mercredi 3 octobre 2012

Vert de gris



Y a rien à manger icitte.
Ferme la porte du frigidaire t’es en train de refroidir la maison.
Ça coûte cher l’électricité.
Il paraît que l’hiver va être dur.
Faut que je me revire de bord.
Je vais me trouver un coloc étudiant.
Avec des petites lunettes tsé.
Un jeune homme de dix-huit ans et demi
qui bande vingt-quatre heures par jour.
Un cégépien loin de sa mère.
Je vais lui faire des affaires qu’il ne saurait nommer.
Je sens encore ses mains sur moi.
Je dors toujours dans nos draps.
Je mange un vieux lunch moisi que j’avais fait pour lui
 qu’il a laissé là.
Je suis ce que je mange.
Je suis un vieux sandwich au jambon passé date.
Abandonnée dans la noirceur d’un vieux frigo beige de marque la Baie.
Il fait froid et je deviens bleue.
Je deviens verte.
Je fais de la petite mousse blanche.
Je sens le pourri, je me décompose.
J’viens-tu de me faire encore chrisser là moi?
Ça d’l’air à ça.
Par téléphone, la grande classe.
Hostie de chien sale!
Ferme la porte de la chambre personne a envie de t’entendre pleurer.
Je pleure pour rien.
Je pleure pour rien.
Je pleure pas pour lui tabarnak. Lui y es rien.
Rien pantoute.
Bon.
Je pleure pour rien c’est toute.
Je vais prendre un café, je vais me laver la face pis je vais être correct.

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