mardi 1 décembre 2009

Le SIDA dans mon temps

Je savais ce que c'était, ça me connaissait. J'étais une ado proactive, tout le monde autour de moi n'entendait parler que de ça, j'allais avec un groupe dans les écoles primaires du quartier pour en parler. J'écrivais sur le sujet.

Quand j'étais jeune et que je ramassais des fonds pour la cause, portais le ruban rouge sur tous mes vêtements, je rêvais du jour de l'annonce.

Bernard Derome - Mesdames et messieurs bonsoir, une bonne nouvelle aujourd'hui le remède contre le SIDA a été découvert en Allemagne.

Je disais qu'un jour, nous le soignerions comme une grippe ou du moins comme n'importe quelle autre MTS, qu'on appelle aujourd'hui ITS ou je ne sais plus trop.

J'y croyais.

Guérir le SIDA est devenu de moins en moins important pour moi, ce n'est plus la priorité. Mourir du SIDA ce n'est pas drôle, mais l'avoir, c'est encore pire. Vivre avec. Avec le regard des autres, les mensonges aux proches et à la compagnie d'assurance. Vivre avec le SIDA, c'est ce qui m'intéresse, me touche et me préocuppe.

La prévention et la recherche c'est bien beau. Je consacre cette journée à ceux et celles qui sont victimes de la maladie. Pourquoi ne pas aller les voir et leur prendre la main? J'aimerais bien leur apporter des gâteaux mais je ne connais plus personne qui a le SIDA, ils sont morts.

Fermez vos yeux deux minutes et imaginez-vous aux mains d'un virus faisant en sorte que plus personne ne veuille entrer en contact avec vous. Plus question de fumer sur le même joint, les embrassades aux anniversaires sont histoires du passé, vos propres parents désinfectent la maison après votre passage.

Alors si vous connaissez quelqu'un qui est infecté, n'allez pas donner 2$ pour soulager votre conscience, donnez lui donc un coup de fil.

2 commentaires:

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  2. La cause a aussi, et surtout, besoin de l'argent, et les personnes atteintes, de respect et d'affection quand c'est possible bien sûr. J'ai eu une conjointe pendant quatre ans qui l'avait, après qu'on a su qu'elle l'avait, je suis resté deux ans avec elle, je ne l'avais pas, mais après, j'ai dû partir avec une autre femme. Ça été très dur. Je suis sorti de ma bulle de compassion et j'ai commencé à avoir très peur comme si je n'avais pas été conscient d'un danger. C'est comme ça. Je ne pouvais rien faire de plus. Je devais penser à moi. Je devais continuer à vivre ma vie au lieu de me transformer en garde-malade. Je lui ai dit, le choix était déchirant, mais évident.

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