vendredi 5 mars 2010

Je t'aime parce que t'es mort

Quelques jours après, je l'ai dit à mon mari.

Je vais me réapproprier mon père. Mon père redeviendra ce qu'il aurait dû être.

C'est comme un pacte fait avec Ti-cul et Le grand, tu es un héros, maintenant que tu n'es plus. Te détester, n'est plus utile, maintenant qu'on a eu ta peau. Maintenant que tu reposes dans ma bibli entre les livres de recette et le système de son. Des fois, je fais jouer Englebert juste pour toi. Ok, un peu pour moi aussi.

Tu m'aurais pas dit que t'es désolé, non. Tu aurais fait 3-4 farces plates.

Tu aurais utilisé des métaphores d'hockey pour me faire comprendre qu'il faut patiner plus, jeter les gants juste quand c'est nécessaire. Tu m'aurais parlé du deuxième effort bien calé dans ton lit de dépressif que tu ne quittais plus.

J'aime tellement nos conversations dans ma tête papa. Tu dis toujours ce qu'il faut et je n'ai plus de tout envie de t'envoyer chier.

T'as retrouvé ton sens dans le néant. Je t'ai remis au monde plus beau, plus cool, plus intelligent, on peut parler de politique comme quand j'étais trop jeune et que tu avais de l'esprit.

Le grand disait, quand il va être mort, on va se souvenir juste du bon.

Oui, juste le bon.

Tu m'appelais petit lapin d'eau douce pour me faire choquer alors que j'étais obèse morbide à 14 ans.

Tu nous faisais bouffer des piments forts en nous assurant qu'ils étaient doux.

Tu nous amenais au parc safari.

Tu voulais toujours que nous soyons les plus intelligents, il fallait faire mentir les salauds qui disaient que les enfants du bas de la ville sont élevés tout croche.

Je t'aime papa, maintenant va-t-en de ma tête, j'ai pas le temps pour ça aujourd'hui.

1 commentaire:

  1. Oh Cannelle je le sais, on va les mettre chummy le tien pis le mien, ok ?

    RépondreSupprimer