lundi 25 février 2013

Ma petite Japonaise

Moi, quand je suis en recherche pour le deuxième tôme du cirque, je regarde Hutchi et ça m'obsède. Il faut que je comprenne la chanson. Je n'ai trouvé aucune traduction et traduire du japonais avec un dictionnaire, c'est inutile. Une chance qu'en voyage, j'ai rencontré une étudiante de l'université Laval qui parle français, espagnole et japonais.

Le destin de Joanie


Joanie est belle, elle respire la joie de vivre. Cette fille-là, c'est une leçon de vie. Elle fait des miracles avec quinze dollars.

Joanie va mal depuis les fêtes. C'est fini avec Johnny. Elle engraisse et n'a plus rien à se mettre sur le dos. J'essaie de lui remonter le moral en lui disant que ça lui fait des belles boules et je lui donne des vêtements que je ne porterai jamais. Elle veut que les politiciens s'intéressent à elle. Elle veut rencontrer des politiciens et changer les choses.

Si les choses changent un jour, Ziggy sera grand. 

Joanie a rencontré Johnny quand ils avaient tous les deux douze ans. Parce que la mère de Johnny avait une famille d'accueil. Quand la mère de Johnny a trouvé Joanie dans le lit de son fils elle l'a renvoyé à la DPJ qui l'a renvoyée je sais pas où.

Quand Johnny et Sandra se sont séparés, il a retrouvé Joanie. Elle était belle sur sa photo Facebook avec son mari et ses trois enfants. Ça n'a pas pris de temps avant qu'elle sacre tout ça là pour Johnny. Elle est partie avec ses trois enfants. Ziggy était tout petit, il était tannant, mais elle s'en occupait tout le temps. C'était un problème pour personne. 

C'est arrivé au même moment où le gouvernement a pincé Joanie et son ex pour à peu près trente mille d'impôts non payés. Pas vraiment trente mille, une grosse partie ne sont que des intérêts et pénalités pour non paiement. L'histoire c'est que Joanie et son ex étaient tellement pauvres qu'ils ont pas payés leurs impôts. Elle a été obligé d'arrêter de travailler quand elle a eu un accident de voiture avec Ziggy parce qu'ils étaient tout le temps rendus à l'hôpital. 

Pour payer sa dette le gouvernement a décidé de lui couper ses allocations familiales et ses crédits pour la TPS. C’est une drôle de façon de l’aider.

Ziggy monopolise tous les services de son école et la direction a demandé à Joanie de le garder à la maison le midi. Joanie n'a pas eu le choix d'abandonner ses études. Elle croit qu'elle ne pourra jamais finir son secondaire. 

Ziggy, c'est juste un petit garçon. Mais des fois, il se transforme en quelque chose de très effrayant. 

Joanie et Johnny sont tellement pauvres qu'ils s'usent à vue d'oeil. Elle engraisse, il maigrit. Il retourne chez sa mère où il pourra tranquillement collectionner des modèles réduit. Il ne peut pas la sauver. En plus le gouvernement vient de les pincer. Il travaille et elle est sur le bs. Elle a une dette de plus maintenant. Un montant pour la rembourser sera prélevé à même son maigre chèque de bs à partir du mois prochain. Elle se demande jusqu'où on va la couper. C'est quoi le minimum que devrait recevoir une mère monoparentale de trois enfants dont un est malade? Y en a pas de minimum. Son agent de bs lui a dit de se trouver une job si elle veut améliorer sa situation. Sauf que le gouvernement va saisir trente pour cent de ses revenus mensuels supérieurs à deux cent cinquante. Elle est fourrée comme il faut, Joanie. Le gouvernement la tient. 

On ne sait pas grand chose de son enfance. Je sais qu'on la battait, qu'on lui a brûlé la main. Elle a une super belle cicatrice au dessus de la lèvre. La bague de son père. Je sais qu'on lui a pogné le cul pas mal. On l'a sûrement violée une couple de fois. Après y a eu les familles d'accueil, les mauvaises notes.

Elle ne reçoit même pas assez pour payer le loyer.

Qu'est-ce qu'elle va faire? C'est ce que tout le monde se demande. Qu'est-ce qu'elle va faire pour pas perdre ses enfants. Johnny a serré les dents, il pleurait, il avait de la misère à le dire, mais il l'a dit. Il avait besoin d'en parler, c'était trop pour lui. Qu'est-ce qu'une fille peut faire quand elle a besoin d'argent?

Joanie, son seul crime, c'est d'être pauvre. Elle est juste née du mauvais côté. Si elle avait fourré le gouvernement de cinq cent mille piastres, tout le monde lui tendrait la main. Elle serait une fille respectable. Joanie, c'est juste une pauvre fille sur le bs, tout le monde s'en câlisse.


samedi 23 février 2013

Je colle des choses qui brillent sur ma peau

J'ai tellement de peine tout d'un coup.
Quelque chose d'elle dans mon lit.
C'est classique.
T'aurais pu laver les draps.
Pendant que j'étais en voyage.
Je savais, j'ai accepté.
Je travaille trop.
Je réussis bien.
On m'en veut pour ça
et quand je ne suis pas là,
on me fait du mal.

J'ai organisé un party ce soir.
Il faut pas que ça paraisse.

mardi 19 février 2013

Amélie neige

Amélie neige
la Capitale en fête
Visibilité nulle
nos pas crissent
Je n'ai pas froid
Peut-être un peu
Nous avons
cinq ans et les joues rouges.

Amélie dispersée
avec ses mitaines
verse du thé
chaud dans mon verre
Trop de projets
de destinations
pas d'argent
peu de temps pour tout dire.

Amélie voyage
sur un coup de tête
n'emporte que
sa caméra
On s'écrira
en attendant
la prochaine
rencontre ici ou ailleurs

Amélie glisse
sur la rue qui brille
elle passe devant
tend la main
pour me retenir
Je ne tombe plus
on n'a jamais
fait attention à moi comme ça.

Amélie danse
sur toutes les musiques
me présente
des garçons
trop beaux
et trop gentils
qui font
semblant de s'intéresser à moi

Amélie boit
dans un bar anarchiste
Les verres cognent
elle m'empêche
de partir
avec un ébéniste
qui demande : Toé là,
t'as-tu un litte confortable à soir?

Amélie poudre
juste ce soir
parce que c'est offert
parce que c'est
l'hiver
parce qu'il est

j'en prendrais si je pouvais.

Amélie surfe
sur le divan d'un Suisse
né en Pologne
et moi je dors
par terre
Je m'éveille sur
le bruit des pages
du livre qu'elle a choisi ce matin.

Amélie neige
dans une autre ville
et moi je retourne
ici
et moi
avant elle
je n'ai jamais
été amoureuse d'une fille.

jeudi 14 février 2013

Torture et masochisme #10 SPÉCIAL ST-VALENTIN

Le feuilleton préféré de Richard Martineau

 #1#2#3#4, #5#6#7#8

Nutella

Il l'a invitée à dormir. Elle ne dort pas. Elle le scrute dans la pénombre, ses cheveux courts, l'anneau à son oreille gauche, ses épaules tatouées. Elle écoute son souffle régulier.

Il n'essaie pas d'être un héros. Il n'est pas un salaud. Quelque chose de constant, vide et plat, comme l'Alberta.

Elle se sent drôle.

-Qu'est-ce qui est bizarre?
-Je sais pas, t'es mon premier joueur de basket.
-Tu vises quoi habituellement? Les joueurs de football ou de hockey?
-Les artistes peintres et les enseignants.
-J'connais rien là-dedans.

Elle se laisse tomber sur le dos et elle sourit bêtement. Il n'a rien à voir avec tous les autres. Elle connaît déjà toute la musique qu'il écoute. Il n'a rien d'intéressant et ne s'intéresse pas du tout à ce qu'elle fait. Il est parfait.

-J'ai du caramel ou du Nutella.
-Nutella.

Oui, parfait.

#11


Donne ta vie pour les prêtres


Heureuses femmes

... en lui rendant les services que seule une main de femme peut rendre.

Quand il s'agit de cuisine, de couture, de ménage, de rideaux, de tiroirs et d'armoires et de mille autres questions, seule la femme s'y comprend.

N'eurent-elles pas une vocation privilégiée ces quelques femmes de l'Évangile, qui dans un élan irrésistible de foi, de ferveur et d'amour, se sont glissées jusqu'à Jésus et se sont constituées ses humbles servantes? Toutes les femmes de la terre les envient.

Il est la personne de Jésus continuée et prolongée jusqu'à nous. Si j'écoute le prêtre, c'est Jésus que j'écoute; si je lui obéis, c'est à Jésus que je me soumets...

Prends le temps de relire cette phrase, jusqu'à ce que tu la comprennes et que tu en sois convaincue.

... il reste quand même un homme. Il a besoin que quelqu'un s'occupe de ce qui concerne les soins immédiats de sa personne : ses repas, son linge, l'entretien de son bureau et de sa chambre, etc.

Pour le sacerdoce elle fait l'oblation de sa vie. Pour devenir collaboratrice du prêtre, elle renonce à sa liberté.


Toute la vie de Marie s'est dépensée au service de Jésus, son prêtre. Elle a préparé ses repas; lavé, repassé et reprisé ses vêtements; elle a tenu sa maison en prenant soin des lits, des planchers, des meubles et bibelots.

Le fils maître de sa propre mère, elle la servante. Parce qu'il est homme et elle simple femme. Quand Jésus meurt sur la croix, il la remet au disciple bien aimé qui l'accueille immédiatement. Comme une esclave, une servante, car elle ne peut s'organiser et subvenir à ses besoins. C'est ainsi que Jésus nous enseigne à servir et dépendre toute notre vie. Je sers mon père, mes frères, mon époux, mes fils et si je n'ai plus d'homme à servir, je n'ai pas le choix de m'offrir et de servir celui qui voudra bien m'entretenir. Devenir domestique, prostituée, secrétaire. Subordonnée à un homme/tuteur soit-il mon propre fils et ce jusqu'à la mort où, ô joie, je retrouverai Dieu le Père!

Chacun son rôle: elle ne remplace pas le professeur de latin, de lettres ou de philosophie; mais elle s'occupe de former l'enfance sacerdotale.

Il n'est jamais trop tôt pour commencer le travail de la formation chez un enfant. En matière d'éducation, tout dépend des premières années; car ; à ces âges les âmes se montrent tellement réceptives et les coeurs tellement malléables.

mardi 12 février 2013

Je pense tout le temps à toi

Ta bouche contre mon oreille.
Tes mots.

Tu as attendu que je sois toute nue
vulnérable, dans ton lit.
Tu as attendu d'être en moi,
que je jouisse.

Tu penses tout le temps à moi.

Qu'est-ce que tu veux que je fasse avec ça?

samedi 9 février 2013

Torture et masochisme #9

Le feuilleton que Fabienne Larouche aurait voulu écrire.

 #1#2#3#4, #5#6#7, #8

La tempête

Ça ne valait pas la peine de sortir en pleine tempête pour le rejoindre. Il a fait comme tous les autres, avec des mots semblables, le regard habituel. Elle s'est levée pour partir et a soupiré : Laisse faire, j'ai compris.

Mais elle ne comprend pas. Elle ne rentre pas chez elle. Elle marche dans la neige, contre le vent, longtemps. Elle ne regarde pas où elle va. Arrivée chez lui, elle ne peut s'empêcher de frapper à la porte.

Il souffle sur ses mains, la déshabille. Il embrasse ses seins durs et froids. Il glisse deux doigts entre ses cuisses et la branle brusquement, debout dans l'entrée. Il lui serre le bras et la force à le suivre dans l'escalier.

Il lui attache les poignets aux barreaux. Il l'embrasse, la pince, la lèche, la mord, la fouille. Elle se tortille et s'égratigne contre le ciment. Elle gémit en suppliant. Elle pleurerait presque.

-Fourre-moi.
-Non.

Il refuse de la pénétrer toute la nuit. Il la caresse jusqu'à ce qu'elle ne sente plus rien. Il se touche en la regardant s'endormir.

Il éjacule sur ses seins et ne la détache pas.

Il lui prépare un bol de café au lait et des oeufs bénédictines. Il la réveille et la nourrit, même si elle n'a pas faim.

#10


jeudi 7 février 2013

Pute

-Non, je ne suis pas une pute.
-Mais tu parles comme une pute.
-Non.
-Tu t'habilles comme une pute.
-De quoi tu parles?
-Tu penses comme un pute.
-Mais voyons donc je suis pas une pute.
-T'as déjà été pute.
-Non.
-Tu veux pas le dire.
-Ok, lâche-moi.
-C'est sûr que t'es une pute.
-T'as l'air de connaître ça, les putes.
-Pas autant que toi.
-Pour moi c'est toi qui es une pute.
-Jamais de la vie.
-Assume que t'es une pute.
-T'es folle!
-Tout le monde le dit, que t'es une pute.
-Qui ça?
-Tes amies putes.
-C'est pas mes amies, c'est toi qui aimes les putes.
-Pis toi, t'es une pute comme les autres.

lundi 4 février 2013

Bébé Laide



Ça fait longtemps que je cherche Bébé Laide. J'aurais jamais dû l'abandonner quand mes parents se sont séparés. Je suis tombée dessus par hasard. Je me suis écriée : Hey c'est bébé Laide!
Ah ben, c'est fait par Sekiguchi, comme mon Kiki (appelé Monchichi au Japon). Veux-tu bien me dire quelle drogue ils ont mis dans leurs jouets pour que je les recherche encore aujourd'hui? Elle s'appelle Mademoiselle Gégé, mais moi, je l'appelais Bébé Laide.

Mais c'est pas tout à fait ma Bébé Laide.

La mienne avait un pantalon rose à froufrou. Une belle petite robe et une capine qui s'attachait dans le cou. Pas exactement comme celles-ci, mais presque.

La mienne avait des yeux un peu méchant. La mienne avait des cheveux plus courts un peu plus comme elle.

Mais surtout, ma Bébé Laide était toute dépeignée et sale, elle avait un petit air d'asile psychiatrique, comme celle-là.
Personne ne l'aimait et on disait même qu'elle était laide à faire peur.

vendredi 1 février 2013

Tu es loin


J'étais dans une cabine d'océan
quand j'ai reçu ton courriel.
C'est beaucoup mieux comme ça.

Tes yeux brillent pour une autre.
Elle est fraîche et légère,
dans son album de finissants.

Tu es trop beau pour moi.
Je suis trop aquatique.
Elle croit qu'on sera amie.

Je vais t'écrire que je suis contente.
Je vous souhaite bien du bonheur.
Vous le méritez.

Elle est trop belle.
Et si parfaite.
Non, je ne l'aime pas.

Je voudrais qu'elle meure dans un accident de train.
Un peu de cervelle sur ta chemise.
Je saurais te consoler.

Je pense à sa tête ensanglantée
à son oeil crevé par un débris
Sa belle petite gueule massacrée.

Fais-lui vite des enfants,
ça la fera grossir et tu vieilliras d'un coup.
Elle ne s'intéressera plus à toi.

Et moi je suis patiente.
J'ai l'habitude qu'on parte
et qu'on revienne.

Je reste là.

Je vais tuer Daniel Lavoie

Mes amis sont si extraordinaires, mais je ne couche pas avec mes amis. J'ai fait un doodle pour que mes amants s'insèrent mieux dans mon horaire. Une vraie gestionnaire, je passe mon temps à améliorer la productivité. Sam a aménagé mon bureau pendant que j'étais au travail. Un grand bureau, de la place en masse pour mon imagination, qu'il dit. J'ai surtout besoin de concentration. Il me faut de la bonne musique, des repas congelés, un peu d'alcool et dix douze minutes de sexe tous les trois heures pour me calmer parce que c'est un peu irritant de se faire reprendre et dicter quel langage adopter dans son propre univers.


Gravelle, je l'savais que j'aurais dû écrire garnotte.
Tomber en amour, je devrais dire tomber amoureuse, mais je viens pas de St-Bruno de Montarville, moi, bâtard!
Marde, on trouve que de la merde, c'est moins dégueulasse.
Sacrer, comme dans je vais te sacrer mon poing su'a yeule! On préfère foutre un poing sur la gueule, c'est moins sale. Si ça continue de même mon livre il va être propre en christ. D'ailleurs on trouve que câlisse c'est trop cru...
Et si je dis que j'ai la pétoche, c'est trop français. C'est pas assez épeurant.
Je ne peux pas dire que ça en prend, je dois dire qu'il en faut. Je sais mais mon personnage ne le sait pas, lui.
C'est comme être gelée, on veut que je sois droguée à la place. Fuck non. C'est ben trop clinique! Je suis bonne, je suis fine. Je dis toujours oui, mais pas là. Y a une limite à jouer dans mes mots.
En m'essoufflant deviendrait en ahanant. C'est fluide en tabarnak. Ahanant, qui c'est qui parle de même?
Smatte, j'aime ça moi, pourquoi Daniel Lavoie a le droit  pis pas moi?