dimanche 27 juillet 2014

Cheval renversé

Les heures qui précèdent
nos batailles,
j'ai un trac fou.
Je fais des plans de rechange,
je choisis soigneusement
les couleurs.
Je peux dissimuler bien des affaires
mais je peux pas m'empêcher de trembler
quand tu approches.
Je te laisse attaquer.
Tu me menaces.

-Tu vas y goûter, j't'en feu.

Je pense que ces pantalons-là me font un cul pas pire.
Juste assez transparents.
Bien moulants.
C'est pour ça que tu ne me les as pas encore enlevés
mes pantalons.
Tu me pinces les fesses depuis tout à l'heure.
Tu les tapes, les fais rebondir.
Tu les mordilles.
J'espérais que tu fasses ça.

-Depuis quand t'aimes qu'on morde tes fesses?

Est-ce que je sais moi?
Tu parles d'une question.
Si tu le demandes c'est peut-être parce que tu voudrais être le premier.
Et tu insistes.

-Hein, depuis quand t'aimes ça, ma grosse cochonne?
-J'ai toujours aimé ça.

Pour me punir ou me récompenser, tu mords plus fort.

J'enlève ma pince à cheveux,
mes lunettes,
mes bijoux,
comme avant un combat.

J'enlève mon pantalon et mon chandail
puis je vais me cacher sous les draps.

Je trouve que tu embrasses mal.

Mets-la entre mes cuisses
ta grosse langue.
J'aime comment tu suces
comment tu mords
et comment tu lèches.
Mais je suis gênée.

J'ai toujours peur que tu trouves ça laid
mon asymétricité chronique.
J'en fais une maladie.
Mais si t'aimais pas un peu les affaires croches
on serait pas en train de se battre avec ma brassière.
Tu serais pas là dans ce lit,
si tu aimais les belles choses
propres
et lisses.

Moi aussi je te veux dans ma bouche
c'est à mon tour.
La texture est humide et froide,
tu t'es rafraîchi y a pas longtemps.
Tu sens rien.
Je vais tout doucement.
Et je fais beaucoup de bruit.
Je me berce lentement avec toi dans ma bouche.
Je glisse sur toi.
Je trouve que je t'entends pas assez.
Je tire et mords un peu
et je serre tes couilles.
Tu atteints la consistance idéale.

Je rampe sur toi.
Je te monte comme un cheval
renversé.
Je te tiens et te fais entrer
complètement.
Déjà au fond
je me tortille un peu sur toi,
j'essaie de te faire entrer plus loin,
je te sens trop bien comme ça.

Je m'agite sous les draps
et j'adore savoir que tu ne me vois pas.
Même que je m'obstine quand tu remontes
le drap pour me regarder.

Je sens tes doigts sur mon dos.
Sur ma colonne,
sur mes hanches.
Tu voudrais que j'aille plus vite.
Tu t'impatientes.
C'est le magnifique point de vue
sur mon cul
qui te fait perdre la tête comme ça.
Je m'incline, me penche en avant
pour que tu vois mieux.

J'ai envie là que tu me la foutes au cul
tout de suite.
Tu veux la même chose.

-Y est où le lubrifiant?
-Y est où le lubrifiant, t'es-tu cave estie on est chez vous.
-Pis ça? C'est tout le temps toi qui s'en sers.
-Il doit être dans ton tiroir de bas.

Y a un problème avec moi parce que
même quand tu te caresses d'une main
en fouillant dans ton tiroir de l'autre
et que tu me regardes comme un épais pour me dire une connerie,
je te trouve beau en christ.

-Y en as-tu d'autre?
-Je sais pas, j'ai pas fait ton inventaire. Pis c'est même pas vrai que c'est juste moi qui s'en sers. Tu en mets quand tu te crosses tu me l'as dit.
-Ah c'est beau, je le sais y est où.

J'aimerais savoir à quoi tu pensais
quand t'es allé te masturber dans la cuisine?
Je ris toute seule.

Tu reviens.
Tu prends ma jambe, la soulèves
la poses sur ta poitrine et tu me cognes dedans
bien fort
en m'apprenant que :

-On a pus de lubrifiant.

Bon.

Qu'est-ce que tu veux que j'te dise?




Défi du jour : Comme avant un combat

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