dimanche 21 février 2010

Pourquoi?

C'était dans tes yeux, dans tes mains tendues vers moi, dans ta bouche pâteuse, pourquoi? Ce qui m'amuse, c'est que tu as eu plus d'une fois la chance de m'échapper. Mais la peur t'a scié les jambes, elles tremblotaient et toi, tu regardais dans tous les sens, tu as identifié toutes les sorties de secours et tu es resté planté là, pauvre petit con.

J'ai mis ma hache contre ton ventre, tu as fermé les yeux et tu as hoché la tête, j'ai mis une main sur ta joue et je t'ai averti de ce qui allait se passer.

-Je vais te découper en petits morceaux... Vivant. Je sais pas exactement quand tu vas mourrir, habituellement ils s'évanouissent après le deuxième bras, mais y en a des courageux qui me regardent dans les yeux jusqu'à la fin. On verra bientôt de quel côté tu es!

Je t'ai coupé une première main. Ta gorge s'est dénouée et tu as verbalisé ton premier pourquoi en criant. Je t'ai coupé l'autre main et cette fois ce fut un petit pour-quoi saccadé et tu t'es mis à sangloter.

J'aimais beaucoup ta moue quand je m'élançais avec la hache, alors j'ai feins quelques fois. Je m'élançais et m'arrêtais juste au dessus de toi pour voir ton visage se crisper et entendre cette petite plainte du ventre. Quand tu t'es chié dessus, tu as fait ma journée, seigneur tu puais. Je riais tellement que j'avais du mal à garder ma concentration pour te finir.

Tu en avais assez aussi, tu avais beau décliner tous les pourquois du monde, tu ne voulais plus que mourir. Il y a eu le pouquoi murmuré, celui que tu n' as même pas prononcé, le pourquoi effrayé, le pourquoi dégoûté, tu devais être un enfant fatiguant toi. Pourquoi, pourquoi, pourquoi? Ça t'intéresse vraiment, savoir pourquoi? C'est si important pour toi?

Et qu'est-ce qui te fait croire que je sais pourquoi? Parce que tu as de beaux yeux. Parce que je voulais voir la couleur de ton sang, parce que je voulais te voir pleurer. Parce que j'ai passé une mauvaise journée. Parce que je te déteste. Parce que tu m'excites quand je te torture. Des raisons de tuer, il y en a tellement, je n'ai pas le temps de la chercher, la raison. Pourquoi toi? C'est comme ça mon vieux, c'était ton tour.

Je t'ai demandé gentiment si tu voulais que je te coupe un bras tout de suite ou si j'y allais avec le pied. Tu as évidemment encore répondu; pourquoi? Merde je te donnais une chance de participer, de décider du prochain membre coupé et tu me réponds pourquoi! Je ne fais pas ça avec tout le monde, tu sais, tu ne connais pas ta chance.

Je t'ai enlevé le soulier droit, habituellement, je ne perds pas de temps à dévêtir ceux que je tue. Je t'ai enlevé ton bas, tu as encore demandé pourquoi. Parce que je veux te couper les orteils. Tu les remuais mais je les ai quand même coupés. J'en ai eu quatre d'un coup, je me suis reprise pour le cinquième.

À mesure que je te découpais, toujours le même mot, la même question, pourquoi, je n'en peux plus, si j'entends encore pourquoi aujourd'hui, je ne réponds plus de moi. Tu es mort enfin, tu allais le demander une dernière fois, mais j'ai mis mon doigts sur ta bouche. Je t'ai répondu, simplement, parce que.

Je t'ai tué, parce que, voilà tout!

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