mardi 28 février 2012

Deux jours de vacances

C'était un peu le chaos à Union Station, mais pas tant que ça, on s'entassait dans l'alcôve D, on attendait, tu étais impatient. Une dame de Via Rail a dit qu'on nous donnerait un lunch et nous trouverait des autobus très bientôt. "Veuillez nous pardonner, nous vivons une tragédie, trois de nos collègues ont perdu la vie dans le déraillement." Quel train a déraillé? Lequel? Ça ne pouvait être que sur ma ligne. Je pleurais en riant pis je regardais mes mains. Je réagis toujours de la même façon quand j'échappe à la mort. Je regarde mes mains. Je me dis que si j'ai encore des mains, je suis toujours là. Mes mains pis la réalité, ça marche ensemble. Peut-être à cause de Back to the future. Si tes mains disparaissent, pour moi, t'es dans la marde. Toi, c'est mes yeux. Tu en avais besoin dans l'autobus conduit par un chauffeur Russe sur appel qui manquait les sorties, mais s'obstinait. Pendant ta crise d'angoisse, une chance que mes yeux étaient là.

4 commentaires:

  1. Ça me fait penser au fils d'une amie qui entre dans une panique incroyable dès qu'il ne voit plus ses mains. L'habiller est un cauchemar. Comme si ses mains n'était pas reliées à son corps. S'il ne les voient pas, elles n'existent plus. C'est fou ce qu'on peut frôler la mort souvent sans même le savoir.

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  2. Vraiment bien... c'est vraiment vivant tes textes qui parlent de mort ;)

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    1. Parallèlement, j'ai toujours trouvé vraiment morts mes textes qui parlent de la vie.

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