vendredi 31 août 2012

Cette nuit La Catherine


La Catherine, glauque sous la pleine lune.
La voiture ralentit, le vent excite un carillon,
le stationnement vide du Dairy Queen
fermé. Comme dans un film d'horreur.

La tragédie du cinéma Laurier Palace.

Sur ma Catherine, mon cordonnier
Mon dépanneur.

Catherine est polyvalente, émergente
Des bars à poudre à la roulotte de Pops
au parc Morgan. Les filles et les trains
du café Graffiti. Comme dans les westerns.

 Les rails du tramway sous l'asphalte.

Ma Catherine, magasin de perruque
qui fait aussi dans l'informatique.

Folles guenilles, l’antiquaire
L'oiseau bleu, la coccinelle jaune

Métro pizza 1.88$ la pointe, handjob 10$,
L'Herboristerie Desjardins, Terre à soi,
Les alternateurs de l'est.


jeudi 30 août 2012

Viens donc prendre une marche

J-5. La plus grosse journée de l'année au travail. Je rentre et il y a un dégât d'eau dans la seule pièce que j'ai repeinte de tout l'appart. Ti-cul m'appelle pour me dire qu'il vote pour René Lévesque. Ce sont ses propres mots. Écoute Cannelle, moi je vote pour René Lévesque, c'est mes premières élections provinciales. René Lévesque, y est mort. C'est stratégique tu comprends? Hostie de génération d'occupation double de câlisse, vous savez même pas c'est quoi une stratégie, vous pensez que c'est un terme de football. Je suis fatiguée. Je devrais sortir boire. Ça fait un bout que je me tiens tranquille. Je devrais passer la nuit dehors. Marcher jusqu'au levé du soleil.

mercredi 29 août 2012

mardi 28 août 2012

Me semble qu'on avait de quoi toi pis moi

Le pire
c'est de ne pas pouvoir
en parler.
Faudrait d'abord que je parle
de toi.
Je n'ai jamais osé
le faire.
Je ne dis jamais ce qui compte,
tu sais.
Mais ça ne va pas vraiment
mieux.
C'est juste que je fais
semblant.
Je joue à faire comme
si
tu n'existais pas
et
j'y crois,
ça me tue.

lundi 27 août 2012

Ça m'arrive tout le temps

Je n'y peux rien si je suis le genre de fille qui répond à la porte avec son vibrateur dans la main parce qu'elle est dans la lune.

Quand Mélo m'a apporté mes cadeaux après mon anniversaire, elle a collé le dessin de Léo, à l'endos de celui de Félix. Je ne les ai pas séparés de peur de les abîmer. J'ai accroché le dessin de Félix et j'ai presque oublié celui de Léo.

Félix m'a fait l'honneur de m'offrir un dessin pour mon anniversaire. Félix, quand il ne fait pas du dessin 3D pour des jeux vidéos, il dessine sur n'importe quoi. Du carton souvent. Il dessine des pénis partout depuis qu'il est tout petit, toutes sortes de pénis. Quand il part de chez toi, y a un pénis de dessiné quelque part sur une serviette de table ou dans le miroir de la salle de bain. C'est clair que j'aime ce qu'il fait. Son dessin s'intitule, trouve le pénis. Un personnage de Cirque dont le cou est en forme de pénis. Un jour ça va valoir cher, je vous le dis.

Léo aussi a fait un dessin. C'est un autre style de Cirque. Léo, il dessine sur les gens habituellement. Il dessine aussi des cartes pour des jeux de rôle ou tout ce que tu veux. Il a dessiné un nain hermaphrodite qui se caresse les seins, juste pour moi. J'ai des amis assez extraordinaires quand même. Ils ne me dessinent pas des trucs quétaines. Ça leur arrive, mais c'est pas le sujet de ce texte.

Alors voilà, j'ai mis le dessin de Félix dans ma fenêtre en attendant. En attendant d'avoir des rideaux, de lui choisir une meilleure place, de trouver le temps pour décorer un peu. Tout à l'heure je passais par la ruelle et j'ai failli mourir en voyant un nain hermaphrodite qui se caresse dans ma fenêtre. J'ai essayé de me souvenir quand je l'ai mis là? Ça fait près de quatre semaines que je suis ici. Ça fait quoi, une semaine? Deux semaines? Est-ce que c'est pour ça que les voisins me regardent bizarre? Ça ne peut être que pour ça. Quand tu vas reconduire tes petits à l'école et qu'ils te demandent c'est quoi ça dans la fenêtre de la nouvelle voisine, la regarder bizarre c'est le MINIMUM!



Le secret

J'ai compris y a un moment déjà que ta mère ne t'a pas dit non souvent dans la vie. Tu te penses ben bon quand je dis que je peux pas plus que 500$ et que tu dépenses 1000$. Tu trouves ça drôle de m'en parler 3 jours après. Sauf que j'avais tout prévu ça, vois-tu? Même que je pensais que tu dépenserais 1500$ dans mon dos pour me montrer que t'es le plus fort. On a économisé 500$!

C'est la technique de Bernard Landry quand il était Ministre des Finances. Il disait en Latin qu'il n' y a rien de chinois là-dedans. Toutes les mères de famille savent qu'il ne faut pas dépenser tout l'argent du mois dès la première semaine. Aussi, il est toujours préférable de sous-estimer les revenus et de sur-estimer les dépenses.

dimanche 26 août 2012

Tu chantais ça dans les bars à seize ans contre une bière et un spaghatt

Des fois tu l'oublies, on te demanderait c'est quoi ta chanson préférée, tu ne saurais pas quoi répondre. Puis tu l'entends, tu chantes en montant sur la table, les serveuses dansent avec les serveurs, c'est ta toune.

vendredi 24 août 2012

Porte à porte

J'ai failli me faire enlever par des petits vieux qui ne voulaient plus me laisser sortir. Le plus attachant m'a dit que l'an dernier il habitait sur la rue Aylwin. Quand son co-chambreur est mort, ils l'ont laissé là pendant deux jours. Une bien belle histoire.

En revenant je me suis fait apostropher par une bonne femme complètement folle qui me trouvait trop grosse pour m'habiller aussi peu. Je pensais que le macaron posait problème ou peut-être le carré rouge. Le problème c'est ma mini-jupe et ma camisole. J'étais pas capable de m'empêcher de rire pendant qu'elle criait de son balcon, je l'entendais encore un coin de rue plus loin. Faisait longtemps qu'on m'avait pas traitée de guidoune.

Ce soir dans le stationnement du Dairy Queen

Le film de Hugo Latulippe, en plein air!

Un printemps plus tard, on chasse le gris bruyamment.
Un printemps à voir la vie en rouge.
Ce n'est plus la couleur du Canada.
C'est la nuance du mouvement.
Mon drapeau c'est un carré rouge.
Mon peuple, je marche avec lui depuis six mois.
Mon pays, nous sommes en train de l'inventer.

Dickens sur l'inclusion et l'empowerment

Même moi j'en mangerais.

jeudi 23 août 2012

Commande

Comme à la boucherie ou chez Première moisson au marché Maisonneuve. Ça serait pratique des jours comme aujourd'hui, quand tu as le goût de quelque chose d'épicé. Tu tires sur le bout de papier #99 et tu attends deux-trois minutes.

-On sert le 99!
-Bonjour ça va?
-Oui, qu'est-ce que je peux faire pour vous?
-Un grand garçon, disons entre 26 et 39 ans. 35 ça serait vraiment parfait. Avec du poil s'il vous plaît, j'aime pas ça quand ils ont l'air de bébés. Pas trop propre. En avez-vous un doué pour la sodomie? Pas trop petit, je veux le sentir quand même.
-Celui-là?
-Vous avez des bons commentaires sur lui?
-Je l'ai essayé moi-même lundi, bon rapport qualité prix. Pas trop de gras, pas trop de nerfs, une belle consistance. Il mange beaucoup de fruits, ça donne un petit goût sucré agréable. Des notes de cerises à la fin.
-Ouin ok, je le prends. Vous avez rien en dégustation?
-Non, mais la semaine prochaine on reçoit de quoi de bon des Îles de la Madeleine.
-Oh, je vais revenir c'est sûr.

Mariage

Francis Cabrel et Sexy Sushi, j'aime ma job.

mercredi 22 août 2012

Je vote pour


-Pour quoi tu votes Matante?
-Pour la justice sociale et la gratuité scolaire.
-Toi, pour quoi tu votes Maman?
-Pour l'indépendance.
-Tu veux voter pour quoi Lady Minuscule?
-Moi je vote pour les princesses.
-Pis toi Pitchounette?
-Je veux voter comme Matante. Celui qui est là, il est là depuis que je suis née, hein Matante?
-Tu avais un an.
-Y est temps qui parte.
-Oui ma chérie.
-Y s'en va où?
-Travailler pour une grosse compagnie.
-Tant pis pour lui.
-Ouin, tant pis pour lui!

mardi 21 août 2012

Torture et masochisme #5

C'est un feuilleton décousu, une histoire d'amour raccommodé.

#1, #2, #3, #4

Sortir

Il est là dehors. Appuyé contre sa voiture. Ses cheveux ont poussé. C'est encore l'automne. Elle court comme une sotte et s'arrête quand elle voit que ses bras restent fermés. Son air désolé.

Ça fait vingt minutes qu'ils roulent quand l'orage éclate. Le ciel est noir. Elle regarde l'eau couler sur la vitre. Ils arrivent bientôt.

-T'es juste venu me chercher?
-C'est ça.
-T'aurais pas dû.

Il ne fait rien pour l'empêcher de descendre au feu rouge. Les médicaments lui enlèvent la force de frapper,  de crier, de pleurer. L'énergie manque et rien ne l'atteint vraiment. Tout est vécu à distance. Même la pluie froide qui tombe sur elle, ne la mouille pas complètement.

Sur le répondeur, il y a trop de messages. Mal de tête. Une bonne cigarette. Le gars patient. Depuis deux ans il attend que ça éclate.

-Si tu veux de quoi de pas compliqué, rappelle-moi, ok?

Pas compliqué, qu'est-ce que ça veut dire? Elle se coule un bain chaud, elle se tortille contre son petit canard vibromasseur. Quand les piles meurent, elle décide de le rappeler.

#6

The Circus is in Town

Des fois tu marches sur la rue ou tu surfes sur le Net et tu tombes sur un de tes personnages.

The Circus is in Town

Ça donne envie de fabriquer des poupées.

lundi 20 août 2012

Si je m'ennuie trop, je m'inscrirai à un de tes cours...

Je le savais qu'après l'été ce serait plus pareil et tant mieux parce que j'étais presque en amour moi là. Toi, tu penses juste à tes étudiants, à tes cours. Tu n'as plus de temps. Ça adonne bien, moi non plus. Je t'ai dans la peau depuis que je t'ai rencontré. Je le savais que je me faisais du mal pour rien. Tu as beaucoup trop à perdre. C'était distrayant.

Samedi j'étais assise à côté de toi et on rigolait, je me suis imaginée que ta femme crevait. Je la trouve super sympathique ta femme. C'est pas personnel. Je pourrais la remplacer. Je te consolerais, je suis bonne là-dedans, tu sais. On s'installerait dans ta grande maison sur l'avenue Morgan. Dans deux ans on vivrait de ta pension. J'aurais un jardin et on mangerait du fromage sur la terrasse. Si ta femme crevait, je pourrais mettre encore ma main dans tes cheveux gris pendant que la tienne fouille sous ma jupe.

Je suis pas en amour, c'est juste ta façon de me parler. Une fille peut pas être insensible à ça.

Je le savais qu'après l'été ça serait fini pour toujours. Comme un contrat. On a fait le tour, non? C'est impossible et plus très amusant. Maintenant que je t'ai tout montré.

Je suis pas en amour, sauf que j'aimais ça comment tu voyais mon écriture. Et ton sourire quand je touche à quelque chose. Tes lunettes que tu enlèves pour me regarder et me dire quand ça fonctionne ou pas.

Je le savais que la fin s'en venait, j'allais partir sans te regarder, sans me retourner. C'est toi qui m'a appelée. Quoi tu t'en allais comme ça? Sans me dire bye. Oui comme ça. Sans rien ajouter. C'est une belle fin, tu trouves pas?


Jorane et Catherine Major

À trois heures du matin
Les seins libres dans leur grand t-shirt
Jorane et Catherine Major en petites culottes
Dans la cuisine devant la fenêtre
En train de fumer du hash au couteau
Jorane et Catherine Major qui frenchent
En mangeant des toasts au caramel
Elles jouent avec tout ce qu'elles trouvent
La cuillère de bois
Le thermomètre à viande
Jorane et Catherine Major avec le mousseur à lait

samedi 18 août 2012

C'est qui donc?

Qui a décidé d'acheter de la peinture sur un coup de tête juste parce qu'elle a vu des pinceaux?

Qui est en train de peindre la salle de bain de la couleur la plus quétaine au monde?

Qui n'est pas du tout en train de faire ce qu'elle devrait en ce superbe samedi?

vendredi 17 août 2012

Bébé quand t'es cochon comme ça

Quand je pense que je vais avoir des bleus. Quand tu me rentres dedans sans me demander si ça me tente pendant que je dors encore. Quand je ne porte rien sous ma jaquette en faisant le ménage, que je me penche et que tu en profites pour entrer. Quand tu me surprends avec ta raideur, ta grandeur, ta vigueur. Quand tu me prends n'importe comment comme si on avait quinze ans. Quand tu viens le premier et que tu vas me bouffer, même si t'aimes pas vraiment ça, le goût de ton sperme.

Quand il faut que j'aille travailler et que je sens le sexe à cause de toi. Fuck non, je me lave pas.

Je m'ennuyais de ça.

Chocolat

Je t'ai remarqué quand tu es arrivé. Ton look. Tu es venu me voir à la fin de la soirée, je sais pas à combien de filles tu as dit qu'elles avaient de beaux yeux ce soir. Je sais que mes yeux sont beaux anyway. Après t'as parlé de mes racines, là j'ai pensé, ok, c'est encore un autre pervers qui veut fourrer une squaw.

On nous a interrompu une ou deux fois. Tu as réussi à savoir mon nom.

-Cannelle, le calorifère chauffe même s'il est fermé.
-Bon, au pire, je sais pas, fermez le disjoncteur?
-Trop compliqué.
-Avez-vous essayé d'ouvrir le calorifère?
-Hein, l'ouvrir?
-Eh oui. S'il fonctionne à OFF, combien tu gages qu'il se ferme à ON? On est sur la Tario, utilise ton imagination, c'est pas le Mile-end icitte câlisse.

Qu'est-ce qu'on disait déjà? Rien, on ne disait rien parce qu'on n'a rien à se dire et c'est ce qui me tape sur les nerfs avec les gars qui me parlent de mes yeux quand j'ai pas le temps de penser à baiser.

Il n'en voulait pas de son gâteau parce qu'il en avait déjà mangé aujourd'hui. Il m'a donné son morceau, j'ai refusé tout ce qu'on m'a offert ce soir, mais le chocolat, je ne suis pas capable. C'était vraiment un gâteau monstrueux. Dans le sens de cochon. Quelque chose de bon.

Il était délicieux et tu as fini de le manger parce que je n'en voulais plus. C'est bizarre que j'aime autant partager ma nourriture avec du monde que je connais pas.

Tout le monde commençait à être paqueté. Moi, j'ai même pas pris un verre. Je suis rentrée et j'ai travaillé jusqu'à là, ça va faire dix-huit heures que je travaille. Je n'ai rien mangé depuis midi à part le gâteau au chocolat avec toi.

jeudi 16 août 2012

Belle Alice que j'aime, que j'aime

L'effet de certaines drogues est accentué sur certaines personnes vivant avec le VIH... J'vous l'ai toujours dit, y a des bons côtés au VIH!

14g de gras saturé

Une petite collation de 280 calories parce que j'ai besoin de sucre quand je travaille tard.

Demain, choix déchirant.

Soirée de financement au In Vivo à 19h, un 20$ bien dépensé.

Dans le cadre du festival Pervers/Cité, une belle manif : re(vivre) dans la nuit night walk, 20h, Parc Raymond-Préfontaine. Contre l’hétéropatriarcat, le sexisme, l’homophobie la transphobie, la putophobie, la lutte antidrogue, le profilage social et politique, le racisme, la logique coloniale, le capitalisme.

mercredi 15 août 2012

3 heures

Il faut que je dorme. Il faut que je fasse trois copies de tout, que je révise le budget et prépare un scénario d'augmentation du salaire de 8%. Il faut que je retourne des appels, que je fasse mon changement d'adresse, que je passe au bureau de poste, que je change de compagnie de téléphone. Je dois faire une brassée de lavage, remettre de la couleur dans mes cheveux, annuler un cours, enlever le verni écaillé sur mes ongles. Je veux aller manifester, préparer le prochain conseil d'administration, confirmer le traiteur avant vendredi. Faut pas que j'oublie de parler à la banque, d'appeler Amélie pour sa fête, de payer l'imprimerie. J'ai besoin de dormir, mais je révise encore une fois, le Cirque. Juste pour le plaisir. J'écris des mots sur un cadre pour décorer mon nouveau bureau. Des mots comme fouailler, paillarder, putiphariser. Il faut que je dorme. Mais je ne suis pas capable d'arrêter de travailler, d'écrire, de dessiner, de réfléchir.

Il m'a demandé si je réalisais. Si je réalise quoi? Que j'ai tout ce que je voulais. Ah oui vraiment? Oui, vraiment. Les jobs, l'appartement, les projets, les études, je suis arrivée où je voulais. Il m'a demandé si je réalisais ce qui m'arrive. Ce qui s'en vient. J'ai dit non, j'ai pas le temps de penser à ça.

lundi 13 août 2012

Merci

Dormir jusqu'à dix heures et quart, ça m'a fait un bien pas possible. Depuis que je travaille avec toi, je n'ai plus de réveil matin.

La pluie tombe toujours plus fort sur un toit percé.

C'est les japonais qui disent ça. Des fois ça se peut que les japonais se trompent. On les aime pareil. Le monde est gentil. Tu as souri toute la journée. Tu fais de belles rencontres. Tu as parlé de la conjoncture, de liquidités, de vote stratégique, d'accessibilité. Tu as même parlé cuisine. Voyons donc que des champignons et des épinards, ça ne va pas ensemble! Avec une petite sauce béchamel, de l'emmenthal, autour d'un bon morceau de saumon. Pis t'es fatiguée, faudrait que tu ailles te coucher. Demain, une journée de marde t'attend. Ce soir tu dessines. Ce soir tu écris. Tu passes deux heures devant un paragraphe à te demander si c'est mieux grafignure ou bien égratignure.Ce sera éraflure.

dimanche 12 août 2012

Tsé

Travailler le jour, travailler la nuit, travailler tout le temps, c'est fatiguant à la longue.

vendredi 10 août 2012

Le chaos

C'est le surnom de Mélo. Parce qu'elle fout le chaos partout où elle passe.

jeudi 9 août 2012

Page 323 de mon dictionnaire des sentiments

"Elle m'a embrassé là. J'ai dit quelque chose mais si bas qu'elle ne pouvait pas l'entendre. J'ai dit s'il te plaît ne me quitte plus jamais parce que quand tu n'es pas là il me manque un morceau de moi-même et je n'ai nulle part où aller où je ne sois pas en morceaux."

Howard Buten

mercredi 8 août 2012

Laisse-toi pas avoir par ses beaux yeux bleus

Écoute-moi bien mon chum, si tu dis que t'es à gauche, tu devrais pas voter pour les optionistes, c'est pas un parti de gauche. C'est pas un parti progressiste. C'est pas un parti féministe. Pas vraiment démocratique dans ses structures non plus. C'est le même vieux modèle. C'est rien que l'idée d'un petit prince, qui a pris des cours de piano, c'est son nouveau joujou, son train électrique.

Sais-tu qui c'est Monsieur l'option? Sais-tu ce qu'il faisait avant d'entrer en politique au PQ pour claquer la porte comme une diva et fonder son parti juste à lui comme un bébé gâté? Il a été Vice-Président de Morgan Stanley à Londres quelques années avant la grande crise économique de 2008 (c'est juste une des plus grandes banques au monde). Une de celles poursuivies par les USA pour son rôle dans la crise des subprimes. Vice-Président, on s'entend qu'il passait pas la moppe! Nenon. À part ça, il a fait des petites jobines ici et là. Il s'y connaît pas mal en finance quantitative. Tu sais, ces méthodes utilisées par les banquiers. Les formules imaginées pour faire que 1 + 1 = 1 000 000 et un gros bonus pour papa, sauf que si t'es pas chanceux 1 + 1 = - 100 000 000 et le pays fait faillite. Connais-tu ça un peu les produits dérivés non règlementés? C'est pour ça qu'on n'en parle pas. Les médias savent qu'on aime entendre parler que de ce qu'on connaît déjà, c'est à dire à peu près rien.


Il disait en conférence à l'Université Laval qu'il est pour ça, lui, s'enrichir quand on invente de quoi comme le Iphone ou le Ipad. Créer des objets de consommation qui créent des besoins, l'obsolescence programmée, le format propriétaire d'Apple qui t'encule avec ses conditions d'utilisation aberrantes. Ça mérite de devenir milliardaire, ok? C'est correct de s'enrichir sans limite sur le dos de tout le monde surtout si tu redonnes quelques piastres à des organismes de charité. Ça mon chum, c'est la plus belle arnaque du capitalisme, le piège de toute l'affaire, te prendre pour un cave. Un cave qui va croire qu'il suffit de travailler plus pour gagner. Atteindre le sommet, c'est facile, t'as juste à travailler. Si tu ne réussis pas, c'est forcément parce que tu ne travailles pas assez, t'as juste à te grouiller, fais-en plus. Va dire ça à la fille qui coud treize heures par jour dans une manufacture pas climatisée sur la rue Chabanel pour 9.90$ de l'heure. Va dire ça à la serveuse sur la Tario! Au chauffeur de taxi, à la femme de ménage, à l'étudiant qui se traîne dans les rues depuis six mois parce qu'on essaie de lui enfoncer une hausse de 82% dans la gorge.

Est-ce que c'est vraiment ce que tu veux mon chum, élire le 1% qui nous étrangle pour lui remettre encore le pouvoir? T'es pas fatigué de te faire avoir? Le gars, d'un narcissisme outrancier, il se pense tellement bon qu'il ne nous croit pas capables de réaliser un pays nous autres mêmes avec une constituante. Non, il va nous montrer comment, nous indiquer le chemin, nous convaincre comme un bon père. Le nouveau messie souverainiste qu'on attendait, le jugement dernier s'en vient, dépêchons-nous de faire un pays avant qu'il soit trop tard. Tout le reste peut attendre.

Torture et masoshisme #4

C'est un feuilleton, il y a donc ; de l'amour, du sexe, de la trahison et un personnage de docteur.

#3
#2
#1

L'hôpital

Elle appelle elle-même l'ambulance et va l'attendre dans l'escalier en fredonnant du Vian. Le sang coulisse et goutelle timidement de son poignet gauche. C'est superficiel. Pas foutue de se tuer pour vrai. C'était tout prévu, scénarisé. Le miroir cassé, la peau coupée, le marcara qui coule. Il ne répond pas au téléphone, il faut improviser.

Au quatrième étage, la grille se referme dans un vacarme infernal. On lui enlève ses lacets. Le docteur est grand, elle aime les yeux bleus. Il a pris soin de fermer les stores horizontaux avant de la frapper au visage. Ses yeux mouillés le fixent, pendant qu'il détache sa ceinture.

-Je vais te laisser sortir si t'es gentille.

Elle l'engouffre rapidement dans sa bouche chaude et humide. Dévorant littéralement. Elle tète fort, l'enfonce dans sa gorge, jusqu'à en avoir mal. Il tire sur ses cheveux et éjacule très vite. Il goûte le souffre. Elle en veut encore. Surtout quand il l'insulte.

 Tous les autres patients de l'aile psychiatrique veulent sortir, pas elle. Sauf s'il l'attend dehors.

#5

lundi 6 août 2012

Danger!

Ça prendrait un programme d'armement des Montréalais pour faire face aux méchants anarchistes en liberté dans nos rues. Pouvoir se rendre au bureau d'Accès Montréal près de chez soi pour y ramasser une carabine chargée, ça nous sécuriserait. La situation devient insupportable. On devrait s'organiser des patrouilles de citoyens et arrêter les squeejees qui menacent la sécurité des honnêtes contribuables. Avant à Montréal on pouvait se divertir sans être obligé de côtoyer cette pauvreté extrême. C'est dégoûtant, malpropre, triste à mourir et tellement dangereux. C'est pas bon pour le tourisme, des malades désinstitutionnalisés, c'est mauvais pour le commerce. Le commerce, ça devrait être la priorité des Montréalais et des Québécois, l'enjeux majeur de cette campagne électorale!

Il a raison Peter Sergakis, dans quel monde vivons-nous? Montréal est pris d'assaut par des itinérants pancanadiens, qu'il dit. Ça, c'est dangereux en simonac, la mafia itinérante, elle a des ramifications partout. Y ont l'air de rien, mais sont organisés les clodos du centre-ville. Ça se répand comme la peste, c'est rendu qu'il y en a partout, pas moyen de se promener tranquille sans être interpelé. Est-ce que c'est un endroit pour élever ses enfants et sortir le samedi soir? Est-ce qu'on devrait attendre que ça soit incontrôlable? Non, ça prend du contrôle, justement. Une police par coin de rue, au minimum. Des sanctions, 100 coups de fouets pour vagabondage. 2 ans de prisons pour ne pas avoir déclaré ses revenus de quête.

Si tu veux avoir le droit d'être saoul et d'insulter le monde en pleine rue, faut que ton père soit riche en tabarnak, ça fait des belles clips sur Youtube au moins, c'est utile. Rends-toi utile abruti; travaille. Stimule l'économie ou crève maudit parasite. Ça prend du courage politique, un dirigeant qui va mettre ses culottes, se tenir debout et écraser les hippies des organismes communautaires complètement déconnectés de la réalité.

Il y a vingt ans

Ti-cul est arrivé trop vite, il était trop petit et atteint d'une maladie tropicale mystérieuse. Ils l'ont mis dans un aquarium, branché à tout plein de tubes, il a perdu ses cheveux.

Chaque matin je montais la côte pour aller le voir à l'hôpital Notre-Dame je lui apportais du lait maternel. Il pleurait tout le temps, sauf dans mes bras. Je le berçais en chantant du Brel.

Je lui ai tout donné, des claques, du chocolat, ses premiers patins à roulettes. Mon amour de la musique. La politique. La cuisine. Ma rage. Je n'ai jamais trouvé les mots pour lui demander pardon.

Il aurait voulu que papa le voit devenir un homme. C'est ce qu'il a écrit sur facebook ce matin. Il serait fier, mais jamais autant que moi. C'est impossible.

jeudi 2 août 2012

Ouf

Je n'ai pas de rideaux.
Mes nouveaux voisins punks non plus.
Ils ont commencé debout.
Elle est maintenant à quatre pattes.
J'aime le mouvement de ses longs cheveux.

Je n'ai pas de cuisine.
Pas encore de salle de bain.
Une voisine paraplégique me dépanne.
Nous sommes les seuls blancs ici.
Et j'adore ça.

J'ai répondu aux appels de tout le monde dans un délai raisonnable.
J'ai travaillé pendant que des beaux messieurs chargeaient le camion.
J'ai même pas pleuré.
Je suis allée ramasser des factures et signer un chèque.
Je me suis fâchée quand j'ai appris qu'il manquait 1000$.

J'ai marché et marché.
J'ai courru en tenant les mains de Catherine et de Léo quand la police chargeait.
J'ai eu peur d'être arrêtée parce que je suis si fatiguée.
Je voulais dormir dans mon lit.
Je suis contente de ma journée, contente qu'elle finisse enfin.

mercredi 1 août 2012

Je ne veux pas dormir

J'avais pas besoin de plus d'affaires à déménager, mais quand je suis tombée sur cette boîte de livres sur la rue Adam, je ne pouvais pas m'empêcher de prendre Bonheur d'occasion et Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué...

Demain, le premier ministre a décidé que mon été finissait là. Pour en rajouter, je déménage. Et j'ai dit à Catherine que j'allais à la centième manif nocturne. Je devrais peut-être aller dormir? Une idée comme ça.

Je cherche le réconfort. J'écoute Comme avant de Cécile Hercule parce que ça fait Cirque et elle est tellement sexy et Mister Rogers Neighborhood parce que je me levais à six heures le samedi matin pour regarder ça avec mon frère. C'est grâce à lui qu'on a le droit d'enregistrer des émissions de tv. Je peux pas faire autrement que d'aimer un gars qui a fait chier Sony.