dimanche 17 juin 2012

Tolérance?

Quand un maire d'arrondissement pour préparer ses élections, propose d'implanter une zone de tolérance pour les travailleuses du sexe et que cette zone fait trois rues, ça me dit que la zone d’intolérance est grande en ciboire.

La zone insdustrielle de Masoch, c'est idéal pour tuer des filles sans être dérangé. Elles pourront crier à mort, ça ne réveillera plus personne. C'est ce qui importe, non? Ne plus être dérangé. De toutes les luttes inutiles, celles menées pour s'isoler dans le confort de son condo loin de la réalité, m'enragent particulièrement.

La député du PQ, quant à elle, dit que c'est contre ses valeurs et on sait combien les valeurs d'une députée comptent plus que le bien de ses concitoyens. Parle-moi de ça, un discours intelligent qui fait avancer une société.

Au fédéral on adhère à 100% aux théories de bacon de la police. La même police qu'on voit tous les jours faire du profilage et procéder à des arrestations arbitraires.

Tous trois appuient l'opération Cyclope. On ne mettra plus de pression sur les filles, on va mettre la pression sur les clients. Wow. C'est une révolution.

Ils ont même récupéré un terme assez effrayant pour le banlieusard moyen, la narcoprostitution. C'est leur nouvelle cassette. Ça ne veut rien dire! Quand on sait que la guerre à la drogue est un échec. Que toutes les supposées solutions mises de l'avant depuis les années 80, n'ont rien changé à rien... Mais on aime ça faire des annonces, injecter des fonds, ça parait bien.

Est-ce qu'on peut arrêter de se crosser devant des rapports d'études néolibérales complètement biaisés?

C'est si difficile d'imaginer que les femmes travailleuses du sexe, travaillent pour les mêmes raisons que tout le monde? Se nourrir, se loger, se vêtir, envoyer les enfants à l'école, car ce sont des mères, des êtres humains avec des vies. C'est du monde comme toi pis moi qui mange de la dinde avec des atocas à Noël.

Ah mais on ne les traite plus comme des criminelles.On préfère criminaliser le client parce qu'il payera ses contraventions. Les contraventions, nouvelle méthode de financement de la municipalité. Ça fait l'affaire des résidents qui ne veulent plus que leur compte de taxes augmentent. C'est facile d'être écouté de nos jours, ça prend juste une propriété pour que les politiciens te baisent le cul, ça prend juste du capital.

La baisse du nombre de clients ne fait pas baisser le nombre de travailleuses, ça les appauvrit et les épuisent, ça leur fait prendre plus de risques,  mais qu'est-ce qu'on a à foutre de l'épidémie de VHC?

Personne ne tient compte de la réalité des femmes concernées. Ce n'est pas parce que les voix pour la répression sont plus fortes qu'il faille impérativement les écouter! Personne ne s'intéresse à Stella ou à l'alliance féministe solidaire pour les droits des travailleuses(rs) du sexe.

Et bien moi, ça m'intéresse.

4 commentaires:

  1. Ben moi aussi, ça m'intéresse.

    Les gens sont parfois d'une mauvaise foi ahurissante. Bullshit par-dessus bullshit.

    Quoi qu'il en soit... tu sais que t'as fait ma journée avec ton expression "Théorie de bacon"?

    Théorie de bacon.
    Théorie de bacon.
    Théorie de bacon.

    J'aime trop ça pis je vais probablement l'utiliser à toutes les sauces. Genre : TA YEULE AVEC TA THÉORIE DE BACON OSTIE DE JAMBON!!!

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  2. Si tu veux avoir mal au coeur, lis l'avis du conseil du statut de la femme sur le sujet. Ils citent des passages du livre de Nelly Arcan comme si c'était une étude sérieuse. Christ, c'est de la fiction!

    Ouin, les hommes aiment cette expression. Le bacon, ça vient vous chercher.

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  3. Oui, ça titille quelque chose, le bacon. De la joie en tranches.

    Fuck me que je vas lire cet "avis"-là au complet, c'est ben trop long. Sous couvert d'objectivité, ce texte émet un paquet de jugement de valeurs. Je suis rendu au point 1.3 et j'en ai déjà assez.

    "Le Conseil du statut de la femme estime pour sa part que la prostitution n’est pas une fatalité ni une réponse adéquate aux pulsions sexuelles des hommes."

    Autrement dit : les hommes, crossez-vous donc au lieu d'abuser des pauvres prostituées exploitées et aliénées - d'autant plus aliénées qu'elle n'ont pas conscience de l'être ou croient parfois ne pas l'être. Dans une société qui glorifie et exacerbe le désir sexuel en rendant de plus en plus difficiles les conditions de sa satisfaction pour certains, on va demander aux hommes de sublimer leurs pulsions, de réduire la demande et de ne pas participer à ce honteux commerce. Que de bonne volonté! Et ces filles, on les enverra travailler dans des usines, sur des chaînes de montage, au salaire minimum, ce qui ne portera pas atteinte à leur dignité fondamentale et en fera enfin des personnes productives, utiles à la société.

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  4. Tu as bien fait d'arrêter. Ça ne s'arrange pas.

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