mardi 13 août 2013

Les gens en voyage écrivent si bien, juste parce qu'ils sont heureux.

J'ai dit à personne que je t'appelais comme ça. Je ne parle pas trop de toi. Ça serait déplacé. J'ai reçu ta carte postale, comme tu es déjà ici, c'est moins magique. Bébé Baboune tu fais des fautes d'orthographe passibles de prison à vie, mais quand tu écris ... pour pas écrire je t'aime parce que j'aime pas ça et je peux pas répondre (j'ai rien à répondre); tu me fais sourire. Tu fais attention à moi. J'espère que je te ferai pas trop de peine. Tu vas faire la baboune, comme ça : ( et moi je vais te répondre un sourire comme ça :). J'aime tes grosses lettres carrés. Et toute cette retenue parce que tu crains qu'il te lise.

Catherine m'a envoyé cette carte postale de Paris. L'image lui faisait penser à moi. Ça me touche. Elle est partie écrire là-bas la chanceuse. Me demande ce que ça va donner à Olivette. Quelque chose de beau, c'est sûr. L'écriture tire un peu vers le haut. Elle se hisse. Sur la pointe des pieds pour tout voir. Ses lettres sont belles. Dessinées. Une écriture libre et heureuse.

L'écriture cursive n'est plus la même depuis que les religieuses ont déserté les écoles. Le moule rigide. Cette calligraphie unique de registre officiel. Toutes les femmes écrivaient de la même façon. Comme on le leur enseignait. Les hommes passaient des heures à pratiquer leur signature et les femmes prenaient le nom de leur mari.

Moi j'écris pas bien. Tous mes mots sont ordinaires et les lettres croches. Jamais les mêmes, comme si je ne savais pas qui je suis. Mon écriture est comme mes vêtements, comme mes cheveux, comme mon maquillage. C'est inégal, maladroit, laid, ça jure, ça grince, c'est pas harmonieux, ni propre. Au mieux c'est risible. Mais je travaille tellement fort pour arriver à ce triste résultat que personne n'osera me dire que c'est minable. Je devrais voyager.

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