lundi 11 août 2014

Ayoye

Tsé, une belle journée. Tu décides de fourrer en te réveillant. Tu vérifies si c'est possible. Il y a bien un volontaire.

Pis là tu fourres comme si t'avais fumé du crack. Tu fourres longtemps. Tu changes plein de fois de positions. Tu te fatigues pas. Tu lui dis d'aller plus fort. De pas se gêner. Tu insistes pour te placer comme ça. Il te donne des grands coups, tu te tiens bien et tu pousses en criant. Tu le pousses au fond. Encore plus loin. Il ressort au complet pour que tu le sentes à chaque fois, t'ouvrir encore. Tu retiens ton souffles pour l'entendre pénétrer à l'intérieur de toi. Tu le savais ce matin, en te réveillant que tu jouirais comme une folle en serrant les barreaux. En te cramponnant au matelas. En t'accrochant à lui. Tu cris pas comme d'habitude. Parce que c'est pas comme d'habitude. Tu bouges bien, il bande fort comme un gars de dix-huit ans. Il se fatigue pas. Tu lui dis fuck c'est donc ben bon. Il est d'accord. Ça doit être la pleine lune. Mais il fait soleil. Tu lui as grafigné le dos en l'agrippant. Et tu lui as demandé de se branler tout près de ton visage pour que tu le vois bien en te branlant. Ça l'excite de te voir te pincer les seins. Il regarde entre tes cuisses, tes deux doigts qui gigotent. Il décide de t'en mettre un. Juste un. Pas trop loin. Il ne bouge pas beaucoup, il se place doucement. Il appuie en frottant, grattant du bout du doigt. Tu as léché son gland tout rouge, l'as suçoté et tu l'as bien mouillé. Tu aimes le son de la branlette et cet air trop sérieux qu'il a juste avant de venir. Tu es sur le bord, toi aussi. Ça ne trompe pas quand il fait ses yeux-là, tu as juste le temps d'ouvrir la bouche et de la refermer sur son manche pour ne pas laisser son précieux sperme s'échapper. Tu l'avales en le regardant dans les yeux. Tu avales une première fois tout de suite et puis tu attends tranquillement. tu suces en le laissant sortir et tu lèches délicatement du bout de la langue les dernières gouttes qui s'échappent du méat. Tu prends sa main et mets ses doigts dans ta bouche, tu tires un peu sur ton mamelon et tu donnes les deux derniers petits coups de doigts qu'il manquait pour partir. Tu serres les cuisses pour garder son doigt en toi pendant que tu jouis. Il se penche et lèche en faisant attention où c'est trop sensible. Il promène sa langue comme pour t'apaiser. Ça redescend tout doucement. Il pose la tête sur ton ventre et joue avec ton mamelon pendant que vous discutez. Tu dis hey on roule tu un joint? Il est pressé. Pas toi.

Il part et tu roules ton joint. T'essayes de te dépêcher avant que les endorphines ne fassent plus du tout effet. Et tu prends une puff et tu ouvres ton portable et de clic en clic tu atterris .


Mais non. Mais attends. C'est pas ça. Pas comme ça. Quand même. On peut, tu sais. Les préférences. Et puis. Et puis pourquoi est-ce que les terminaisons nerveuses de mon clitoris seraient reliées aux lèvres et jusqu'à l'intérieur du vagin si c'était pas pour les exploiter? Et pourquoi j'ai un point G? Pourquoi mes draps sont dans la laveuse en ce moment et que j'ai dû brancher un ventilateur pour sécher le matelas si c'est si désagréable que ça? Mais non. Fuck non. Je comprends l'histoire, la culture, c'est hyper intéressant. Mais la notion de plaisir, c'est un peu comme la notion de consentement, non? Ça m'appartient. Tu n'as pas le droit de me dire ce que j'aime ou devrais aimer. Ce qui est bien ou mal pour moi. Ce qui me fait du mal ou pas, je suis la seule à pouvoir le déterminer. Endoctriner des femmes et des filles en les gavant de théories selon lesquelles tous les hommes sont des violeurs, c'est pas vraiment de l'empowerment. Je me sens niée un brin. Exclue. Marginalisée. Si je pense pas comme elle, j'ai tu encore le droit d'être féministe?  

Chez nous personne aime ça le tofu, moi j'en mange et j'aime ça. C'était un choix d'essayer, c'est une préférence que j'ai. Pourquoi je peux choisir de manger du tofu et pas de fourrer?

Je comprends l'idée, la théorie. L'agression, la violence. Les origines. Je comprends aussi, évidemment, l'oppression, la difficulté d'être une femme. D'en arriver à préférer la douleur au plaisir à cause du conditionnement. C'est vrai qu'on est plus à l'aise de souffrir d'une pénétration que de jouir d'un cunni, et il faut se demander pourquoi. Sauf que la réponse peut pas être toute facile comme ça. Tout n'est pas blanc ou noir. Tout ça, justement, c'est en considérant que tout le monde en reste là et ne réfléchit jamais à sa sexualité, n'en parle jamais avec l'autre. N'établit aucune règle, ne s'informe pas des désirs et fantasmes de l'autre. Personne n'écoute son discours intérieur et ne déconstruit jamais rien. Personne ne sait ce qu'il veut. Y a des violeurs et des violées. Tous les hétérosexuels sont des barbares pervers, violents et dangereux. Dire qu'on a pas besoin de pénétration pour procréer, qu'il suffit de demander du sperme à un homme et de s'en frotter la vulve avec, ça peut pas être sérieux. Comment est-ce que tu peux en venir à la conclusion qu'une pratique comme celle-là est plus naturelle que la façon de faire traditionnelle? 

Pourquoi moi j'ai l'impression que si j'avais été élevée par les loups dans la jungle j'aurais quand même envie d'insérer des choses dans mon vagin? Je suis complètement aliénée, c'est ça?

Moi j'ai rien contre les femmes qui n'aiment pas ça. Je pense pas qu'il y a juste les lesbiennes frustrées (je pense pas que "les lesbiennes frustrées" ça existe) qui n'aiment pas ça. Je pense qu'il y a toutes sortes de monde qui aime toutes sortes d'affaires. Prétendre que tout le monde sans exception souffre de la première pénétration, moi je voyais ça comme un mythe patriarcal. Je savais pas que c'était aussi un mythe féministe.

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