mercredi 27 novembre 2013

C'est à cause de Josée di Stasio

Si seulement vous investissiez un peu plus de temps à améliorer nos conditions de vie et en perdiez un peu moins à nous dénigrer, à essayer de nous écraser et à vous regarder et vous crosser sur vos esties de hamburger de sanglier qui coûtent les yeux de la tête. La différence entre vous et ceux qui cassent, c'est qu'ils vous comprennent très bien. Ils savent votre plan, vos aspirations, votre insensibilité meurtrière. Alors que vous êtes trop imbus de vous-mêmes pour simplement vous intéresser à l'autre, c'est bien trop dangereux, ça pourrait vous apprendre quelque chose et vous courrez le risque de réaliser que vous avez tort. Après ça, quand on refuse de changer, on a l'air cave.

J'ai encore rencontré personne qui est venu vivre dans hochelaga et qui n'a pas mille commentaires négatifs à formuler. Tu trouves ça triste et trash. Tu veux que ça change. Qu'est-ce que tu fais ici alors? T'en profites pour t'acheter un immeuble à revenus et t'enrichir sur notre dos? C'est toi l'estie de sale qui augmente mon loyer juste pour avoir plus de cash et aussi un peu pour que je sacre mon camp. Tu te pars un bon resto pis tu penses que tu sauves le monde. Wow t'as amélioré le paysage, on aime ça le contraste. Grâce à toi ceux qui n'ont pas une cenne réalisent un peu plus à chaque jour, que tu peux dépenser en un souper ce qu'ils mettent plusieurs jours à gagner. Et maintenant ça se passe tout près de chez eux. Dans leur face. Y a même du monde qui vient d'ailleurs pour y manger, alors que nous ne sortons d'ici que pour aller à l'hôpital. Tant qu'on va vouloir "attirer" des familles et des investisseurs plutôt que de travailler avec les gens d'ici afin de leur permettre d'accéder à une éducation supérieure et à des postes de décision. Tant qu'on se fera chier dessus par une élite étrangère aussi déconnectée que méprisante qui ne comprend rien à notre culture, au point de croire qu'on n'en a pas, on n'a pas fini de passer le balai.

Je n'aime pas me taire. Mais je ne peux pas parler. Pas maintenant. Votre réaction au vandalisme me brise le coeur. Et j'ai de moins en moins envie de faire de la politique. Et vous me demandez si je sais qui a fait ça. Si je les connais. Je sais pas. Je suis pas le genre de personne à qui on se confie quand on pose ces gestes-là. Et je fréquente surtout du monde trop fatigué pour réfléchir en rentrant de travailler. Mais ce que je sais, c'est que c'est juste du monde comme moi. Juste du monde qu'on essaie de tuer.

Josée di Stasio, la prochaine fois qu'elle vient, elle devrait s'arrêter à la cuisine collective, si jamais elle veut vraiment rencontrer du monde d'Hochelaga. Parce que vous pouvez bien essayer de faire croire à tout le monde que la culture d'Hochelaga a changé, on n'est pas encore mort. Même qu'on est capable de lever et lancer des briques encore pour un bout.

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