vendredi 30 mars 2012

Je voudrais juste faire l'amour une dernière fois avec toi

Ma vie explose et moi aussi. J'ai trop d'amis, tout ce monde ne peut pas m'aimer. J'engraisse, ma tension est toujours à 170/100. Je vais mourir. J'ai mal tout le temps, c'est stable. Changer d'un coup. Tout changer. La job, l'appart, l'orientation sexuelle. C'était peut-être un peu beaucoup. Hier un collègue que j'ai envie de sucer m'a traitée de transfuge. Je n'avais pas vu ça de même. On a tellement fêté mon départ et mon arrivée que je suis encore saoule. J'ai manqué mon rendez-vous chez le médecin. Je n'ai pas fait les analyses de toutes façons. J'emprunte du temps. J'en vole. Ça ne me tente pas de parler de CD4 ce mois-ci. Une autre fois peut-être.

jeudi 29 mars 2012

Elle aime les motels cheaps, elle trouve ça nice

Pas moi. Lisa Leblanc a ouvert son lancement de même. Elle était belle hier soir au Lion d'or, je pense que je vais me faire sa coupe de cheveux. Line pognait les nerfs en attendant Lisa. Veux-tu ben me dire c'est quoi l'idée de nous mettre une partie de hockey à la radio? Ça doit être un employé malade mental, ils doivent avoir des subventions pour ça. Mais non. Mon voisin m'apprend que c'est la radio de par chez eux, au Nouveau-Brunswick. Sauf que d'habitude, c'est du country qui joue à ce poste. Ah ben, ça fuck un peu le concept hein. Elle fait vrai. Son écriture sans artifices, sa voix, son accent. Du folk trash à ce qu'il paraît. Des tounes comme Kraft diner, Câlisse-moé là pis Ma vie c'est de la marde, on aime ça. On a envie de l'embrasser dans le cou. Louis-Jean Cormier, toujours partout celui-là, avait l'air content d'y être, contrairement au show bénéfice de la fondation Farha où il avait hâte de rentrer chez lui. Il va falloir qu'il me sourît encore quelques fois pour se réhabiliter.

J'ai perdu l'internet, j'ai changé de compagnie et ça fait toujours de la marde. On m'a coupé du monde jusqu'à vendredi, j'en ai des vertiges et des étourdissements. Je dois gérer mes 12 000 pulsions, j'ignorais la toxicité jusqu'à être en manque. Qu'est-ce qui va se passer si je ne mets pas mon statut FB à jour? J'ai chaud. Tous ces courriels auxquels je dois répondre. L'ouvrage s'accumule. Les dates de tombées. Se dire qu'on va aller travailler dans un café la nuit et ne pas trouver l'énergie pour y aller. Et puis, dans Masoch, les gens écrivent dans les bars la nuit, pas dans les cafés. Je dors donc depuis deux jours, ça fait du bien, ça me fait du sommeil en banque pour la semaine prochaine.

mardi 27 mars 2012

Elle a pris la prostitution

C'est dans un courriel qui circule, ma mère serait fière. Puisque j'avais besoin de m'occuper pour ne pas m'occuper de moi. Puisqu'il fallait lever la main, j'ai pris la prostitution. Ça va de soit, la prosto pis moi, de toutes les façons imaginables. Elle a pris la prostitution, contactez-la si vous avez des idées intéressantes. J'attends effectivement des idées intéressantes, depuis toujours.

dimanche 25 mars 2012

Je panique un peu

On ne m'a jamais rien confié à moi. Du clérical. Rien d'important.

Le nouveau Avec pas d'casque me tord littéralement dans tous les sens. C'est peut-être un hasard.

samedi 24 mars 2012

C'est quoi une pinte?

Redge s'en est étouffé avec sa bière. C'est un pichet qu'il voulait, le jeune qui ressemble à mon petit frère. La belle fille au bar a pris le temps de lui expliquer c'est quoi une pinte et il est resté même si ce n'est pas comme au St-Vincent ou au Davidson. L'espace public ne prend pas beaucoup de place. Suivez les déchets semés par le Tim Horton sur la Tario, c'est juste à côté. Redge pis moi, on n'était pas sûrs. On y va? C'est toi qui décides, ça a l'air plein. Qu'est-ce qu'on fait? Je te l'avais dit, c'est la nouvelle place dans Masoch. Tu vois sur les rues, les étudiants de l'UQAM, converger vers là. Des carrés rouges partout. Ça doit être parce qu'ils ont le wi-fi. Veux-tu y aller toi. Une fumeuse s'en est mêlée. Rentrez, le beat est bon, ils ont de la Pit Caribou, vous allez aimer ça. On a aimé ça.

mercredi 21 mars 2012

Dormir moins

Je fais des fautes, je perds la mémoire, j'ai du mal à tenir une conversation, mais j'arrive à travailler. Je pensais que mon horaire était bien plein mais j'ai creusé des trous. Pour un comité électoral. Pour manifester à Alma. Pour voir Narko-tik. Les tasses sur la table font la file en attendant d'être lavées. Pas cette semaine, j'achète du café dans des gobelets de carton et je n'en ressens aucune culpabilité.

J'ai déchiqueté ma vie. On m'a appelée dans une salle pleine pour m'applaudir, je me suis retournée incrédule. J'ai failli sécher mon party. On me demande de choisir mon mobilier, je ne comprends rien à ce qui se passe. Qu'est-ce que j'ai fait là? J'ai le goût de me donner des claques dans face. T'es pas tannée de te sauver innocente? On me fait des cadeaux. Des cadeaux personnalisés comme ça. C'est le plus gros livre de ma vie. Je cherche toujours des trucs intelligents à lire moi. Amélie était plus émue que moi.

Amélie.

Je voudrais qu'on cesse de m'aimer deux minutes. Je ne m'entends plus haïr tranquille.

Gardes-tu tes dessins? J'ai collé des feuilles d'érable sur le mur pour ne plus les voir. C'était une journée où je voulais crever, je suis descendue de la 125 devant le CEGEP du vieux. Je ne pensais pas que ça se pouvait, pleurer comme ça. J'étais éventrée et il fallait sourire quand même. Je ne voulais pas y croire. Je serrais la plaie quand je toussais. Il y avait tellement de belles feuilles rouges. Les ai posées entre mes barbouillages. Mes dessins de lui. Plus capable de les voir. Pas capable de les enlever. C'est des copies, vous pouvez les garder.

Dans trois semaines j'aurai un jour de congé. C'est plus un objectif qu'une réalité. Quelqu'un ou quelque chose va finir par me bouffer ces heures-là, c'est certain et je reporterai c'est tout.

mardi 20 mars 2012

Mon grand-père Gérard contre la hausse

Il n'a jamais fumé mais il est mort pareil du cancer à cause de la fumée secondaire. Il a grandi sur la rue St-Timothée entre les Cotroni pis les Vendetti, mais lui, venait d'une famille d'artistes. Il était tout le temps après son piano. Il chantait le soir au Coronet au coin de la rue Craig. Il chantait ça. Des tounes de manufacture pour un peuple d'ouvriers. Il achetait ses chemises chez Dupuis frères. Le mardi, il rapportait du DaGiovanni pour toute la rue. C'est comme ça que j'ai rencontré Redge. Son grand-père pis mon grand-père faisaient des mauvais coups dans le redlight depuis toujours. En plus on avait des noms qui finissent en i et on aimait Michael Jackson. Aujourd'hui il m'a donné un thé qui sent l'orange julep.

On s'est rappelé notre première manif ensemble, on avait neuf ans. Nos mères étaient dans le Comité Social Centre-Sud. Le spectacle était mauvais au centre Bell. Il manquait des trucs. Comme si un camion n'était pas arrivé à temps. Bubble. L'arbre de Neverland, le robot dans la montgolfière. Le show était tellement cheap que j'étais gênée d'avoir donné à Redge le billet du gars qui paie la moitié du loyer. On parlait de comment on planifiait de cacher des armes. Repartir le FLQ, lui et moi quand on avait seize ans. Finir la job de nos pères. On a parlé de comment on en a plein le cul des esties de BS payés quarante mille par année qui comprennent pas qu'on se bat pour eux et leurs enfants. Les tabarnaks de polices, les sacrements de concierges, les caissières syndiquées, les maudites vaches de serveuses. Ceux qui voudraient ne voir personne devenir docteur sauf les fils de docteurs. Gérants d'estrade qui mâchent leur cure-dent et commentent en écoutant TVA comme si c'était une source d'information. Ceux qui ne prennent même pas le pont une fois par année pis qui trouvent le moyen de chiâler.

On s'est dit qu'on ne rentrerait jamais à la manufacture. On n'a rien à perdre nous autres. C'est se battre pour étudier ou retourner dans la rue. La rue ou la rue.

lundi 19 mars 2012

Je veux que tu viennes vite

C'est mieux de pas étirer ça,
tu vas te prendre le doigt dans mon fil.
Je suis allée chercher ta queue dans ton jeans
avec ma bouche.
Mes dents ont défait la fermeture.
Je veux que tu viennes vite.
Je t'ai averti mais tu trouves ça cute toi,
un cœur rapiécé.
Ça fait peut-être ton affaire aussi.
Je remonte pour te chuchoter des cochonneries.
Mes mains te serrent fort pour te faire mal.
Je sors juste un sein, c'est assez.
Tu ris, tu es gêné.
Je mords ton cou.
Tu pensais qu'on passerait la soirée ensemble.
Tu sais gérer ça, les mailles perdues.
Un gars intéressé.
Tu t'es mis du parfum.
Pas pour moi j'espère.
Je retombe à genoux.
Sinon ça va devenir compliqué.
Tu n'en reviens pas.
Ça fait trois fois que tu le dis; tu n'en reviens pas.
De quoi ne reviens-tu pas bébé?
Que je réponde au téléphone?
D'être déjà dans ma bouche?
Les autres ne te sucent jamais fort comme ça?
Profites-en, c'est un cadeau.
Attends, j'accélère, tu vas capoter.
Je veux que tu viennes tout de suite.
S'il fallait que tu tires du mauvais bord,
tu me détricoterais au grand complet.
Après ça, devine
qui va passer des nuits rouges à raccommoder?

dimanche 18 mars 2012

Le château de Daddy

Ma mère n'arrête pas de répéter que c'est une belle prison quand même. Rien n'a changé. On fait la fête et il arrive à jouer au père de loin.

-C'est qui le grand blond qui est rentré chez vous mardi?
-Qui t'a dit ça?
-L'autre, qu'est-ce qu'il niaise? Est-ce qu'il va arrêter de te niaiser?
-Je sais pas.
-Tu trouves ça comique!
-C'est la coke dans tes joints qui m'fait rire Dad.

vendredi 16 mars 2012

On vit dans un beau pays

C'est une belle direction qu'on est en train de prendre. Quand les agences du gouvernement exigent de certains organismes communautaires qu'ils retirent des mots de leur mission pour conserver leur subvention. Vous imaginez ces mots, des mots affreux, des mots dangereux comme : humanisme, solidarité, sexe.

jeudi 15 mars 2012

Il vont avoir un beau 15 mars

Ça doit faire six mois que j'entends Éric dire ça. Il vont avoir un beau 15 mars. Il pointe un article dans le journal. Il vont avoir un beau 15 mars. Éric s'est arrangé pour garder mon intérêt toute l'année en maintenant la tension.

Comment veux-tu qu'une fille ne tombe pas amoureuse avec ce chandail là

C'est fait, arrête d'en rajouter. J't'en amour avec lui pis avec lui aussi. Surtout lui, regarde-le. Mon coeur explose, je veux mourir. Lui, je vais l'aimer toute ma vie et ça ne sert plus à rien. Ah ouin, en Irlande c'est pas possible de prendre une bière tout seul. Je sais pas, je sais pas grand chose. Continue de me parler. Si je commence, ça sera pas intéressant. Je vais te parler de mes causes. Je suis la pire vendeuse du monde et je nuis à tous ceux que j'endosse. Tu t'en vas, c'est facile de t'aimer, ça se fait tout seul. Tu vas être parti, mon amour va grandir, tu vas te transformer en icône. Je vais penser à toi tout le temps pendant que je fais mon ménage. Je ne fais même pas ça moi, du ménage. Je dis n'importe quoi. Quand tu vas revenir, je n'aurai pas bougé. Tu vas me reconnaître. Je vais avoir engraissé un peu, c'est ce qui se passe d'habitude avec moi. Le même numéro, la même adresse. Toi tu seras déjà ailleurs et moi toujours ici. Ça en fait du monde qui passe, juste pour voir si je suis encore là. T'es curieux, comme les autres, tu vas revenir.

mardi 13 mars 2012

Elle se décrit

Elle abuse de drogue et de pornographie, ça la met en retard partout. Les jujubes et le sang séché la désennuient. Elle ne ramasse jamais ce qui tombe par terre, quelque chose dans son cerveau est détraqué. Elle ne veut pas que ça change. Elle aime La Tario et La Catherine dans tous leurs états. Elle supporte les enfants quand leurs parents les laissent tranquille. Elle déteste les animaux de toutes les sortes. Elle est absurde et indignée la plus part du temps. Elle n'aime pas avoir à parler d'elle-même.

L'instinct me pousse à disparaître

Mon petit Maxime qui fait six pieds, j'ai envie de le bercer. Vas-tu rester si j'organise une manif? Même pas.

Ça fait la file devant mon bureau pour me voir, je me sens comme un cercueil. Je n'ai pas de réponse.

Laissez-moi partir.

lundi 12 mars 2012

Une fois c't'un gars

Un garçon avec un chandail de Batman. Il écrit dans son nouveau cahier. Ça le dérange, le perturbe, un cahier neuf. Penché sur la page, le crayon dans la gorge, pas capable de vomir. Il se redresse, prend une gorgée de café, regarde par la fenêtre, le câlisse d'écureuil. Il repose la tasse sur le cerne pour que la table ait l'air propre. Il hésite encore.

Un homme comme il faut qui s'est levé tôt. Il a mis sa cravate. Il a payé le stationnement. A attendu que la journée passe, attendu la pause et le diner. Il est rentré à l'heure et a fait un virement pour rembourser sa carte de crédit.

Un gars qui a de la misère avec son char, avec sa coupe de cheveux, avec son ex. Il ne se rase plus. Il veut sortir sa moto.

Un monsieur qui pourrait être mon père, les cheveux gris en bataille. Des petites lunettes et des vieux livres dans la bibliothèque.

Un mâle chaud et pesant qui respire dans mon cou. Un homme qui transpire dans sa camisole. Un monsieur tout nu debout dans le cadre de porte. Un gars qui s'agenouille.

Un homme qui se laisse tout faire.

Ma Catherine aujourd'hui


samedi 10 mars 2012

Sommeil fragile

Tu es un cauchemar.
Avec tes idées,
ton toupet bleeché,
ta face trop bronzée.
Tu votes du mauvais bord.
Ton regard est vide,
j't'aime pas.
Je cherche du gaz
pour t'allumer.
Hostie que t'es laide.
Laide comme ta mère
à la fin
Quand elle avait pus d'dents.

J'ai rien que le goût
de sauter à pieds joints
sur ton visage.
T'éclater la gueule
en sang.
T'attacher par les cheveux
à la corde à linge.
Comme les chats
quand on était petits.
Les minous déchirés
le matin de bonne heure.
La mort qui crie,
la ruelle se réveille.
À cause de toi,
plus personne
ne dort tranquille.

Lecture recommandée par ma nouvelle patronne

Preacher. Je ne connaissais pas ça. Ce qui est bien quand tu ne connais rien, c'est toutes les possibilités de t'émerveiller devant pas grand chose. Précieux ça. Les seuls exemplaires sont à Côte-des-Neiges et Pointes-aux-Trembles. Quand le téléphone sonne chez toi : tu capotes. C'est Noël.

Je te dis qu'il fait beau en Ontario

-Il fait beau ici aussi.
-As-tu pris tes médicaments?
-As-tu finis de te prendre pour mon père?
-Je gage que tu viens de te lever et t'es encore toute nue.
-J'ai mis des talons hauts pour faire le déjeuner.
-Mimosa?
-Et amphétamines bébé.
-Dans deux semaines c'est promis.
-Fuck you mon tabarnak. Promets-moi plus jamais, jamais rien. Rien. T'es même pas obligé de revenir. Tout le monde est habitué à ton fantôme. Je suis en train de me sortir de toi.

vendredi 9 mars 2012

Me semble la lune est grosse à soir

Est-ce que c'est une super lune?

Je vais essayer cette ligne-là chez Françoise, on verra bien ce que je vais pogner.

jeudi 8 mars 2012

Les envolées lyriques à table et ma bonne humeur manqueront

Je ne me reconnais jamais dans le regard de ceux qui m'aiment. Je suis mieux de me pousser. Bonne humeur? Me souviens pas de cette journée-là. Il doit me mélanger avec quelqu'un d'autre.

Qui est-ce?

Qui a marché St-Denis, Mont-Royal, St-Laurent toute la soirée? Qui est allée jaser de ça avec Nelligan au caré St-Louis? Qui a trouvé une nouvelle job dans une sacristie? Sur la rue qui l'a vue naître. Qui ne veut pas vraiment quitter les cactacées? Qui se demande pourquoi, de toutes les jobs au monde pourquoi quitter la plus belle, la meilleure? Celle qui est populaire. Sur le coin de cette rue fantastique où pas plus tard qu'hier à deux heures, un pirate a traversé. Sorti de nullepart. Probablement la porte patio-temporelle du tunnel Beaudry / Brock. Molson n'est pas jeune depuis 1903 pour rien. Un authentique pirate, avec une jambe de bois. Qui s'est entendue répondre, je le fais justement parce que ça n'a pas de sens et cette job me seyait trop bien? À peu près dans ces mots-là. Qui ne sait pas comment payer le loyer avec tout cet argent en moins? Qui a dansé le swing toute la nuit avec des gars fabuleux la complimentant sur sa manucure? Oh oui. Discuter de féminisme en Afrique en donnant des coups de pieds. Il était drôle, celui qui disait que Legault c'est une toune en anglais. La musique est bonne. Ça fonctionne si tu n'y prêtes pas attention. Qui s'est fait payer un shooter de lait? Qui n'aime pas ça le lait? Un défi pour la semaine prochaine, autre chose que du lait. Qui est en train de réaliser qu'il y a une vie en dehors?

Vous ne devinerez jamais qui c'est.

mercredi 7 mars 2012

Tu dis au monde de pas te surestimer.

Il te surestime évidemment. Après ça, t'es dévalorisée. C'est le marché qui veut ça.

mardi 6 mars 2012

Pas besoin de robe?

Tu vas voir si je vais aller montrer que je ne sais pas danser le swing en pantalon. Ça promet d'être assez humiliant. Ça me prend une robe. Une fleur pour mes cheveux. En écoutant ça.

lundi 5 mars 2012

Je me sens exactement comme à Noël

Manque juste Mononcle Hector qui essaie de mettre son doigt dans mes fesses.

Où es-tu?

Toujours en train de flâner dans le métro. Tu dois avoir faim. Station numéro un, on t'a vue là hier. Station numéro deux, Max est trop fait pour me répondre. Station numéro trois. Je t'avais dit que je te retrouverais n'importe où et qu'on irait à ton rendez-vous. Comme disait mon bonhomme, j'ai rien qu'une parole. Dans mon cas c'est vrai. Je voulais te prêter Jean-Sébastien Larouche. C'est Sandra qui l'a. J'ai toujours une deuxième pair de gants. Tiens.

Est-ce que je peux venir avec un ami?

C'est pour ça que je ne veux plus travailler le lundi. Tu ne m'appelles jamais pour me défoncer le vendredi. Toi tu fais ça le dimanche. Je t'avertis, me suis pas fait les jambes.

dimanche 4 mars 2012

LOL

Si vous ne regardez pas attentivement vos biscuits, Calamité pourrait se faufiler dans le four et vous les voler. Vous n'aurez rien pour votre grand-mère, que des miettes.

Est-ce que je peux t'appeler Matante moi aussi? Un ti-cul pas rapport qui veut t'appeler Matante, c'est une épiphanie. Pour être la meilleure matante au monde, il faut s'appliquer. Être bordélique et cacher sa drogue à la dernière minute. Sacrer beaucoup. Avoir des crayons de toutes les couleurs et de la bonne musique. De la musique bizarre selon la grande. C'est toujours un p'tit peu sale chez vous hein Matante? Oui, j'espère que ça ne sera jamais trop propre chez toi ma puce. C'est pour ça qu'on garde nos bottes, pour pas salir nos bas. La phrase magique : C'est pas grave. J'ai renversé mon verre. C'est pas grave. J'ai fait pipi. C'est pas grave. J'ai mis le feu. C'est pas grave. Est-ce que je vais me faire chicaner? Jamais de la vie!

Quand une petite fille grandit, il y a des signes qui ne trompent pas. Comme les décorations sur les biscuits.

samedi 3 mars 2012

Voulez vous jouer à la recette de bébé?

Bébé fumé
Bébé flambé
Bébé laqué
Bébé poêlé
Bébé farci
Bébé au rhum
Effiloché de bébé
Émincé de bébé
Bébé pressé
Bébé dans le vinaigre
Bébé pané
Bébé parmegiana
Gelée de bébé
Sorbet au bébé
Étagé de bébé
Ragoût de pattes de bébé
Confit de bébé
Bébé en conserve
Brochette de bébé
Pain de bébé
Bébé forêt noir
Bébé reine Élizabeth
Bébé pita
Bébé poivré
Bébé aux pommes
Épluchette de bébé
Bébé chocolaté
Bébé cannelé
Bébé haché
Bébé braisé
Bébé mariné
Bébé Alfredo
Bébé de grain faible en gras trans
Bébé bio
Bébé au beurre
Cari rouge de bébé
Bébé BBQ
Côtelettes de bébé
Bébé burger
Bébé bourguignon
Bébé gratiné
Soupe de bébé
Chaudrée de bébé du Maine
Bébé Indonésien à la carte
Bébé du terroir
Bébé à la Gigi
Bébé Stroganoff
Bébé Soo Guy
Bébé sauce brune
Bébé raclé
Boudin au bébé
Bébé au miel
Pouding de bébé
Tarte au bébé
Bébé chômeur
Pet de bébé
Bébé bénédictine
Bébé au caramel
Croque-bébé
Bébé bouilli
Filet de bébé
Bébé renversé
Bébé pilé
Bébé à la Grècque
Bébé à la Florentine
Ailes de Bébé piquantes
Bébé au thym
Bébé à l'orange
Bébé au sésame
Bébé à l'huile de pépin de raisin et aux noix
Bébé vapeur
Bébé sauté
Saucisse de bébé
Mousse de bébé
Bébé nature
Fricassé de bébé
Bébé du marché
Bébé chaud
Bébé pression
Fût de Bébé
Bébé meringué
Bébé monté en neige
Buchette de bébé
Bébé en papillote
Bébé grillé
Rondelles de bébé
Caviar de bébé
Tartare de bébé
Bébé sur une planche en cèdre
Verrine de bébé
Bébé dans l'huile
Huile de bébé
Réduction de bébé
Bébé Wrap
Surlonge de bébé
Bébé du chef
Bébé du jour
Bébé jardinier
Bébé poché
Bébé à la citronnelle
Bâtonnet de bébé
Bébé décortiqué
Feuilleté de bébé
Bébé en poudre (C'est tricher d'utiliser du bébé en poudre mais c'est tellement bon)
Bébé séché
Bébé torsadé
Émulsion au bébé
Bébé au thé
Bébé au cappuccino
Bébé sous vide
Bébé crémeux
Bébé synthétique
Cœur de bébé
Bébé Mexicain
Bébé à la sauce hoisin
Bébé à l'arachide
Bébé nappé de sauce à l'érable
Bébé napolitaine
Bébé Créole
Bébé Cajun
Bébé aneth et estragon
Bébé froid
Bébé-surprise
Bébé volcano
Bébé moulu
Ravioli de bébé
Bébé déshydraté
Bébé râpé
Copeaux de bébé
Zestes de bébé
Crème de bébé
Bébé latté
Bébé aux quatre épices
Bébé à la vanille française
Bébé mentholé
Bébé salsa de mangue fraise et corriandre
Bébé à la crème chantilly
Cuisses de bébé
Oreilles de bébé
Deux bébés tournés bacon

Bébé à la Montmorency

-1 bébé vidé et nettoyé
-2 1/2 livres de cerises de Montmorency
-1/2 livre de baies de l'île d'Orléans
-1/2 bouteille de porto
-1 tasse de kirsh
-3 c. à s. de grenadine
-1 tasse de bouillon
-Un poireau émincé
-Une carotte en dés
-Une branche de céleri en dés

Dorez le bébé dans du gras de canard si vous n'avez pas de gras de bébé
Crissez toute dans la mijoteuse à température élevée pour 4 heures
Mangez avec une purée de navets et pommes de terre.
Accompagnez d'un sauvignon ou de quoi du dépanneur
Bon appétit

Veillée funéraires dans mon salon double

Je ne suis plus capable d'entendre parler du train. En plus, c'est rendu que mon cerveau associe train avec Josélito, je ne suis plus capable, je le vois partout câlisse.

Un autre des nombreux services offerts par la maison. Parce que c'est pas achetable, je fais des cartes et des signets mortuaires, des montages vidéos de ta grand-mère à son mariage, de ton chien qui mange un cornet avec toé quand tu avais douze ans.

Hier on a eu droit aux détails de la dernière semaine de Mily. Combien de fois elle a mangé, combien de fois elle a chié. Mélodie lui a arraché sa dernière dent dimanche. Elle avait les gencives pourries à ce qu'il paraît. Ce chat-là a toujours été vieux. Elle l'a bercée pendant une semaine. Il fallait que je me cache pour rire. Les histoires de chats morts, je m'en sacre tellement là. Laisse-le partir ton hostie de chat après-tout. Moi j'ai fait du spaghat et fourni les kleenex, je suis bonne. Dans mon état.

-Je braille de même depuis deux jours, mon chum me trouve intense.

Mélo est toujours intense. J'étais exactement dans le même état cet automne, mais je ne pouvais en parler à personne. Ça doit être ça qui m'a cassée. J'aime ça relativiser.

-Pis toi Mélo, savais-tu que le grand-père de Johnny est mort avant-hier?
-Ben non, pourquoi vous me l'avez pas dit? Comment va Violette?

Violette était religieuse et pucelle jusqu'à 65 ans. Elle voulait essayer autre chose. Porter d'autres vêtements, avoir un appartement, un chat, un chum, aller au Bingo et prendre des cours de danse en ligne en plein air au Marché Maisonneuve l'été. Elle a rencontré Grand-Papa-Johnny et ils se sont aimés. Elle disait, je ne sais pas si vous aimez autant baiser que moi, les jeunes. Vous le faites souvent pis n'importe comment. Nous autres on s'applique. Violette a gagné, c'est elle la plus amochée cette semaine.

-Elle trouve ça dur de vivre dans les affaires qu'elle partageait avec lui.

Moi, je comprends ça. Quelqu'un qui part, te laisse ses comptes et ses affaires à régler. Il faut être forte.

-Heille, on va-tu chez ton grand-père, on va dire bonjour à Violette pis on lui fait fumer un joint.

jeudi 1 mars 2012

Résurrection

J'ai toujours trouvé ça plus sensible un gars. C'est moumoune. Ça braille quand tu l'encules par surprise.

Je voudrais que tu souffres autant que moi, si seulement c'était possible. Ce n'est pas de ta faute, tu lui ressembles.

J'aime les gars aux cheveux longs. En queue de cheval, je l'enroule autour de mon poing. Des coups secs, à gauche à droite, tu vas finir avec un torticolis. Reste tranquille, ton cuir chevelu se détend. Après, quand je vais tirer fort sur les petites couettes, ça va se détacher tout seul. Scrounch, comme du velcro. Je prends juste des petites poignées, grosses comme des dix cents et je tire, je tire. L'autre main repousse ta tête. Quand ça vient dans ma main, j'ai la mâchoire qui serre, c'est trop bon. Ta tête saigne, tu pleures, tu cries. Tu t'épuises.

Le sang coule sur tes yeux, coule sur tes joues. C'est le temps d'une pause. On va attendre ensemble que ta blonde arrive. L'aimes-tu ta blonde toi? Je veux dire, sur dix degrés, tu dirais combien? J'ai hâte de voir à quel point tu l'aimes quand on va jouer à ton bras ou son bras. J'ai hâte.

Premier tour, un doigt, le bout facile. Tu fais ton smatte. Tu sacrifies ton doigt pour lui éviter de perdre le sien. Elle est contente. C'est à son tour, mais que va-t-elle choisir? Te laisser perdre un autre doigt? Te sauver et se laisser couper le sien? Elle te déteste, tu as mis le chaos dans sa vie, elle regrette votre rencontre, tu ne vaux pas ça. Pas un doigt. Je l'ai tuée d'un coup. La hache en plein dans sa gueule de poule mouillée. Quand tu aimes tu es prêt à te couper les deux bras, tu ne fais pas de calcul et tu te retrouves dans la rue comme moi. C'est ça l'amour.

Toi tu l'aimes. C'est beau tes torsions, tes soubresauts, tu ne veux pas qu'elle soit morte, tu veux la rejoindre, la consoler. On a besoin de bercer les morts. Comme s'ils en avaient de quoi à foutre.

Il m'appelle Jésus. Trouves-tu ça drôle toi? Jésus parce que j'aime souffrir. Je n'aime pas ça tant que ça. Je pense qu'il m'aime quand je souffre. J'en ai ma claque.

Je vais t’effeuiller comme une marguerite, un petit bout à la fois. Un orteil, deux orteils. Tu ne sens plus rien, tu pars tranquillement. Je continue et je joue dans tes morceaux. Tu l'aimais quand même. Quelle connerie, aimer quelqu'un qui préfère garder tous ses doigts. Il y a une frontière imaginée là. Le sang coulisse sur le bois franc. S'il passe à gauche, c'est terminé. S'il passe à droite, c'est terminé.