jeudi 20 août 2009

Service client de Bell Canada

Je n'étais là que depuis un mois, mais j'avais de plus en plus envie de me jeter par la fenêtre. Envie de me trancher les veines, me vider de mon sang sur la céramique beige des toilettes où il nous fallait "puncher" pour entrer. J'aurais aimé, que le boss vienne me voir pour me dire que je pisse trop, ça m'aurait fait plaisir de pisser sur ma chaise, dans mon cubicule pour être plus productive.

Je fumais ma cigarette dans ce fumoir infecte et trop petit avec mes collègues. J'ai fait le tour de tout le monde. Béatrice, était là depuis onze ans. Onze putains d'années à faire cette job de cul, alors qu'elle était infirmière au Congo! Jean-Guy, deux ans. Espérance, cinq ans. Ils étaient tous là pour y rester. Ils allaient garder ce travail jusqu'à ce qu'ils reçoivent leur premier chèque de la Régie des rentes du Québec et peut-être même plus. Parce qu'au salaire qu'on nous payait, on ne s'attendait pas à une retraite confortable.

Aimez-vous ce que vous faites? Leur ai-je demandé. La véritable question étant : Suis-je la seule qui déteste son travail ici?

Non. Personne ici n'aime ce qu'il fait. M'a-t-on répondu le plus sérieusement du monde.

Je suis allée fermer mon ordinateur, j'ai ramassé ma sacoche et je me suis sauvée en laissant mon lunch moisir dans le frigo de la cafétéria.

5 commentaires:

  1. Moi aussi j'ai fait ce travail.
    Plus jamais....

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  2. @ Galadriel et Kat : Mais comme je ne suis pas si intelligente que ça, après je suis allée travailler pour Vidéotron. Comme si ça allait être mieux!

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  3. HAHAHA !!

    Il te reste Telus, Rogers ? :p
    Ou, réceptionniste à la ville de Mtl concernant les Bixie :P

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  4. Haaaa! J'ai été engagé par Bell, un moment donné. Je restais à Gatineau. J'ai crashé chez un ami à Montréal en attendant de me trouver un appart. Je suis entré pour ma première journée de formation. C'était à Jean-Talon, j'crois. Pendant la pause de l'après-midi, j'ai tout simplement crissé mon camp. Le lendemain, on m'appelle à Gatineau:

    - Angélus? Qu'est ce qui se passe?
    - Ben voilà, je suis rentré à Gatineau.
    - Comment ça, etc...? Ben je t'annonce que tu ne fais plus partie de...
    - Non, non, monsieur, c'est moi qui crisse mon camp, adieu.

    Bordel, ça sentait le suicide, cette boîte.

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