jeudi 30 avril 2009

Apocalypse

Le plus traumatisant ce n'était pas les morts, ni les blessés, la montagne était tapissée de corps mutilés et brûlés. Ce n'était pas non plus, les gens qui couraient dans toutes les directions, ni même les pleurs et les cris des enfants qui s'accrochaient désespérément à leurs parents. Le plus traumatisant, c'était la gigantesque statue Grecque ou Romaine, vivante qui se tenait sur le flan de la Montagne. Elle faisait claquer son fouet qui lançait du souffre ou de la lave, difficile à dire mais ça brûlait!

J'ai des nerfs d'acier, non rien ne me fait paniquer moi. J'étais préparée à cet événement, j'en avais rêvé la veille. J'ai attrapé le bras de mon mari et crié aux gens affolés de nous suivre et nous nous sommes enfoncés dans les bois. Parce que tout près du pavillon Camillien Houde, dans les bois, il y a l'entrée de l'abri nucléaire construit dans les années 50. Vous ne saviez pas? Je n'ai aucun mérite, tout ça était dans mon rêve la veille. Nous sommes entrés en catastrophe dans une espèce de salle transitoire, en attente qu'on nous débarre l'abri. Là, les gens étaient plus calmes, mais on lisait la terreur dans leurs yeux. J'ai rencontré mon cousin. Je l'ai supplié de descendre, de prévenir les gardiens de ce qui se passait dehors et de nous faire entrer au plus Christ dans l'abri. Parce que c'est pas la petite porte en bois camouflée sous quelques branches qui va nous sauver. Il l'a fait.

À ce moment précis, une valise est apparue à mes côtés. Je suis toujours chanceuse comme ça dans mes rêves. Je l'ai ouverte, il y avait tant de choses inutiles, à moi de déterminer ce que j'apportais dans l'abri. J'ai pris du tissus blanc, pour panser les plaies, mon drapeau du Québec pour notre mémoire, quelques boîtes de conserve pour manger et deux paires de ciseaux, au cas où on aurait besoin d'une arme tranchante ou encore de pratiquer une opération.

Un bruit sourd et de plus en plus fort se rapprochait de nous. Soudain, les murs ont commencés à se courber et à se déchirer. L'odeur du souffre envahissait la salle. La panique était revenue, les gens criaient en se serrant les uns contre les autres et priaient pour qu'on les sauve. La grande porte de métal s'est enfin ouverte, mon cousin avait réussi à convaincre les gardiens. Nous nous sommes engouffrés dans l'abri, plus robuste. La porte s'est refermée, soupir de soulagement.

Mon mari est entré dans la chambre et m'a réveillée.

-Bien dormi mon amour?
-J'allais sauver le monde et toi tu me réveilles!

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