mardi 30 juin 2009

Thérapie

Si regarder ce vidéo, ne vous fait rien. Vous êtes plus dangereux que moi en ce moment. Et ça me fait peur.

Penser à Noël, ça enlève l'envie de se tuer. Qui c'est qui va ramasser ma mère saoule si je ne suis plus là?



Et je me disais aussi en regardant tout ça, que si j'étais moins sans coeur, j'irais me magasiner un peu de morphine autour de l'hopital St-Luc. Sacramant que c'est bon la morphine.

Le suicide semble la seule solution

Petit ange - Tu n'as pas l'air bien.
Cannelle - T'es perspicace.
Petit démon - Tu devrais prendre des médicaments.
Petit ange - Voir un psy...
Cannelle - Un psy... Qui va me faire lâcher la drogue, pour m'en prescrire de la plus forte le restant de mes jours.
Petit ange - Tu devrais te reposer.
Petit démon - Non, elle doit se remettre au travail.
Cannelle - J'suis pus capable.
Petit démon - Ça y est elle va pleurer comme une petite fille.
Petit ange - Pleure Cannelle.
Cannelle - Vos geules!
Petit ange - Ne t'énerve pas Cannelle, reste calme.
Petit démon - Énerve-toi! Enrage-toi! Encore plus fort.
Cannelle - haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa!

L'halloween

Je me cherche un costume.

Je voudrais être sexy.

Je voudrais être jolie.

C'est moins simple que c'en a l'air...

lundi 29 juin 2009

C'est pas clair

Si je t'appelle avant de me déplacer. Si en même temps, tu te fais un plaisir de venir. Imagine qu'on ne prenne pas le même chemin. T'arriveras chez moi, j'arriverai chez toi et on ne se sera pas rencontré finalement. Quel gâchis. Quelle perte de temps.

dimanche 28 juin 2009

Papillon

Tu ne m'en croyais pas capable. Tu te foutais pas mal de moi jusqu'à ce que je sorte ma hache. Quand je l'ai abaissée dans un mouvement sec, quand elle a tranché ta clavicule, tu as crié.

-Qu'est-ce tu fais là?
-Je te tue. Ai-je conclu sur un ton calme qui m'étonne encore.

Puis, tu as laissé tomber ton cellulaire. J'ai soupiré avant de l'écraser. Tu secouais la tête, incrédule. Tu ne veux pas mourir, tu voudrais te réveiller de ce mauvais rêve. Tu ne te réveilleras plus jamais. Grâce à moi, tu n'affronteras plus jamais cette vie misérable.

Tu t'es assis et tu as regardé le sang couler. C'est vrai que c'était émouvant, je me suis arrêtée et j'ai contemplé moi aussi. La forme de la flaque rouge, autour de toi, rappelle celle d'un papillon si on incline légèrement la tête. Tu n'étais qu'une vulgaire larve. Regarde ce que j'ai fait de toi!

Grosse journée

Laver un homme.

Le bichonner.

Le caresser, sous l'eau, avec beaucoup de mousse.

C'est comme se préparer au réveillon. C'est excitant.

Précuire ses tourtières ou cuisiner un homme ; même maudite affaire, en mieux. L'homme ne fait pas engraisser.

Je m'en vais lui faire l'amour toute la journée. Je vais le faire frémir comme une petite fille avec mes trucs de femme. Comme quand je lui fais mon Champvallon et qu'il jouit de la première à la dernière bouchée.

Je m'en vais le laver et le sécher, pour mieux le salir.

-Viens-tu prendre ta douche Cannelle, on a plein de choses à faire!

Oui plein de choses mon amour. Aujourd'hui mon homme, on s'occupe de toi pis tu l'sais même pas. Fuck la vaisselle et le plancher sale. Fuck le lavage. Fuck l'épicerie.

Fuck!

samedi 27 juin 2009

Pirates, corsaires et flibustiers

Quand on est né à Montréal et qu'on va à la Pointe-à-Callière deux fois par année depuis son ouverture... Disons que l'expo permanente, on s'en sacre pas mal. Mais quand je suis passée devant la rivière St-Pierre, j'ai fait le saut. Il y avait de l'eau. Il n'y a plus d'eau. Ils l'ont pompée? Elle s'est finalement complètement asséchée? Il restait un peu d'eau je m'en souviens merde!

-Calme-toi, tu fabules. Me dit le mari.
-Je viens ici depuis le 350eme. Devant la peinture qui nous montre ce qu'a déjà été la rivière St-Pierre, jusque sous la passerelle, il y avait de l'eau.
-Si tu le dis...

Il ne reste vraiment plus rien de la rivière St-Pierre. Je me suis dit que c'est ça vieillir. Voir le paysage changer.

Les pirates, c'était comique. J'ai pas l'impression d'en avoir eu pour mon argent. C'est mignon et intéressant mais ça s'adresse surtout à un jeune public.

Au moins, je suis sortie. Ça m'aura fait faire un peu de bixi sous la pluie, c'était quasiment romantique. J'ai remarqué un mastodonte à Paul Martin au port. C'est donc pas beau, un monstre de la Canada Steamship Line qui ne paie pas de taxes...

Oui mais lequel?

Je me suis levée ce matin avec une envie de musée.

On en a pour une couple d'heures à argumenter et à s'obstiner avant de se fixer, si ça se trouve, quand on se sera décidé, il sera trop tard...

vendredi 26 juin 2009

Le Favori

J'ai du mal à comprendre les gens qui sont capables de passer 2 heures dans un kiosque Bell Mobilité sans péter une coche mais qui chiâlent quand ils se font demander du change. Moi je passerais ma vie à me faire quêter, ça ne me dérange pas tant que ça. Un ostie de vendeur de cellulaire qui essaie de me fourrer par exemple. Je l'endure deux minutes et je sors ma hache. Avec les quêteux au moins tu le sais que t'auras rien pour ton argent. Il n'y en a pas de pogne ni de frais d'accès au réseau.

Avec le Favori, ce qu'il y a de particulier, c'est que j'ai toujours quelque chose en retour. Un merci, un sourire, il me souhaite une bonne journée. Depuis le temps, quand je le vois je commence toujours par lui demander comment il va pendant que je sors quatre-cinq cigarettes et un peu de monnaie. Il me répond toujours qu'il va bien. Il ne se plaint jamais à moi. Puis il me demande comment moi je vais. Il a les beaux yeux des petits garçons qui souffrent. Le regard des bums qui me chaviraient le coeur quand j'avais 12 ans. Quand je l'ai rencontré rue Pie-IX et la Tario cet hiver alors qu'il faisait -40° je lui ai donné mes gants.

-Ça te dérangerais-tu que je te donne mes gants? Tu dois avoir froid. Sont pas neufs.
-J'vas les prendre certain!
-Sont un peu usés.
-J'm'en calisse tu!

Il les a pris et les a enfilés tout de suite en me remerciant mille fois. Il prend tout ce que je lui donne. Ce n'est pas un enfant gâté qui mange tout avec du ketchup. C'est mon Favori.

En vacances à Hawaï

Vous croyez à la mort de Michael Jackson? Je vous trouve bien naïfs. C'est évident qu'il a feint la mort pour prendre des vacances, comme Elvis.

Il sont "morts" dans des circonstances similaires. Ils avaient presque le même âge. Il s'est éteint le lendemain de notre fête Nationale, Elvis lui, s'est éteint le lendemain de la fête des Acadiens.

Ça fait trop de coïncidences, c'est évident que MJ est dans la CIA et qu'il n'est pas mort! Réveillez-vous bon sang!

jeudi 25 juin 2009

La journée parfaite

Le mari travaille et pas moi. J'écris, nue, la musique et l'air clim dans le tapis. Je fume trop.

Elle est rendue ailleurs...

Le mari hésite, apporte son popsicle à la filleule, se gratte le menton. C'est qu'il n'est pas certain. Veut-il un popsicle?

-Penses-y comme faut Mononcle. Tu pourrais mourir demain!

On se regarde tous, médusés. La petite prend une bouchée, nous regarde, sourit. Puis elle ajoute :

-Ça pourrait être ton dernier popsicle. Tu pourrais te faire frapper par un gros camion rouge. Tu pourrais te faire attaquer par des bandits. Tu pourrais avoir un accident dans le métro. Ta maison pourrait prendre en feu comme la mienne mais t'aurais pas le temps de sortir, tu mourrais brûlé. On peut toutes mourir n'importe quand!

Le mari l'a mangé son popsicle pis y était bon!

Je pense que c'est fini pour elle le trip des princesses de Walt Disney...

mardi 23 juin 2009

Y fait frette

Ma nouvelle collègue Marocaine, elle trippe pas sur l'air climatisé, elle a une bronchite et elle travaille avec son manteau. On gèle ici.

Moi, j'me plains pas. C'est inconfortable mais ça raffermit! J'ai les seins ben ben durs.

Ce n'était pas ma maison

C'était grand, spatieux, majestueux. C'était tellement riche. Les tableaux, les meubles, la cheminée, la piscine intérieure avec une courbe dedans. Le grand et moi, on dit toujours que t'es quelqu'un quand t'as une piscine creusée avec une curve dedans. Les fenêtres étaient immenses et les rideaux qui les habillaient, devaient valoir à peu près autant que mon salaire annuel. Je m'y sentais chez moi, je suis née pour être riche. C'était trop vrai, trop vrai pour ne pas exister. Elles existent ces piaules, je le sens.

Dans ces maisons, j'ai toujours peur de quelque chose. Quand j'ai allumé l'ampoule et que j'ai vu l'escalier de bois, bien qu'il avait l'air solide, je n'ai pas voulu y descendre. Alors nous sommes partis, cette maison n'était pas pour nous.

Je ne saurai jamais ce qu'il y a au sous-sol. Je sais trop bien ce que ça veut dire.

lundi 22 juin 2009

La réalité

-C'tu vrai Cannelle?
-Quoi donc?
-J'ai lu ça.
-Ouin pis?
-C'tu vrai?
-Parle-moi pas de la réalité tu vas me faire bad tripper.
-J'ai besoin de l'savoir, c'est quoi qui est vrai.
-Tsé la réalité, on sait pas. Nous autres là, on est tu vrai? On est peut-être dans un univers parallèle pis la réalité on n'est pas dedans. Dans ce cas là, la vérité devient un mensonge pis l'inverse tsé. Fait que je sais pas quoi te répondre. Quand je parle de ça, j'ai toujours peur que ma main disparaisse comme Michael J Fox dans Back to The Future, faut que je fume un (autre) joint.

Biographe

-Ah oui Cannelle, écris ma vie! J'vas toute t'la conter pis tu vas écrire ma vie!
-Ben c'est pas vraiment...
-Envoye donc! Mon chum arrête pas de dire que j'ai eu une vie fuckée.
-Rockambolesque, je le reconnais. Mais Mélo...
-Sandra, Cannelle et moi aussi! S'offusque le mari.
-Mon chum y dit qu'on serait riche.
-Coudonc Mélo ton chum là, y vient pas de Montréal?
-Non...

Pourquoi baptiser un lutin?

Pourquoi se marier? Pourquoi faire baptiser ses enfants? Pourquoi célébrer les anniversaires?

Pour les cadeaux! Si vous saviez tout ce que Calamité a reçu hier. Les gogosses, ça ne m'intéresse pas vraiment, mais l'argent, ça j'aime ça. On va passer une St-Jean pas pire.

Je lui avais mis une petite robe parfaite que j'ai trouvée à l'armée du salut, elle était tellement belle. Je l'ai coiffée et j'ai mis des fleurs dans ses cheveux roux bouclés. Puis je l'ai photographiée pour la première fois.

Eh oui. Les lutins, comme les vampires, n'apparaissent pas sur les photographies. C'est triste. Elle a pourtant un reflet dans le miroir, je n'y comprends rien! Et moi qui tenais tellement à vous la montrer.

Johnny ne l'a pas lâchée, il essaie de lui montrer à sacrer le pas fin. Elle a vraiment confiance en moi, chaque fois que quelqu'un va vers elle, essaie de la prendre ou de lui parler, elle se tourne vers moi et attend mon approbation. Je vous le dis, les enfants sont des emmerdeurs, les lutins sont adorables!

Depuis qu'elle est là je n'ai même plus besoin de faire de compost, j'ai découvert que ce qu'elle préférait manger, ce sont les déchets compostables, je la nourris de pelure de banane, de fruits et légumes défraîchis. Les invités ont trouvé ça bisarre hier, quand je lui ai préparé son assiette, ils pensaient que je la maltraitais. Pourquoi est-ce qu'on mange le buffet que la mère de Cannelle a préparé et pas elle? Calamité, elle, ça ne l'intéresse pas les sandwiches pas de croûte et la salade de macaroni! Que je leur ai répondu.

Ma mère, qui dit que c'est la tradition de tremper la suce du bébé dans le brandy au baptème, n'en revenait pas qu'elle n'ait pas de tétine. J'ai bien essayé de lui faire comprendre que Calamité, ce n'est pas un bébé, elle marche, parle, mange, c'est un lutin maman, un lutin. Elle a fait à sa tête et lui a donné un verre de brandy. Elle m'a dit : Si c'est pas un bébé, elle peut en avoir un verre! La pauvre, elle s'est mise à tituber et à rire pour rien. Elle est encore couchée dans son tiroir et elle rote en se tenant la tête à deux mains. Et moi je maudis ma mère et ses plans.

Quand t'as un lutin, tout le monde fait semblant qu'il connait ça. Tu devrais la coucher elle doit être fatiguée, tu devrais lui donner du lait chaud, tu devrais lui acheter une salopette, ça lui ferait bien.

Je l'ai peut-être pas faite mais je vis avec depuis une semaine, c'est pas vous autres qui allez m'en montrer. Elle est déjà propre, elle m'apporte mon briquet dès que je crie : Feu! Vos enfants vous envoient chier à tour de bras et ne sont même pas capables de mettre leur vaisselle sale dans le lave-vaisselle, fait que sacrez-moi donc patience!

dimanche 21 juin 2009

Depuis qu'on a eu un Nintendo pour Noël en 1988

Le grand - Hey la soeur.
Cannelle - Quoi?
Le grand - Check ça la soeur. Le jeux que tu m'as montré sur Facebook. J'suis meilleur que toé.
Cannelle - T'es meilleur que moé.
Le grand - J'suis tout le temps meilleur que toé.
Cannelle - Tout le temps.
Le grand - Si j'allais à l'université, j'serais meilleur que toé.
Cannelle - Tu serais meilleur que moé.
Le grand - Je devrais aller à l'université.
Cannelle - Tu devrais y aller.
Le grand - Chow la soeur.
Cannelle - A+

Si je lui dis qu'il est pas game, il le fait et il est meilleur que moi. Fait que des fois je le dis pas, pour avoir la paix.

Je suis dans la court

Ben oui. Mais là. J'ai pas le temps pour des charades aujourd'hui, je baptise Calamité... Ah esti.

Y est peut-être avec la petite Josée. La courte, il a oublié le E.

Y est peut-être allé jouer au Tennis mais y a ben écrit LA COURT.

Ça doit être Josée...

Aut' Chose

Si tu veux faire grimper le mari dans les rideaux en 0.4 seconde, c'est pas compliqué, suffit de lui faire entendre du Aut' Chose. Ça le rend complètement fou. Va falloir qu'il règle ça avec Lucien Francoeur un moment donné parce que ça pourrait le tuer. Sa pression monte pis y est tout rouge!

samedi 20 juin 2009

Caféïne

Je l'écoute et je me souviens.

Du balcon de chez Ren, je pouvais le voir, il n'avait pas de rideaux.

Cannelle - Y est trop beau ce gars-là.
Ren - C'tun estie de punk!
Cannelle - Ouais...
Ren - Y est trop vieux pour toi pis y doit pas aimer les p'tites grosses.
Cannelle - Y est soundman au café chaos.
Ren - On n'a même pas le droit de rentrer là!
Cannelle - Ouais...

Ce que je sais

Je me suis levée tôt, même si je me suis couchée tard. Je suis en mission.

C'est silencieux ce matin, mon mari ronfle un peu, Calamité dors aussi, sur un oreiller, que j'ai mis dans un vieux tiroir. On la baptise demain, elle sait dire son nom. On s'attache à ces petites choses.

Hier soir, quand je lui ai dit : Mon amour j'ai accepté une mission... Il m'a regardé, pas trop déçu. Je ne pouvais pas refuser. Je ne voulais pas refuser. Il comprend.

Ce que je sais c'est qu'il pourrait me faire tout ce que je lui fais, je comprendrais. C'est précieux, de se comprendre, rien qu'en se regardant. De s'attendre. De ne pas poser de questions. Parce que mes missions, sont toujours secrètes et ne sont jamais lucratives. Il n'en retire rien. Rien que la satisfaction de me voir accomplie.

Ce que je sais c'est qu'il m'aime n'importe comment, mais surtout avec ma robe noir de chez Petite Rebelle.

Ce que je sais c'est que je l'ai attendu, moi aussi, dans d'autres moments de notre vie. Et que je recommencerais.

Ce que je sais, il me l'a promit, c'est qu'il me dérangera, pour ne pas que je l'oublie.

Ce que je sais, c'est qu'il m'admire. C'est dans son regard. Dans sa façon de me mettre sur un piédestal où je me sens si inconfortable mais quand même admirée.

Ce que je sais, c'est que j'ai dit jusqu'à la mort. Et ça fait mal, d'imaginer la mort. Le coup de téléphone, on n'a rien pu faire... Je meurs moi aussi, je tombe, retenez-moi! Non. Ne me retenez pas, laissez-moi mourir, avec lui.

Ce que je sais, c'est que j'ai quand même besoin de ces missions.

Y est tard pis j'suis gelée

Manger des sushis tout en regardant Vendredi 13 et branler son mari, c'est ça le bonheur.

Cet énoncé comportait deux vérités et un mensonge.

vendredi 19 juin 2009

Enticonstituellemant

J'y suis retournée et j'ai laissé un dictionnaire, avec une note : Pour la petite fille qui a écrit Enticonstituellemant.

J'ai laissé un post-it dépasser pour qu'elle retrouve la page et j'ai surligné le mot réputé pour être le plus long de notre belle langue...

Ça l'air qu'ça m'fait ben

Ma patronne, âgée de soixante et six ans, vient de me dire que j'ai l'air cochonne avec mes lunettes.

Mon mari, lui, il trouve toujours que j'ai l'air cochonne, à moins que j'aie les doigts dans le nez ou que je porte mon vieux kangourou déchiré, il me trouve cochonne. Le fait qu'il me rappelle toute la soirée et une partie de la nuit, que je suis une estie de cochonne, ne m'avait pas spécialement marqué.

Jusqu'au commentaire de ma boss.

J'allume les petites vieilles. Ben coudonc, y a des affaires pires que ça dans vie...

Les indispensables CA

Je m'en passerais!

J'ai jamais vu du monde incompétent de même, c'est moi qui lui montre sa job!

Le personnage

J'aimerais qu'il parte en vacances, me laisse le temps de réfléchir, à notre avenir, au sien. Il ne me laisse pas un pouce, pas une seconde. Tapis dans un recoin de ma tête, il me lance des réflexions pour me déconcentrer. Il est là, même si je l'ai mis de côté plusieurs fois. Même si j'ai essayé de l'oublier.

Quand je l'ai créé, je ne savais pas. J'étais naïve quand j'ai écrit le premier chapitre, c'était comme un jeu. Mais une fois qu'il a pris forme, une fois que j'ai eu fini de le façonner, il est devenu réèl, je peux presque le voir. Une fois, sur la rue, je suis presque certaine qu'il est venu me demander l'heure. Quand je le néglige, il me le fais payer. Il revient à la charge, me supplie de m'occuper de lui, il envahi mes jours, mes nuits, il n'y en a plus que pour lui. Je n'existe plus, le reste, n'existe plus.

J'ai essayé de le laisser tomber. D'aller ailleurs, d'inventer d'autres lieux, d'autres péripéties, d'en inventer un autre. C'est impossible et je ne l'ai pas créé pour l'abandonner à la page 194.

Je croyais que j'avais terminé. Son histoire, elle était imprimée et rangée dans une enveloppe. Il n'était pas satisfait. Ce n'était pas la fin qu'il souhaitait. Il m'a fait tout recommencer, comme s'il suffisait de le demander. Il suffisait de le demander. Je l'ai fait. Et là, je suis prête, mais il n'est pas là. C'est aujourd'hui qu'il a décidé de prendre congé. Alors que je n'attendais que lui, qu'il me dise ce qu'il veut, ce qu'il attend de moi, pour la fin.

Je l'écrirai seule et quand il se repointera, il aura évidemment encore quelque chose à dire. C'est ainsi que je l'ai créé, insatisfait...

jeudi 18 juin 2009

J'ai épousé un pervers...

qui veut que je garde mes lunettes, parce qu'il ne m'a jamais vue avec des lunettes. Il va garder les siennes parce qu'il ne veut rien manquer!

Baiser en barniques, je trouve ça pervers en tabarnouche. C'était vraiment le top de ce qu'il pouvait me demander. Pourtant, Dieu sait que j'en ai accepté des bassesses pour le garder et pour qu'il n'ait pas envie d'aller ailleurs...

Toute vérité est bonne à dire...

-Cannelle tu me feras pas croire que depuis dix ans, t'as pas été amoureuse de quelqu'un d'autre, même pour 24 heures.
-Toi non plus!

Il m'a prise dans ses bras.

Mon armée de petits cochons

J'ai pas mal de tirelires. Elles se remplissent. Je ne les vide pas. Depuis que je les collectionne, j'en reçois en cadeau. Je ne veux pas n'importe quoi, il faut que ce soit un petit cochon et qu'il soit original! Mon préféré, c'est le communiste qui ressemble à Kim Jong Ill.

Je commence à avoir pas mal d'argent dans mes tirelires. Je ne le dépense pas, non.

Quand la guerre éclatera et que les banques manqueront de liquidités, j'en aurai assez pour survivre un bout avec mes tirelires.

mercredi 17 juin 2009

Mon lutin a un nom!

De si grandes oreilles, ça se salit à vue d'oeil. Je me demande si c'est pas là qu'elle cache tout ce qu'elle m'a subtilisé. Quand je le lui demande en riant, elle fronce les sourcils. Un peu comme la Filleule quand j'essaie de lui passer du brocoli. Elle ne comprend pas trop ce qui se passe, mais elle comprend qu'on rit d'elle.

J'ai fait une grande liste. Mon mari, quand c'est le temps de nommer quelque chose, un animal, un objet, son zwizwi, il n'a rien à dire. C'est moi le patron. Évidemment, il n'aime jamais mes choix, mais il s'y fait, avec le temps.

Je n'aime pas les noms ordinaires. Je ne voudrais pas m'appeler Marie. Cannelle, c'est plus original. C'est pour cette raison que mes chattes, je ne les ai plus, je les ai mangées alors que j'attendais déjà depuis quatre mois après mon chèque d'assurance-emploi, mes chattes, disais-je, se nommaient Cellule et Ridicule. Ridicule, prononcez ce mot à haute voix, en oubliant sa signification. C'est un mot superbe. Musical.

Si j'avais des enfants, un petit garçon, une petite fille. Je les baptiserais Révolte et Déferlante. Eh oui, je suis ce genre de folle.

Ma petite lutinette, je l'adore, je veux lui donner un joli nom. Une belle sonorité et facile à prononcer avec son accent. J'ai donc choisi... Roulement de tambour...











Calamité


Je vous interdis de rire. Ce n'est pas drôle, c'est beau. C'est poétique bon!

On va la baptiser sur la table de la cuisine dimanche après-midi. Comme Johnny était le célébrant désigné pour notre mariage, on l'a appelé pour lui demander de nous faire l'honneur de baptiser notre Lutin. Toute la clique est conviée.

D'ici là, je veux qu'elle apprenne à dire son nom. Alors je lui donne de petites tapes sur la bouche chaque fois qu'elle parle. Dans ma maison, on parle français, elle finira bien par l'apprendre.

T'as pas appris à écrire aux HEC?

T'as beau être CA, tu fais des fautes aux trois mots. Tu me tutoies alors qu'on ne s'est jamais rencontrés. Tu commences ton courriel par : "C'est plate! Le client est supposé avoir tout en main..." Alors que moi, je commence par te dire bonjour. Tsé, bonjour, ta mère t'a pas appris à dire bonjour?

Moi, ma maman m'a appris à vivre. Quand tu vas lire ma réponse, t'en reviendras pas. T'en reviendras pas comment je peux être courtoise, polie et bien instruite.

Pis quand je regarde ta façon de produire des États financiers, ben je me dis que tu devrais te réorienter. Je sais pas moi, travailler pour la voirie, ça te tente pas?

As-tu l'heure?

La grande aiguille est sur le 3 et la petite aiguille est sur le 5 dans la cuisine. Pendant quelques années, il y avait 5 minutes de plus. J'ai reculé l'heure de 5 minutes en faisant le ménage. Johnny l'a remarqué.

-Comment ça cinq heures et quart?
-Je trouvais ça trop tard cinq heures et vingt!

Mon réveil est réglé à plus ou moins environ 1 heure 22 par rapport à l'heure atomique.

La petite horloge sur ma bibliothèque affiche 11 heures 40 et 31 secondes.

Juste à côté, mon sablier est arrêté à peu près aux 3/4, le sable ne coule plus.

L'horloge du bureau nous donne l'heure de Paris. C'est pratique, quand elle appelle et que je n'ai pas l'excuse d'être en train de me faire sodomiser. Je peux toujours répondre : Sacrament Katou tu sais pas qu'il est trois heures du mat à Paris?

Mon magnétoscope accuse trois heures de retard et je l'aime comme ça.

-Ça te fatigue pas Cannelle de pas savoir l'heure qu'il est?
-Ben non m'man, relaxe, c'est l'heure de relaxer justement là!

Chez moi, si tu cherches, il sera l'heure que tu veux quelque part. L'heure de se lever, d'aller dormir, de manger, de boire, de fumer, de forniquer, de partir. C'est l'heure de faire ce que tu veux. Quand tu veux.

Toi là, si tu m'attends. Je te souhaite d'être patient. Ben oui, je pourrais être en retard. Je vais être en retard parce que mon temps, je ne le compte pas. Et quand je serai arrivée, ben je serai toute à toi, le temps qu'il faudra, je n'ai pas de montre, pas de cellulaire pour nous déranger. Parce que mon temps, je ne le compte pas, mais il est précieux.

mardi 16 juin 2009

Recel

-Veux-tu un chips au ketchup Cannelle. J'ai mis la main là-dessus.
-Ça c'est un heureux hasard, ça m'arrive jamais à moi de tomber sur des chips au ketchup comme ça. Non, merci.
-J'crois pas aux hasards Cannelle. T'es sûre là t'en veux pas?
-Non ça va.

Ren, il fait toujours des cadeaux. S'il a de l'argent il paie. S'il a pas d'argent il vole. C'est pas compliqué. Il a volé une friteuse pour me faire un cadeau de mariage. Je ne pouvais refuser ça!

Quand il repart, j'ai comme l'envie soudaine de vérifier s'il me manque quelque chose.

Page 66

C'est là que tout se gâche. Je voudrais de l'encre pour tout imprimer et faire de grosses ratures...

Je ne le mérite pas

Il sait que je suis restée. Après tout ce temps, il y a plein de trucs comme ça qu'on n'a plus besoin de se dire. Il est loin mais il sait. Je sais qu'il sait. Il sait que je sais.

Il m'envoie un courriel pour m'ordonner de sortir.

"Je sais que t'as envie de rester cloîtrée, mais il faut que tu sortes, fait trop beau. Fais-le pour moi!"

Je le ferai pour lui.

Il me dit toujours je t'aime au moins trois fois.

On pourrait...

Faire l'amour 2 ou 3 fois
Lire, l'un contre l'autre
S'embrasser juste pour le fun
Jouer avec notre lutin
Aller au cinéma main dans la main
Regarder TVA pour en rire
Se jurer de ne plus jamais se lâcher d'une semelle
Parler des voyages qu'on veut faire
Redessiner les plans de notre maison de rêve
Cuisiner ensemble

Je pourrais coller mon oreille sur son coeur et l'écouter. Je pourrais passer ma vie comme ça.

Et malgré tout ça. Quand il rentrera, je l'embrasserai, lui servirai son repas et m'en retournerai écrire. Il me distraira, viendra m'embrasser dans le cou et me dire des conneries pour me déconcentrer. Je lui dirai que ce n'est pas le moment...

lundi 15 juin 2009

J'ai un lutin!

Je l'ai trouvée ce matin. Ça ne crie pas un lutin. Jamais je ne l'ai entendu. Quand j'ai défait ses petits pieds du piège, j'ai bien vu que c'était douloureux. C'était plus fort que moi, je l'ai mise à poil, fallait que je vois ça une fois dans ma vie. C'est une fille. Elle est toute petite, mignonne. Chatouilleuse en dessous des bras. Je lui ai remis ses vêtements et j'ai joué un peu avec. Il faut que je lui apprenne à ne pas mordre, mais pour le reste, je m'amuse comme une petite folle.

"-Paldoc bliskë wortâ."

Elle répète ça sans cesse. Je n'arrive pas à trouver la traduction. On est condamnés à ne pas se comprendre. Ça fait un pas pire microcosme pour étudier les problèmes de la constitution Canadienne, les deux solitudes et toute la patente. Qui assimilera qui?

Je l'ai attachée pour aujourd'hui pour ne pas qu'elle se sauve. Quand je suis arrivée ce soir, je l'ai lâchée lousse, elle n'a même pas essayée de se sauver. Je lui donne des pichenottes sur les oreilles pour l'écoeurer. Ça ne se plaint pas un lutin. Jusqu'à maintenant, c'est pas mal plus l'fun que n'importe quel bébé!

Je vais commencer à l'entraîner demain. Parce que là, je suis pas dans mon assiette, je suis rentrée à Bixi, j'étais trempée. Quand j'ai vu qu'elle m'attendait avec ses yeux piteux, je pense que j'ai un peu compris ce que ressentent les parents. J'ai tout oublié. Le gros camion qui a failli m'emboutir. La pluie, mon mascara qui coulait. Plus rien n'avait d'importance. Elle a besoin de moi.

Je vais lui donner les vieilles minouches qui traînent dans mon armoir, ça fait 3 ans que je n'ai plus de chat, j'ai enfin trouvé le moyen de passer mes vieilles cochonneries.

Je vais lui trouver un nom. Un beau nom. Je me mets là-dessus!

Tu me dégoutes

Toute l'année, t'a laissé tes factures s'accumuler. Tu arrives aujourd'hui et me tends ta fichue boîte de chaussure. Dans ta boîte, des centaines de reçus, chiffonnés, tachés. J'en ai trouvé un avec du rouge à lèvre, un autre, j'aime autant ne pas essayer deviner ce que c'est. Je me suis lavé les mains 5 fois depuis que j'ai ouvert ta boîte. J'ai les yeux et le nez qui piquent. Entre deux éternuements, je te maudis, toi, ton chat, ta blonde. Tu m'écœures, l'an prochain, quand tu viendras en retard pour tes impôts. Moi je serai bien loin et ce sera une autre qui se salira pour te sauver quelques piastres...

Je me souviens? Pas tant que ça.

Lors du premier banquet patriotique de la St-jean le 24 juin 1834, une soixantaine d'anglophones et de francophone s'étaient réunis. Et oui, dans ce temps-là, on acceptait les anglos qui se ralliaient à notre cause. Les temps ont changés faut croire.

René Lévesque en 1977, a fait du 24 juin le jour de la fête Nationale des Québécois et non plus uniquement celle des Québécois d'origine canadienne-française et catholique. Mais je pense qu'on l'a oublié.

La Saint-Jean-Baptiste est en train de devenir la journée des Québécois de souches, peureux et hargneux. La journée des pure laine; Restez chez vous si vous êtes pas parfaitement Québécois, blanc, francophone. Mais sacrament, Rufus Wainwright, c'est un Québécois! Coral Egan aussi. D'ailleurs, Coral Egan adorerait être invitée au parc Maisonneuve et nous pousser quelques Awignahans bien sentis. Mais chaque année, elle va prendre une bière avec des amis parce que y a pas un organisateur qui ose l'inviter.

L'Autre St-Jean, n'était pas un spectacle entièrement anglophone dans le but de nous assimiler... Le français était même prédominant. Juste 2 groupes, juste quelques tounes en anglais... C'était trop. On fait dur. Je l'sais pus si j'ai le goût de faire un pays avec vous autres. Un peuple aussi frustré et intransigeant. Je l'sais pus.

C'est ça que ça fait le pouvoir. Plus on a de pouvoir, plus on a envie d'écraser l'autre avec. Quand c'était les anglais qui avaient tout le pouvoir, on les haissait et on avait raison, ils étaient pas les plus gentils. À mesure qu'on reprend le pouvoir, on chie sur les autres. Fait que finalement le problème depuis 250 ans, c'était pas les anglais ou les français, c'était pas la langue, mais la mauvaise répartition du pouvoir entre les deux clans. Et ce n'est pas fini.

Un p'tit verre de vin?

Ti-cul est un peu groupie, quand il y a des événements sportifs, il est le premier rendu, il s'entretient avec les animateurs de radio, il leur demande des autographes. Il est beau Ti-cul, toutes les filles sont après lui. Hier, il est arrivé tard chez moi, il frappait à la porte en malade, quand j'ai ouvert, il est entré en courant, il était essoufflé.

-Tsé le gars qui se spécialise dans ***. On le voit des fois à l'émission***. Il reste dans le bout!
-Ah oui, tu dois être content. Que j'ai dit en souriant.
-Ben c'est bisarre, je viens de le rencontrer sur Ste-Catherine. On s'est vu le mois passé, j'ai jasé avec, il m'a signé mon t-shirt. Il se rappelle de mon nom, il m'a appelé par mon nom. Il m'a demandé mon âge, j'ai dit 16 ans. Il m'a dit tu dois pas avoir le droit de consommer d'alcool chez vous, si ça te tente je reste au *** ***. Tu t'arrêteras en passant, on prendra un p'tit verre de vin.

Le petit me déballe ça d'un coup, je lui ai fait un câlin. Ah que j'étais fière que Ti-cul soit venu me raconter ça à moi, plutôt que d'y être allé... Puis, j'ai sauté au plafond!

-Quoi? Il a au moins 50 ans ce gars-là! Pis t'es pas gai, si tu l'es tu l'as jamais dit!
-Ben non je suis pas gai.
-Ben vas-y jamais! Parce que c'est ça qu'il veut, ton petit cul.
-J'me laisserais pas faire. Qu'il me dit en bombant le torse.
-Écoute-moi ben Ti-cul. Je l'sais ben que t'es curieux, que t'aimerais ça voir chez c'te gars-là de quoi ça a l'air. Que tu te dis qu'il te fera rien parce que tu sais te défendre, mais moi, je t'interdis de mettre les pieds chez lui. Ces fuckés-là, c'est ratoureux, ça te viole pas. Ça te fatigue, te manipule jusqu'à ce que tu deviennes toi-même convaincu que ça te tente peut-être d'essayer. Comprends-tu Ti-cul? Si jamais tu veux essayer un gars, prends-en un de ton âge pis de ton goût, pas un vieux cochon de même!
-J'te l'ai dit que j'suis pas gai.
-Ben oui, je sais, je parlais de même... Tu iras pas hein? Tu me promets que t'iras pas.
-Ben non Cannelle, j'irai pas.

J'ai respiré et j'ai pensé à ma mère, au grand. Est-ce que je leur dit ce que Ti-cul vient de me raconter? Je suis tellement enragée. Je suis mieux de jamais tomber sur cet écoeurant-là à l'épicerie... Et c'est ce moment-là que Ti-cul a choisi pour faire son coming out.

-J'ai pris ma décision, je veux conduire des pépines!

Quoi? Des pépines! Lui! S'il m'avait dit qu'il était gai, je lui aurait fait un autre câlin, lui aurait dit que ça ne change rien, je vais toujours l'aimer. L'important dans la vie c'est de se respecter, d'être heureux et d'aimer. Que t'aimes les filles, les gars, les papillons, ça me dérange pas Ti-cul! Mais les pépines! J'avoue que je préférais quand il voulait devenir premier ministre. Maladroit comme il est, je me demande combien il va en briser de pépines avant de réaliser que c'est pas pour lui.

J'ai rien dit, j'ai souri. Il veut conduire des pépines, alors des pépines il conduira.

dimanche 14 juin 2009

Magasinage

Le savon à lessive, c'est une arnaque, j'arrête d'en utiliser aujourd'hui. Ça pis la crème pour la face, c'est fini. Un m'ment d'nné, une fille se tanne de s'endetter fait qu'on coupe où c'est qu'on peut. C'est Miss C qui a raison, tu te crisses un pot de yogourt à trois piastres dans face, ça fait pareil!

J'ai acheté des fines herbes pour remplacer celles plantées par la Filleule à Pâques. Je les ai laissées mourir. J'ai pas de cœur. Quand la petite va venir, je vais lui montrer les vigoureuses que je viens d'acheter et lui dire : Regarde ma pitoune comme t'as le pouce vert!

Il portait ce gaminet aujourd'hui. Quand je suis allée chez Evasia pour y acheter des cossins, Lily m'a fait remarquer que mon mari, il a tout un sens de l'humour. Ah ouin? Pis moi? C'est moi qui lui ai acheté l'esti de t-shirt. J'ai pas le sens de l'humour moi?

Le nouveau boss du Métro sur Ontario et Bourbonnière, il a l'air bête. Y a tu quelqu'un qui va lui dire ou ben si va falloir que je le fasse moi-même? Sa mère lui a pas appris à sourire à lui? J'suis autrement plus gentille que ça avec les clients qui me font vivre moi. J't'à veille d'aller dépenser mes 100$ ailleurs.

La carte de 25$ de l'Itunes music store que je viens d'acheter pis que j'avais ben hâte d'utiliser pour télécharger du Martin Léon, ben à marche pas, la tabarnak.

Vous l'aurez certainement remarqué, je suis d'excellente humeur, c'est en plein le temps de venir m'écoeurer. Essayez donc pour voir.

Quand y reste juste des oignons, du pain moisi et du yogourt passé date...

C'est peut-être qu'il serait temps d'aller faire un tour à l'épicerie. Je dis ça juste de même. J'vise personne en particulier.

L'incident saumon

Moi je voulais orange lanterne chinoise. La belle-soeur a pris un carton et l'a mis à côté de ma couleur.

-Regarde celle-là, un peu plus rouge, avec ton vert et le bleu mais surtout avec le jaune dans le corridor, ça va être écoeurant.
-Je sais pas... Toi chéri?
-Moi, j'm'en mêle pas. Si c'est laid, ce sera de ta faute.
-J'te l'dis cette couleur, va faire ressortir toutes les autres!

Quand elle est sûre d'elle comme ça, c'est dur de ne pas l'écouter. Le lendemain, on s'est installé d'un bout à l'autre du corridor avec chacun notre pinceau pour commencer à découper. J'ai fait un trait. Je me suis éloignée. Je me suis rapprochée. C'était pas du rouge qui ressortait, c'était du rose.

-Mon amour, j'ai comme une envie de vomir là...
-On dirait saumon la couleur. Qu'il me crie du bout du corridor.

Puis je l'entends rire. On a fermé le gallon, rincés nos pinceaux et on est allé voir Kevin chez Rona. Il est beau, il est compétent, il donne un service à la clientèle exemplaire. Il a de l'humour. L'incident saumon s'est produit pour la première fois il y a six ans. Il se fait un devoir de nous le rappeler chaque fois qu'on met les pieds dans l'arrière-boutique pour une couleur.

-Pas de problèmes les tourtereaux, votre rose va être prêt dans quelques minutes!

J'ai fait l'erreur de ne pas aller voir Kevin. J'ai acheté de la boomrang parce que c'est écologique. J'ai eu beau me le répéter 500 fois, c'est écologique, c'est écologique... Ça ne passait pas. C'était trop laid. Je suis restée figée 5 minutes devant le gallon ouvert. Je lui ai fait mon regard de petit chien et j'ai fait semblant de pleurer en mettant mes mains sur mon visage.

-Ah non. Non! Je suis trop jeune pour le brun.
-Ferme ça, on s'en va acheter du rouge.

C'est une tradition, au fil des années, l'incident saumon se reproduit. On a jasé avec Kevin de la Boomerang, il est bien d'accord avec nous, si c'est pas pour repeindre votre garage ou un pénitencier, oubliez ça!

samedi 13 juin 2009

Au feu!

Je vais me raser les jambes, préparer des raffraichissements, convoquer ma clique. On s'en va frencher sur une couverture sur la rue Notre-Dame.

Les feux d'artifice quand on est né près du pont, ça a une signification particulière. Ces jours-là, notre quartier était assailli par les romantiques, les fuckés, les familles, les petits vieux. La rue Lafontaine se remplissait. Mon voisin transformait sa cour en stationnement payant. Avec mon frère et les petits voisins, les jours de feux d'artifice, on vendait nos cossins. C'était lucratif.

Vers 21 heures, on remballait notre inventaire et on essayait de trouver quelqu'un pour nous y amener. Il fallait que ce soit un adulte responsable et digne de confiance qui nous amènerait près du pont mais pas dessus. Papa nous interdisait d'aller sur le pont. D'un coup qu'un fou nous lance dans le fleuve. Il avait peur de pleins de chose insensées comme ça mon Papa obsessif compulsif. Je n'oublierai jamais la première fois où j'y suis allée seule avec ma gang à douze ans. J'avais amené Ti-cul, il avait deux ans. Je lui ai promis de le tuer s'il parlait.

Je découvrais le pont, sa structure, son micro-climat.

Après ça, on a réalisé que si on était capable de marcher ça, le samedi pour aller au feu, on était capable de se rendre à l'Île n'importe quand. Sans que personne ne le sache. Pas besoin de demander de l'argent aux parents pour le métro. C'était le début d'une belle aventure...

Le barbare érudit

Chère Cannelle,

Il semble que ton courrier soit de plus en plus populaire et j'aimerais profiter du fait que tu sembles encore avoir un peu de temps pour solliciter ton aide.

Alors voilà. J'ai un problème. Je voudrais devenir riche et célèbre rapidement. Depuis que je suis né, je sais pertinemment que je possède tous les attributs nécessaire pour vivre riche et grassement. Or, il semble que je sois le seul à le savoir puisque toutes mes tentatives jusqu'à présent de le devenir (lire riche ici) n'ont pas donné les résultats escomptés.

Que puis-je faire?

Merci de tes précieux conseils.

Le barbare érudit

http://lebarbareerudit.wordpress.com/

***

Cher Barbare

Ce matin, j'étais partie pour passer une journée à me détester et à me péter la tête sur les murs. Ton courriel arrive juste à point, tu me fais m'oublier un peu. Merci.

Comment devenir riche et célèbre? Ça à l'air facile comme ça mais pas tant que ça, devenir riche c'est une chose, célèbre en plus... Le caporal Lortie, il est devenu célèbre, mais pas riche. Les gagnants du 6/49, ils sont riches, mais pas célèbres.

Je te dresse ici une liste des possibilités qui s'offrent à toi :

  • Devenir acteur de film XXX. Il faut travailler très fort, mais tu peux gagner pas mal d'argent et peut-être un Hot d'or ou un AVN Award.

  • Participer à Occupation Double et gagner la maison. Ta face sur le cover du 7 jours, une maison que tu pourras revendre 3/4 de million dans quelques années, c'est pas si mal.

  • Devenir Bandit de grand chemin. C'est tellement charmant un bandit, tsé, si tu fais ça en gentleman, les caissières de la banque que t'a volée, rêveront secrètement que tu reviennes pour les enlever. Ta photo défilera au canal Recherché et tu seras riche.

  • Lire Le Secret. Si tu lis le secret, tu ne seras plus jamais le même. Tu seras ce que tu veux.

  • Être romantique Quétaine. Trouver la femme de ta vie, lui faire des enfants. Vivre heureux jusqu'à la fin des temps. Tu seras un Héros de Banlieue, Tu seras le meilleur papa du monde, riche de tout cet amour et acclammé par les tiens.

  • Devenir Inventeur. Tu dois inventer quelque chose dont tout le monde a besoin et ensuite vendre très cher l'idée à Wal-mart. Je suis certaine que tu seras invité à TVA en direct pour nous conter ton exploit.

  • Devenir Gigolo. Tu pourrais coucher avec des femmes riches, ensuite tu leur fais du chantage pour leur extorquer du fric. Finalement t'écris un livre sur ton expérience. Tu pourrais avoir la chance d'être invité par Denis Lévesque lui-même à l'émission éponyme. Tu pourrais devenir un des cinq auteurs Québécois qui vit de sa plume.

  • Faire ta MBA. Maîtrise en administration des affaires. Oui Monsieur. Tu pourrais travailler en costume avec des gens vraiment vraiment importants. Tu toucherais des bonus faramineux. Tu pourrais ensuite, passer à la politique, faire des manoeuvres douteuses à la Bélinda Stronach, on ne t'oublierait pas de si tôt!

  • Devenir le nouveau Vincent Lacroix. Prends l'argent de gens qui ont travaillé toute leur vie. Achète des biens; voitures de luxe, maisons etc. au nom de ta femme. Comme ça, quand tu sortiras de prison, tu seras riche. Faut juste pas que tu divorces, ça pourrait faire de la marde, tant que t'es marié, le témoignage de ta femme ne peut être retenu contre toi en court, n'oublie jamais ça.

  • Devenir chef de culte ou gourou. Ton organisme est exempt d'impôts. Tu pourrais suggérer à tes membres de remettre à l'organisme un pourcentage de leurs revenus, genre 20%. Je te recommande de choisir des gens assez bien nantis. Si t'as déjà vendu des cellulaires, tu vas être bon là-dedans. Tu seras riche et célèbre.
Voilà, tu as l'embarras du choix. Je sais que je viens de changer ta vie. Tu ne seras plus jamais le même mon cher Barbare. Déjà, tu t'élèves. Et quand tu seras au sommet, je te pointerai et clamerai à qui veut l'entendre que je t'ai toute montré à toé. C'est un peu grâce à moi, si tu es devenu riche et célèbre.

Amicalement

Cannelle

P'tit Jésus fais-moi pas ça

Ça m'est jamais arrivé, depuis que j'ai quatorze ans. J'ai oublié 4 pilules. Comment j'ai pu? 4 de suite là c'est comme si du jour au lendemain je m'étais mise à oublier de la prendre. Le pot, c'est supposé affecter ma mémoire à court terme, pas me faire oublier des habitudes que j'ai depuis plus de dix ans. C'est le retour de vacances, mon bureau est en bordel. C'est même pas de bonnes excuses. Je ne comprends pas comment j'ai pu me faire ça. J'ai essayé de me saboter sans m'en rendre compte et je m'écœure. En plus, fallait que ça arrive la semaine où j'ai baisé à tous les fucking jours.

Ils m'ont dit, si vous en voulez madame va falloir vous stimuler. C'est une bonne nouvelle ça. Souhaitons qu'ils savent ce qu'ils font, souhaitons que je ne sois pas féconde. Ce qui est vraiment con avec l'infertilité c'est que si tu ne veux pas d'enfants, ils ne veulent pas te faire passer des tests et te confirmer que tu es stérile. Non y a juste ceux qui veulent des enfants qui ont le droit de le savoir!

Je vais poursuivre mon gynéco. Si je tombe enceinte, si je choke à la dernière minute et que je ne suis pas capable de me faire avorter. Je lui réclame une pension alimentaire. Ça fait deux ans que je lui dis de m'opérer, que mon choix, il est fait, que je ne veux pas vivre un avortement. Ça fait deux ans qu'il dit que je suis trop jeune...

La pilule du lendemain, quand il y a autant de lendemains, ça doit pas être aussi efficace. Et j'ai pas vraiment envie d'être malade comme un chien toute la fin de semaine.

Non, je vais oublier tout ça et retourner vivre ma vie comme avant. Il ne s'est rien passé, je paranoïe pour rien comme d'habitude. Visualisation+autosuggestion switch à on. J'ai le ventre vide. Je n'aurai jamais d'enfants, jamais.

vendredi 12 juin 2009

Des suggestions?

Je cherche de belles ruelles, des laides aussi et surtout des spots weirds à Montréal...

Promotion

Il aura plus de pression, plus de responsabilités mais sera toujours payé au même salaire. Il est heureux. Moi je dis qu'il faut fêter ça. Quand j'ai planté ma cuillère dans le sucre cristallisé de la crème brûlée à l'espresso du Valois, j'ai failli me mettre à pleurer tellement ce son m'émeut. Je me suis dit que Dieu existe peut-être finalement.

J'ai rapporté mes restes et les ai offerts à mon préféré, il quête parfois à côté du Pharmaprix.

La terrasse est ouverte

Si tu descends ma rue, en diagonal avec chez nous, il y a eux. Ils sont nombreux, entassés. Ils vivent toujours à côté du dépanneur. Parce que c'est là que ça se passe. C'est là qu'on voit le monde passer pis qu'on apprend que la petite Marilou, elle est enceinte pis que le bonhomme Brown, il est ben malade.

Ça a passé ben ben proche que j'me ramasse avec eux tous les jours sur la galerie, pas peignée avec des shorts qui rentrent dans craque, un t-shirt laid pis pas de brassière. L'improductivité, manger des chips avec un 2 litres de RC cola tiède pis regarder passer les machines en attendant mon tchèque. J'étais pourtant prédestinée à ça. C'était ça mon avenir. Ça a mal adonné, je suis une fille qui ne fait pas ce qu'on attend d'elle. J'aime surprendre.

J'ai comme de la tendresse pour eux, pas de pitié, juste de l'empathie. Eux, ils savent que même si j'ai changé de côté, j'oublierai jamais ce que c'est.

Ils viennent d'acheter un ensemble de patio, ils sont fiers. Ils ont installé la table et les six chaises sur le trottoir, devant le quartier général. Même s'ils ont une belle grande cour, tout le monde sait que c'est dans la rue que ça se passe. C'est beau à voir, avec leurs amis, les quarante-douze enfants et les chiens. Ça crie, ça pleure, ça rie. Ça vie.

Si tu descends ma rue, en diagonal avec chez nous, tu vas tomber sur eux. Va falloir que tu marches dans la rue ou que tu changes de bord de rue parce que la terrasse, elle prend toute la place. Sinon, tu t'arrêtes prendre une bière, mais personne sait si tu reviendras. Penses-y comme faut avant d'y aller, parce que malgré tout ce qu'on dit, c'est pas facile.

T'es-tu dans l'rush Cannelle?

Ah non, que je me suis dit. Elle va vouloir que je fasse des impôts, pire, que je m'occupe du gars de la construction. Ben non, elle voulait me demander si ça me dérange de finir à midi! Si ça me dérange? J'lui ai fait un grand sourire et j'ai dit : Regarde c'est ma face de fille déçue d'avoir un vendredi après-midi!

C'était pas un lutin

Ce matin, je sais pas où je m'en vais. J'ai les yeux ouverts mais je dors encore. J'ai bien été réveillée par des cris. C'était mon mari qui s'est pris le pied dans un piege.

-Toi pis tes plans! Voir si on va réussir à capturer un lutin, ça s'est jamais fait!
-Ben justement! Je vais être la première.
-Demain matin tu m'enlèves ces pièges-là!

Il avait sa face de gros dur, sa face qui dit : Essaye pas, je changerai pas d'idée. Mais moi, j'aime les défis. Je lui ai changé les idées. Un homme ça devient malléable devant une fille à quatre pattes qui supplie qu'on lui défonce le cul. C'est pas tant avant et pendant qu'après, après, il fait tout ce que je veux. Je vais peut-être avoir du mal à fonctionner aujourd'hui, je ne rentrerai pas à Bixi ça c'est sûr. Mais mes pièges peuvent rester.

J'ai dit que je voulais attraper un lutin, personne ne m'en empêchera!

jeudi 11 juin 2009

Dépanneur

La chose - Man t'aurais-tu deux piastres pour mon lait?
Le mari - T'as juste à l'envoyer travailler ton laid!

Sécurité routière

C'est une belle journée pour se tuer, non? Il ne faut pas que j'apprenne à conduire, ce serait dangereux. Quand je suis sur la route, j'emmerde tous les autres. Aujourd'hui c'était pire, je manquais de concentration. Ça m'a foutue à terre de chercher les erreurs que ti-clin a faites dans le dossier de la millionnaire, j'ai trouvé, mais mon cerveau est mort, kaput jusqu'à demain.

J'ai coupé un gars sur Bellechasse, il était full fru, j'aurais aimé ça qu'il sorte de son char, mais il s'est contenté de me traiter de Grosse Tabarnak. Brûler un feu rouge dans le tunnel de la mort, c'était pas l'idée du siècle, mais je m'en suis tirée. Un peu plus bas sur Iberville, je montais le volume de mon lecteur mp3 quand une porte s'est ouverte, drette en avant de moi. Je l'ai évitée de justesse. Rendue sur Ontario, moi j'ai décidé de tourner pis je me suis engagée en sens inverse, c'est une très mauvaise idée quand on n'aime pas se faire remarquer. Ça m'a tellement déstabilisée que j'ai foncé dans un gars. Même pas beau.

C'est pas si pire, je suis toujours en vie. Mon mari m'a envoyé ça et ça ce matin, il est pas content, non seulement j'ai pas pris le temps de lire mais là j'ai failli me tuer. Il est tout rouge, il a les yeux pleins d'eau. Je lui ai fait peur, j'pense... Desjardins a refusé de m'assurer parce que je suis une droguée, si je meurs, il n'aura rien que mes dettes, le pauvre.

L'artiste

Je fais ses chèques, lui remets son carnet. Il reste là. Quoi? J'ai oublié quelque chose?

-Là je cherche quelqu'un qui fait du bon gâteau à l'érable.
-Je ne suis pas très gâteau, mais ma copine Sandra a vraiment du talent. Elle a fait mon gâteau de mariage...
-Il faut qu'elle m'appelle, j'ai besoin d'elle. On tourne la semaine prochaine.

Si je suis gentille et que je l'aide, ben il va peut-être encore me donner des billets pour le théâtre. C'est l'fun aller au théâtre gratis!

Elle ne le refera plus

-Le tabarnak de téléphone!
-Réponds pas. Réponds pas!
-Je vais répondre ok? Continue.

Je me suis étiré le bras pour prendre le combiné, je me doutais de l'appelant. C'est toujours la même. Elle a toujours quelque chose d'inintéressant à me raconter alors que j'ai tellement mieux à faire...

-Allô!
-Allô! Je l'savais que tu serais pas couchée même si y est tard.
-Je vais te rappeler ok?
-T'es occupée? Qu'est-ce que tu fais à c't'heure-là?
-Je suis en train de me faire mettre dans l'cul, t'as fucké notre beat. J'ai de moins en moins de fun là!
-Clic!
-Qu'est-ce qu'a voulait?
-Je l'sais pas. Continue.

Avoir su que je me débarrasserais d'elle aussi facilement, j'aurais utilisé cette excuse bien avant. Mais c'est encore mieux quand c'est vrai.

mercredi 10 juin 2009

Attaque de lutin

Je perds toujours mes boucles d'oreilles.

C'est le petit lutin, j'ai beau mettre de l'urine d'ogre partout pour le faire partir, ça sent le tabarnak chez moi et mes bas continuent de disparaître.

Il m'a déjà pris 15$. Je suis allée me coucher, il y avait un cinq et un dix sur ma table. Dans ce temps-là, pour moi, c'était de l'argent 15$. Trois heures de travail au dépanneur. J'ai tout reviré à l'envers, pas un coin que j'ai pas vérifié. J'ai jamais revu mon 15$. C'est rien ça. Dans la même nuit, mon string préféré et une photo de Ti-cul et moi quand il était vraiment petit. Il me prend juste des trucs que je ne veux absolument pas perdre. Des trucs pour lesquels je suis prête à sacrifier une journée à les chercher.

Mais qu'est-ce qu'il fait avec tout ce qu'il me vole? Il le vend? Le mange? L'entasse dans les murs?

Ce matin, il me manquait une boucle d'oreille. Je ne le prends pas.

Comme j'ai eu une journée de cul mais que je suis trop fatiguée pour tuer, j'ai décidé d'attraper mon lutin. J'ai posé des pièges à rats partout, il y en a avec des bas, des cennes noires, des élastiques à cheveux et des briquets. Il va être fou comme de la marde le petit lutin et ça fera clac! Cette nuit, j'espère être réveillée par ses cris. J'ai tellement hâte de savoir comment ça crie un Lutin.

J'ai pas encore décidé si je le tue, je vais peut-être essayer de l'entraîner à m'apporter des cigarettes quand je siffle.

Je vais d'abord l'attacher solidement, puis l'interroger en l'aveuglant avec ma lampe de poche, je vais lui sacrer quelques claques sur la gueule, juste pour le plaisir.

Threesome

Les conférences téléphoniques ça m'épuise, après, ça me prend une cigarette...

Le petit blond

J'ai rêvé à la polyvalente. À lui. Christ qu'il était beau. Pis fin, ben trop fin. Je corrigeais ses fautes. Il me faisait des cadeaux. Un sac d'armée, un drapeau du Québec qu'il a décroché de je ne sais où. Il m'a donné Effreme, mon toutou laite assis dans ma bibliothèque.

Ça fait longtemps que je ne l'ai pas sorti, avant, il dépassait toujours de ma sacoche. C'était ma marque de commerce, Effreme, il en a vu des shows, il a bu de la bière, trashé en masse au Rockfest, un ami à moi lui a fait des dreads, il est cool Effreme. Ce rêve, ça doit être un signe. Je vais amener Effreme quand je sortirai à la St-Jean, je pense qu'il a besoin de prendre l'air.

Et avec un peu de chance, je le verrai, lui. Il rira en voyant le toutou. Ah oui, son rire... Il me présentera ses enfants, je lui ferai rencontrer mon mari.

Kid kodak

-Souris Cannelle!
-Ah non, je t'en prie.
-Clic.

Comme pour m'achever, elle retourne l'appareil et me montre de quoi j'ai l'air.

-T'es belle Cannelle, t'es photogénique.

Est tu en train de rire de moi elle? J'ai l'air aussi large qu'un autobus...

Je demande pas grand chose, juste qu'on me laisse me lever, rentrer ma bedaine, sortir mes seins un peu du décolleté, je me placerais en biais avec mon petit bras replié à la hauteur du ventre, j'inclinerais la tête et je sourirais.

Là, peut-être que je serais un peu jolie...

mardi 9 juin 2009

La gaffe

Je viens de donner mon numéro à un chauffeur de taxi... Je suis pas une bonne fille...

Février

Anne-Marie est frêle. La plus petite et la plus délicate de sa classe. À la récrée, ses amies l'encerclent pour la réchauffer. Anne-Marie grelotte sous ce manteau trop mince. Le froid la mord, le vent s'infiltre et la fouette. Ce vieux manteau, usé, ayant jadis servi à plus de cinq autres membres de la famille. Le manteau décoloré, déchiré, décousu, rapiécé, raccommodé. Elle doit le porter, parce qu'elle n'a que celui-ci. Comme elle doit porter la honte de n'être que ce qu'elle est.

Anne-Marie n'est pas très belle, ne sent pas très bon, n'est pas très intelligente. Anne-Marie n'a rien. Elle fait tant pitié que même les petits caïds de la cour d'école lui fichent la paix.

Aujourd'hui, l'enseignante a fait un cadeau à Anne-Marie. Elle lui a demandé de rester après les cours et lui a offert un beau manteau tout neuf... Presque. Sa fille l'avait porté quelques fois et n'en voulait plus. Anne-Marie s'est mise à pleurer. Un manteau presque neuf, juste pour elle. Elle est rentrée chez elle en flânant. Son manteau est chaud, il sent l'assouplisseur, il est à la mode.

-Maman! Regarde Maman! Mon prof m'a donné un manteau.
-Y est ben trop grand pour toé ce manteau là. Y me ferait ben mieux qu'à toé. Demain tu vas mettre un gros coton ouaté pour aller à l'école pis tu vas dire à ta maitresse qu'a t'redonne ton vieux manteau.

Que c'est l'fun

Se frotter le derrière comme une chatte en chaleur, sur une grosse érection, prisonnière d'un pantalon...

Perdre la face

-As-tu été acceptée à l'université?
-Oui, en création littéraire. Fuck la comptabilité, c'est fini!

Ma boss boude. Quand je lui ai dit : c'est fini, sa face, est tombée par terre. Elle a roulée sous le bureau et personne n'a osé la rammasser jusqu'à maintenant. Elle a l'air fâchée. Genre de maman possessive contrôlante qui se dit : j'y ai tout montré pis a m'fait ça.

-T'es tellement une bonne comptable. T'es bonne, avec les clients, pis tu fais pas de fautes...

C'est moi la meilleure, quand je reviens de vacances, le téléphone sonne juste pour moi. Ah Cannelle, t'es revenue! Mon urbaniste, quand je lui ai fait sauver 5000$ d'impôts, il n'en revenait pas. Je suis donc hot moi!

Le problème c'est que j'haïs ça...

-Si tu m'achetais la compagnie tu en ferais de l'argent!

Ouin, mais les clients se pointeraient chez moi le dimanche...

Pis j'ai dit fuck la comptabilité!

Facturer 900$ au client

Quand pour ce travail là moi j'ai fait à peu près 60$... Ça donne envie de partir à son compte.

lundi 8 juin 2009

sell in May and go away

Le net c'est comme la bourse : Mort de mai à novembre...

Le lundi au soleil

Toune quétaine de Claude François, écrite par Patrick Juvet. Quétaine oui, très. Mais c'est beau.

Je peux pas rester enfermée aujourd'hui.

J'ai mis mon petit kit sport, ma belle bague et les boucles d'oreilles qui vont avec, je suis toute cute. Enfin, je trouve. J'm'en vais faire ma fraîche au Vieux-port en bixi, histoire d'oublier ce qui m'attend demain.

Ils m'attendent

Je devrais penser à autre chose, profiter de ma dernière journée... J'en suis incapable. Je sais que déjà, ils appellent et me réclament. "Comment ça elle a prit lundi aussi?"

La millionnaire, m'a déjà envoyé des dizaines de courriels au bureau, je le sais.
Le docteur, a insisté pour me parler et voulait mon numéro perso pendant mes vacances.
L'artiste, vient de m'envoyer un courriel dans ma boîte personnelle pour me demander de l'appeler sur le champ.

Demain c'est le grand jour. C'est fini la procrastination, juillet arrive. Je vais avoir chaud, courir comme une poule sans tête, m'épuiser pour les satisfaire. Former la nouvelle, parce que moi, je ne passerai pas ma vie là.

6 petits mois. Je fais la putes encore 6 petits mois, après, je sais pas. Après je vais me reposer, me retrouver. Être un peu seule, m'ennuyer, écrire. Quand je serai assez pauvre, je chercherai un travail, pas avant.

dimanche 7 juin 2009

Les absents

Ils ont toujours une bonne excuse. Ça tue de les attendre de les espérer.

Il n'y a pas de bonne excuse. Mais parfois, ça fait vivre d'attendre et d'espérer.

Question d'être dans l'beat

J'écoute de la musique de Noël. C'est dans six mois pareil... Juste six mois, pis on est dans slush!

On va les avoir les Anglais!

Dominique vient d'écrire deux bons billets ici et ici, sur l'avenir de la langue française et l'indépendance. Je pensais à tout ça...

Le Québec doit accéder à l'autodétermination pour que le français puisse s'épanouir mais aussi pour bien d'autres raisons. Pour avoir un gouvernement, des lois, un système pénal... Une monnaie? Une armée? Bref, un parlement qui nous ressemble et partage nos valeurs. Notre pays, celui de notre nation dont le peuple fondateur est francophone serait alors mieux représenté.

Il faudrait arrêter de le dire qu'on veut un pays et y réfléchir sérieusement. Quelle souveraineté? Celle de René Lévesque? Celle de Pariseau? Il en est où le projet? On ne le sait même pas. Québec Solidaire est le seul parti qui propose aux citoyens de réfléchir à la question et ce n'est pas le parti le plus populaire...

Des fois je me dis qu'on n'est plus assez de souverainistes pour réaliser notre projet. Des fois je me dis que nous aurons notre pays quand on aura réussi à impliquer tous les québécois, pas seulement ceux qui sont de souche et nous ressemblent mais bien tous. Nous réussirons quand ils seront aussi convaincus que l'indépendance n'est pas bonne que pour les pure laine. Parce que le Nous, je pense qu'on en a fait le tour, il est peut-être temps d'aller vers eux...

4 ans et ça danse comme si sa vie en dépendait

Je suis le genre de folle qui rit tout le temps, pour tout, pour rien. Si tu m'apprends que ta mère s'est faites tuée par une camion hier, attends-toi à m'entendre ricaner. Mais montre-moi des ti-culs qui font un pestacle, là je braille comme une madeleine...

T'es une méchante sorcière!

-Tu ne m'as même pas appelée pendant tes vacances! Mais ce n'est pas grave, j'ai ma poupée vaudou, sens-tu quelque chose?

Elle est drôle Jane. Ça prend ça, beaucoup d'humour pour finir par aimer une sans-coeur comme moi. Je l'ai crisser là pendant 5 grosses années. Je lui ai envoyé un petit mail plate d'excuse, elle m'a invitée à aller prendre une bière. Depuis, je n'en reviens pas comme elle n'en fait pas de cas, quand je promets de l'appeller ce soir et que ce soir finalement, c'est deux semaines plus tard...

samedi 6 juin 2009

Il faisait chaud

J’ai dégueulé sur ses pieds. Il ne s’est même pas fâché. Il a levé les bras et les yeux au ciel puis il a dit doucement.

-Tu as dégueulé sur mes pieds.

Je riais, il est si calme, posé. On a dû courir deux kilomètres sans s’arrêter dans les ruelles et les petites rues pour éviter les cochons. Je suis toute excitée. Il me sourit. Je dégueule encore. Bang. Comme la première fois. Je suis retombée en amour. Là dans la ruelle sale. Avec lui mon homme.

-Combien on a?

-2500$ à peu près, je l’sais pas.

C’est pas assez mais c’est mieux que rien. Cette course-là était bonne pour le cœur et ça m’a donné envie de baiser. Là dans l’escalier des condos en construction. C’est ma façon de souhaiter la bienvenue aux nouveaux résidents.

Veuve de chasse

Hummm... Toute une soirée, toute seule. Que vais-je en faire???...

vendredi 5 juin 2009

Tout était parfait

Le filet de truite saumonée grillé juste à point. La salade d'épinards et fraises avec des noix de pins et de la coriandre fraîche. La salsa de courgettes et poivrons rouge... Je venais de déposer mes assiettes sur la table, mon mari cherchait l'ouvre bouteille quand on a frappé à la porte.

-Ah non... Notre beau souper, juste pour nous deux.
-Je l'savais. On n'aura jamais la paix. Qu'il me dit en allant répondre.

C'était M'man.

-J'pense que ta tante Martine vient de me voler 35$!
-Salut M'man.

Elle s'est assise entre nous deux et a picossé dans mon assiette en nous donnant les nouvelles du village. Réjean a mangé toute une volée, par trois gars. Parce qu'il aurait, il y a trois ans de cela, pissé sur le sofa d'un gars dans un party. Le Patron, est emprisonné, ça va mal à shop. Sylvain prend des pilules, ça va mieux. Éric a pris une année sabatique en terminant son secondaire 5. L'année est fini, c'est assez le niaisage, il s'en va s'inscrire au BS lundi matin. Ti-cul est à Rouville pour la fin de semaine et ne veut surtout pas que sa niaiseuse le sache. Ça a l'air, qu'il y a une p'tite brillante qui promène son chien souvent, juste en dessous de la fenêtre de Ti-cul. Une p'tite brillante, on aime ça. Le Chat est mort!

-Quoi? Quand ça?
-La semaine passée. L'écoeurant, il m'a enlevé de ses assurances!
-Ben oui, ça fait trois ans que c'est fini M'man.
-Moi qui espérait toucher ce vingt milles là un jour.
-Ton chat est mort!

Elle est repartie avec ses ondes négatives. Mais juste pour être certaine, je vais me mettre toute nue danser en chantant des incantations et brûler du papier d'arménie. Juste pour être sûre.

Encore un peu...

Elle me dit toujours ça, depuis que je suis née, j'ai cette petite voix qui me parle. Celle qui me supplie de ne pas aller dormir, ne pas aller travailler, de manger comme une cochonne, de ne faire que ce qui me plaît quand ça me plaît. Elle me parle avec ma voix de petite fille comme si j'étais la seule à avoir vieillie, elle reste la même. Ma petite voix, elle est hédoniste, elle n'est pas raisonnable, parfois j'ai l'impression qu'elle essaie de me saboter. Elle est toujours là, quand je veux me coucher tôt, quand j'essaie d'être responsable et de ramasser mes traîneries. Elle me murmure : Non! Joues encore un peu Cannelle. Ne vas pas dormir maintenant! Juste avant que je paye le loyer, elle se choque : Prends cet argent et achète un billet d'avion pour le Honduras!

Quand j'étais petite, je la laissais parler à ma place. Ça faisait du sens, je ne vais pas aller faire de sieste avant d'avoir terminé mon dessin, franchement Maman! Aujourd'hui, j'ai une longue liste, j'en ai pour un bout, elle me dit de rester là et ne rien faire. Présentement je suis en plein dialogue avec elle. Qui va gagner? Je vais essayer de la tromper, lui faire croire qu'on va s'amuser sur la Tario et avant qu'elle n'ait le temps de s'en rendre compte, moi j'aurai fait l'épicerie...

jeudi 4 juin 2009

Je suis charmée

Quelle ambiance sur la Tario cette année! Où est la naine? Celle qui chante du country debout sur son trailer. Elle n'est pas là. D'habitude au moins c'est drôle. Là, c'est rien. Il commence à être temps d'en trouver un directeur de la SDC de la Promenade Ontario parce que depuis que Gallagher est parti, tous ceux qui chiâlaient contre Gallagher doivent s'ennuyer... Après l'annulation du défilé du Père-Noël, je pensais qu'on ne pouvait descendre plus bas. Programmer des shows à 15h30, c'est gagnant!

Achalez-moi pus avec ça!

Sandra - Quand est-ce que tu vas mettre les photos de la fête de ton mari sur facebook?
Mélodie - Les miennes y sont déjà. Na na na na na! ;)
La belle-soeur - Ma fille a hâte de voir les photos qu'elle a prise. Lâche la sableuse.
Pete - La Filleule t'avais demandé de transférer les photos le soir même sur facebook. T'es une mauvaise maraine.
Léo - Ouin, quequ' part à Pointe-aux-trembles, y a une p'tite fille qui vient de perdre un peu de son innocence. Elle n'a plus confiance en les adultes à cause de sa méchante matante Cannelle.

Allez toutes chier! J'ai passé une heure de ma vie. Une heure qui ne reviendra jamais, à essayer de transférer mes christ de photos sur facebook. La Filleule, j'm'en va y payer une clé usb pis la coudre après son toutou laitte qu'a traîne partout.

J'veux juste la paix...

La police me ramène ti-cul en sang à 1 heure du matin. C'est à croire qu'ils se sont tous entendus pour me faire passer de belles vacances ces enfants-là!

-Qu'est-ce tu fais là? Mais où c'est que t'es passé ma foi du saint ciel?!
-J'm'excuse M'man.

Ququequoi? M'man? Ou bien il est gelé en esti ou bien il est en train d'essayer de cacher à ma mère qu'il s'est fait pogner. J'avais le goût de le brûler, de dire à la grosse police sympatique que c'est pas mon fils! Je ne l'ai pas fait. Je l'ai rentré dans maison pis j'y ai sacré une claque en arrière d'la tête comme quand y était petit.

-Je suis à deux doigts de t'envoyer dans un pensionnat à la semaine longue pour finir tes études pis te calmer!
-Avec quel argent?
-Le tiens! P'pa serait d'accord. Veux-tu que j'en parle à Super Mononcle pour voir?
-Veux-tu m'appeller un taxi?
-Veux-tu aller chier? Couche-toi sur le divan pis demain on va déjeûner au restaurant.

Là il m'a fait son grand sourire satisfait. Le p'tit tabarnak.

-On s'en va parler à M'man demain.
-T'es pas obligé d'y dire!
-C'est toi qui va y dire! J'vas appeler le grand demain matin pour l'inviter aussi. Pis toi tu vas nous conter ta soirée. T'es mieux de te coucher t'suite si tu veux être en forme demain.

Mon petit frère, ce héros, a volé au secours d'une vieille dame qui se faisait voler sa sacoche. Il a remis la sacoche à la vieille dame et a rattrapé le voleur pour lui sacrer une volée...

mercredi 3 juin 2009

No Way!

Qui c'est que j'vois en quand j'ouvre la porte pour saluer les oiseaux ce matin? La fille du chum de ma mère, c'est à dire ma soeur adoptive. Elle est assise dans mes marches, la tête entre les mains. Il me semblait que mes soeurs étaient dans le bout de Sept-Île.

-Me suis sauvée...
-Quoi, t'es revenue à Montréal toute seule?
-Sur le pouce.
-Ta soeur?
-Elle est restée.
-Toi t'as fait Rivière au tonnerre - Montréal, sur le pouce, toute seule à 14 ans!
-Tu m'avais dit...

Je sais trop bien ce que j'ai dit. C'est le genre de mots qu'on regrette à mesure que la phrase se construit mais qu'on ne peut reprendre. J'ai dit : Ma porte sera toujours ouverte pour ta soeur et toi. Le jour, la nuit, n'importe quand, je suis là. Même si nos parents ne sont plus ensemble...

Ouin, j'ai dit ça moi. C'est tellement généreux et attentionné de ma part, si ça continue de même je vais m'ouvrir un refuge. Là la petite s'est mise dans la tête qu'elle pourrait rester avec nous dans notre petit 4 et demi.

-Mon père est s'a coke pis ma mère est folle!
-Je sais, mais tsé, même à Westmount dans les familles parfaites, les ti-culs sont convaincus qu'ils ont des parents mésadaptés. Ce sont tes parents. Je ne peux pas les remplacer. Si je disais oui. Ta mère, ton père, ma mère, tout le monde m'en voudrait. Et tôt ou tard ta sœur voudrait venir te rejoindre.
-Pis ti-cul serait jaloux!
-Exactement.
-Mais nous autres on aimerait ça vivre ensemble comme avant. Mais pas avec nos parents, avec toi.

C'est connu, toutes les filles de 27 ans rêvent de se retrouver avec 3 ados en pleine crise à éléver! J'pense que j'ai besoin de m'asseoir moi là... Si son père est venu à bout au point de les shiper à Rivière au tonnerre, c'est parce qu'elles en ont dedans les filles. Je suis pas équipée pentoute pour faire face à ça moi. Là elle me fait ses beaux yeux, elle est toute douce, parce qu'elle veut quelque chose, une fois qu'elle l'aura eu, elle va m'envoyer chier comme tous les autres adultes avant moi...

Je vais la garder une journée, on va aller magasiner et manger seule au restaurant. Ensuite, je la ramène à son père. Celui-là, y est mieux de pas insinuer que je devrais la garder. J'en ai plein le cul de ça moi. Ma mère et son chum, sont forts là-dessus me déléguer leurs responsabilités.

-T'as donc ben l'tour avec eux-autres Cannelle. Les veux-tu, prends-les donc une semaine, un mois! Gardes-les jusqu'à dix-huit ans, nous autres on n'est pus capable, ces enfants-là vont nous rendre fous!

Moi, c'est mes parents qui vont me rendre folle!

mardi 2 juin 2009

Yé!

C'est la joie. J'ai de la poussière de plâtre dans les cheveux, dans les yeux, partout. Les plus belles vacances de ma vie. Rénover avec un mari qui a le déficit de l'attention, c'est merveilleux. Je lui demande un marteau, il revient avec un tournevis étoile et s'enfarge dans le gallon de peinture ouvert. Une chance qu'il est là pour me divertir!

Je vais fumer un autre joint, il va se faire un autre café, on va se retrouver à peu près sur la même longueur d'onde...

Un capitalisme sentimental

C'était mon premier Olivier Asselin, je n'oublierai jamais cette première fois. L'univers d'Asselin m'appelle, j'irai bientôt poursuivre ces découvertes. C'est drôle, original et beau. Beau au sens visuel.

Surprise!

Tu ne t’y attendais pas. J’ai frappé par derrière, je l’ai plantée dans ton flanc gauche. Quand j’ai retirée la hache, tu as pivoté et m’as regardé, sous le choc, la bouche ouverte. Tu étais belle, les yeux écarquillés, vacillante. Je te cogne avec le revers jusqu’à ce que tu tombes.

Tu vomis, un peu de sang, puis de la bile. J’ai brisé quelque chose. Qu’est-ce que j’ai brisé? Où ça fait mal? J’appuie doucement avec le manche de bois, tu te crispes et te plains. C’est à droite. Probablement des fragments de côtes qui t’ont perforés le foie. Ta main droite exerce une pression sur le côté gauche. Là où j’ai coupé. Tu saignes. Tes poumons s’affaissent.

Dans l’espoir d’être comprise, une dernière fois, tu pointes quelque chose avec ton index, quelque chose que tu veux. Je te le coupe sur le champ. Parce que ce n’est pas polie de pointer du doigt. Ta mère ne t’a pas appris. Pauvre toi.

Tu ne voulais pas pleurer mais ça fait trop mal. Tu te laisses aller, tu t’épanches, tu débordes. Tu vomis des larmes, pleures de la bile, m’implore enfin. Mais je ne peux pas te laisser vivre. Il est trop tard, l’ambulance n’arriverait jamais à temps. Tu tends ta main à quatre doigts qui saigne moins, ton cœur bat plus lentement.

Je te le donne. Tu l’ouvres, tu peux enfin voir sa photo. Une dernière fois. Tu fermes les yeux, poses les lèvres sur son visage et meurs paisiblement.

lundi 1 juin 2009

Tu ne m'as pas dit je t'aime

Tu ne voulais pas ta femme, tu en voulais une autre. Je te l'ai donnée et tu as aimé. Je me suis offerte, tu t'es servi. Sans formule de politesse, sans préliminaires, sans avertissement. Tu m'as prise violemment, sans attendre le bon moment, sans demander, tu m'as prise. J'ai crié la surprise, la douleur, puis le plaisir. J'étais docile, obéissante. Je me suis cambrée et tordue pour t'échapper, échapper à la douleur, par réflexe car je ne le souhaitais pas réellement.

Ta brutalité a eu raison de moi, je me suis affalée sur le matelas, meurtrie, épuisée, ça t'a fait jouir. Longtemps, beaucoup.

Après, je me suis retournée sur le côté, tu étais doux, tes lèvres chaudes effleuraient mon dos. Je devais te cacher mes larmes, que tu aurais mal interprétées. Je me suis endormie, ta main sur mon sein.

J'ai un peu mal aux côtes, au ventre, je garde sur mes hanches l'impression bleuie de tes doigts, l'odeur de ton souffle humide sur ma nuque et ta morsure, sur mon épaule. Ce que tu m'as laissé, un peu de toi, s'écoule lentement sur mes cuisses. Tu me quittes. Tu me manques.