samedi 2 octobre 2010

La roue de l'unicycliste

Je démêlais des fils avec le technicien grincheux quand l’unicycliste s’est approché et m’a mis la main sur l’épaule.
-Tu veux m’aider?
-T’aider?
Il m’a fait signe de le suivre.
-C’est ça, j’vas m’arranger, maugréa le technicien grincheux.
L’unicycliste portait des bretelles d’une couleur différente à chaque jour, des pantalons trop courts, des bottes d’armée usées et un vieux chapeau. Ses chandails étaient rayés ou bien colorés. C’était à un moment où je me posais beaucoup de questions sur moi. Est-ce que c’est normal de penser autant au sexe et de consommer autant de porno? Est-ce que j’ai besoin d’une thérapie? Annie, arrête de regarder ses fesses, il finira par s’en apercevoir!
-C’est correct que tu regardes mes fesses, je regarde aussi les tiennes dès que l’occasion se présente.
-Euh… fis-je en haussant les épaules, un sourire niais plaqué sur la figure.
Il m’a mis une roue sale dans les mains, ses mains étaient noires, je les aurais voulues sur mes seins, qu’il les serre bien fort. J’avais envie de l’étreindre entre mes cuisses, j’avais envie de jouer.
-Je dois la réparer, mais avant, il faut trouver la bonne clé à rayon, c’est une clé rare.
Il m’a retiré la roue et m’a mis un bottin de téléphone et un bout de papier dans les mains.
-Si tu pouvais m’aider à trouver un endroit où ils en ont, je t'ai noté les mesures, j’irais la chercher cet après-midi.
Je me suis mise à la recherche de ladite clé, j’ai fini par la trouver et nous sommes allés la chercher dans une petite boutique obscure d’une rue pas très connue. Il m’a serré le bras devant la porte et a fait un pas en arrière.
-Vas-y, je t’attends ici.
-Quoi tu as peur?
Il n’a pas répondu. Je suis entrée dans l’endroit, c’était très étroit et j’ai dû me placer de côté pour passer entre deux étagères, il faisait noir, c’était poussiéreux et ça sentait le renfermé. Il y avait de vieux vélos et des tricycles de toutes les époques accrochés aux murs. Le plancher de bois craquait sous mes pas, j’arrivai au comptoir, un vieil homme me fixait d’un regard de cannibale affamé.
-C’est moi qui ai appelé.
Il me lança la clé à rayon, je lui remis l’argent et me sauvai. C’était un des magasins les plus bizarres où je suis entrée.
-Tu l’as vu? Il est effrayant le bonhomme, j’ai des frissons rien qu’à l’imaginer.
-T’es déjà venu ici?
Il fit signe que oui. J’éclatai de rire.
-T’es rien qu’un peureux!
Il plongea les mains dans ses poches et esquissa un sourire.
-J’te paie une crème glacée, dit-il en me bousculant.
-Veux-tu jouer avec moi?
Il me pinça une fesse et m’embrassa dans le cou. J’avais le cœur qui battait fort.
-Chez toi ou chez moi?
-Il fait trop chaud, on arrête au premier motel climatisé et on paie moitié-moitié!
Je n’ai pas eu le temps de remarquer la déco, il m’a prise et m’a lancée sur le lit, je riais. Il a remonté ma robe fleurie et m’enleva ma culotte. Il m’embrassait entre les cuisses. L’unicycliste avait des mains douces, des mains expertes et une bouche chaude au goût de cerise.
-Raconte-moi une histoire pendant que je me branle, demandai-je gentiment.
L’unicycliste s’est déshabillé sans me quitter des yeux, son regard persistant courrait sur moi, mesurait mes courbes, fouinait entre mes cuisses, cherchait mes yeux timides et les rassurait d’un clin d’œil.
Il s’est assis à côté de moi puis s’est étendu en me faisant face, les yeux plantés dans les miens, ses doigts suspendus au-dessus de ma peau, me frôlant.
-Raconte-moi une histoire pendant que je me branle, suppliai-je.
Il me serra la mâchoire et m’embrassa rageusement. Il se redressa sur ses genoux. M’enfonça son sexe dans la bouche, allait et venait en me caressant les cheveux. Il délaissait mes cheveux et caressait ma joue ronde de sa forme, puis revenait me masser la nuque.
-T’es une petite tannante, on a envie de te faire des trucs pas très catholiques. Il parait que tu dis toujours oui. Il parait que tu aimes qu’on te tire les cheveux comme ça. Tu aimes qu’on te force un peu. Tu aimes qu’on te pince et te tire les tétons.
-Aïe!
-J’arrête?
-Oh non!
Il m’a retournée et s’est mis à se branler entre mes fesses. Sa peau était si douce, mais ce n’est pas ce que j’avais demandé, je voulais qu’il me raconte une histoire. J’avais envie d’une histoire. J’ai fermé les yeux et j’ai imaginé une histoire. Une histoire brûlante.
Je suis bâillonnée. Ils sont deux, ils me mordent et me pincent. L’un me tire les cheveux, pendant que l’autre me donne une fessée. Puis ils me caressent, je sens à peine les doigts glisser sur mes fesses engourdies, une grosse main sur ma gorge m'empêche de respirer. On me prend les deux bras et les ramène dans mon dos. On défait mon bâillon et on me présente une grosse queue bien dure.
-Suce!
Je fais ce qu’on m’ordonne. Je sens qu’on introduit quelque chose en moi, qu’est-ce que c’est?
L’unicycliste m’empoignait les fesses pour les serrer sur lui en me chuchotant que j’ai un beau cul, un cul fait pour être pris bien fort, un cul qu’il boufferait s’il n’allait pas bientôt venir dessus. Je sentis les premières goûtes fraîches me tomber dans le bas du dos, il m’a écarté les fesses et les a refermées sur le bout de son sexe mouillé qui continuait de se vider contre mon petit trou. J’ai joui et maudit que j’avais envie qu’il prenne mon cul, là.
-Christ que j’ai envie d’t’enculer la p’tite. J’t’encore bandé, t’as trop un beau cul, gémissait-il.
-Je sais pas...
-Bon faut y aller, avec tout ça ma roue n’est pas réparée.
Si seulement il avait insisté, si seulement…

7 commentaires:

  1. Très belle histoire. Excitante. J'adore ta façon d'écrire.. En fait j'adore toutes les histoires que tu écris. Que ça parle de cul, ou non!

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  2. Réponses
    1. Peut-être serais-tu intéressé à venir au lancement du roman Le cirque d'Annie.

      Le jeudi 2 mai 17 heures au bistro de Paris 4536 St-Denis. :)

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  3. @ Alexandra : Merci, t'es gentille. Sur ce, j'arrête de te lire en cachette et t'ajoute à mon blogroll! :)

    @ L'obsessif : Pareil pour toi! ;)

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  4. @ Nayrus : Je gagne? Ayoye, j'ai jamais rien gagné de ma vie! Qu'est-ce que je gagne? Est-ce que je devrais me changer de souliers?

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  5. Tu m'as gagnée, moi! *tadaaa*

    Je ne fais pas d'unicycle, par contre.

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