ai toujours cru

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