dimanche 29 septembre 2013

samedi 28 septembre 2013

J'ai des connections, mais j'ai pas le temps d'en profiter

Je cuisine avec un peintre qui m'a donné rendez-vous dans un café branché. Une histoire de trafic de pots Mason. Je suis trop crevée et je devrais écrire. Il me reste pas beaucoup d'heures pour me préparer.


Ça fait drôle de dire "Je vais manifester toute seule"

Je me promenais dans la foule.
Je te cherchais.
Je te cherches toujours.
Dans toutes les manifs.
Je fais le tour.
J'espère que tu me trouves.
J'ai trouvé quelqu'un d'autre.
Il m'a appelé par mon nom,
ça fait quinze ans qu'on ne s'est pas vu.
Je n'ai pas réussi à arrêter
de le regarder.
Lui non plus.
On se comprend.
Il est d'ici.
Et toute la journée, sous le soleil
pendant que les autres criaient
des slogans
et brûlaient des drapeaux,
nous avons marché yeux dans les yeux
en se racontant mille choses
qui ne veulent rien dire.
Elles voulaient toutes dire la même chose.
Nos grands sourire, les yeux qui brillent.
Je suis contente d'être ici
avec lui
en train de marcher.
Je ne veux plus t'attendre,
je suis toujours toute seule
avec toi.

vendredi 27 septembre 2013

Harmonium en boucle

L'exil, c'est une belle chanson de cirque.

Ma mère m'a acheté ça chez Bertrand Musique, sur la Tario. C'était une cassette copiée. Bertrand Musique c'était un gars croche. Moi j'ai jamais cru que c'était son vrai nom de famille. Aujourd'hui, c'est une buanderie. Je m'ennuie de son décor avec des cds et des vinyles et des grosses notes de musique. Pis les gros gars tatoués qui passaient la journée là. J'allais souvent le voir pour faire accorder la guitare avec laquelle je ne jouais jamais.

L'heptade pis David Suzuki

Mon ami Sam il pense comme Suzuki. Il dit qu'ils attendent juste ça, qu'on se révolte, pour nous enfermer dans des camps de travail. S'il faut qu'il ait raison, ça veut dire qu'il vont enfermer des gens comme nous. Toi et moi, ils vont nous enfermer aussi, tu crois? On peut pas s'écraser. Je serai pas capable. Est-ce qu'il reste un pays qui a de l'allure où on pourrait se réfugier? Peut-être qu'il n'y en a pas. Peut-être qu'il n'y en a plus. peut-être qu'on devrait juste s'en câlisser pis se dire que notre pays, c'est toi pis moi. Mais s'ils nous arrêtent, ils nous séparent.

Je me souviens, j'avais dix-huit ans, j'écoutais ça en faisant des bulles. Je ne comprenais rien alors. Aujourd'hui, je m'imagine que je comprends des affaires et ça, c'est terriblement dangereux. Ça pourrait me donner envie d'arrêter de réfléchir.

jeudi 26 septembre 2013

Explique-moi

J'ai jamais aimé la science.
Ça me donne toujours tort.
J'ai l'air d'une épaisse finie.
Où sont dans ton équation
toutes les chansons
qui nous font triper?
Tout ce que tu m'as écrit?
Les couchers de soleil?
Pourquoi je me fierais à
ton analyse
des probabilités
si t'as un problème
de gambling?
Pourquoi avec les machines
tu joues même si c'est perdu d'avance?
Pourquoi pas avec moi?
Tic tac
Tic tac
Tic tac
C'est pour ça les voyages.
Tu te pousses avant que ça t'explose dans face.

C'est toi que je vais blâmer pour ça

Je le sais pas si c'est la température qui me fait ça.
Ça a beau être moins désagréable qu'un serrement de gosses,
des spasmes vulvaires, c'est fatiguant.
Alors si tu me proposes pas quelque chose de cochon,
je vais me retrouver à faire n'importe quoi avec n'importe qui.

mercredi 25 septembre 2013

Je lui ai demandé, est-ce que je peux copier ton texte, pour pas l'oublier?

Il y a sur la table tous vos livres offerts
Indices éternels de nos crimes commis 
En toute impunité

Je feuillette à nouveau un passé proche
Je traverse le mur et regagne la chambre
Où se sont jouées tant d'histoires
A l'abri des regards 
Rideaux tirés ou volets clos
A l'abri de la vie pour inventer la nôtre

J'aspire vos paroles telles un lait nourricier
Vous le grand orateur contenant tous les mots
Que je ne connais pas
Amoureux cultivé de nos plus grands auteurs

J'apprends de votre bouche toute une littérature
Dont je ne me lasse pas
Insatiable apprenante j'écoute et je me tais
Et puis je sors du rêve
Pour lire et vous écrire
Pour accrocher en moi cette part de vérité
Éloignée des obscurs fantasmes
Que la vie parfois nous réserve

Les mots me happent puis ils s'échappent
Tout à vous destinés 
Dans une course effrénée
Sur l'écran devenu page blanche
J'échange dans le secret, citations et auteurs
Je relis les fragments d'un discours amoureux
Je puise entre les lignes mon profil imparfait

Entre Céline et Harrisson nous avons su construire
Des ponts qui nous rapprochent
Je vous parlais de Maupassant ou de Murakami
L'homme aux 676 000 amis

Entre Kerouac et Tranströmer j'ai tracé notre route
Long rouleau sinueux où l'encre se déverse
Mais s'il en est un que je retiens 
Parmi tant de lettrés
Entre Beauvoir et Sartre ou Sacher Masoch

Vénus à la fourrure en plein cœur de l'hiver
J'ai découvert un homme inconnu à mes yeux 
Poète passionné et souffrant de la vie
Lermontov était là
Et notre amour aussi.

Eve Eden
Je suis tellement habituée d'être prise tout seule avec mes sentiments roulés en boules au fond de mes poches. Quand Amélie dit je m'ennuie, je me demande si c'est possible. Elle coupe le pain avec ses mains, elle tricote, elle me laisse parler de moi et de toi aussi. Le temps passe vite. Ses lèvres sont mouillées. Elle sent le chocolat.

Amélie veut savoir. Amélie sait déjà pour nous deux, mais je lui ai dit, il ne fera rien, il est tellement respectueux. Amélie a compris que je le regrette. Tu es trop parfait pour moi. Amélie n'est pas d'accord.

Pourquoi t'es pas amoureux de moi comme Amélie? Pourquoi tu m'écris pas que tu t'ennuies?

Être étiquetée

Toi tu vas représenter l'hypersexualisation, parce que tu connais ça.

mardi 24 septembre 2013

Correction

-Ça existe-tu pour de vrai un blow-job complet anal?
-Je pense qu'il te manque quelques virgules. Essaie : blow-job, complet, anal. Ça se dit mieux.
-Et c'est moins exigeant.

Savoir apprécier sa chance

De tous mes traumatismes, me faire tordre un bras par un poète, c'est franchement agréable.

Garder le focus

Travailler toute seule dans une église une belle journée de même, ça donne envie d'inviter des garçons pas catholiques.

lundi 23 septembre 2013

Je vais la corriger ta thèse,
seulement si tu me laisses la lire
au lit
avec toi.

dimanche 22 septembre 2013

Ose encore

Nous étions destinés
à poursuivre des trajectoires
parallèles
sans jamais se rencontrer
avant que tu ne bifurques
et m'accroches
le coeur
avec tes mots.

Un jour,
avec ta permission,
j'écrirai sur nous deux.

samedi 21 septembre 2013

Je pense à tes yeux bleus si doux

Je commande un thé chaperon rouge.
Si tu passes devant la vitrine,
c'est un signe.
Je vais éviter ton regard,
souhaiter de toutes mes forces,
que tu entres pour moi.
J'en ai connu des sevrages,
mais toi.


Ça fait trois courriels que je t'écris
et que j'efface à mesure.
Des tas de choses à te dire
rien en particulier.
Juste cette persistante envie
de te parler.
Savoir ce que tu fais,
pendant que je pense au cirque.

Je ne veux plus courrir derrière toi
j'ai mal partout.
C'est à ton tour de venir me chercher,
tu sais où j'habite.
Tu as toutes mes coordonnées.
Ne fais pas comme tous les autres
qui me regardent partir.
Accroche-moi.

Je me demande c'est quoi ton thé préféré.

Cet automne, le PQ nous réserve de belles surprises

Pauvre bande de larbins endoctrinés, djihadistes péquistes, vous faites pitié. Un code vestimentaire imposé par la laïcité, c'est pas différent d'un code vestimentaire imposé par la charia.

Le conseil du statut de la femme, n'a jamais été un organisme très ouvert, plutôt intégriste, en ce qui me concerne. On n'a qu'à regarder son avis sur la prostitution. C'est du maternalisme. On refuse de voir qu'une travailleuse du sexe ou une femme portant le hijab puisse le faire par choix. Les femmes ne sont que de pauvres victimes, trop alliénées pour choisir, il faut donc les rééduquer, les remouler, avec ou sans leur conscentement, pour leur bien. Du beau féminisme. Nier les filles parce qu'elles ne ressemblent pas à ce qu'on veut voir chez une fille. À l'image qu'on se fait d'une femme libre. Non, le CSF n'a jamais été très ouvert. C'est donc à se demander pourquoi on a nommé Julie Miville-Dechêne à sa tête. Elle est trop juste, trop intègre pour cette fonction partisane.

Mes amis qui se disent pas racistes, je le regrette, mais vous l'êtes. Quand on parle au nom d'un "nous" dans lequel sont juste une gang de la même couleur, même langue, même culture et même confession religieuse à se reconnaître, quand on se sert de cette fausse légitimité pour déterminer les nouvelles coutumes de tout le monde, "les autres" qu'on veut assimiler. Ça ressemble à du rascisme. En fait sur leurs petits dessins, c'est assez clair. Tellement clair qu'on pourrait penser que c'est la personne au complet qui est interdite. La discrimination en raison de la religion, c'est écoeurant. C'est ça de la xénophobie, c'est ça la définition "être hostile à un groupe de personnes en raison de leur nationalité, culture, RELIGION...". Je suis pas raciste, cette personne n'a qu'à aller travailler au privé. Ouais c'est ça. Je suis pas raciste, elle n'a qu'à aller à l'arrière de l'autobus, je ne veux pas la voir.

Y a pas des québécois plus légitimes que d'autres, une fois que tu es ici, tu es québécois. Nos ancêtres étaient peut-être là depuis longtemps, mais y avait déjà du monde ici quand on est arrivé et on leur a imposé nos valeurs au point d'arriver presque à les exterminer. Le peuple québécois n'est pas plus beau, plus propre et moins violent qu'un autre. Une identité et des valeurs, ça ne peut pas être dicté par un parti politique. Et quand on ne pense pas comme vous on se fait montrer la porte. Vous êtes en train de me dire que je ne suis pas québécoise. Une chance que nos lois et la charte Canadian sont déjà là pour nous protéger de cette charte. Je ne pensais jamais me sentir comme ça chez moi. Comme une étrangère. Je ne pensais jamais avoir à me réfugier au Canada. 

Le dernier exercice de comparer la charte des valeurs à la charte de la langue française, c'est tellement une joke. C'est à se demander ce que vous mettez dans votre café pour nous dire des trucs aussi imbéciles sans rire. Des langues, tu peux en avoir mille, mais l'idéal, pour se comprendre, c'est d'en prioriser une tsé. Et puis finalement, bande de nouilles, c'est à cause de votre tabarnak de charte française faisant qu'on priorise les immigrants francophones si on invite les gens du maghreb qui vous font si peur. Vous vouliez du monde qui vous ressemble, qui parle français. Vous les avez choisis et vous allez ensuite rentrer dans leur garde-robe parce qu'ils ne sont pas encore assez bien pour vous. Pas assez comme votre "nous" imaginaire.

Plus personne ne sait c'est quoi le travail d'un chef d'état. Le monde pense que c'est de mettre ses culottes. Est-ce qu'on va voter pour être représenté ou pour se faire diriger? Maltais tu me dégoûtes, Lisé, vous m'écoeurez, toute la gang. Qu'est-ce que vous allez nous faire encore? Qu'est-ce que vous allez nous enlever encore? Ils vont nous dévoiler ça tout croche bientôt, j'ai hâte.

-Me suis fait défoncer mon char par des hosties de cons.
-Comment tu sais qu'ils sont cons?
-C'est des sacrament d'incultes! C'était plein de bon oï! y'ont juste pris des cds pourris.

insensible

Tu me touchais et je réagissais pas.
On aurait dit que je sentais rien.
Je sentais rien.

Tu m'as pas dit que je suis belle.
Tu l'as pas dit, ça devrait être un crime.
Je veux pas que tu me touches,
sans me dire
que je suis belle.
Ou que je sens bon.
Ou que ma peau est douce.
Ou que tu aimes
les brunes
les grosses
les petites
Dis-moi quelque chose qui me différencie
des autres.

Pourquoi tu me touches si je suis pas belle?
Pourquoi je te laisse faire?
Pourquoi ressentirais-je quelque chose?

jeudi 19 septembre 2013

Avoir un faible pour les hommes violents

Vous faites ça le jour de paye ou juste avant la fin de semaine. Vous gâchez les anniversaires, les vacances. Ça saute toujours au plus mauvais moment. Justement quand on pensait que ça allait mieux. On se prend une belle volée et on se dit qu'on aurait dû prévoir. je sais que j'ai toujours pris beaucoup trop de responsabilités. Quand j'avais douze-treize ans, les intervenants voulaient absolument me convaincre que je n'y étais pour rien si papa était comme ça. Depuis ce temps-là, y a deux ou trois choses que je supporte mal. Les lumières éteintes et les rideaux tirés l'après-midi. Des odeurs, des sons comme la ceinture qui claque ou la règle de bois sur le mur pour me terroriser.

Appeler l'ambulance, suspendre les droits de quelqu'un pour le faire entrer en psychiatrie ou le faire arrêter, je faisais déjà ça quand j'avais douze ans. Quand papa faisait le bacon pour attirer mon attention. Quand il restait couché à fixer le vide et ne me répondait pas. Quand il ne s'occupait pas de moi comme une enfant de douze ans peut s'y attendre ou quand il me frappait parce qu'il était soûl. Alors j'appelais la police, l'ambulance. Je voulais qu'il comprenne qu'il n'agissait pas correctement. Après ça, toute la famille m'en voulait parce que je me laissais pas manipuler. Je lui disais ça à papa, "tu me manipuleras pas". Ma mère était jalouse de moi.

Tu me regardais avec l'air du gars qui le sait qu'il est en train de pousser sa luck, mais tu pouvais pas t'en empêcher. Ça j'ai compris ça. Vous voulez pas vraiment me faire de la peine, vous voulez que j'aie de la peine avec vous. Tu le savais que j'étais pas contente, de la litière pas faite, des lumières et des rideaux fermés, de l'odeur de vidange qui flotte partout, du linge sale mêlé au linge propre, du fait que je travaille comme une folle et tu ne cuisines jamais. Tu m'as demandé de l'argent. Tu le sais comment j'aime ça parler d'argent quand ça fait quinze minutes que j'ai fini de travailler. T'en manques pas une. Tu m'as dit que tu avais cinq piastres, tu m'as demandé si je voulais aller avec toi au Dairy Queen. T'as dit que t'aurais besoin de dix piastres pour des clopes. Mais t'as juste cinq piastres et t'as pas mangé de la journée alors, tu m'offres d'aller te regarder manger une crème glacée alors que j'arrive de travailler et que je suis affamée. Parce que je veux pas, tu claques la porte. Tu reviens et tu refuses de me parler. T'es dans un état léthargique, couché en posistion foetale, tu fais comme si tu ne m'entendais et ne me voyais pas. On pourrait penser que tu ne vas pas bien, mais au-delà de ça, il y a ton désir de me transférer ton malaise, en jouant la comédie. C'est pas full pacifique comme tactique.

Je peux pas croire que c'est pas de ma faute. Je t'ai choisi différent de lui et tu fais pareil alors ça ne peut être qu'à cause de moi. Et j'appelle des ambulances en te criant que tu me manipuleras pas et je ramasse ce que tu as brisé, je moppe le sang parce que t'as fait semblant de vouloir te tuer et j'ai peur d'en parler parce que personne ne va me comprendre.

J'ai très besoin d'un homme gentil ce soir. Pour changer. Demain je vais aller te chercher après ta comparution, bien entendu.

J'ai envie de baiser

Pas avec n'importe qui.
Je préférerais que ce soit toi.
Qu'on se tripote un peu devant un bon docu.
Qu'on se ramasse tout essoufflé à moitié déshabillé sur ton divan.
Allez. Je sais que tu peux ce soir.

Dis pas de conneries, dis pas que c'est de ma faute.
Que c'est à cause de lui.
Tu pourrais même pas le remplacer.
T'as même pas envie d'être en couple.
Alors de quoi t'as peur?

Ne crois-tu pas qu'on soit assez créatifs tous les deux
pour s'inventer une formule
qui fonctionne
en dehors du cadre habituel?
Tu sais qu'on le peut.

Donne-moi juste ton adresse.
Je ramasse une bouteille de vin
un bon fromage,
un pain.
Et on parle un peu de la Catalogne.

Revenu Québec

-Mais pourquoi vous me l'avez pas dit, j'ai appelé des dizaines de fois, je vous l'ai demandé et personne ne m'a jamais parlé du formulaire TP985.5. Vous me l'avez pas dit. Est-ce qu'il y autre chose que je devrais savoir?
-N'oubliez pas le TP985.22.
-J'ai jusqu'à quand?
-La fin du mois.
-Rien d'autre?
-Remplissez donc un C0-17sp juste pour être sûre.
-Pour être sûre?
-Oui, madame.

On me demande souvent la différence entre le féminisme intégriste traditionnel et le néo-ninja-féminisme-glam

Je réponds que la différence c'est qu'on est sexy et qu'on lance des étoiles.

mercredi 18 septembre 2013

Ayoye. J'en reviens pas de ce que j'ai vu en passant par le parc Morgan. Ça c'est vraiment de quoi de gros. Je suis toute énervée. Je sens que ma vie va changer. Je vais tellement draguer les monsieurs qui vont jouer aux échecs là.

mardi 17 septembre 2013

Tu veux des chiffres et de quoi de concret. J'ai des témoignages, des sentiments.

Elle m'a dit, ici, on n'est pas habitué d'aller à l'école en autobus. J'ai failli tomber par terre. Mes yeux sont venus pleins d'eau. Mon coeur s'est serré. Prendre l'autobus pour aller à l'école. Comme les enfants de la campagne dans les films quand on était petit? Comme dans les Simpson! Non, moi, je ne voudrais pas que mes enfants prennent l'autobus pour aller à l'école. Voyons donc! On est à Montréal. On n'est pas des habitants! Elle m'a dit, pour nous, les parents, c'est de l'inconnu, c'est très abstrait. Abstrait, je comprends donc. Quand t'as six cent piastres par mois de BS t'as pas les moyens d'aller voir de quoi a l'air l'école de ton gars. On te demande de l'amener le matin sur un coin de rue, tu le regardes monter dans l'autobus, tu vois l'autobus disparaître au bout de la rue. Ton petit gars s'en va dans une grande école secondaire que t'as jamais vu dans un autre quartier que t'as peut-être jamais visité. À 6$ l'aller-retour en bus de la STM, c'est quand même 4% de ton maigre budget hebdomadaire dont il ne te reste plus que 6% une fois le loyer payé. Tu sais même pas comment tu ferais pour aller le chercher s'il était malade. Ton petit ne revient même plus dîner à la maison. Tu es obligée de lui acheter une boîte à lunch, la remplacer quand il se la fait voler ou la perd. Ça t'a coûté 25$ l'an dernier, soit 42% de ton budget mensuel. Ce mois-là a été long. Ça fait 3 ans que ton petit est déplacé. Ses notes ont chuté de 10%. Tu as assisté à au moins 12 réunions là-dessus.

Bon, t'en as assez de chiffres? Je vais dormir maintenant.

lundi 16 septembre 2013

Entre deux chapitres

Je m'en doutais que t'étais grand partout. Mais c'est toujours surprenant.Comment tu fais pour bander? Ça doit t'en prendre du sang. J'ai peur tout à coup. Je te souhaite d'avoir tes propres condoms, les miens sont pas pantoute adaptés à ta situation. J'ai jamais rien vu d'aussi gros. T'arrives à entrer au complet dans une fille toi? Je veux bien qu'on essaie. Mes deux mains sont trop petites, ma bouche est inutile. Je te laisserai pas me mettre ça dans l'cul. Sauf si tu me paies très cher ou bien que tu me demandes en mariage. Si tu me bâillonnes pas, tes voisins vont m'entendre. Moi, ça me dérange pas, j'habite pas ici. J'ai pas si peur. Tu peux y aller tout de suite. J'ai un rendez-vous à 19 heures. Laisse-moi juste m'agripper au cadre de porte.

Torture et masochisme #14



Le feuilleton que Gilbert Rozon lit en cachette.


#1, #2, #3, #4, #5, #6, #7, #8, #9, #10, #11, #12, #13

Le courriel
Courriel froid écrit à jeun, vers quinze heures, après seulement deux jours. Comme si ça faisait cent ans. Elle comprend qu'ils ne sont plus amants, plus un couple, juste des amis, elle le souhaite.

Elle rapporte son livre à leur rendez-vous d'adieu. Elle se sent bien et mal. Libre et complètement perdue. Espère qu'il lui arrive quelque chose de beau bientôt, mais quand elle le voit, ce n'est plus pareil.


-Donne moi une chance.

-Ça sert à rien. Tu me dégoûtes. Tu me fais plus bander.

Plus de larmes, juste la peur de le tuer. Pour tuer ses mots. C'est trop tard. Il a tout gâché. Elle se demande si quelqu'un peut l'aimer et la trouver jolie. Rien de moins sûr. Elle ne l'empêche pas de se coucher sur elle. Elle le laisse entrer. Elle jouit quand il jouit. Elle n'existe plus quand il ne la regarde pas. Il bande plutôt bien quand elle n'est pas là.

#15

samedi 14 septembre 2013

Le gars d'Hochelag

Si tu veux faire l'amour ce soir.
Moi, ça me tente.
Et puis ça m'éviterait d'aller jusque sur le plateau.
Je couche près de mon téléphone.
Je suis prête pour le soir où,
un peu ivre,
un peu seul,
tu oseras me texter.



jeudi 12 septembre 2013

Est-ce que je peux encore être souverainiste si les souverainistes ne veulent plus de moi?

Je n'adhère pas à un mouvement qui prône la normalisation, c'est fini. J'en ai marre de ce trip de souveraineté par peur, par vengeance, par domination, juste pour le pouvoir. C'est une démarche d'autonomisation et d'émancipation qui m'intéresse, pas me faire dire quoi faire à tout bout de champ. Ce pays-là ne m'intéresse pas. Je préfère le Canada au Québec fermé que propose le PQ et ON. Un pays, mais pas n'importe lequel et surtout pas le leur. Je ne veux plus jamais m'associer à ces gens incapables de tolérer la différence. Je ne resterai pas accrochée aveuglément à un drapeau souillé par des politiciens corrompus qui ne font rien de ce qu'ils promettent et cherchent à plaire aux écouteux de radios-poubelles. Je pense qu'ils s'appauvrissent grandement intellectuellement en se repliant comme ça. S'ils pensent que la participation d'une femme comme Mourani, n'est pas précieuse au sein du caucus du Bloc, ils se trompent. Tout ça pour exacerber la peur, la haine, le sentiment cheap de petit Québécois persécuté, catalyser tout ça et le diriger vers Trudeau qui s'en vient. Polariser le débat, diviser les québécois. À quoi ça sert des projets si peu rassembleurs qui divisent la population? En quoi ça solidifie le tissus social et nous fait avancer? C'est le bien contre le mal. Le gentil Québec victime du méchant Canada qui nous impose son multiculturalisme. Un film que je ne suis plus capable de regarder. Je pense qu'on a plus de talent et de créativité que ça au Québec.
Ils m'aiment comme une matante sympathique. Je suis la matante obèse et joviale qui les fait rire et qu'ils ont envie de baiser, sans être capable de l'assumer
Je viens de me faire flusher par un gars qui dit que c'est pas beau une fille qui sacre en politique. Tu connais sûrement cette émotion-là. Je suis fucking soulagée, mais je comprends pas pourquoi je suis pas partie avant. Je comprends même pas pourquoi j'ai embarqué. Rien que pour les mauvaises raisons, faut croire.

Ça va me prendre une bouteille de vin. Amélie! Je voudrais voir Amélie.

mercredi 11 septembre 2013

Mais suis-je vraiment faite pour la politique

J'ai hâte de voir ta face quand je vais te dire que les seules photos potables sont celles où je suis nue.

Budgéter

Ça faisait longtemps que j'avais pas été pauvre de même. Je dois faire plein de calculs. Citi financial refuse de m'aider. Je vais devoir travailler fort les prochaines fins de semaines. Mettre les bouchées doubles.

Pour avoir mon 2000$

133 mains pour 15$ ou
100 bouche pour 20$ ou
27 complets à 75$

27 complets c'est trop. 133, 100, c'est trop aussi. Je serai jamais capable.

50 mains à 15$
25 bouches à 20$
10 complet à 75$

15$, christ que je trouve que ça monte pas vite à coup de 15$.

Pas de condom, je peux demander quoi, 125$. Ça irait plus vite de même. J'aurais besoin d'en faire moins.

9 mains à 15$
25 bouche à 20$
15 complets à 75$
2 sans condom à 125$

Je suis chanceuse d'être comptable. Les autres filles sont pas organisées comme moi.

Quand la politique c'est une joke

Rien de plus normal qu'une clown comme moi candidate.
Je t'ai demandé si tu en voulais une photocopie. Tu m'as dit non. Je t'ai dit, je vais l'avoir dans ton dossier, si jamais t'as besoin. Tu m'as donné ta copie que tu avais peur de perdre. Pour la mettre dans ton dossier. En sécurité. Tu sais que je vais en prendre soin. Et tu as levé tes grands yeux et tu as dit : C'est comme si j'avais une autre maman ici. Et tu m'as donné un morceau de pain aux bananes fait par ta mère et le recueil de poèmes de ton amie, parce que tu penses qu'on va bien s'entendre elle et moi. Des hommes comme toi, j'en adopterais mille.

On m'a dit sur facebook que je suis contre la charte des valeurs, parce que je manque d'éducation

Le canadien de Montréal c'est une religion. Les alliances sont des signes religieux.
Mais c'est pas pareil tsé. Je veux savoir elle est où la manif avec des juifs, des musulmans, des raéliens pis des pentecôtistes, je veux y aller.


De la marde la charte du PQ. La charte canadienne s'applique par-dessus. C'est rien que pour exciter les souverainistes racistes. Et ça nous met à risque. Être islamiste radical, je saurais quelle place haïr à partir de maintenant. Quand ça se produira, les péquistes diront de blâmer le Canada multiculturel. Rien de plus inégalitaire et antiféministe que la charte de marde Marois.


 La discrimination en raison de la religion, c'est très grave. Ça n'a rien à voir avec les compétences. C'est un petit trip de pouvoir. C'est juste pour dominer l'autre. Parce qu'il nous fait peur. Parce qu'il est différent. 

Moi, je n'ai jamais eu peur de reconnaître que je manque d'éducation. J'adore apprendre tsé. Je pense pas que ce soit le PQ qui ait des idées progressistes ici, no way. Et quand on n'est pas progressiste, on est quoi?

Tu dis que je pourrais pas faire ce que je veux si j'allais en Algérie. Je m'en fous de comment ils sont
épais ailleurs, je me base pas sur les conneries des autres pour déterminer ma propre éthique. C'est ridicule ça. C'est ton idée Faire comme les autres? Veux-tu faire comme en Chine aussi et te pisser dessus parce qu'on suprime ta pause. Veux-tu nier les droits des homosexuels comme les russes? 


Ah non c'est vrai vous ne voulez pas faire comme "eux", vous voulez qu'"ils" fassent comme "nous". Je sais pas par quel phénomène tu penses aider le monde en l'oppressant. Mais tu fais le contraire. Les religions ne causent pas les guerres, c'est l'intolérance envers la religion de l'autre et sa différence. Exclure l'autre, ne fait que le renforcer dans ses convictions. 

C'est une grosse joke toute cette histoire. C'est de la manipulation. On a vu ça avant tsé. Provoquer et instrumentaliser une crise, polariser le débat dans le but de nous distraire pendant qu'on nous encule bien profondément, jusqu'au plan nord et plus loin encore. Avec un sourire pis un drapeau à fleurs de lys, on se gêne pas pour te ramoner le fondement, le PQ ça aime la marde.

On voit ce qu'on veut voir, comme tu dis. Les yeux fermés, ça voit mal, fait qu'on laisse aller l'imagination. Des québécois blancs catholiques qui volent, violent et sont fanatiques, j'en connais plus que n'importe quelle autre ethnie. J'ai pas peur deux secondes d'un kirpan. Mon compas est plus dangereux que ça. On aime rester les yeux fermés ici. On s'ennuie de Duplessis qui nous traitait comme des enfants, on s'accroche à son tabarnak de crucifix. Quand je pense que mon petit frère a voté PQ et qu'il vont lui faire enlever son chaplet dans le cou pour travailler avec les enfants. Pourtant je suis athée et son chaplet m'écoeure tout court, mais il a le droit de le porter sacrament! 

Si ça passe, je déménage à Toronto christ! Ils restront entre "nous inclusif qui exclu la différence" à se masturber dans leur ceinture fléchée pure laine tricotée serrée. Si c'est ça être souverainiste, je choisis la fédération. Je commence à être tannée d'avoir honte des québécois.

Pis les péquistes nazis; fermez vos yeules. Fermez vos yeules câlisse, ça fait quarante ans qu'on n'entend rien que vous autres. Sacrez-nous patience avec votre petite vision de votre petit pays construit avec vos petits gênes de petits coureurs des bois. 

mardi 10 septembre 2013

Quelqu'un d'autre est avec toi

Comment j'ai pu être aussi conne? Pourquoi je comprends toujours deux minutes après tout le monde? Est-ce qu'ils m'ont échappée sur la tête quand j'étais petite? Comment ça se fait que j'ai rien vu?

C'est pas la première fois que j'y crois avec toi. Chaque fois c'est pareil. Deux ou trois courriels gentils et je suis en amour. J'oublie que tu vas disparaître quand t'auras eu ce que tu veux. J'oublie qu'on ne veut pas la même chose. J'oublie que tu n'es pas tout croche et égratigné comme moi.

Toi, tu ne penses pas à moi en te levant le matin, en te lavant les dents, en refermant la porte pour te diriger vers le métro. Tu ne te laisses pas distraire. Tu as une vie et tu t'arrêtes pas à ça toi. Tu t'arrêtes pas à moi. Tu es équilibré. Tu ne me diras jamais ce que je veux entendre. J'aimerais dire que tu n'oses pas parce que c'est une situation complexe, mais j'ai bien peur que ce soit parce que tu ne le ressentes pas. Je sais bien que je n'ai rien pour t'attirer. Je suis habituée d'aimer toute seule en cachette.

Ça fait des mois que t'es dans ma tête et t'es même pas foutu de m'inviter une fois dans ton lit. T'avais pourtant l'air d'un garçon bien élevé.
J'ai envie de me faire manger les seins pendant des heures.
Connais-tu un gars dans le coin qui fait ça?
Ça va me coûter combien?

dimanche 8 septembre 2013

Petrowski, t'en as tellement dit, t'en as tellement fait de la marde. Toi, tu es née minuscule. Je veux pas croire que ça se construit un être dégueulasse comme toi. Je veux que tu sois née comme ça, que ce soit génétique et irréversible. Je refuse que la société assume une quelconque responsabilité quant à ta personnalité ridicule et ton manque de jugement.

Comment garder son calme en te lisant Petrowski? Christ d'épaisse. Ils se plaignent pour rien, y ont pas perdu leurs ateliers, juste leur toit. Christ de niaiseuse, j'en reviens pas. D'après toi, être un artiste, c'est s'habiller comme le monde du plateau. J'espère avoir la lucidité et le courage de mettre fin à mes jours si par malheur en vieillissant, je deviens une ratée de ton espèce.


Des causes de s'insurger, ma pauvre innocente, y en a de nouvelles toutes les trois minutes. On n'a pas à chercher bien loin. T'en es une toi-même, une christ de cause. T'as vu un documentaire en 1998 pis t'as toute compris.

Quand ta vie c'est juste de te promener sur Internet pis dans ton char pis que tu marches juste de la maison au char, du char au bureau, du char à l'épicerie, du char au cinéma, du char au théâtre pis que tu vois tout le temps les mêmes pièces par les mêmes comédiens pis que tu croises les mêmes deux cents personnes semaine après semaine... c'est sûr qu'en dehors de ça, tout à l'air anormal. C'est un mode de vie qui favorise l'atrophie du cerveau. Comme je te dis. Je pense que tu n'y peux rien. C'est congénital, mais est-ce que des facteurs environnementaux viennent solidifier ça? Tes parents t'ont-il préparée à réfléchir le moins possible? Conditionnée pour devenir une roche.

Si jamais tu veux essayer de quoi, je te conseille des vacances au Soudan ou plus proche, chez Pops au centre-ville. Va voir comme c'est l'fun la vie des punks prolos professionnels de la contestation qui tètent de la bière. Tu survivras pas cinq minutes dans rue sans tes clés de char pis ton porte-feuille.

J'ai hâte de te voir

J'ai pas dormi de la nuit. Je préfère qu'on aille chez toi. On pourrait regarder ça ensemble. Voir ce que ça nous inspire de bon.

samedi 7 septembre 2013

Jimmy Hunt, mon amour

Je t'écoute ce soir et je pense à Amélie. La toune Christian Bobin, elle va l'aimer c'est sûr.
Je voudrais me reposer avec toi.
Juste être calme.
Écouter ton coeur.
C'est sûr que je vais pleurer.
Invite-moi à dormir chez toi.
T'es pas obligé de me toucher.
Je suis habituée qu'on me touche pas.
Je veux juste dormir tranquille.

vendredi 6 septembre 2013

J'ai vu un petit garçon courir à toutes jambes pour rattraper un clown afin de lui donner un cadeau, un porte-clé jaune. J'ai ravalé un sanglot et je me suis dit que la journée serait longue si je partais à pleurer chaque fois que je vois de quoi de cute.

La morphine ça fait pleurer. J'en ai pas pris tant que ça. C'est plus comme des larmes qui viennent des ovaires. Comme quand le juge te dit que finalement les vrais parents se sont pris en main, t'es inutile et vide. Ça le traumatiserait de garder le contact avec toi.

Ça m'a pincé quand j'ai vu cette petite fille d'à peine cinq ans danser. Elle tenait sa jupe pour la faire voler. Elle tournait sur elle-même. Elle rêvait d'un garçon qui danserait avec elle. J'étais comme ça. Quand elle a vu son ami et lui a pris la main, il l'a repoussée. J'ai eu de la peine pour elle. Elle a continué à danser toute seule avec son cavalier invisible. Un petit prince charmant imaginaire qui l'invite à danser. J'étais comme ça.

Un kiosque pour des écoles saines. Comment ça se fait que les écoles sont pas déjà en train de se construire? Pourquoi c'est si long? De quoi vous avez besoin? La maman, elle me dit qu'un jour, le docteur Julien lui a expliqué comment son fils absorbait son stress et son angoisse à elle. Elle pense que les parents auraient besoin de soutien.

Je les ai vus toute ma vie sur la Tario. Ce couple. Depuis que je suis jeune. Elle a l'air un peu nouille. Pas jolie. Édentée, cheveux grichous. Lui a l'air d'une brute, un regard d'enragé. C'était la première fois qu'on discutait.

-Je peux vous en parler moi, j'étais bibliothécaire à cette école-là. C'était bénévole parce que sinon y allait fermer la bibliothèque.
-Moi mon gars s'en est pas remis, je l'ai envoyé dans une école privée à Rosemont. Là, il va bien.
-Une école privée, vous dites?
-Pas le choix, si je veux pas qu'il finisse comme moi. J'ai rien, j'ai rien que mes enfants. Je veux que mes enfants se débrouillent, asteur ça prend de l'éducation.
-Monsieur, la pantère sur votre bras. Est-ce que c'est Normand Demers qui l'a faite?
-Ma petite fille, tous mes tattoos sont faits par Normand Demers. Comment tu le connais?
-Le père d'un ami.

Une autre femme à qui il manque des dents. La jeune fille qui l'accompagne, on dirait qu'elle a quatorze ans. Elle a un air timide, des taches de rousseur partout.

-Je fête les dix-huit ans de ma fille à soir, au 281. Après on va au Bingo, un Bingo de nuit. Je veux essayer de lui faire gagner quelque chose. J't'assez fière de ma belle grande fille. On va la mettre belle, lui remonter ça pis ça.

Elle lui pogne les boules, lui tape le cul. La petit est gênée. Elle est tellement jolie et parfaite comme ça. Comment ça se fait qu'elle ne fête pas avec ses amis?

J'ai pleuré en rentrant, j'ai pleuré longtemps chez moi. J'arrête pas de pleurer. C'est les hormones.

J'ai jamais vu du monde aimer ses enfants (tout croche), mais les aimer autant. Ça existe pas ailleurs en Amérique du Nord. Y a juste dans Hochelaga que tu vas rencontrer des gens sur l'aide sociale qui vendent des canettes pour envoyer leur garçon à l'école privée.
La différence entre toi pis moi, c'est qu'à douze ans j'étais dans la rue à minuit et je cherchais de l'amour. J'étais dans la rue à minuit et personne ne m'aimait assez pour venir me chercher là.

Faut que je me décide

Si je le fais, faut que je sache pourquoi je le fais. Pour moi quand même un peu. Je voudrais qu'au bout du compte, ce soit un plus pour moi. Pour ma carrière. Fuck, c'est quoi ma carrière? Un cirque. J'avais si hâte d'aller à l'école et maintenant il faudrait que j'annule mon cours. Une chance que mon médecin de famille vient d'augmenter mes antidépresseurs. Elle m'a demandé c'est quoi ma priorité. J'ai dit l'écriture. Elle a dit lâche ça, la politique. Tu penses qu'ils seront reconnaissant? What do you think? Qu'ils se rappelleront de toi une fois qu'ils t'auront bien saignée? No. Quand elle parle anglais, c'est sérieux. C'est quoi ma priorité? Est-ce que ça va aider ma carrière? Quelle carrière? Sur les prochains graffitis ça pourrait être mon nom à côté du mot carriériste.

mercredi 4 septembre 2013

Christ que ça fait du bien de marcher

-Pourquoi vous manifestez?
-C'est quoi la marche?
-Pour quelle raison?

Heille Gaston! Toi, pourquoi tu marches pas? Pis toi Sylvie? Hein? T'as tout ce qu'il te faut? Toi, Robert, qu'est-ce que tu fais dans rue avec ton pick-up? T'as pas de raison de marcher toi, hein bonhomme? Y as-tu pensé comme il faut? Toute va ben pour toi, t'es content comme ça? Reste dans ta marde si tu veux, mais tasse-toi parce que moi, je marche.

Une initiation où tout le monde aspire à être une pute

Les initiations sont des actes barbares qui devraient être punis par la loi. Il n'y a pas de différence pour moi entre une initiation, le viol, la pédophilie ou l'inceste. C'est amorale. Il n'y a jamais de bonnes raisons pour dominer quelqu'un. C'est ça, la violence.

Ce n'est qu'un jeu.

Non, ce n'est pas qu'un jeu. C'est pas n'importe quel cave inscrit à l'UQAM qui est habilité à réussir un jeu de domination. D'abord on fait ça avec quelqu'un avec qui on a une relation basée sur le respect et la confiance, pas un collègue rencontré une heure plus tôt. Ça c'est n'importe quoi. C'est barbare. C'est pas drôle, c'est pas amusant pis c'est pas de même qu'on crée des liens.

C'est triste de voir des ti-culs qui ne connaissent pas grand chose en dehors de la pornographie, prétendre que c'est un jeu quand ils ne savent même pas à quoi exactement ils sont en train de jouer.

Ça me fait penser aux mini miss américaines. C'est pervers, c'est dégueulasse. C'est barbare, comme la pédophilie ou l'inceste. Je ne penses pas que jouer à la pute soit mauvais. Jouer à dégrader des putes comme si c'était normal, ça c'est dégueulasse.

Et puis quelque chose encore que tout le monde semble oublier, une pute, ça se paie, c'est pas un service gratuit. C'est pas un buffet à volonté. Y a des règles, pauvres imbéciles de morveux qui n'ont rien vécu encore. Traiter une fille comme une pute, c'est négocier avec elle pour déterminer quel service elle offre à quel prix. C'est la payer d'avance et lui donner un pourboire après. On aime croire qu'une pute c'est rien qu'une victime, qu'elle ne choisit rien et subit n'importe quoi. Je me demande bien à qui profite cette croyance. Aux universitaires, peut-être. Ça les conforte dans leur choix de s'intégrer à une société de marde. Sinon vaut mieux devenir pute.

lundi 2 septembre 2013

J'écoute la pluie sur la fenêtre.
Je prends mes messages toutes les deux minutes.
Tu n'appelleras pas.

dimanche 1 septembre 2013

Aujourd'hui MC Gilles m'a apporté un petit chat en pyjama, je l'ai appelé Ninja.

Ma psy dit qu'il faut que je te quitte.

Ça me prend de même en coupant le céleri pour la sauce à spaghetti. Mes yeux se mettent à couler n'importe quand maintenant, je n'arrive plus à me cacher. Pendant que je travaille. Quand j'attends en file chez Arhoma. Quand je marche dans la nuit pour me calmer. Je revis tout ce que tu as pu me faire de dégueulasse. Je dis que c'est des allergies ou j'invente toujours une bonne excuse.

Je veux arrêter de pleurer. C'est ça que j'ai pensé en soufflant les bougies, en regardant les perséïdes, en cassant l'os de poulet. J'ai souhaité fort fort d'arrêter de pleurer, mais ça marche pas. Les voeux ne se réalisent pas.

Juste avant Noël. Je m'étais endormie inquiète. Tu ne répondais pas, je voulais juste être certaine que tout allait bien. Tu es rentré en pleine nuit. Tu t'es assis sur mon lit, ça m'a réveillée et je t'ai demandé pourquoi tu faisais ça. Pourquoi t'es pas allé te coucher dans ta chambre. T'étais saoul et tu voulais fourrer.

Tu m'a dit que ça faisait longtemps que t'avais pas eu du plaisir de même avec une fille qui a dix ans de moins que moi des esties de beaux petits totons durs et un beau p'tit cul. Fuck, ça faisait changement de moi. Elle dansait et elle était cool, de bonne humeur en plus alors que moi je suis tout le temps en train de chialer. Qu'elle était chaude. Tellement chaude, que là t'étais bandé dans mon lit à moi.  Et tu as fait tout ça au bar juste à côté pour que tout le monde sache que je suis rien qu'une guenille sur laquelle tu t'essuies la graine quand ça te tente.


Je pleurais doucement, j'étais même pas capable de t'en vouloir et je t'ai juste demandé pourquoi tu me fais ça. Pourquoi tu me réveilles pour me faire de la peine alors que je travaille demain et tu sais que c'est une journée importante.

Tu m'as violée et quand je te l'ai rappelé le lendemain, t'as dit que j'exagérais que j'aimais le sexe pis que je voulais pas vraiment que tu partes et en plus, on était encore marié. C'est pas ça un viol, d'après toi. T'étais même pas rough.

Tu sais mon amour, c'est ça, la violence.

Le petit prince orphelin